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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Intense témoignage des camps de prisonniers de guerre en Allemagne.Vécu et Raconté par le père de Tardi, narrateur né, dessinateur également, mais militaire engagé....et enragé. Arrêté aux manoeuvres de son char d'assaut, "on ne dit pas tank", dés les premiers jours du conflit, il en voudra à la terre entière d'être emmené pire qu'un moins que rien dans le camp ennemi. Aigri contre toute sa hiérarchie, de l'armée, des fonctionnaires, de tout ce qui est censé représenté la société....Il prendra son fils à témoin, lui laissant le soin de nous relater sa vulgaire condition de vie dans ce Stalag IIB; Il ne nous épargnera rien, de sa faim, des coups, maladies, humiliations, l'enfer...surtout la faim !
On y apprend que c'est dans ce camp de la mort, que Papa Tardi a rencontré Maurice Druon, qu'ils deviendront amis à leurs libérations.
Ce livre, était destiné à Chloé, ma fille, élève de terminale, lecture préconisée par son professeur d'Histoire, manière efficace et percutante d'introduire la bande dessinée dans la pédagogie...Je n'ai pas su "résister", ma Reconnaissance à Tardi, à Chloé, à son prof pour ce témoignage humanitaire révélé au grand jour.
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J’ai lu ce premier volume de Moi, René Tardi, prisonnier de guerre - Stalag IIB comme un hommage du fils au père, mais pas seulement. J’y ai vu également une réconciliation, dans le sens où le fils redonne au père cet espace de parole et d’écoute qui a tant manqué et a sûrement nui à leur relation.

Qu’était René pour Jacques ? Un père militaire de carrière taciturne et colérique, dont il savait qu’il avait fait la seconde guerre mondiale (mal) et était resté prisonnier de guerre dés 1940 et jusqu’en 1945 (autant dire que pour beaucoup à l’époque, il n’a rien à dire ou raconter et n’est même pas un soldat, tout juste un « vaincu »).
Comme le dit Jacques : plus jeune, il n’était pas curieux de « savoir », de questionner son père sur cette partie de sa vie, qui explique, même si elle ne l’excuse pas, le père qu’il a été. C’était du « passé » et tout ce qu’il pouvait apprendre, ne lui aurait en rien rendu une image plus positive : « mon père, ce héros » n’avait pas lieu d’être cité, pour Jacques, ni en 40, ni durant les années de sa jeunesse.
En 1980, les choses vont changer. Le désir de savoir, de faire advenir ces presque 5 années vécues par son père en tant que Prisonnier de Guerre, va être plus fort. Jacques lui demande de consigner ses souvenirs. René s’applique et reprend son histoire de façon détaillée et pointilleuse.
Ce sont ses carnets qui donneront la matière de cet ouvrage. On sent la volonté de Jacques d’être fidèle aux propos de René, même s’il ne les partage pas toujours. Cette obsession des Tank (pardon ! « On dit pas tank, on dit char ! » Désolé...) et cette amertume de tout et de tous... Déjà !

Jacques est dans le récit, enfant, à côté de René. Le fils se fait l’écho de la narration du père. Mais pas que. Je l’ai perçu un peu comme si nous étions dans l’esprit d’un Jacques adulte, mais redevenu enfant, à l’écoute des maux du P. G. à travers les mots du père. Jacques adulte, reprenant sa place d’enfant, spectateur et acteur du récit : précisant, ici, un fait à la lumière de l’histoire, moquant gentiment, là, les propos de ce père, qui en voulait déjà, à la terre entière.

Ce projet se distingue des autres par le fait qu’il soit une réelle « entreprise » familiale : Jacques Tardi a travaillé en collaboration avec sa fille (mise en couleur) et son fils (recherche et documentation), sans oublier sa femme (préface). Entreprise de témoignage, de conservation et de réhabilitation qui a eu plus d’un écho auprès de nombreuses autres familles de France et de Navarre.
« Putain de guerre. Même nous, en souffrons encore aujourd'hui... » : Parole de fils de P.G. à la lecture de ce premier tome.

Il y a du René en Jacques quand celui-ci refuse en 2013 la légion d’honneur, arguant ne vouloir « rien recevoir, ni du pouvoir actuel, ni d’aucun autre pouvoir politique quel qu’il soit ».

