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sur 3287 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce temps de confinement a été le déclic pour que je me lance dans la lecture de : le chardonneret de Donna Tartt. En effet ce livre de 1100 pages, en version Pocket, Prix Pulitzer de la fiction en 2014, aussi intéressant soit-il, demande un certain nombre d'heures de lecture, d'autant qu'il nécessite une certaine concentration. Mais lorsque la dernière page est tournée, on ne regrette pas son effort.
Le roman débute pendant la période de Noël, par une scène se passant dans une chambre d'hôtel à Amsterdam en 1943 où un jeune américain vit en reclus depuis une semaine, malade, et dans la crainte d'une possible arrestation. La fièvre lui causant quantité de rêves bizarres, une image va le paralyser de bonheur : sa mère "...lorsqu'elle est apparue tout à coup derrière moi, surgissant dans le reflet que me renvoyait un miroir." Et l'histoire commence : " Les événements auraient mieux tourné si elle était restée en vie. En fait, elle est morte quand j'étais enfant." C'est donc la vie de ce jeune adolescent Theo Decker, 13 ans, à partir du décès de sa mère qui nous est donnée à partager avec lui, ce dernier étant le narrateur.
Alors qu'il se rend au collège avec sa mère où ils ont été convoqués, sous le coup d'un renvoi, ils s'arrêtent au Metropolitan Museum de New York pour visiter une exposition. Un attentat a lieu et sa mère est tuée. Lui, va en réchapper, par miracle, en emportant ce célèbre tableau flamand qu'est le Chardonneret de Carel Fabritius, peint en 1634 qui lui a été confié par un homme mourant.
Son père alcoolique s'étant évanoui dans la nature, il sera dans un premier temps recueilli par la famille Barbour, fera la connaissance de Hobbie, un restaurateur de meubles anciens, sera ensuite récupéré par son père qui l'emmènera à Las Vegas où il deviendra ami avec Boris. Il y restera jusqu'à la mort de son père, dans un accident de voiture, et reviendra ensuite à New York.
Après cette explosion meurtrière où sa mère a perdu la vie, notre jeune garçon choqué et traumatisé éprouve beaucoup de mal à faire face aux questions que lui posent les adultes, et fuit les personnes du service social qui tentent de le faire parler. Il a pris soin d'empaqueter son tableau et de le cacher, aimerait le rendre mais ne sait à qui se confier.
Lorsqu'il va partir avec son père et rencontrer Boris, un jeune voyou ukrainien il va alors se laisser aller avec ce dernier à l'alcool et la drogue, cela leur permettant de fuir la réalité et d'oublier. Leurs nombreuses scènes de beuverie suivies de lendemains désenchantés et de crises de manque montrent bien ce que peut être une dérive à la suite d'un traumatisme.
C'est le récit d'une longue errance, d'une solitude terrible, d'un mal-être quasiment permanent et d'un amour indéfectible pour cette mère disparue cruellement et soudainement. Quelques moments de répit pour Theo avec notamment Hobbie, ce vieil antiquaire qui lui apporte sécurité chaleur et réconfort, avec Pippa cet amour jamais avoué, mais Boris, cet ami ambigu et fidèle, sera le seul à partager, sans qu'il l'ait su, son secret.
Theo Decker va traverser différents milieux et à chaque fois en apprendre les codes et s'y adapter et nous donner ainsi une belle analyse de la société américaine.
L'amour, l'amitié avec ses enthousiasmes et ses déceptions, la bienveillance, l'affection, l'amertume, l'abandon et le désarroi et aussi la souffrance, des sentiments que Donna Tartt sait magnifiquement explorer.
Si Theo pourrait apparaître comme le personnage central, il doit cependant partager cet honneur avec ce petit tableau le Chardonneret, qu'il n'a pas le droit de posséder mais qu'il conservera tout au long de ses pérégrinations et qui est le coeur de ce roman. Il m'a accompagné et a réconforté Theo par sa seule présence. Cet oiseau attaché par la patte à son perchoir est tout un symbole, Theo étant lui-même enchaîné à son passé. L'art, pour Theo est le summum de la vie, comme il l'était pour sa mère.
Le Chardonneret nous narre à la fois la déconstruction et la construction de ce jeune garçon, avec l'art en toile de fond.
C'est à la fois un roman d'apprentissage et un roman d'aventures, un roman sur l'amitié et la solitude où le suspense, suspense délicat, est maintenu jusqu'au bout : la beauté peut-elle triompher malgré tout ?
J'ai vraiment été conquise par cette histoire. J'ai beaucoup aimé le récit jusqu'à l'arrivée dans la banlieue de Las Vegas. Ensuite j'ai trouvé beaucoup de longueurs, Theo et Boris passant le plus clair de leur temps à se droguer et à vomir et j'ai eu envie, maintes fois de l'engueuler, de le secouer, de lui dire de se prendre en main, mais aussi de le rassurer, de le protéger. J'ai donc apprécié son retour à New York. Quant à la fin, elle est vraiment stupéfiante et les dernières pages sublimes !

Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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Ouf ! Suis-je tenté d'écrire… Je viens de terminer le Chardonneret et ses 1100 pages en version Pocket. La lecture fut longue, passionnante parfois, lassante quelquefois mais je salue la performance de Dona Tartt, autrice étasunienne que je lis pour la première fois et j'ajoute aussi un coup de chapeau à Edith Soonckindt qui a brillamment assuré la traduction en français.
Le narrateur, Theodore Decker vit à New York avec sa mère, mannequin pour un catalogue de vente par correspondance qui étudie l'histoire de l'art et lui transmet sa passion pour les musées. Dès le début, Theo dit qu'il se trouve dans une chambre d'hôtel à Amsterdam, en 1943, sa mère étant morte quatorze ans auparavant. Cette date me gêne beaucoup car, tout au long du livre, donc pour ce qui s'est passé avant 1943, on utilise téléphones portables, internet… ce qui était encore loin d'exister. D'ailleurs, je me demande pourquoi l'autrice donne cette date car son roman peut très bien se passer à la fin du XXe siècle, sans problème.
D'autres anachronismes m'interpellent comme l'absence totale de référence à ce qui bouleverse le monde, en 1943 : la seconde guerre mondiale. Theo, Boris, son meilleur ami, voyagent sans aucune difficulté d'Amérique en Europe, se déplacent aux Pays-Bas, pays pourtant occupé par le Wehrmacht depuis 1940. Anne Frank écrit son journal à Amsterdam de 1941 à 1944, avant d'être déportée vers les camps de la mort comme beaucoup d'autres juifs de ce pays. Aucune allusion dans le livre à cette terrible période, aucune restriction dans l'hôtel où se trouve Theo qui peut commander tout ce qu'il veut à la réception. Il y a même un déplacement déterminant à Hambourg… sans problème.
Ces anomalies étonnantes signalées, je reviens à l'histoire de ce garçon déjà traumatisé par un père alcoolique ayant déserté l'appartement familial, qui perd sa mère à cause d'un attentat, l'explosion d'une bombe dans un grand musée newyorkais qu'ils visitaient. Par miracle, Theo qui avait repéré une jeune fille rousse accompagnée d'un vieil homme, est vivant et Dona Tartt m'a scotché avec une scène terrible qui montre Welty, ce vieil homme, prenant Theo pour un autre, lui confiant sa bague, une adresse et, juste avant de mourir, lui ordonne de prendre un petit tableau : le Chardonneret, du peintre hollandais Carel Fabritius (1622-1654). Or, Fabritius est mort l'année où il a peint ce petit oiseau enchaîné à son perchoir, en 1654, à cause de l'explosion d'une poudrerie, à Delft, aux Pays-Bas.
Repartie voir La leçon d'anatomie de Rembrandt, sa mère n'était pas dans la même salle que Theo qui en réchappe donc et réussit à sortir des décombres par ses propres moyens. Il ne reverra jamais sa mère et sera profondément traumatisé.
Ainsi, Theo raconte en détails, la fin de son enfance, la famille Barbour qui le recueille parce qu'il est le meilleur ami d'un des fils, Andy. Il aurait pu grandir tranquillement si son père et sa nouvelle femme, Xandra, n'avaient débarqué de Las Vegas et l'avait emmené sur la côte ouest. Là-bas, il se lie d'une profonde amitié avec Boris, pour le meilleur et pour le pire car la drogue fait son entrée et rien ne nous est épargné jusqu'au bout. Bien sûr, Theo a toujours ce fameux tableau qu'il garde jalousement, cache soigneusement mais, impossible d'en dire plus sans divulgâcher.
Dans cette histoire, il ne faut pas oublier Hobie, l'associé de Welty, un restaurateur de meubles anciens, antiquaire, chez qui Theo retrouve Pippa, la jeune fille rousse qui accompagnait Welty dans le musée et qui a aussi miraculeusement échappé à la mort. Hobie est un homme extraordinaire, d'une profonde humanité et j'ai beaucoup apprécié les passages le concernant.
Dans un tel livre, foisonnant d'informations, de détails pas toujours utiles, de descriptions redondantes, j'ai surtout aimé les réflexions sur la vie, les passages consacrés à l'art, la peinture, l'amour d'un fils pour sa mère et les moments forts d'amitié hélas gâchés par un usage immodéré et impressionnant de stupéfiants.
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Les mille et une galères de la vie de Théo, orphelin, alcoolique, drogué, voleur, fugueur, faussaire...
Dit ainsi, c'est une simple ligne.
Donna Tartt en fait 800 pages!

