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sur 376 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
En mai 2013, après le salon de la BD de Barcelone, un mangaka décide de passer quelques jours à Paris avant de repartir à Tokyo. C'est son troisième séjour dans la Ville Lumière mais il se trouve cloué au lit par une brusque montée de fièvre. Après une nuit peuplé de rêves,, il pense avoir récupéré et après avoir pris un solide déjeuner, il décide de se rendre au Louvre car il n'a encore jamais visité ce musée. Comme souvent, il y a foule et les visiteurs se pressent. Notre homme sait qu'il faut plusieurs jours pour visiter et profiter du Louvre. Il choisit de se rendre à l'aile Denon. Mais il est à nouveau pris d'un malaise comme la veille au soir, il m'est cela sur le compte de la maladie et il part dans une sorte de rêve peuplé de drôles de formes, comme des ectoplasmes.

À son réveil, une dame dans une tenue du passé est près de lui et Le Louvre est vide. Notre homme est seul avec cette drôle de dame. Elle lui révèle qu'elle vit avec d'autres dans les limbes oniriques de son imagination et qu'iels sont les Gardiens du Louvre. La victoire de Samothrace, car c'est d'elle dont il s'agit, l'entraîne dans les coulisses du Louvre.

Jirô Taniguchi prend le prétexte de ce voyage dans l'espace et le temps pour nous révéler son amour et sa vénération pour la peinture et les peintre français. Ses dessins du Louvre, extérieurs comme intérieurs, sont élégants, fins, lumineux quelques soient les prises de vues, les angles choisis par le mangaka. Ses reproductions des oeuvres de ses maîtres sont simplement magnifiques.

Jirô Taniguchi nous présente un peintre japonais Asai, très influencé par la peinture occidentale, en particulier celle de Corot. Taniguchi mêle les dessins de scènes en plein air et de reproductions de tout ou partie de tableaux. Comme le voyageur du temps, il nous fait naviguer entre les deux, comme entre le rêve et la réalité.

La rencontre avec Van Gogh est fabuleuse comme les dessins donnés à admirer. Quel bel hommage à ce peintre, à ses oeuvres mais aussi à Auvers sur Oise et sa célèbre église. À chaque fois, Taniguchi adapté son trait à celui du peintre présent et nous entraîne dans une magie créatrice.

Mais Jirô Taniguchi n'est pas seulement passionné par l'Histoire de l'Art en général et de la peinture en particulier, c'est aussi un passionné d'Histoire tout court. Il décide de rendre hommage à ceux qui ont choisi de protéger les oeuvres du Louvre de la folie spoliatrice des occupants allemands ou du moins de certains d'entre eux. Jirô Taniguchi rend hommage à ces hommes et à ses femmes qui ont voulu protéger l'art, l'histoire de nos civilisations au détriment de leurs propres vies.

Les Gardiens du Louvre est un beau livre, un livre hommage, un livre onirique où toute la poésie de Jirô Taniguchi est présente. Je dois avouer que la lecture de ce roman graphique a réveillé mon envie de retourner au Louvre que je n'ai pas visité depuis longtemps et d'y déambuler avec en tête le parcours de Taniguchi.



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Des très belles illustrations. Les couleurs sont toutes douces pour plonger dans ce rêve éveillé dans le monde de l'art. Tout est délicat et léger mais peu approfondi. On vole de rencontre en rencontre, on apprend quelques petites informations sur la peinture et son inspiration de la nature. Un beau passage sur le sauvetage des oeuvres en 1939 initié par Jacques Jaujard alors directeur des musées nationaux. Une bande dessinée onirique dans laquelle il faut se laisser porter.
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Je suis une bille en ce qui concerne les mangas, et la littérature japonaise en général.
Mais j'aime bien me promener au Louvre, y déambuler pour admirer toutes les merveilles qui y sont exposées. Et j'étais curieuse de voir le traitement fait par cette BD de ce lieu magique.

