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4,15

sur 145 notes
Je referme ce livre avec la fâcheuse impression de ne pas avoir tout compris à l'histoire.
C'est effectivement une réappropriation très personnelle du mythe du vampire, mais c'est tellement onirique et nébuleux que j'ai eu du mal à me laisser porter par ce roman. Je ne reviendrai pas sur la qualité indéniable de l'écriture de Vincent Tassy, qui est dans la forme, vraiment exceptionnelle, à n'en point douter, mais j'ai eu du mal avec son scénario. Ce qui m'a le plus dérangée est l'âpreté, la rudesse de certaines scènes, notamment dont est victime Elaine, c'est dégradant, dérangeant pour le lecteur. Je n'ai pas vu l'intérêt d'aller aussi loin dans le barbarisme. Certes, Elaine était l'un des personnages que je préférais avec Irvine et elle ne méritait pas ce sort à mes yeux. Car finalement, c'est l'histoire secondaire, celle que raconte Aphelion à propos de la chute du royaume d'Altrosa qui m'a le plus intéressée et emballée. C'est à ce moment là que le récit décolle vraiment et que j'ai cessé de m'ennuyer dans ma lecture. Pour moi Anthelme reste tout au long du livre un personnage assez fade, assez distant. Je pense que c'était le risque encouru en imbriquant l'histoire d'Altrosa dans l'histoire de base.
Les vampires sont assez convaincants dans leur rôle. Ils exercent une fascination morbide et érotique sur leurs victimes, et vont même jusqu'à les faire rêver, pour mieux les appâter et pour rendre leur sang meilleur. Car ici, la transformation en vampire est plutôt vue comme une rédemption, un cadeau, une façon de fuir une existence misérable. Ce qui a du sens, au départ du moins, car finalement, l'éternité est-elle vraiment un idéal, permet-elle réellement d'avoir une vie plus heureuse ? Beaucoup de questions et de réflexions sont posées dans ce roman. le vampire philosophe, le vampire rêveur de ce livre est une autre facette du buveur de sang que développe l'auteur. Il fait appel à de nombreuses références littéraires, gothiques et poétiques, comme Poe, ou Lautréamont, pour ne citer que ces deux là. On sent que Vincent Tassy maîtrise sont sujet, et utilise à bon escient ses sources d'inspiration, sans tomber dans le catalogue.
J'ai beaucoup aimé l'aspect nature, bucolique, avec la Sylve rouge, même si cette forêt au final est plus mortifère que régénératrice pour le héros.
Une lecture qui m'a sortie de ma zone de confort, et c'est peu de le dire. Je l'ai pourtant lu en deux jours, alors que je ne suis pas une habituée de la bit-lit ni du genre horrifique. Je remercie tout de même Babelio et les éditions Mnémos pour l'envoi gracieux de ce livre grâce à Masse critique. Je suis quand même contente d'avoir pu me faire un avis sur ce roman. Je pensais l'apprécier mais il est beaucoup trop éloigné de mes goûts personnel pour cela.
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Envoutée. Je crois que c'est le mot pour décrire ma lecture. L'ambiance de ce roman est particulière et peu banale. Entre fantastique, conte et horreur. Il y a une mise en abîme entre trois récits différents, mais liés quand même entre eux. L'écriture de Vincent Tassy est très belle et renforce cette ambiance sombre dans laquelle on est attiré dès les premières lignes du roman. Les personnage sont attachants ou inquiétants selon les moments du récit. le seul bémol que je peux trouver c'est les scènes un peu gores qui cassent l'univers général d'Apostasie. Sinon ça a été un grand coup de coeur pour moi !
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Apostasie est le premier roman de Vincent Tassy auparavant auteur de nouvelles. Il est également professeur de lettres. Il s'intéresse à la littérature fantastique classique, aux littératures de genre contemporaines et au mythe du vampire et à ses diverses manifestations dans la littérature.

Le thème du vampire est ainsi au coeur de ce roman. C'est un thème qui m'intéresse en général même si on trouve un peu trop souvent des grosses bouses dans ce genre (cf Twilight, des vampires gentils qui brillent à la lumière non mais on aura tout vu et pourquoi pas un loup-garou végétarien qui se transforme au soleil et prend des bains de soleil aussi tant qu'on y est!). La couverture du livre m'avait intriguée et j'avais lu de bons avis sur ce roman, je l'ai ainsi acheté au salon du livre de Colmar en novembre dernier. À vrai dire, j'ai plutôt été déçue par ma lecture, je n'y ai pas retrouvé tout ce que les bons avis signalés et je ne suis pas rentrée totalement dedans au point de m'ennuyer par moment. Pourtant, le roman n'est pas dénué de qualités bien au contraire, mais je pense qu'il n'est pas pour moi.