Il a bien sur des excuses, ce piaf de Théo!
Son coeur a implosé quand une bombe a explosé au MET de New York, envoyant dans les limbes sa mère tant chérie. Quant à imaginer que ce traumatisme vécu en direct et les conséquences pour une vie désorganisée d'adolescent lui aient profondément perturbé le jugement, ça semble une évidence.
Entre New York, Las Vegas et Amsterdam, les errances de Théo nous entrainent d'années en années dans ses "non choix" improbables, croisant des personnages tous aussi originaux et/ou fêlés, dans le diaporama d'une société américaine analysée de l'intérieur: services sociaux, psychologues, enseignement, justice, pouvoir de l'argent, extorsions, manipulations. C'est aussi une solide histoire d'amour et d'amitié.

Je suis entrée à reculons dans ce pavé, néanmoins le charme a opéré en douceur. Il faut accepter cet engourdissement, cette noyade dans l'histoire et l'écriture. Ce ne fut pas toujours une lecture plaisir. Je la qualifierai plutôt de lecture marathonienne et j'ai souvent du me forcer à la reprendre, regardant avec inquiétude les pages lentes à défiler. (J'ai même du m'accrocher ferme pour ne pas lâcher le manège à Las Vegas.)

En conclusion, je refais surface, partagée entre légère suffocation (car j'ai approché le "burn out"de lectrice), et la respectueuse fascination pour cette capacité d'écriture incroyable.

Car, avec un imaginaire littéraire intense, la force de Donna Tartt est cette faculté de raconter par le menu les faits, les sentiments, le travelling des petites choses qui entrent dans le décor, où tout est à sa place, où tout semble avoir de l'importance dans la narration.
Sens précis du détail pour raconter un évènement, oeil photographique pour fixer des lieux et des personnes, acuité et doigté d'orfèvre dans les descriptions précises, méticuleuses et pour autant jamais fastidieuses, décorticage des sentiments et connaissance approfondie dans des domaines variés. Quelle maitrise!

Ce fut donc à petites doses que je suis venue à bout de l'étude picturale de ce petit oiseau, réputé pour la beauté de son plumage et de ses chants.
Mais quatre étoiles... Quand même!

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Comment peut-on continuer à vivre après un attentat ?

Le talent exceptionnel de Donna Tartt nous fait voir cette expérience de l'intérieur et comprendre comment un ado peut subir un choc post-traumatique, perdre sa mère, être ballotté d'un endroit à l'autre et trouver refuge dans la drogue, mais aussi dans l'art et la beauté.

Une grosse brique, pleine de réflexions : sur la peinture, son effet sur l'être humain et son rôle dans la société, sur la beauté du geste, sur les meubles et le travail du bois, sur l'histoire et sur l'attachement aux objets et la raison pour laquelle on conserve ces vieilleries.

On y voit aussi comment les médications pour atténuer la douleur et permettre le sommeil créent une dépendance propice à la surconsommation de drogues et d'alcool (passages que j'ai personnellement trouvés un peu longs).

L'amour, l'amitié, la famille, le sens de la vie et de la mort, mais tout ça à travers une intrigue et les décors de New York, Las Vegas et Amsterdam.

Un pavé ? Un bon livre, de belles heures de lectures en perspective…
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Résiste ! ... C'est ce que semble me dire ce chardonneret, ce minuscule petit oiseau peint par Fabritius, un Maître flamand trop tôt disparu.
Tiens bon ! ... C'est ce qu'il faudrait dire au narrateur de cette histoire très humaine, très noire, descente aux enfers totale.
Va jusqu'au bout ! ...C'est ce que je me suis dit après mes plongées en apnée dans ce roman-fleuve aux accents terribles et à l'écriture à la fois syncopée et merveilleusement imagée.

