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3,55

sur 376 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est à HundredDreams que je dois cette lecture, que je dois ce voyage chimérique et que je remercie vivement.
Ce sont cent rêves qui peuplent ce récit entre illusions et réalités, entre délires et fièvres.

C'est une promenade passe-murailles aux couleurs pastel dans Le Louvre féerique où les gardiens bienveillants sont les âmes de nos émotions.
« Nous nous trouvons dans les limbes oniriques de votre imagination, c'est la que nous vivons nous autres. »

Je me suis laissé emporter dans cette promenade, j'ai rencontré Jean-Baptiste Camille Corot et ses paysages où « d'un mouvement lent et doux la lumière danse à travers les branches. »

Le temps d'une journée, j'ai marché dans les champs avec Vincent van Gogh et sa mélancolie qui a su sublimer les formes et les couleurs avec tellement d'intensité.
La balade dans le « Jardin de Daubigny » a été également un pur enchantement.

La palette de Jiro Taniguchi est d'une telle délicatesse que je me complais dans les mêmes songes que le personnage principal du récit, lorsque qu'un cauchemar nous réveille avec fracas. Les planches deviennent sépia foncé de la guerre qui s'annonce. Nous devons à M. Jacques Jaujard l'évacuation des plus importants tableaux du Louvre en 1939. Cet épisode méconnu est bien abordé dans ce manga grand format.
Les nazis n'ont jamais pu nous dérober nos principaux chefs-d'oeuvre.
Grace à cet homme la « Victoire de Samothrace » étend toujours ses ailes sur l'escalier principal du palais du Louvre.

« J'ai traversé les époques sans m'y arrêter » mais j'ai croisé des personnages qui m'ont tellement fait rêver et qui me font rêver encore à l'instar de ce jeune homme japonais qui déambule aussi dans sa vie et ses bulles.

Une BD comme il n'y en a pas AC.

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Toujours dans le cadre du challenge multi-défis, un des items proposait la lecture d'un manga ou d'un roman graphique d'un.e auteur.e asiatique. Mon choix s'est porté sur un auteur singulier dont j'ai pu déjà apprécier ses oeuvres les plus connues, « Quartier lointain » et « le sommet des Dieux ».
Jirô Taniguchi me plait pour son registre fantastique teinté de réalisme magique, son style introspectif et intimiste, profond et rêveur.

Sorti en 2014, ce manga au beau format BD est une flânerie dans les couloirs du temps, un voyage dans l'intime aussi. Il allie un côté esthétique, une dimension contemplative et une rencontre originale avec le monde de l'art.

« le Palais du Louvre est un dédale situé à la frontière du rêve et de la réalité. »

*
Dans cette histoire, le célèbre dessinateur de manga semble se mettre en scène. de retour d'un salon de la BD à Barcelone, il en profite pour faire un crochet de quelques jours à Paris pour visiter quelques grands musées de la capitale, notamment Le Louvre.

Mais le dessinateur tombe malade. Fiévreux et délirant, il profite d'un moment où il se sent un peu mieux pour se rendre au Louvre. Mais rebuté par la foule qui se presse dans les allées les plus touristiques du musée, il s'éloigne et prend des chemins de traverse. Au détour d'une salle déserte, il est pris d'un malaise et tombe par terre, inconscient.
A son réveil, les salles sont vides. le bruit et l'agitation les touristes ont disparu. Seule, une femme en habits d'époque se tient à ses côtés et se présente comme une des gardiennes du Louvre.

La maladie de l'auteur sert ainsi de cadre à un magnifique voyage dans ce musée-monde exceptionnel à la découverte des artistes, des oeuvres ainsi que de l'histoire du lieu.
Dans ce rêve embrumé, l'homme traverse les époques et rencontre divers artistes qui, par leurs oeuvres, continuent à vivre dans la mémoire collective. Mais c'est aussi un cheminement de l'homme dans son propre passé. Et petit à petit, par touches délicates et retenues, on devine quelles souffrances se dessinent sur son visage défait et sombre.

« En songe, en réalité et dans nos chimères…
que nous est-il donné de voir ?
Ce qui vient en nous, et ne nous quitte plus…
ce sont toutes nos émotions…
tous nos rêves ! »

*
Le lecteur flotte entre songe et réalité, vie personnelle de l'artiste et tragédies de l'Histoire, quiétude intérieure et tristesse. On ne sait pas vraiment si on est dans le réel, dans un monde parallèle, dans un rêve éveillé ou immersif ; si l'homme est dans sa chambre d'hôtel, assommé par la fièvre, ou s'il est au Louvre et vit une expérience étrange et unique.

