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sur 3322 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Contente d'avoir terminé ce pavé, roman d'initiation autant que document sur l'Amérique et ses marges, l'univers de l'art et ses antiquités. Belle histoire aussi sur l'amitié, la résilience face au malheur. L'auteure est une perfectionniste du détail, elle campe ses personnages magistralement, ses dialogues semblent se dérouler en direct, on est tout de suite embarqués et on y croit. Un travail d'orfèvre, ciselé de longues années. A quand au cinéma?
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Ce temps de confinement a été le déclic pour que je me lance dans la lecture de : le chardonneret de Donna Tartt. En effet ce livre de 1100 pages, en version Pocket, Prix Pulitzer de la fiction en 2014, aussi intéressant soit-il, demande un certain nombre d'heures de lecture, d'autant qu'il nécessite une certaine concentration. Mais lorsque la dernière page est tournée, on ne regrette pas son effort.
Le roman débute pendant la période de Noël, par une scène se passant dans une chambre d'hôtel à Amsterdam en 1943 où un jeune américain vit en reclus depuis une semaine, malade, et dans la crainte d'une possible arrestation. La fièvre lui causant quantité de rêves bizarres, une image va le paralyser de bonheur : sa mère "...lorsqu'elle est apparue tout à coup derrière moi, surgissant dans le reflet que me renvoyait un miroir." Et l'histoire commence : " Les événements auraient mieux tourné si elle était restée en vie. En fait, elle est morte quand j'étais enfant." C'est donc la vie de ce jeune adolescent Theo Decker, 13 ans, à partir du décès de sa mère qui nous est donnée à partager avec lui, ce dernier étant le narrateur.
Alors qu'il se rend au collège avec sa mère où ils ont été convoqués, sous le coup d'un renvoi, ils s'arrêtent au Metropolitan Museum de New York pour visiter une exposition. Un attentat a lieu et sa mère est tuée. Lui, va en réchapper, par miracle, en emportant ce célèbre tableau flamand qu'est le Chardonneret de Carel Fabritius, peint en 1634 qui lui a été confié par un homme mourant.
Son père alcoolique s'étant évanoui dans la nature, il sera dans un premier temps recueilli par la famille Barbour, fera la connaissance de Hobbie, un restaurateur de meubles anciens, sera ensuite récupéré par son père qui l'emmènera à Las Vegas où il deviendra ami avec Boris. Il y restera jusqu'à la mort de son père, dans un accident de voiture, et reviendra ensuite à New York.
Après cette explosion meurtrière où sa mère a perdu la vie, notre jeune garçon choqué et traumatisé éprouve beaucoup de mal à faire face aux questions que lui posent les adultes, et fuit les personnes du service social qui tentent de le faire parler. Il a pris soin d'empaqueter son tableau et de le cacher, aimerait le rendre mais ne sait à qui se confier.
Lorsqu'il va partir avec son père et rencontrer Boris, un jeune voyou ukrainien il va alors se laisser aller avec ce dernier à l'alcool et la drogue, cela leur permettant de fuir la réalité et d'oublier. Leurs nombreuses scènes de beuverie suivies de lendemains désenchantés et de crises de manque montrent bien ce que peut être une dérive à la suite d'un traumatisme.
C'est le récit d'une longue errance, d'une solitude terrible, d'un mal-être quasiment permanent et d'un amour indéfectible pour cette mère disparue cruellement et soudainement. Quelques moments de répit pour Theo avec notamment Hobbie, ce vieil antiquaire qui lui apporte sécurité chaleur et réconfort, avec Pippa cet amour jamais avoué, mais Boris, cet ami ambigu et fidèle, sera le seul à partager, sans qu'il l'ait su, son secret.
Theo Decker va traverser différents milieux et à chaque fois en apprendre les codes et s'y adapter et nous donner ainsi une belle analyse de la société américaine.
L'amour, l'amitié avec ses enthousiasmes et ses déceptions, la bienveillance, l'affection, l'amertume, l'abandon et le désarroi et aussi la souffrance, des sentiments que Donna Tartt sait magnifiquement explorer.