Et ce pélican en bois qui traverse les âges et le temps, témoin silencieux et moqueur de la folie des hommes.
Jacques Tardi le croyait unique.
Il eût la surprise de découvrir, à travers des photos et des témoignages de lecteurs, bon nombre de ses congénères rapportés des camps de prisonniers, trônant sur un meuble ou exilés dans un grenier.
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Tardi vu par Tardi , magistral !

Quand Jacques décide de raconter René – le premier qui dit la taupe sera privé de larves pendant deux semaines - , son père , et ses implications personnelles et familiales durant la drôle de guerre , le résultat est à la hauteur des espérances bien légitimes d'un lecteur déjà friand de bon nombre de ses écrits en la matière...
Car oui , Jacques Tardi nourrit une régulière obsession pour la guerre qu'il a déjà dépeint à l'envi : le Trou d'Obus ; C'était la Guerre des Tranchées ; Putain de Guerre...
Outre un trait immédiatement identifiable , il faut lui reconnaître un réel travail de recherche sur un sujet qu'il tente certainement d'appréhender au mieux puisque pleinement concerné .

Tardi fait du Pagnol en dépeignant les affres d'une seconde guerre mondiale au travers les yeux de son paternel , véritable resucée militaire de la Gloire de mon Père .
Un album instructif et touchant scénarisant un René Tardi alors tankiste plein d'espoir appelé à devenir très rapidement hôte de luxe d'un Stalag II B déshumanisant . Et en 56 mois d'internement , votre vision de l'Homo Sapiens aurait tendance à en prendre un sacré coup !
Usant astucieusement d'une mise en abyme originale , le petit Tardi se fait présent dans chaque case ce qui lui permet , alors , de dialoguer avec son père et de rajouter , si besoin était , une petite touche d'émotion et d'humanité à un récit en manquant cruellement .
Tantôt poétique , drôle , voire dramatiquement émouvant , Tardi combine à la perfection sa petite histoire avec L Histoire et nous délivre un premier tome , basé sur les carnets d'époque de son père , pleinement abouti !
Attendrissant , passionnant et didactique , Tardi émeut et instruit .
N'est-ce pas là l'apanage des très grands ?

http://www.youtube.com/watch?v=_d8C4AIFgUg
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Le projet de cette bande dessinée découle d'un dialogue entre Jacques Tardi et son père René Tardi. René Tardi a été déporté au camp de concentration du Stalag II B pendant quatre ans alors qu'il traversait les années les plus vives de son existence, entre 20 et 25 ans, à un âge où l'on est en droit d'espérer de la vie des images plus gaies que celle d'une fosse à merde commune et d'appels interminables dans le froid, le ventre vide. Retrouvant une vie plus normale, René Tardi n'a pas cessé de se souvenir de ces années en les transcrivant dans des cahiers d'écolier. Jacques Tardi revient sur cette documentation massive, intarissable de détails, pour les mettre à la disposition de son lecteur dans un album de presque deux cent planches qui ne lésine pas, à son tour, sur la qualité informative.


On pourra évidemment saluer Jacques Tardi pour son travail documentaire salutaire, mais pas seulement car s'il fait oeuvre pédagogique de façon explicite, son album délivre aussi en filigrane des vérités qui échappent à la démonstration.


La première vérité –évidente pour ceux qui ont vécu l'expérience et pour leurs proches les plus immédiats- est celle de l'illégitimité du discours sur le camp de concentration lors de la libération des détenus. Les personnes qui sont nées à une époque qui avait déjà accepté et reconnu l'horreur de la vie dans les camps de concentration ne pensent pas qu'il ait pu y avoir un moment au cours duquel le droit à la parole était pratiquement refusé aux déportés. C'est pourtant une réalité qui a certainement dû contribuer à former le sentiment de culpabilité qui s'exprime encore avec vigueur :


" A son retour, Jean n'a pas pu prendre la parole, exprimer, rendre compte, raconter en détails les quatre sinistres années de privation de liberté. Pire, lorsqu'il lui arrivait de les évoquer, mon grand-père maternel, qui avait fait la Première Guerre mondiale, lui clouait le bec, raillant cette armée de vaincus de mai-juin 1940… « Ah, disait-il, voilà le « grand militaire » qui va nous raconter ses exploits ! ». Je me souviens qu'alors, mon père, plutôt que d'entrer en conflit avec cet ancien combattant médaillé - de surcroît son beau-père!-, avalait sans mot dire cette nouvelle humiliation et replongeait dans le silence. Sans doute comme des centaines de milliers d'autres qui, comme lui, n'avaient en effet ni exploit ni victoire magnifique à revendiquer, contrairement aux héros des tranchées..."