J'ai tourné les pages sans m'en rendre compte, absorbée par le récit, par la qualité des dessins, par les différentes ambiances qui enveloppent le récit.

*
Pour réaliser cette bande dessinée appartenant à la collection de romans graphiques du Louvre, Jirô Tanuguchi a passé près d'un mois dans le musée.
Le résultat est superbe. Il y a une élégance, une délicatesse et une poésie incontestables dans les traits de l'artiste japonais. Les illustrations sont de toute beauté, certes, mais on ressent également l'atmosphère mystérieuse et intime qui imprègne les lieux.

Le grand format est idéal. Les dessins à l'aquarelle se déploient parfois sur la page entière. le choix des couleurs à dominante sépia, les contrastes très tranchés, renforcent le sentiment de douceur et de mélancolie. L'auteur s'attache à l'expression des sentiments et des émotions par le jeu des regards, la posture des corps.
Ainsi, il s'en dégage de l'ensemble une douce sensibilité autant qu'une grande force.

Les cadrages sont aussi originaux et amènent du mouvement dans le récit. Les planches sont très réalistes, excessivement détaillées, avec une mention spéciale pour les arrière-plan et les décors, les paysages urbains et campagnards, les façades du Louvre, l'intérieur du musée avec ses plafonds, ses tableaux et ses sculptures.
On croise de nombreuses oeuvres, notamment celles de van Gogh, de Léonard de Vinci, d'Eugène Delacroix, de Corot. J'ai adoré l'intensité qui se dégageait de la Victoire de Samothrace ou du tombeau de Philippe Pot.

*
Avec ce bel album, Jirô Taniguchi nous invité à une réflexion autour de l'art, du temps qui passe, des souvenirs, de l'expérience de la solitude .

*
Pour conclure, c'est toujours avec délice que je me plonge dans les livres de Jirô Taniguchi. Ce que j'apprécie chez lui : l'atmosphère nostalgique et poétique de ses récits, leur dimension onirique et rêveuse, mais aussi la beauté esthétique de ses dessins.

C'est un magnifique voyage qui apporte une vision authentique et raffinée sur le musée du Louvre. A la croisée entre l'imaginaire et le fantastique, l'hallucination et le rêve, la traversée dans le temps et l'art, le combat intérieur de l'artiste vers une forme d'acceptation.
C'est aussi un beau récit qui s'ancre dans le présent, dans les événements du quotidien et s'attache à exprimer les sentiments de ses personnages.

Un auteur à découvrir pour son univers poétique, la qualité de ses illustrations.
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Un petit voyage onirique au Louvre ça vous tente ?

C'est ce qui arrive au personnage de Jirô Taniguchi pendant les 5 jours qu'il passe à Paris. Son objectif pendant ces quelques jours : visiter les musées de Paris, dont les incontourables Louvre et Orsay. Jusqu'ici rien d'extraordinaire, sauf que lui parvient à s'extraire de la foule grouillante pour ne voir que ... les artistes et oeuvres d'art "vivants". Est-ce la fièvre ? un rêve ? son imagination ? Et au fond, est-ce que ça a vraiment de l'importance ?
Rien que les planche délicatement tracées et colorées à la peinture à l'eau invite au voyage. Un style qui change radicalement des traits qu'on trouve dans un manga.

Cette bande dessinée est un hymne à l'Art comme étant une chose vivante et non de simples pièces entreposées dans des musées en attentes de visiteurs qui s'agglutinent. Avec Les Gardiens du Louvre, Jirô Taniguchi nous montre que les oeuvres d'art vivent et sont témoins des époques qu'elles traversent. Elles vivent par les intentions que l'artiste y a mis, et avec l'épisode de l'évacuation des oeuvres du Louvre, l'auteur met en évidence le fait qu'elles sont les gardiennes de notre mémoire.
Un motif tristement d'actualité lorsqu'on voit les exploits de Daesh en Irak et en Syrie ....