Si Theo pourrait apparaître comme le personnage central, il doit cependant partager cet honneur avec ce petit tableau le Chardonneret, qu'il n'a pas le droit de posséder mais qu'il conservera tout au long de ses pérégrinations et qui est le coeur de ce roman. Il m'a accompagné et a réconforté Theo par sa seule présence. Cet oiseau attaché par la patte à son perchoir est tout un symbole, Theo étant lui-même enchaîné à son passé. L'art, pour Theo est le summum de la vie, comme il l'était pour sa mère.
Le Chardonneret nous narre à la fois la déconstruction et la construction de ce jeune garçon, avec l'art en toile de fond.
C'est à la fois un roman d'apprentissage et un roman d'aventures, un roman sur l'amitié et la solitude où le suspense, suspense délicat, est maintenu jusqu'au bout : la beauté peut-elle triompher malgré tout ?
J'ai vraiment été conquise par cette histoire. J'ai beaucoup aimé le récit jusqu'à l'arrivée dans la banlieue de Las Vegas. Ensuite j'ai trouvé beaucoup de longueurs, Theo et Boris passant le plus clair de leur temps à se droguer et à vomir et j'ai eu envie, maintes fois de l'engueuler, de le secouer, de lui dire de se prendre en main, mais aussi de le rassurer, de le protéger. J'ai donc apprécié son retour à New York. Quant à la fin, elle est vraiment stupéfiante et les dernières pages sublimes !

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Un pavé lu d'une traite, avec une petite réserve sur les dernières pages un peu longues, confuses, ésotériques. On est emporté par le récit, celui de Théo Decker, 13 ans, victime d'un attentat dans un musée à NY, sa mère meurt et il se retrouve en possession d'un tableau le Chardonneret de Carel Fabritius. A partir de là, sa vie va être riche de péripéties et le conduire à Las Vegas, Amsterdam et bien sûr NY. le tableau est une sorte de métaphore de sa condition, il est un oiseau qui rêve de s'envoler pour maintes raisons, il y parvient par les drogues ingurgitées, mais il est retenu par de entraves comme l'oiseau sur le tableau, celle de son père, son amour malheureux, ses malversations entachées de culpabilité à l'égard de son mentor, le restaurateur de meubles de qualité. Sans doute que son amour pour sa mère qui plane autour de lui est un frein, la possession du tableau aussi. Les autres figures sont attachantes comme celle de Boris, grandiose. le récit colle aux personnages, Théo scrute les visages et gestes des autres avec une acuité qui les rend présents et avec une finesse et une justesse impressionnantes, je pense aux attitudes de Mme Barbour, la mère de son ami qui va l'héberger.
Une fresque à découvrir absolument.
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Un livre impressionnant à prendre en main, et pourtant on se laisse guider au fil des années de la vie de Théo.
J'ai aimé la dimension temporelle du livre, les périodes choisies par l'auteur, certaines étirées et explorées, d'autres compressées ou tues.
J'ai aimé les personnages, leurs profondeurs et leurs humanité, le fait qu'ils restent liés à Théo durant toutes ces années,
J'ai aimé les détails géographiques, historiques, artistiques, l'univers ultra réaliste et contemporain

Cependant, j'ai trouvé qu'il y avait des longueurs, des redondances, des passages qui auraient pu être écourtés sans que l'histoire ou la profondeur des personnages en souffrent (par exemple les soirées de Théo et Boris à Las Vegas, ou certaines divagations philosophiques de Théo).
Le dénouement est bien amené et plutôt plaisant mais j'aurais aimé en savoir plus sur ce que deviennent tous ces personnages côtoyés sur 1100 pages.

Heureusement la plume de Donna Tartt et son habilité à glisser des rebondissements nous permettent de rester en haleine jusqu'à la fin du livre.
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Si le chardonneret raconte encore la trajectoire d'un enfant devenu grand, Donna Tartt ne choisit pas, ici, au contraire de ses deux premiers romans, la forme du thriller pour raconter son histoire. Ou plutôt le fil narratif de l'intrigue policière n'est pas vraiment primordial. Certes on garde en tête durant la lecture ce tableau mystérieux caché, mais ce qui motive l'avancée de la narration est plutôt la destinée de cet adolescent ballotté entre plusieurs milieux, entre plusieurs familles de raison ou de coeur, et qui se construit petit à petit une identité. L'auteure prouve une fois de plus combien elle a de talent à se mettre dans la peau d'un jeune personnage, et à nous tenir en haleine durant près de 800 pages avec des histoires quasiment banales. Certes les aventures que vit Théo dépassent l'ordinaire, mais on n'est pas non plus dans un roman d'aventure où les péripéties s'accumulent.