J'ai été d'abord charmée par la beauté des dessins, des aquarelles souvent en grand format.
J'ai été passionnée par le récit de l'évacuation des tableaux les plus précieux en 1939, pour les protéger du pillage.
Le côté onirique est entré en résonnance avec mes propres balades et rêveries.
J'ai presque regretté les rencontres avec Van Gogh et Corot, qui m'ont rappelé plutôt le Musée d'Orsay.

Donc une bonne surprise, mais qui ne me rendra pas pour autant fan de mangas.
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Une BD grand format en couleurs pour parler de quelques artistes et oeuvres qui composent Le Louvre ainsi qu'un peu de son histoire par le biais de ce personnage-touriste sur l'illustration de couverture.

Mon avis :

J'ai bien aimé le contenu de cette BD, qui invite comme le personnage à prendre le temps et à contempler les oeuvres représentées.
L'auteur rend hommage au musée du Louvre dans toute sa splendeur : de la richesse de ses collections en passant par les conservateurs qui ont veillé à la sauvegarde et à la préservation des oeuvres, le tout sur fond de fantasmagorie.
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C'est à HundredDreams que je dois cette lecture, que je dois ce voyage chimérique et que je remercie vivement.
Ce sont cent rêves qui peuplent ce récit entre illusions et réalités, entre délires et fièvres.

C'est une promenade passe-murailles aux couleurs pastel dans Le Louvre féerique où les gardiens bienveillants sont les âmes de nos émotions.
« Nous nous trouvons dans les limbes oniriques de votre imagination, c'est la que nous vivons nous autres. »

Je me suis laissé emporter dans cette promenade, j'ai rencontré Jean-Baptiste Camille Corot et ses paysages où « d'un mouvement lent et doux la lumière danse à travers les branches. »

Le temps d'une journée, j'ai marché dans les champs avec Vincent van Gogh et sa mélancolie qui a su sublimer les formes et les couleurs avec tellement d'intensité.
La balade dans le « Jardin de Daubigny » a été également un pur enchantement.

La palette de Jiro Taniguchi est d'une telle délicatesse que je me complais dans les mêmes songes que le personnage principal du récit, lorsque qu'un cauchemar nous réveille avec fracas. Les planches deviennent sépia foncé de la guerre qui s'annonce. Nous devons à M. Jacques Jaujard l'évacuation des plus importants tableaux du Louvre en 1939. Cet épisode méconnu est bien abordé dans ce manga grand format.
Les nazis n'ont jamais pu nous dérober nos principaux chefs-d'oeuvre.
Grace à cet homme la « Victoire de Samothrace » étend toujours ses ailes sur l'escalier principal du palais du Louvre.

« J'ai traversé les époques sans m'y arrêter » mais j'ai croisé des personnages qui m'ont tellement fait rêver et qui me font rêver encore à l'instar de ce jeune homme japonais qui déambule aussi dans sa vie et ses bulles.

Une BD comme il n'y en a pas AC.

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Toujours dans le cadre du challenge multi-défis, un des items proposait la lecture d'un manga ou d'un roman graphique d'un.e auteur.e asiatique. Mon choix s'est porté sur un auteur singulier dont j'ai pu déjà apprécier ses oeuvres les plus connues, « Quartier lointain » et « le sommet des Dieux ».
Jirô Taniguchi me plait pour son registre fantastique teinté de réalisme magique, son style introspectif et intimiste, profond et rêveur.

Sorti en 2014, ce manga au beau format BD est une flânerie dans les couloirs du temps, un voyage dans l'intime aussi. Il allie un côté esthétique, une dimension contemplative et une rencontre originale avec le monde de l'art.

« le Palais du Louvre est un dédale situé à la frontière du rêve et de la réalité. »

*
Dans cette histoire, le célèbre dessinateur de manga semble se mettre en scène. de retour d'un salon de la BD à Barcelone, il en profite pour faire un crochet de quelques jours à Paris pour visiter quelques grands musées de la capitale, notamment Le Louvre.