NON ! « le Chardonneret » ne laisse pas indifférent, c'est le moins qu'on puisse dire.
Une foule d'émotions m'ont envahie tout au long de cette histoire. D'abord une compassion immense pour ce jeune ado new-yorkais qui perd sa mère lors d'un attentat terroriste dans un des plus grands musées, obligé de s'en remettre à la famille d'un de ses amis pour survivre. Taraudé par la culpabilité qui ronge et qui mord. Et là, j'ai salué le talent de l'auteure pour ses mots justes, son intime compréhension de la tristesse devant le drame.
Ensuite une horreur devant le destin du jeune homme, pris en charge par un père et une belle-mère inconscients, drogués et alcooliques. Cette partie à Las Vegas m'a mise KO, et j'aurais voulu jeter le livre par terre. Ces scènes continuelles et innombrables de déchéance en compagnie de celui qui va devenir le meilleur ami du narrateur, Boris, m'ont exaspérée.
Et puis vient un peu de rédemption, pour le héros comme pour nous, enfin pour moi, avec le retour à New-York et le refuge chez un antiquaire lié de près à l'explosion dans le musée. L'amour des beaux meubles, de leur restauration, la découverte de la Beauté, ça aide à vivre...
Et il en faut, de l'aide, à ce jeune homme ! Car il est lié au tableau « le Chardonneret », lié à la vie...et à la mort. Ce ciel bleu entraperçu s'est vite voilé de nuages noirs et recommence l'enfer, si bien décrit pourtant par l'auteure : « Une fosse à goudron pour l'âme où je risquais de me laisser choir et de dépérir des années durant »...

Aventure unique, et pourtant universelle, « le Chardonneret » nous plonge malgré nous dans le bouillon immonde de ce qu'il y a de pire, et nous élève dans le même mouvement dans le pur éther de la Beauté. Désespérant et exaltant, il m'a taraudée, irritée, mais aussi transportée. Son ironie à fleur de peau, ses envolées, ses comparaisons à la pointe de la vérité m'ont ravie.

« le Chardonneret » parle différemment à chacun d'entre nous, et chacun reçoit ce qui lui convient. C'est ça, l'art, en définitive.

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Il m'est impossible d'oublier Théo Decker plusieurs mois après avoir lu le Chardonneret qui retrace si intimement et subtilement sa vie chaotique. C'est un énorme pavé d'une grande intensité.
On s'attache fasciné à la destinée du jeune Théo, sa vie tumultueuse et douloureuse est émaillée de rencontres magnifiques ou maléfiques, une galerie de personnages subtilement dépeints entre ombre et lumière. le Chardonneret n'est pas seulement un thriller parfois un peu long avec un captivant suspens entretenu autour d'un magnifique tableau, c'est avant tout un roman bouleversant, vertigineux.
Donna Tartt signe un récit époustouflant par ses longues descriptions minutieuses et détaillées et la qualité des dialogues. On découvre une galerie de personnages, passant de la plus grande noirceur des situations à de lumineuses rencontres.
C'est un livre sur la filiation, l'amitié, l'amour, la beauté, la valeur des objets d'art, sur les addictions à l'alcool et à la drogue, le deuil.
J'ai eu la trouille, la nausée, j'ai eu de l'affection pour Théo, j'aurais aimé aller visiter un musée avec sa mère, j'aurais aimé que le livre continue.
Il faut un peu de temps pour passer à une autre lecture, c'est rare…
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Que dire sur le chardonneret qui n'ait pas encore été dit ? C'est bien mais c'est long... C'est beau mais c'est lourd... C'est érudit mais c'est répétitif...

Après cette lecture, je ne me retrouve ni dans le concert de louanges des enthousiastes ni dans les critiques des déçus et des ennuyés. Entre les deux, disons, avec les 'satisfaits, sans plus'.

J'ai aimé le personnage ambigu de Théo, déjà anxieux et torturé avant la mort de sa mère, et qui le devient encore plus après, ascendant paumé et dépressif. J'ai aimé les descriptions du Chardonneret, un tableau qui existe réellement, oeuvre d'un peintre mort presque dans les mêmes circonstances que la mère de Théo, tout petit et tout simple mais criant de réalisme et de vie. J'ai aimé le vieil antiquaire, sa tendresse maladroite et son savoir-faire patient. J'ai aimé les parcours, les relations, les doutes, les rencontres, les personnages...