Le début du roman nous présente Anthelme, personnage principal et narrateur, le récit étant fait à la première personne. Désabusé par le monde, il décide de vivre en ermite. Il découvre ainsi une étrange forêt qu'il ne quittera plus pendant 3 ans. On ne sait pas comment il vit ni où, ni comment il subvient à ses besoins, ce n'est pas abordé dans le roman. Ses seuls compagnons pendant tout ce temps sont les livres qu'il adore et emprunte à une bibliothèque sans aucun problème grâce à la gentillesse de la bibliothécaire appelée Alice. Bien entendu, un élément perturbateur va venir entraver cette belle situation: un livre parlant de l'endroit où il vit puis la rencontre avec l'auteur de ce livre (comme quoi un livre ça peut changer une vie).

Anthelme va ainsi faire d'étranges rencontres en la personne du maître de la forêt pour commencer et de ses hôtes. Les vampires sont assez traditionnels dans ce roman: ils sont beaux et extrêmement attirants, se nourrissent de sang bien entendu, n'aiment pas le soleil et lui préfèrent le noir et la cruauté, bref rien de neuf sous le soleil. Bien entendu, Anthelme va tomber sous le charme et se laisser conter une belle histoire de princesse endormie digne de la belle au bois dormant: Apostasie parmi les apostèles. On a ainsi un récit imbriqué dans le récit principal et cette seconde histoire est bien plus intéressante que la première. le souci de cette structure du récit est que l'histoire du début étant nettement en retrait, je me suis beaucoup moins intéressé aux personnages du récit principal. L'histoire de la princesse Apostasie est plus touchante et intrigante que celle d'Anthelme qui ne m'a pas vraiment touché.

Le roman suit un rythme langoureux et lent qui correspond bien aux personnages vampiriques décrits mais qui malheureusement n'est pas exempt de longueurs. Il ne se passe pas grand chose, et on attend désespéramment un peu d'actions. Certes les descriptions sont très belles, le style est soutenu et le vocabulaire très beau mais c'est creux. Tout est sombre et beau, triste et noir et on a envie de les secouer un peu pour les faire sortir de leur tristesse langoureuse. Pourtant, j'apprécie les romans sur les vampires, l'univers gothique et la poésie, mais là c'était trop, je ne suis pas arrivée à rentrer dedans.

Les questionnements sur la mort, l'éternité, l'immortalité sont bien entendu au rendez-vous et assez bien traités. le point de vue des vampires est abordé et on peut éprouver leur désespoir. du point de vue tragique, le roman est bien fait, on ressent bien la tristesse, le désespoir, la nostalgie qui imprègne le récit. La plume de l'auteur est très riche et arrive bien à montrer toute l'horreur dont sont capables les êtres de la nuit. L'univers créé est également riche, beau et froid, et très détaillé correspondant très bien au thème. L'auteur connait bien son sujet et les références aux romans vampiriques sont nombreuses allant de Carmilla au plus récent ouvrage de Morgane Caussarieu Dans les veines.

Apostasie est donc un roman avec de nombreuses qualités, une très belle écriture et un univers détaillé qui va tout à fait avec le thème des vampires. Cependant, je n'ai pas été emportée par le récit, je ne suis pas arrivée à m'attacher aux personnages, ni au rythme lent et à l'aspect froid du tout. En quelque sorte une mayonnaise dont on avait tous les ingrédients mais qui n'a pas pris sur moi…
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Anthelme, jeune homme désabusé, ne trouve pas sa place dans ce monde. Il dévore des livres, s'imprègne des histoires et rêve de mondes et de vies qui n'existent que dans les écrits. Sans attaches, il décide de voyager et d'errer par monts et par vaux au gré du vent. Cependant, un jour il pénètre dans une étrange forêt d'arbres rouges, dans laquelle il perd souvent la notion du temps, des heures, des jours et des nuits. Il découvre une cabane dans laquelle il s'installe. A partir de là, il va parcourir cette étrange contrée, entre lieux enchanteurs et sentiers déroutants. Il la quitte de temps en temps pour se rendre dans la ville la plus proche dans laquelle il pille la bibliothèque, tenue par Alice, de ses ouvrages fantastiques et envoûtants, des romans qui le font s'évader, vivre des vies et des histoires qu'il ne pourra jamais vivre. Un jour, il va tomber sur un roman fascinant qui parle de l'endroit où il a élu domicile depuis 3 ans. La Sylve rouge. Ainsi, il n'est pas seul à connaître cet endroit. le jour où il le rapporte à la douce Alice, il va rencontrer Alvaron, auteur mystérieux, habitant de la Sylve, doté d'un magnétisme étrange.