Ce qui est passionnant avec le chardonneret, c'est avant tout le portrait des figures qui vont émailler l'intrigue au fil des pages. Et là où Donna Tartt ne manque pas d'originalité, c'est qu'elle rend les personnages secondaires encore plus fascinants que le protagoniste du récit, qui lui-même ne manque pas de piquant. La mère de Théo, nimbé de tout son amour et de la nostalgie qui entoure sa mort prématurée, possède déjà un aura non négligeable. Et puis Mrs Barbour bien sûr, marque le lecteur par sa présence magnétique, aussi bien attirante que repoussante. le vieil antiquaire Hobie, tout comme l'ami fidèle complètement fantasque, Boris, ne manqueront pas de piquer notre attention. Et puis il y a bien entendu la jeune Pippa, dont l'autrice se garde bien de ne pas trop en dire mais suffisamment pour nous faire comprendre l'attirance qu'éprouve le jeune homme à son égard.

Au milieu d'eux se situe donc ce Théodore Decker, que l'on va voir progressivement mûrir. du jeune garçon un peu effacé qui suit sa mère au début du roman, va bientôt naître un homme dont les expériences lui font comprendre combien la frontière entre le bien et le mal est difficile à tracer. Ainsi, sans jamais être pompeux, le chardonneret contient de nombreux passages assez profonds sur l'art et sur l'existence, et l'on pense à cette fin tout à fait magnifique, qui nous font dire que l'on n'est pas simplement en train de lire un roman divertissant. Les critiques ne s'y sont pas trompés, à lui décerner le prix Pullitzer : Donna Tartt n'est certainement pas une écrivaine de second rang, et elle mérite tout à fait ce genre d'encouragement. Si son troisième roman est moins sauvage, moins brut que ses deux premiers, il n'en est que plus mature et demeure un petit bijou de littérature ; on aurait tort de s'en dispenser.
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Ce roman m'aura fait passer par différentes émotions : un début dans lequel on plonge sans hésitation. Ambiance New Yorkaise, poésie et sentiments. le milieu (Las Vegas) a été beaucoup plus long à lire, peut être trop long. J'ai été ravie du retour à New York puis du dernier voyage. Ce roman est à découvrir mais aurait mérité d'être plus concis. Seul bémol pour l'auteur : le lecteur a besoin d'etre parfois préparé à certaines annonces, plusieurs fois, je les ai trouvées violentes en plein milieu d'une phrase, sans introduction, cela nuit au style général.
L'histoire reste belle et je n'ai pas été déçue par la fin.
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« le Chardonneret » de Donna Tartt, paru en 2014 en France, a reçu le prix Pulitzer. « le Chardonneret » est aussi le nom du tout petit tableau (à la valeur inestimable) d'un peintre du XVIIème siècle, Carel Fabritius. le roman raconte comment Théo, le narrateur, se retrouve en possession de cette oeuvre, ce qui marque aussi le début de sa longue descente aux enfers.
Théo Decker a treize ans lorsque sa vie bascule; il se retrouve porteur d'un secret qui le dépasse totalement. Hébergé quelques temps par la riche famille Barbour à New York, il atterrit finalement en Californie chez son père, joueur et alcoolique, et se lie alors d'amitié avec Boris. Livrés à eux-mêmes, les deux garçons s'adonnent gaillardement à l'alcool et à la drogue, jusqu'à ce que Théo soit finalement forcé de retourner à New York. Il devient antiquaire, sous la houlette bienveillante de Hobie. Mais les fantômes du passé ne tardent pas à ressurgir.
Voici un chardonneret qui pèse son poids : 1100 pages (en version Pocket), mieux vaut avoir la perspective d'un peu de temps libre avant de s'y attaquer – d'autant plus que ce roman comportant quelques longueurs, il est préférable d'adopter un bon rythme de lecture pour ne pas s'y enliser. Mais une fois dedans, je suis sûre que vous l'apprécierez à sa juste valeur.