Mais le dessinateur tombe malade. Fiévreux et délirant, il profite d'un moment où il se sent un peu mieux pour se rendre au Louvre. Mais rebuté par la foule qui se presse dans les allées les plus touristiques du musée, il s'éloigne et prend des chemins de traverse. Au détour d'une salle déserte, il est pris d'un malaise et tombe par terre, inconscient.
A son réveil, les salles sont vides. le bruit et l'agitation les touristes ont disparu. Seule, une femme en habits d'époque se tient à ses côtés et se présente comme une des gardiennes du Louvre.

La maladie de l'auteur sert ainsi de cadre à un magnifique voyage dans ce musée-monde exceptionnel à la découverte des artistes, des oeuvres ainsi que de l'histoire du lieu.
Dans ce rêve embrumé, l'homme traverse les époques et rencontre divers artistes qui, par leurs oeuvres, continuent à vivre dans la mémoire collective. Mais c'est aussi un cheminement de l'homme dans son propre passé. Et petit à petit, par touches délicates et retenues, on devine quelles souffrances se dessinent sur son visage défait et sombre.

« En songe, en réalité et dans nos chimères…
que nous est-il donné de voir ?
Ce qui vient en nous, et ne nous quitte plus…
ce sont toutes nos émotions…
tous nos rêves ! »

*
Le lecteur flotte entre songe et réalité, vie personnelle de l'artiste et tragédies de l'Histoire, quiétude intérieure et tristesse. On ne sait pas vraiment si on est dans le réel, dans un monde parallèle, dans un rêve éveillé ou immersif ; si l'homme est dans sa chambre d'hôtel, assommé par la fièvre, ou s'il est au Louvre et vit une expérience étrange et unique.

J'ai tourné les pages sans m'en rendre compte, absorbée par le récit, par la qualité des dessins, par les différentes ambiances qui enveloppent le récit.

*
Pour réaliser cette bande dessinée appartenant à la collection de romans graphiques du Louvre, Jirô Tanuguchi a passé près d'un mois dans le musée.
Le résultat est superbe. Il y a une élégance, une délicatesse et une poésie incontestables dans les traits de l'artiste japonais. Les illustrations sont de toute beauté, certes, mais on ressent également l'atmosphère mystérieuse et intime qui imprègne les lieux.

Le grand format est idéal. Les dessins à l'aquarelle se déploient parfois sur la page entière. le choix des couleurs à dominante sépia, les contrastes très tranchés, renforcent le sentiment de douceur et de mélancolie. L'auteur s'attache à l'expression des sentiments et des émotions par le jeu des regards, la posture des corps.
Ainsi, il s'en dégage de l'ensemble une douce sensibilité autant qu'une grande force.

Les cadrages sont aussi originaux et amènent du mouvement dans le récit. Les planches sont très réalistes, excessivement détaillées, avec une mention spéciale pour les arrière-plan et les décors, les paysages urbains et campagnards, les façades du Louvre, l'intérieur du musée avec ses plafonds, ses tableaux et ses sculptures.
On croise de nombreuses oeuvres, notamment celles de van Gogh, de Léonard de Vinci, d'Eugène Delacroix, de Corot. J'ai adoré l'intensité qui se dégageait de la Victoire de Samothrace ou du tombeau de Philippe Pot.

*
Avec ce bel album, Jirô Taniguchi nous invité à une réflexion autour de l'art, du temps qui passe, des souvenirs, de l'expérience de la solitude .

*
Pour conclure, c'est toujours avec délice que je me plonge dans les livres de Jirô Taniguchi. Ce que j'apprécie chez lui : l'atmosphère nostalgique et poétique de ses récits, leur dimension onirique et rêveuse, mais aussi la beauté esthétique de ses dessins.

C'est un magnifique voyage qui apporte une vision authentique et raffinée sur le musée du Louvre. A la croisée entre l'imaginaire et le fantastique, l'hallucination et le rêve, la traversée dans le temps et l'art, le combat intérieur de l'artiste vers une forme d'acceptation.
C'est aussi un beau récit qui s'ancre dans le présent, dans les événements du quotidien et s'attache à exprimer les sentiments de ses personnages.