Alvaron va donner rendez-vous à Anthelme dans un lieu à la fois ensorcelant et angoissant, la maison des Effraies. Dans cette tour sans âge, il va faire la connaissance de personnages singuliers et du maître de la demeure : Aphelion. Être autant charismatique qu'étrange, autant triste que fascinant, autant mystérieux que troublant… A la douce lumière d'une bougie d'Ellébore, au son de la harpe, Aphelion va prendre tout son temps à conter, entre autres étrangetés, l'histoire mélancolique et sublime de la princesse Apostasie.

Ce roman, découpé en 3 parties, est une merveille. Au début, le lecteur découvre Anthelme, un être à fleur de peau, et sa vie dans la Sylve rouge. J'ai eu un peu de mal avec les premiers chapitres, tout s'est enchaîné très vite. Je m'attendais à suivre Anthelme avant la Sylve mais non, l'auteur nous plonge dans le vif du sujet dès le départ. C'était donc le temps d'accrocher au rythme de l'histoire et de me laisser bercer. La seconde partie se passe dans la Maison des Effraies, et suite, … je vous laisse le plaisir de la découverte.

La plume de l'auteur est magique, très belle, envoûtante, je me suis laissée porter par les mots, les sonorités. C'est soigné, travaillé, chaque mot semble pesé et choisi avec soin. le travail d'écriture a dû être important ou la muse très inspirée. C'est difficile d'en parler sans avoir l'impression de trop en dire, j'ai presque envie de vous laisser la surprise ^^

Le récit, l'histoire d'Anthelme est mélancolique, poétique, intemporelle. Pour le plus grand plaisir du lecteur, l'univers se veut sombre, romantique, un peu macabre, mais doux. L'auteur réussit à mêler les contraires: la cruauté et la douceur, la folie et l'espoir, la lumière et la nuit, la chaleur et le froid, … le tout dans un entêtant parfum de fleurs étranges et dans des décors abruptes. Même dans la manière d'écrire, Vincent Tassy souffle la modernité et le passé, il allie les références aux contes de notre enfance avec une histoire de buveurs de sang, hors d'âge, différente de celles déjà contées même si on y retrouve des thèmes chers au genre sous une nouvelle inspiration : ambiguïté sexuelle & sensualité exacerbée, souffrance & délivrance, rêves & réalité,…

La partie dans la Sylve est calme, c'est un temps propice à la découverte et à l'émerveillement, mélange de fascination pour sa flore étrange : fleurs et arbres rouges et de simplicité : promenades et repos. Ce qui se passe dans la maison des Effraies fait passer le lecteur du calme à l'agitation et il passe par une foule de sentiments. Dans cette demeure envahie d'effraies, de lierres et d'épines, on s'y sent à la fois bien et oppressé, fasciné et effrayé. le merveilleux y côtoie l'horreur. On vit un émerveillement malsain dans une aura surnaturelle.
Tout le roman est poétique et enivrant, les lieux, les personnages, j'ai oscillé entre malaise et ravissement. L'histoire d'Apostasie et de ses parents m'a touchée, si belle, si triste, …. J'ai aimé découvrir Lavinia, liée à un amour inconditionnel non partagé; Ambrosius, si doué, si sensible et à la fois si grave. J'ai eu mal avec eux, espéré avec eux, lutter à côté d'eux. J'étais, comme Anthelme, envoûtée par les histoires, les drames, le beau, le merveilleux et l'horrible. Puis une révélation m'a frustrée autant que le protagoniste ! Pour dire comme l'histoire se vit avec intensité. Heureusement, tout n'est pas terminé à ce stade de la lecture. Pour le reste, il faudra lire ce roman.