La magie de l'Art vue hors des cadres. Un beau voyage et une belle découverte.
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Profitant d'un salon à Barcelone, un mangaka fait un petit crochet à Paris. Malheureusement il est fiévreux, il ne pourra commencer sa visite tout de suite. le lendemain, il se rend enfin au Musée du Louvre et il rencontre des personnes étranges…
J'avais offert cette bande dessinée se lisant comme un manga à mon chéri, il y a deux ans car j'avais déjà lu et beaucoup aimé Quartier lointain et je voulais lui faire découvrir ce dessinateur. En fermant Les gardiens du Louvre, mes sentiments étaient mitigés comme ceux de mon ami. le côté onirique m'a déstabilisé mais j'ai aimé découvrir les histoires derrière les tableaux, derrière le Louvre. Il m'a manqué un fil conducteur plus fort. Je n'ai jamais visité le Louvre et cette BD m'a donné envie de sauter le pas afin de découvrir ces grandes oeuvres de peinture ou sculpture. (Quant à savoir comment éviter les foules…)
Je ne compte pas m'arrêter à cette BD de Taniguchi !
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Je crois n'avoir jamais été déçu pas une bande dessinée de maître Taniguchi, celle-ci ne fera pas exception. Les Gardiens de Louvre dit toute l'admiration du dessinateur pour ce magnifique musée mais c'est surtout la reconnaissance d'un artiste talentueux pour un extraordinaire échange d'inspirations entre culture japonaise et occidentale. Corot inspira les artistes japonais, Van Gogh s'inspira d'eux et il aurait pu aussi évoquer Monet et son amour de l'art japonais. Ecrivains, peintres, poétes japonais firent le voyage de Paris pour s'abreuver à cette source intarissable.
Mais Taniguchi explore ici encore notre rapport au temps, à la mémoire, au vivants et aux morts. Relations si chères aux japonais.
Il nous surprend et nous émeut jusqu'aux larmes lorsqu'il évoque la promesse faite à son épouse défunte et réussit l'incroyable exploit de nous charmer par un dessin en noir et blanc sur un temple dédié aux couleurs du Monde.
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On retrouve la douceur du trait et le style hyper réaliste de Taniguchi si reconnaissable dans cette BD, publiée, une fois n'est pas coutume dans le sens de lecture japonais. Un homme est en séjour court dans la capitale parisienne. Une fièvre le cloue au lit. A la faveur d'une accalmie de son rhume, il se rend au Louvre et rencontre ses gardiens, esprits des oeuvres d'art entreposées qui lui raconte leur histoire, au détour des couloirs et des salles, et même de voyages aux alentours il va rencontrer des artistes.
Entre rêve et réalité, c'est ça que j'aime avec Taniguchi, on ne sait jamais où où se situe ses personnages, à la frange du réel, un maître du fantastique onirique avec des décors dignes des plus grands maîtres de la peinture où les paysages se fondent avec les toiles dans une ressemblance troublante.
Un voyage au coeur d'un des plus beaux musées du monde et de l'Histoire des oeuvres qui le peuple. Magique et apaisant.
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Est-ce un manga ?
Oui, car il se lit à la japonaise. Non, car il n'en a pas le format. Oui, car les personnages n'ont pas de bouches (manga voulant dire dessin non abouti). Non, car le récit est peuplé de formidables représentations de Paris. le manga est en noir et blanc, Les gardiens du Louvre, lui, est en couleurs directes, sujet oblige.
"Le paradoxe c'est que tout en étant mangaka, mon style est assez proche de la Bande Dessinée européenne et que je mets beaucoup d'éléments dans chaque image..." disait Taniguchi.
Le dessinateur japonais découvre le Louvre sous un autre angle, rencontre certains artistes (Jean-Baptiste Camille Corot, Vincent van Gogh ...) et représente leurs oeuvres avec de fins dessins. le scenario part un peu dans tous les sens par associations d'idées.
Il faut se laisser aller durant cette balade à l'imagination enthousiaste pour faire un voyage intérieur, en se perdant dans les limbes oniriques de l'auteur.
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En mai 2013, après le salon de la BD de Barcelone, un mangaka décide de passer quelques jours à Paris avant de repartir à Tokyo. C'est son troisième séjour dans la Ville Lumière mais il se trouve cloué au lit par une brusque montée de fièvre. Après une nuit peuplé de rêves,, il pense avoir récupéré et après avoir pris un solide déjeuner, il décide de se rendre au Louvre car il n'a encore jamais visité ce musée. Comme souvent, il y a foule et les visiteurs se pressent. Notre homme sait qu'il faut plusieurs jours pour visiter et profiter du Louvre. Il choisit de se rendre à l'aile Denon. Mais il est à nouveau pris d'un malaise comme la veille au soir, il m'est cela sur le compte de la maladie et il part dans une sorte de rêve peuplé de drôles de formes, comme des ectoplasmes.