Roman initiatique, « le Chardonneret » est avant tout la trajectoire saisissante d'un jeune garçon emporté malgré lui par des forces qui le dépassent. Comme le petit oiseau du tableau, il semble bien fragile, et ne mérite pas les lourdes chaînes qui l'empêchent de s'envoler vers une destinée plus enviable. Constamment, on le voit osciller entre des univers (trop conformistes, ou à l'inverse, totalement corrompus) qui ne lui correspondent pas, se débattre entre les affleurements d'un bonheur fugace et le gouffres du désespoir le plus absolu; éperdu de chagrin et de culpabilité, il cherche en vain sa place. Autour de lui gravitent de nombreux personnages, à commencer par le magnifique et terrifiant Boris, son ami, son frère, son double. Mais il faudrait s'attarder aussi sur le rôle des femmes, la lumineuse Pippa et l'adorable Kitsey, ou encore l'élégante Mrs Barbour. Donna Tartt prend plaisir à les faire tous successivement disparaître et ré-apparaître, provoquant des rebondissements innombrables dans cette histoire dense et ambitieuse. Il y sera bien sûr question de résilience, mais aussi, largement, d'addictions, de trahisons, de pardon. Et en définitive, le roman se clôt (un brin emphatiquement) sur un hommage à la beauté (seule puissance rédemptrice) et au pouvoir mystérieux de l'art, qu'il s'agisse de peinture ou de littérature. Pour la suite, cliquez sur le lien !

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Je crois ne jamais avoir rien lu de tel que le Chardonneret. Malgré un personnage principal auquel je n'ai pas réussi à m'attacher et certaines longueurs, il m'a été impossible de relâcher ce roman. Une écriture enivrante, des personnages complexes, une histoire en multiple dimensions… Un chef d'oeuvre unique.
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Donna Tartt nous plonge dans le monde de l'art avec "Le Chardonneret" tableau de C.Fabritius peintre flamand du XVII ème mais aussi gràce au travail de restaurateur de meubles de Hobie personnage hyper attachant de ce roman. Ce petit tableau est d'une certaine façon le point d'orgue dans la vie de Théo. A 12 ans sa vie bascule lorsqu'il est victime d'un attentat dans un musée de New York. Il perd sa mère et se retrouve en possession de ce tableau dans des circonstances dramatiques sans qu'il puisse, évidemment, mesurer l'impact de cet instant sur son devenir. C'est un roman foisonnant et passionnant.J'ai été très émue par la justesse des sentiments de cet enfant face à la mort de sa maman, puis impatiente de suivre le cours de sa vie et d'en connaître le dénouement. Au début de ma lecture j'ai un peu retrouvé de l'ambiance de Luca di Fulvio et certainement du fait de la capacité de D.Tartt a déclencher un reel attachement pour ses personnages et à camper un décors qui éveille la curiosité et le désir d'intégrer son intimité. La suite du roman m'a entraînée vers un univers bien plus noir et violent dans lequel on frôle l'auto -destruction et tous ses comportements "à risque".Les personnages sont cependant d'une singularité magnifique. Leur rencontre nous conduit à voyager en permanence entre la lumière ert l'obscurité, l'espoir et la dépression, le romantisme et le réalisme le plus déprimant! D.Tartt sait provoquer la gamme de toutes les émotions. Pour ma part j'avoue avoir été stressée par le cheminement de Théo, désirant pour lui d'autres choix, tremblant de ses comportements et même impatiente d'arriver à la fin du roman en espérant une résolution romanesque et heureuse !
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La lecture de ce livre m'a pris plusieurs semaines. L'édition Pocket compte 1100 pages, son impression n'est pas assez nette pour mes yeux fatigués, en attente d'une opération de la cataracte et un état d'esprit peu enclin à la lecture, bref tout ceci m'a pénalisé. Des passages fulgurants d'autres beaucoup moins, mais j'en suis venu à bout et au bout. Evidemment les différentes critiques positives m'imposaient de ne pas arrêter, et là, encore une fois c'est tant mieux, merci aux babeliotes, car dans ce roman les impressions désagréables passagères que l'on a parfois doivent être remisées. Je ne ferai pas de résumé du livre d'autres l'ont très bien fait depuis sa publication, mais je m'attacherai surtout à décrire mes différents états de lecteur féru de belles citations face à ce roman encensé par la critique. J'ai noté une quarantaine de très belles phrases, ce qui pour moi dénote une grande qualité littéraire dans l'écriture, la vision des situations et la beauté des comparaisons.