Je retiendrai une histoire magnifique, envoûtante, différente et mélancolique et une plume précise, belle, avec sa musicalité et son rythme particulier. Ainsi que l'amour des belles histoires, des mots, des livres. Une réussite. Je vous conseille vivement ce roman et la découverte de cet auteur.
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Presque un coup de coeur, parce que l'écriture est absolument sublime et le récit contemplatif, mais que le gothique c'est un peu moins mon truc. Tant d'images se sont imposées à moi durant cette lecture, mais je suis un peu restée sur le côté à certains moments, que j'ai trouvé très longs. Et ce côté très sensuel presque glauque à certains moment, j'y suis un peu restée à côté aussi.
Ça reste néanmoins un très bon récit à mon goût.
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Ça fait très longtemps que je désirais lire ce roman (la couverture que je trouve sublime y était pour beaucoup), mais je redoutais la déception – c'est souvent mon cas pour des livres dont on parle beaucoup… ce qui fut le cas pour Apostasie, donc je connaissais un peu la Sylve Rouge, cette forêt si particulière qui envoûte les voyageurs errants.

Anthelme est dans ce cas-là. Il passe trois années de solitude dans les bois, et n'en sort que pour emprunter des livres à la bibliothèque du village. Sa vie bascule lorsque qu'il trouve un livre “la sylve rouge” où le narrateur Alvaron décrit la forêt dans laquelle vit le héros avec une telle justesse, qu'il est certain que l'auteur a arpenté cette terre magique… ou maudite, comme on l'apprendra par la suite.
Anthelme et Alvaron se rencontrent (quelle coïncidence ! Non, pas du tout !) et ce dernier le conduit au maître de la Sylve Rouge : Aphelion, une créature splendide et pourtant terrifiante.

Ce fut une lecture en dents de scie. C'est divisé en trois parties, donc je vais plutôt chroniquer chaque partie.
– La première partie m'a profondément ennuyée.
La plume de Vincent Tassy est magnifique, les métaphores sont puissantes, ça avait tout pour me plaire, moi qui aime les descriptions et les mises en atmosphère, pourtant j'ai trouvé ça interminable.
– La deuxième partie est indéniablement ma préférée : l'histoire d'Apostasie et surtout de ses parents, racontée par Aphelion. J'ai adoré, ça m'a captivée et j'avais très envie de découvrir ce qui allait suivre. Je l'ai d'ailleurs lue en peu de temps comparé au reste du livre.
– Pour la troisième partie, c'est compliqué. J'étais ravie de retrouver les Vermines, certains passages se sont lus tout seuls, d'autres ont été plus laborieux – fallait en passer par là pour en comprendre tous les tenants et les aboutissants. Par moment, j'ai bien pensé à abandonner cette lecture, mais c'était impossible : il me fallait le fin mot de l'histoire.

Les personnages passent bien dans l'ensemble : j'ai apprécié Anthelme, pas du tout Alvaron et sa clique.
Ambrosius, Lavinia et Ellaine m'ont touchée, ce qui n'est pas le cas d'Irvine que je n'ai pas aimé.
Quant aux Vermines, je les ai trouvés intéressants et un brin attachant, à part Lazare et Leandro.

Franchement, je ne sais pas quoi penser de cette lecture : longue par moment, dérangeante dans la Maison des Effraies, passionnante aux côtés de Lavinia, sombre et entêtante au niveau de l'ambiance.
Je ne peux pas dire que j'ai aimé, je n'ai pas non plus détesté et ça n'a pas pu me laisser indifférente. J'en reste perplexe.
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Que ça va être difficile de parler de ce livre qui est tellement étrange. On suit Anthelme, cet homme qui rêve d'être ermite, qui lit tous les livres de l'imaginaire qu'il peut, qui trouve une forêt étrange dans laquelle il décide de s'installer. Et puis il fait des rencontres qui n'étaient pas prévu et qui vont radicalement changer sa vie. Surtout quand il va entendre la tragique histoire d'Apostasie.

J'ai eu du mal à me mettre dans le roman, c'est quand l'histoire d'Apostasie, et surtout celle de sa mère commence à se conter, que j'ai été accroché, voir happé par cet univers. C'est un livre très particulier, qui mêle plusieurs récits, plusieurs personnages, plusieurs destins. Au final Apostasie est très peu présente, elle est surtout un objectif, un rêve, mais j'ai vraiment aimé l'histoire de sa mère Lavinia et de son père Irvine, qui est assez dur, triste et tragique. C'était prenant, l'auteur a une écriture assez poétique et c'est étrange car on se plonge dans l'horreur et l'angoisse, mais de manière poétique du coup. Je me suis beaucoup attachée à Lavinia mais également aux personnages qui gravitent autour d'elle (sauf Irvine), Ambrosius et les autres. C'est difficile d'en parler sans trop vous dévoiler l'intrigue.