À son réveil, une dame dans une tenue du passé est près de lui et Le Louvre est vide. Notre homme est seul avec cette drôle de dame. Elle lui révèle qu'elle vit avec d'autres dans les limbes oniriques de son imagination et qu'iels sont les Gardiens du Louvre. La victoire de Samothrace, car c'est d'elle dont il s'agit, l'entraîne dans les coulisses du Louvre.

Jirô Taniguchi prend le prétexte de ce voyage dans l'espace et le temps pour nous révéler son amour et sa vénération pour la peinture et les peintre français. Ses dessins du Louvre, extérieurs comme intérieurs, sont élégants, fins, lumineux quelques soient les prises de vues, les angles choisis par le mangaka. Ses reproductions des oeuvres de ses maîtres sont simplement magnifiques.

Jirô Taniguchi nous présente un peintre japonais Asai, très influencé par la peinture occidentale, en particulier celle de Corot. Taniguchi mêle les dessins de scènes en plein air et de reproductions de tout ou partie de tableaux. Comme le voyageur du temps, il nous fait naviguer entre les deux, comme entre le rêve et la réalité.

La rencontre avec Van Gogh est fabuleuse comme les dessins donnés à admirer. Quel bel hommage à ce peintre, à ses oeuvres mais aussi à Auvers sur Oise et sa célèbre église. À chaque fois, Taniguchi adapté son trait à celui du peintre présent et nous entraîne dans une magie créatrice.

Mais Jirô Taniguchi n'est pas seulement passionné par l'Histoire de l'Art en général et de la peinture en particulier, c'est aussi un passionné d'Histoire tout court. Il décide de rendre hommage à ceux qui ont choisi de protéger les oeuvres du Louvre de la folie spoliatrice des occupants allemands ou du moins de certains d'entre eux. Jirô Taniguchi rend hommage à ces hommes et à ses femmes qui ont voulu protéger l'art, l'histoire de nos civilisations au détriment de leurs propres vies.

Les Gardiens du Louvre est un beau livre, un livre hommage, un livre onirique où toute la poésie de Jirô Taniguchi est présente. Je dois avouer que la lecture de ce roman graphique a réveillé mon envie de retourner au Louvre que je n'ai pas visité depuis longtemps et d'y déambuler avec en tête le parcours de Taniguchi.



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Le narrateur effectue à Paris, un séjour qu'il avait promis à son épouse décédée ,malade , fiévreux il s'embarque dans une errance tour à tour onirique et réelle dans Le Louvre et autres lieux liés à l'histoire de la peinture – il y rencontre des peintres aimés (Corot ,Van Gogh , Asai Chu ..) et revit des évènements comme l'évacuation du musée pendant l'Occupation. Un album où l'on retrouve les couleurs douces et les personnages si particuliers de cet auteur. Un peu trop statique et didactique à mon goût mais d'où émane cependant un charme nostalgique.
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C'est un joli voyage dans les oeuvres du Louvre guidé par les esprits habitant et protégeant les lieux. Même si le sens de lecture est japonais, c'est une bande dessinée grand format, au style épuré, tout en couleurs pâles et lumineuses. Si le musée est présenté comme "un haut lieu touristique" envahi par la cohue, ce qui ne donne pas très envie d'aller le visiter (ce n'est "guère propice à la contemplation picturale"), c'est une étrange expérience onirique et temporelle que nous fait vivre le personnage. On côtoie le peintre Camille Corot, puis Van Gogh à Auvers, cependant c'est le passage sur 1939 qui m'a le plus captivée: on y voit comment les oeuvres d'art furent évacuées, avec d'autant de réactivité que d'efficacité, afin de les mettre à l'abri de l'invasion allemande. C'est vraiment un album très beau, c'est dommage qu'il n'y ait aucune intrigue!
Lien : https://www.takalirsa.fr/les..
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