Un auteur à découvrir pour son univers poétique, la qualité de ses illustrations.
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L'histoire : alors qu'il est à Paris pour un salon de la BD, notre narrateur tombe malade. Ce qui risque de singulièrement compliquer les quelques jours qu'il avait prévus pour visiter les musées d'art qui lui semblent incontournables. Il y va quand même, et un étrange phénomène se produit : certains rêves prennent vie.



Mon avis : j'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire. Les rêves d'un autre, bof... Autant j'ai bien aimé le personnage principal de son rêve, sa sorte de guide, l'idée était amusante, autant j'ai trouvé les rencontres d'artistes fades, sans intérêt. Il est des rêves qu'il vaut mieux garder pour soi, car ils ne font vibrer que soi. En revanche, une partie de la 2ème moitié du récit m'a bien plu, qui raconte une part de la façon dont les oeuvres du Louvre ont été protégées, mises à l'abri, juste avant l'Occupation Allemande de Paris pendant la Seconde Guerre Mondiale, avec un hommage appuyé (et justifié, ô combien !!) à Jacques Jaujard, le directeur de l'époque. Les dessins sont beaux, Jirô Taniguchi était incontestablement un orfèvre du dessin, un maître des couleurs, rigoureux, talentueux, mais ça ne suffit pas toujours pour faire partager un élan. le livre m'a semblé un peu long, malheureusement.
Lien : http://ploufsurterre.canalbl..
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Le narrateur effectue à Paris, un séjour qu'il avait promis à son épouse décédée ,malade , fiévreux il s'embarque dans une errance tour à tour onirique et réelle dans Le Louvre et autres lieux liés à l'histoire de la peinture – il y rencontre des peintres aimés (Corot ,Van Gogh , Asai Chu ..) et revit des évènements comme l'évacuation du musée pendant l'Occupation. Un album où l'on retrouve les couleurs douces et les personnages si particuliers de cet auteur. Un peu trop statique et didactique à mon goût mais d'où émane cependant un charme nostalgique.
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C'est un joli voyage dans les oeuvres du Louvre guidé par les esprits habitant et protégeant les lieux. Même si le sens de lecture est japonais, c'est une bande dessinée grand format, au style épuré, tout en couleurs pâles et lumineuses. Si le musée est présenté comme "un haut lieu touristique" envahi par la cohue, ce qui ne donne pas très envie d'aller le visiter (ce n'est "guère propice à la contemplation picturale"), c'est une étrange expérience onirique et temporelle que nous fait vivre le personnage. On côtoie le peintre Camille Corot, puis Van Gogh à Auvers, cependant c'est le passage sur 1939 qui m'a le plus captivée: on y voit comment les oeuvres d'art furent évacuées, avec d'autant de réactivité que d'efficacité, afin de les mettre à l'abri de l'invasion allemande. C'est vraiment un album très beau, c'est dommage qu'il n'y ait aucune intrigue!
Lien : https://www.takalirsa.fr/les..
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Un Japonais à Paris découvre le Louvre. de prime abord, on craint un regard naïf et touristique dans l'incarnation fantomatique des chefs-d'oeuvre qui hantent ce haut lieu réputé à l'international. Mais ce voyage dans le temps, l'art et l'histoire, devient vite plus original, plus personnel. Les ponts qu'il construit entre cultures occidentales et asiatiques interpellent et résonnent. Ses réflexions illustrées ressemblent à des haïkus. Quant au dessin, la douceur mélancolique et enfantine qui s'en dégage touche. On aurait aimé que la visite dure encore quelques pages de plus. Elle nous donne en tout cas l'envie irrémédiable de retrouver prestement la Ville Lumière.

Sous la forme d'un haïku :

Douce mélancolie.
Quand le Louvre devient rêve,
Naissent les fantômes.
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