J'ai aimé les phrases de Donna Tart aussi, parfois, mais pas quand elle répète dans un même paragraphe trois fois la même chose, aussi belles que soient les trois phrases dudit paragraphe. La progression de l'histoire m'a semblé lente et pesante et les personnages souvent agaçants à se saboter eux-mêmes... en un mot pas aussi beaux que le tableau qu'ils aiment !
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En fait, je n'ai pas compris pourquoi ce roman provoquait autant d'ire que de passion. Diablement habile, ça c'est sûr. Des morceaux de bravoure haletants, mais aussi de longs passages de déréliction très émouvants (Ah la descente aux enfers de Vegas, très drogue, philo et rock and roll) avec des héros au coeur brisé qui pleurent leur maman sans jamais se demander pourquoi elle a épousé la brute qui leur sert de père...
Theo, ce n'est pas très original, cherche amour et sécurité. Et je ne pense pas que la scène primitive soit l'attentat qui tue sa mère : je la verrais plutôt du côté de la famille d'Andy qui se débarrasse du jeune orphelin sans le moindre regret apparent. Et comme on n'est jamais trahi que par ceux qu'on aime, Theo connaîtra tous les abandons: père indigne, amantes amoureuses, mais jamais de lui, mentor trop heureux d'être débarrassé des considérations bassement matérielles, ami indélicat...
Le roman s'arrête quand Theo accepte sa solitude, dépouillé de tout mais prenant son destin en main, car c'est de lui que viendront toutes les solutions. J'ai vraiment adoré cette rédemption grave et tristounette qui nous dit que le mieux est toujours médiocre et insuffisant, mais qu'il a au moins le mérite d'exister.
Et puis, il y a le dernier chapitre. Nullissime. Comment cette femme qui nous a montré pendant plus de 1000 pages qu'elle possédait un art consommé (quoique parfois académique) de la narration peut-elle écrire des phrases aussi grotesques que: "...il n'y a qu'en s'avançant dans la zone intermédiaire, le liseré polychrome entre vérité et non-vérité qu'il est tolérable d'être ici et d'écrire cela, tout simplement." "Tout simplement ", ouais.
Mon conseil: déchirez soigneusement les dernières pages. Les premières aussi sont superflues, tant le procédé du retour en arrière est éventé.. Et lisez le reste qui est quand même mutatis mutandis un truc plutôt sympa.
Et si 1000 pages ne vous suffisent pas, allez faire un tour sur le site du Monde et lisez le reportage intitulé "Un Rembrandt dans mon placard", l'histoire vraie d'un homme pris d'une passion dévorante pour un chef d'oeuvre qu'il vola.
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Un peu déçue par « le maître des illusions », j'étais assez réticente à entamer la lecture de ce pavé de 1100 pages.
- page 150 : aucun ennui pour l'instant
- page 400 : nickel, ça continue à bien rouler
- page 500 : un léger vertige en constatant que je n'en suis pas encore à la moitié. D'autant que le séjour de Théo à Los-Angeles est plutôt angoissant
- page 550 : wouaouh : semi-victoire, j'en suis enfin à la moitié, et Théo est rentré à New-York.
- Page 611 : Enfin, Théo est sorti de l'enfance sans autre nouveau drame, le voilà adulte
- Page 800 : encore des rebondissements, et une grosse surprise, tant pour Théo que pour nous. Combien il en reste ? Ah oui, encore 300 pages quand même
- Page 900 : On tourne en rond dans les problèmes d'alcool, de drogue, de mariage, d'antiquaires véreux. Je commence à en avoir marre. Hâte d'en finir avec les 200 pages qui restent

Quel bonheur d'avoir terminé ! Je vais en choisir plein de tous petits après ça.
C'était bien en plus, agréable à lire, mais franchement, 1100 pages ! C'est de la folie douce ! Je pense que bien des passages de drogue et de délires auraient pu être passées. Quoique !
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Ce livre, je l'ai achetée après avoir lu @le maître des illusions, mais étant donné que c'est un pavé, je me le suis réservé pour mes vacances, pour prendre le temps de l'apprécier à sa juste valeur.
La première partie a était captivante, j'ai était submergé par son récit, ses peurs, sa solitude… Mais la partie où il était adulte a été plus difficile à lire, je me suis ennuyé, je n'ai pas cru à son histoire, le harcèlement qui subit, son attente interminable à Amsterdam m'a semblé un sacrifice, une punition…
La fin est splendide, la dernière page est un hymne à la vie. Je l'ai relue trois fois. Un délice.
@Donna Tartt est une auteure insolite, ses écrits sont très différents de ce que j'ai déjà lu auparavant.
Ses textes sont longs, elle décrit régulièrement tout le long de l'ouvrage les faiblesses de ses personnages : la drogue, l'alcool, leurs souffrances, leurs peines… On ne peut donc que s'attacher à eux : Théo, Boris, Hobie et Pippa et tant d'autres.
Je ne vais pas vous écrire un roman, ça ne servirait à rien, je terminerais par cette phrase de l'auteure : Et j'ajoute mon propre amour à l'histoire des amoureux des belles choses, eux qui les ont cherchées, les ont arrachées au feu, les ont pistées lorsqu'elles étaient perdues, ont oeuvré pour les préserver et les sauvegarder tout en les faisant passer de main en main….

Bonne lecture !
Lien : https://angelscath.blogspot...
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