La deuxième vérité découle de la précédente : les déportés ont d'autant plus de mal à exprimer la cruauté des années vécues dans les camps de concentration à cause de l'infamie anodine des procédés mis en place. Rien d'éclatant ni de tonitruant, aucune mort causée directement, pas de sévices adressés à même la chair. La torture découle de la négligence, du mépris de l'être humain, de la hiérarchie injustifiée. Si l'on écoute les témoignages des déportés au sens littéral, on prendra connaissance des humiliations verbales, de la négligence vestimentaire et alimentaire, de l'insalubrité des lieux de vie, des tâches dégradantes à effectuer, de la violation de l'intimité et des rituels arbitraires. Les soldats de la génération précédente, ceux qui avaient combattu dans les tranchées, devaient légitimement avoir envie de déprécier ce genre de témoignage pour donner à nouveau droit de cité à leurs propres souffrances. Il fallait trouver une façon différente de s'exprimer pour que les déportés puissent faire comprendre que derrière ces menus vices quotidiens se cachait une menace beaucoup plus sombre, sournoise et destructrice. La faim qui rend fou, la saleté qui aliène, la hiérarchie qui corrompt, sont au-delà des mots.


Jacques Tardi offre la parole à son père qui témoigne pour tous les gens de sa génération ayant connu les camps de concentration, et il se fait le porte-parole des générations suivantes pour instaurer le dialogue du doute, de l'incompréhension qui doit se résoudre par une plus grande proximité. le ton du dialogue est juste, ne s'interdisant ni les constatations glaçantes, ni les piquées pleines d'humour et de légèreté. Comme Jacques Tardi intervient directement dans l'album, il ne tombe pas dans le piège d'imprimer sa subjectivité dans l'arrière-plan documentaire, ce qui laisse au témoignage du père toute son intégrité. L'extrémité de l'expérience vécue ne doit pas séparer, elle doit au contraire réunir les générations, et c'est l'impression chaleureuse et tendre qui reste au moment de tourner la dernière page de cet album.
Lien : http://colimasson.blogspot.f..
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Depuis quelques années, la bande dessinée occupe une place de choix dans mes lectures et après le passage de Jacques Tardi à La Grande Librairie, j'ai tout suite inscrit sa trilogie Moi, René Tardi, prisonnier de guerre au Stalag II B dans ma PAL.
Dans cet ouvrage, Jacques Tardi donne toute la parole à son père René, fait prisonnier par les Allemands lors de la reddition de la France en 1940, tout en se réservant quelques interventions judicieuses. L'originalité du récit repose ainsi sur cette figure de gamin posant des questions à son père sur son passé de militaire engagé, sur ses avancées à bord d'un char de combat et sur ses conditions d'emprisonnement dans un camp de travail surpeuplé et insalubre. Bien des questions sont restées sans réponse pour l'auteur, faute de temps, mais ce récit vient en quelque sorte réparer l'oubli et combler certaines lacunes sur l'existence de ces hommes ayant combattu pour leur patrie et qui se sont vus abandonnés à leur triste sort par le gouvernement de Vichy.
Prochain tome : retour en France.
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Le dessin est fortement contrasté, le trait marqué, les nuances de gris sont nombreuses, parfois une touche de rouge, sur un ciel de décombres, un drapeau nazi, un petit point sur la carte figurant l'emplacement du stalag IIB, voilà le lecteur plongé dans la réalité du prisonnier de guerre Tardi père.
La force de ce récit en dessins c'est aussi la mise en abîme de ce vécu, par la présence aux cotés du père, de Tardi lui même, garçon aux culottes courtes, à la fois distant et attentif, naïf et lucide. comme un révélateur photographique de la réalité de la captivité et de la guerre.
Au plus près de l'intime de l'auteur, ce procédé place le lecteur au coeur de la mémoire.
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Jacques Tardi nous livre ici une BD très personnelle, puisqu'il dessine en 200 pages dans ce premier tome, la guerre de son père René Tardi depuis son engagement dans l'armée française en 1935 en passant par les premières batailles de 1940 et surtout son emprisonnement en Allemagne jusqu'en 1945.