C'est une histoire vraiment spéciale, l'auteur a une sacrée imagination. Je ne suis pas sûre d'avoir tout saisie, surtout sur la fin, mais je suis contente d'avoir fait cette lecture, de m'être plongée pendant un temps dans ce monde un peu macabre. C'était une lecture un peu bizarre mais également assez belle.
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--- Une plume inoubliable ---

Vincent Tassy fait partie de ces auteurs qui accordent autant d'importance au fond qu'à la forme de leur histoire. Il soigne sa plume à un point tel qu'il devient poète dans sa manière d'écrire. Rien n'est laissé au hasard, ni le choix des mots, ni la formulation des phrases.

De plus, dans Apostasie, il est parvenu à créer une ambiance unique oscillant entre glauque et enchanteresse. Autant vous dire que j'étais plus qu'enthousiaste en lisant les premières pages.

--- de belles paroles, et ensuite ? ---

Malgré des débuts un peu trop lents à mon goût, j'ai rapidement été captivée par l'histoire. Enfin, pas par celle d'Anthelme dont le quotidien n'est pas très exaltant, ni même par celle d'Aphélion, un vampire aux désirs sanglants, mais par celle de Lavinia et d'Ambrosius, les héros d'un conte tragique. Mélange réussi de merveilleux et de macabre, ce dernier m'a totalement envoûtée. Il est d'ailleurs la raison pour laquelle ce one-shot a obtenu une note supérieure à la moyenne.

Mais, une fois ce conte terminé, replonger dans la réalité onirique d'Anthelme a été difficile…

--- Un récit aux trop nombreuses directions ---

Il faut le reconnaître, Vincent Tassy est un auteur audacieux. En effet, Apostasie se compose de plusieurs histoires imbriquées les unes dans les autres, et chacune offre un nouveau tournant à l'intrigue.

Comme dit plus haut, j'ai beaucoup apprécié le conte dédié à Lavinia et Ambrosius, et c'est sûrement ce qui a provoqué mon désintérêt le plus total pour la suite. Tourner les pages est devenu de plus en plus dur, au point de me pousser à faire une pause. Or, cela ne m'arrive que très rarement ! Et en règle générale, quand je dépose un livre, c'est pour ne jamais le reprendre…

--- Heureusement (ou pas), j'ai persévéré ---

Après avoir lu Ceux des limbes sur un coup de tête, je me suis replongée dans Apostasie avec une nouvelle envie de découvrir le dénouement.

Cependant, même si je tenais le rythme, ce ne fut pas le cas de l'histoire qui, une fois encore, s'est perdue dans des passages inutiles. Bien qu'écrits avec finesse, ceux-ci m'ont semblé creux. Concrètement, il ne se passe quasiment rien dans le dernier tiers du roman. Il en va de même pour la fin que j'ai presque trouvée absurde, tant elle est aux antipodes de ce que décrivait l'auteur au début de son récit.

En conséquence, même si je conçois que le voyage était plus important que la destination, cette fin n'a fait que confirmer ce que je pensais depuis un moment : en dépit de tous mes espoirs, ce one-shot n'était pas pour moi.
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Apostasie est un roman où deux histoires s'imbriquent. Nous suivons dans une première partie, qui est une longue exposition, Anthelme, un être dépressif à fleur de peau, désabusé du monde réel, qui se réfugie dans les livres pour y vivre les aventures que la réalité ne lui offre pas. Il vit en ermite dans une mystérieuse forêt, la Sylve rouge, où il retrouve le décor des contes de fées qu'il apprécie tant. Il n'en sort que pour emprunter des livres à la bibliothèque, tenue par une certaine Alice (non mais vraiment….en terme de prénoms signifiants, les personnages secondaires sont servis. On retrouvera, entre autres, une Médea, une Aurora, une Perséphone, une Élaine -entendre Hélène- et même une Ariane). C'est sa vie dans ces bois mystérieux qui y est décrite. Sa rencontre avec la faune et la flore censée diffuser, lentement et sûrement, ce fameux sentiment d' »inquiétante étrangeté ». Cette partie sert aussi à exposer la légende de la fleur d'Ovange, qui aura une importance dans la dernière partie du roman, qui est rapportée dans un livre qui parle de son habitat. Et justement, il rencontre un soir son auteur, Alvaron, qui lui propose de partir à la découverte du maître des lieux, du créateur de la Sylve rouge, le mystérieux Aphelion. Ce dernier lui contera l'histoire d'un royaume abandonné et de sa princesse disparue, Apostasie. C'est cette légende qui fera l'objet de la deuxième partie du roman. L'ennui, c'est qu'elle est bien plus intéressante que l'histoire principale. Envoûté par ce récit dont on ne sait s'il est réel ou fictif, Anthelme part à la recherche d'Apostasie pour réveiller la belle endormie. Une quête désespérée, objet de la dernière partie de l'ouvrage.