Théo qui perd sa mère dans un attentat n'arrivera jamais à refermer cette cicatrice et cela sous-tend tout le roman. Il y est fait une analyse très fine pleine de compassion pour la douleur des proches de victimes d'attentats et comment survivre à la perte de ceux qu'on aime.
« Nous nous dirigions vers le domaine pénible de l'enterrement de ma mère, des silences qui n'en finissaient pas, des sourires forcés, l'endroit où les mots ne fonctionnaient pas » (page 199)
Le passage où le héros Théo part vivre chez son père à Las Vegas (page 304-516) a failli me faire abandonner le récit. Il est vrai que l'on assiste, impuissant, à une descente aux enfers de Théo avec un ami russe, Boris. Dans le même ordre d'idées, le père de Théo est habité par la folie du jeu et de tous ses travers, la drogue en particulier. Cette partie très, voire trop trouble m'a, je crois, entraîné dans une « chute d'histoire ». Je n'avais plus qu'une hâte, partir avec lui de Las Vegas. Je ne note d'ailleurs qu'une citation relevée dans cette partie du livre. Les personnages du père et son amie sont trop superficiels. Les échanges avec son ami Boris sont souvent longs et plutôt sans intérêt. Par contre, nous verrons à la fin du livre, dans les dernières pages, que leurs réflexions sont très intéressantes au sujet de la vie, du bien et du mal.
A son retour à New York, l'histoire m'a tout de suite captivé, et la volonté de Théo de vouloir reprendre sa vie en main y est certainement pour beaucoup. La qualité de l'écriture de Donna Tartt nous oblige à nous mettre dans la peau du personnage et va nous faire ressentir toutes ses incertitudes. Donna Tartt prend son temps dans sa rédaction, elle installe ses personnages dans le décor, exprime leurs sensations, parfois à la limite du supportable pour le lecteur qui veut connaître la suite du récit. La plupart des personnages essaient de vivre malgré les cicatrices qu'ils portent et qui en font des écorchés vifs. La vie de Théo, frappé par la mort de sa mère dans son enfance est une succession de violences et de tragédies. Mais Donna Tartt mêle à ces horreurs des moments de tendresse et d'émotion. J'ai beaucoup aimé les jours passés au côté de la famille Barbour qui l'a hébergé à la mort de sa mère puis la période où il a été accueilli par Hobie qui va lui apprendre le métier d'Antiquaire. Une documentation très riche nous permet d'apprécier les difficultés de la profession confrontée aux copies de meubles.
Mais, passé ces moments de rédemption où le bonheur semble enfin sourire à Théo auprès de la famille Barbour, le destin tragique vient à nouveau le frapper et l'entraîner dans l'enfer d'Amsterdam pour récupérer « son » tableau. Cette histoire empreinte d'un grand pessimisme est heureusement sauvée par la beauté de l'art et l'intensité des relations. Elle élève le livre à la hauteur du tableau de maître « le Chardonneret » car par moment sa lecture peut nous apporter les mêmes sensations que celles procurées par la vision d'un tableau. Elle apparait comme une oeuvre cinématographique car les descriptions sont telles qu'on peut imaginer les lieux et les personnages. La scène au début du roman décrivant l'attentat en est un exemple magnifique de réalité.
« Si un tableau se fraie vraiment un chemin jusqu'à ton coeur et change ta façon de voir, de penser et de ressentir, tu ne te dis pas « oh, j'adore cette oeuvre parce qu'elle est universelle », « J'adore cette oeuvre parce qu'elle parle à toute l'humanité ». Ce n'est pas la raison qui fait aimer une oeuvre d'art. C'est plutôt un chuchotement secret provenant des ruelles. Psst, toi, hé gamin, oui, toi. Un bout de doigt qui glisse sur la photo fanée. »
Une lecture difficile mais agréable, pleine d'amour de l'art avec des personnages qu'on n'oublie pas. Je mettrai la note de 4*.
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