La forme est un peu surprenante puisque nous sommes en permanence dans les pas de René Tardi grâce à la présence d'un personnage créé par l'auteur, lui-même jeune. Il imagine alors un dialogue permanent entre son père et lui au cours de longues déambulations dans le camp notamment. Ce petit poil à gratter qui questionne encore et encore ce père jusqu'à l'agacement.

Cet ouvrage est le résultat, touchant, d'un dialogue souhaité par le fils à la fin de la vie du père. Voyant son père vieillissant et malade, l'auteur lui demanda de consigner les souvenirs de sa guerre. Il remplit ainsi plusieurs cahiers avant de mourir, mais laissa des questions sans réponses, parfois verbalisées dans cet ouvrage.

C'est une vie difficile, très difficile qui est dessinée, avec un Jacques Tardi qui semble ne jamais avoir accepté son sort et qui traverse ces 1 680 jours de captivité avec un sentiment de haine et de grande rancoeur. Un sentiment renforcé par le sort qui fut réservé à ces hommes à leur retour en France. Ils étaient vus comme des soldats ayant failli et ayant disparu pendant près de 5 ans. Il fallait, après-guerre, trouver des responsables à la débâcle et ces grands absents étaient tout désignés.
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Après avoir multiplié les ouvrages sur la der des Ders, Jacques Tardi se penche pour la première fois sur la Seconde Guerre Mondiale. À l'origine de cette saga, il y a trois cahiers d'écolier datant des années 80, minutieusement remplis par René Tardi à la demande de son fils. C'est sur base de ces souvenirs écrits, ponctués de petits croquis pour mieux visualiser les choses, que l'auteur revient sur les évènements que son père a vécus pendant la Seconde Guerre Mondiale.

Si la première partie de l'album s'attarde brièvement sur le passé militaire de René et sur ses quelques faits d'armes anecdotiques, il se concentre ensuite sur ses cinq années de captivité dans un camp de prisonniers : le Stalag II B, au nord de l'Allemagne en Poméranie. René Tardi y raconte son quotidien en tant que prisonnier de guerre : la faim, le froid, les projets d'évasion, les problèmes de salubrité, les brutalités, les souffrances physiques et psychologiques, les appels quotidiens, la surpopulation, les travaux proches de l'esclavagisme, le marché noir, les maladies,… l'enfer de la guerre et de ses prisonniers.

Je ne suis pas trop fan de l'approche narrative qui consiste à inclure l'auteur dans l'histoire, sous forme d'un enfant en culottes courtes qui accompagne son paternel tout en le questionnant tout au long de son périple. Si ce questionnement dynamise le récit, tout en permettant d'y ajouter quelques touches d'humour, cette présence m'a dérangé tout au long de l'album. D'un autre côté, cette démarche permet à Tardi d'enfin poser les questions qu'il n'a jamais réussi à lui poser de son vivant. Son père a en effet toujours tenté d'enfouir ce passé de prisonnier, qui semble tellement ridicule face aux exploits du grand-père Tardi dans les tranchées de 14-18. Pourquoi parler de ses années de souffrance, alors qu'il vivait comme un roi comparé aux victimes des camps de concentration et qu'il ne faisait qu'attendre sa libération pendant que les résistants menaient le véritable combat ?

Découpant ses planches en trois cases horizontales panoramiques, Tardi plonge le lecteur dans un rôle de spectateur, décrivant avec minuties le supplice enduré par tous ces prisonniers de guerre. C'est Rachel Tardi, la fille de l'auteur, qui se charge de la colorisation, rehaussant le travail de son père d'aplats gris et de quelques touches de couleur (pour les drapeaux par exemple). On peut même parler de saga familiale, car c'est Oscar (le fils), qui s'occupe de la documentation, alors que dans un des camps décrit dans l'album, René Tardi croise un certain Jean Grange, le futur beau-père de son fils Jacques.

Mais, « Moi, René Tardi, prisonnier de guerre au Stalag IIB » n'est pas vraiment une saga familiale, ni une biographie, mais plutôt un témoignage historique bouleversant, restituant avec brio le calvaire vécu par près de 1,8 millions de prisonniers français durant le conflit 40-45. Une survie dans les camps et une relation père/fils que l'on rangera d'ailleurs fort précieusement auprès de l'inégalable « Maus » d'Art Spiegelman.