L'ambiance de ce roman est assez bien travaillée, on y retrouve l'esthétique des contes de fées et des romans gothiques, entre les châteaux abandonnés et en ruines, les princesses, les fées et les vampires. Mais le tout, dans cet univers onirique et mélancolique, manque d'originalité. Ici, toutes les beautés sont éthérées et portent le charme de la mort. Les personnages sont soit de givre, soit de feu. Leur chevelure est d'or ou d'argent. Tous sont frappés du sceau de la mélancolie et de la folie, surtout les vampires, qui ne peuvent mourir et dont l'éternité est la cause de leur folie. L'image du vampire est traditionnelle, elle symbolise le désir sexuel, véhicule d'un érotisme esthétisé (Anthelme aura d'ailleurs une magnifique crise priapique en leur présence).

Le texte se veut poétique, nous avons donc droit à de longues descriptions, de mots désuets, et a une accumulation d'adjectifs. Attention, je ne déplore pas ici la richesse du vocabulaire, c'est plutôt une très bonne chose d'enrichir son lexique. Mais les images invoquées et les comparaisons n'ont parfois que peu de sens, voire pas de sens du tout. Ainsi, quand Anthelme nous décrit la beauté d'Aphelion, aussi attractive que répulsive : « Il avait la beauté d'une oréade morte ; quelque chose en lui me glaçait. Était-ce la luisance vénéneuse dans ses yeux effilés, ou le rouge sang de ses lèvres minuscules, ou les fuseaux de ses pommettes aiguilleuses ? Tout cela à la fois. Son visage comme une harmonie d'épines ». Un peu lourd, non ? Sans oublier qu' »harmonie d'épines » n'a en vrai que peu de sens. Tout comme lorsqu'il invoque une « âme vélivole », si je comprends bien l'idée de légèreté, de flottant qu'il cherche à transmettre, il n'en demeure pas moins que l'adjectif est impropre : vélivole est un terme nautique qui signifie littéralement « qui va, vole avec une voile ».

Et que dire d'Apostasie, la grande présente-absente de ce conte macabre ? Cette princesse qui aime l'hiver, en a la beauté mais apparemment pas la froideur, qui devient la seule et unique à pouvoir délivrer les vampires de leur éternité et à leur offrir la mort. Apostasie, l'abandon de sa doctrine, de sa foi mais qui se teinte ici de l'image de la rédemption. Apostasie, qui me fait penser à un mélange de Blanche-neige et de la très shakespearienne Ophélie, dans son cercueil de verre et sa robe hyaline aux doigts de givre. [...]
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À mi-chemin entre les frères Grimm et Bran Stoker Apostasie nous plongeau coeur d'un univers hors du temps dans un style baroque et très poétique. On est loin des vampires "boule à facettes"et autres inepties de la nouvelle tendance vampirique l'auteur nous confronte à la beauté mais surtout à toute l'horreur inhérente à ces légendes de la nuit. La métamorphose est d'ailleurs ici plutôt présentée comme une délivrance, une façon de se soustraire à un pathétique destin. Cependant, au fil du temps les protagonistes n'aspirent plus qu'à un repos éternel tant ils sont désabusés et pleins de mélancholie. Finalement, l'éternité ne représente pas un idéal permettant d'accéder au bonheur mais une errance sans fondement., La chute du royaume d'Altrosa que raconte Aphelion est un tragique et belle histoire dans l'histoire et ne fait qu'appuyer le propos. Vincent Tassy alimente son récit de multiples références tant gothiques que lyriques dans un style parfaitement maitrisé. Il réussit à mêler la perversité et la tendresse comme la démence et l'espérance, inspire bien des réflexions et pose nombres questions à travers ce roman... En résumé, une lecture peu classique, hors normes par certains aspects, mais d'une beauté aussi tragique que surréaliste, qui nous entraine dans un conte captivant et cruel.
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