Vivement la suite !
Lien : http://brusselsboy.wordpress..
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En ouvrant cet album assez "kolossal", j'ai tout de suite retrouvé l'ambiance de ce qui reste pour moi le chef d'oeuvre de Tardi, "c'était la guerre des tranchées", avec son noir et blanc sombre et puissant et ses grandes cases horizontales à raison de trois par page, format dans lequel l'auteur est décidément très à l'aise.
Tardi a fait un choix original et disruptif par rapport à ses habitudes, en s'intégrant lui-même à l'histoire, sous la forme d'un jeune garçon de 10-12 ans en culottes courtes qui parle avec son père, non pas après les faits comme dans Maus de Art Spiegelman, mais directement au moment des faits et de façon anachronique, puisque Jacques est né en 1946 et que nous sommes entre 1940 et 1945.
Ces échanges imaginaires sont parfois cocasses, comme par exemple quand le fils reproche au père d'être trop grossier (il n'avait pas l'air piqué des vers, le père Tardi !), mais il y a un revers de la médaille : le récit devient didactique quand le père explique à son fils qui ne comprend pas, et surtout il est parfois un peu difficile d'être immergé dans sa lecture, car ce procédé met une distance entre le lecteur et l'histoire.
Pourtant, on partage parfois les réserves du Tardi-jeune, notamment lorsqu'il demande à son père avec insistance quand est-ce qu'il va s'évader... Comme si le Tardi auteur s'était lui-même rendu compte que son truc était un rien longuet et digressif, et c'est le principal reproche que je lui fais : il rentre trop dans les détails parfois, et si l'anecdote est souvent intéressante, trop d'anecdotes tuent l'anecdote et bien des informations étaient dispensables de mon point de vue. Aussi, le lecteur finit par s'impatienter lui aussi, aux côtés de Tardi enfant, en attendant une évasion qui (spoiler alert)... n'aura pas lieu !
Mais vers la fin du volume, on comprend que tous ces souvenirs sont tirés de cahiers rédigés par René Tardi, et dès lors, on ne peut que pardonner au fils d'avoir voulu mettre le maximum de choses dans cette biographie-témoignage-devoir de mémoire. Sans doute y avait-il quelque chose de sentimental dans cette volonté d'être exhaustif.
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Une carte d'Europe hallucinante, encombrée de petits cadres ... circonscription militaire ... stalag ... oflag ... camps spéciaux ?
(En Allemagne, pendant la Seconde Guerre mondiale, un stalag, abréviation de Stammlager, « camp ordinaire », est un camp de prisonniers destiné aux soldats et sous-officiers, les officiers étant détenus dans des Oflags.)
Une zone indemne au milieu de tout ça, le protectorat de Boheme Moravie ?
(Entité politique installée par l'Allemagne nazie pour assurer le gouvernement des territoires de la Bohême, de la Moravie et de la Silésie tchèque, après le démembrement du territoire de la Tchécoslovaquie consécutivement à l'invasion allemande.)
De simples précisions qui permettent de mieux appréhender cette première partie de l'histoire de René ... nous entrons très vite dans le vif du sujet... qui était René, d'où venait il, pourquoi a t il fait ces choix de vie dans ces sombres années 30.
Notre parcours de l'histoire personnelle de René se fait en compagnie de Jacques, son fils, témoin des confidences de son père, nous errons sur les terres citées au milieu de scènes parfois apocalyptiques de ce qu'il est resté de ce carnage, agrémentées de dessins représentant les photos souvenirs de René ... émouvant !
Nous accompagnons René et Jacques durant les "1680 jours dans ce cul de basse fosse poméranien", nous ressentons cette faim qui jamais n'a jamais quitté les prisonniers ... passer quatre ans et huit mois à avoir faim, à imaginer tout ce qui pourrait être mangé au milieu de rien et où il n'y a rien !
Ce dessin si pur, juste blanc et noir avec toutes les nuances de gris est oppressant comme cette vie décrite. Parfois une tâche de couleur rouge très rare, réservée à la couleur du ciel qui annonce l'apocalypse ou à de futiles drapeaux symbole d'une identité perdue.
Pour ma plus grande chance, avec la deuxième partie, me voici prête pour continuer ce calvaire en compagnie des témoins de ce temps là !
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