Une amie avait eu un orgasme en lisant ce livre et je dois avouer que j'ai pris mon pied aussi (mais bon, je n'ai pas hurlé ma joie, les grandes jouissances sont muettes, c'est bien connu).
En tout cas, disons-le sans détours, ce court roman est jouissif (comme quoi, on peut en avoir un pas très long qui est très bon). Son originalité scénaristique y est pour beaucoup. À lui tout seul, ce roman m'a fait passer par plein d'émotions dont la peur, le suspense, l'horreur, les sourires, les palpitations cardiaques, la folie tant j'ai trituré mes méninges...
Mais il va être difficile à chroniquer tant je suis limitée, ayant peur de vous révéler des choses par inadvertance.
23 h 15. Lucas Moriani, agent de la police scientifique, se rend sur une scène de crime. Arrivé sur place, il se retrouve seul et éprouve une gêne incompréhensible devant la victime égorgée. Pourquoi aucun autre policier n'est-il sur les lieux ? Qui lui a demandé de se déplacer ? Son téléphone conserve la trace d'un appel mais le numéro est masqué... Et il tient un scalpel ensanglanté dans les mains.
Dès le départ, ça pue l'embrouille à plein nez et on se demande comment tout cela va se terminer pour le sympathique Lucas. Il doit enquêter seul sur cet étrange meurtre et ce ne sera pas facile.
Écrit à la première personne du singulier, on s'immerge encore plus dans les pensées de Lucas, nous suivons ses interrogations légitimes, on cherche aussi qui aurait pu lui jouer ce tour de cochon et surtout "pourquoi ?". Tout comme lui, nous allons de surprises en surprises au fil des chapitres.
Le seul qui peut l'aider, c'est l'inspecteur Félix Vizzini. Là, par contre, j'ai eu moins d'affinité avec cet enquêteur doué d'une mémoire prodigieuse et d'un sens de la déduction logique qui ferait pâlir de jalousie Sherlock Holmes lui-même, tellement il est poussé.
Mais voilà, il est sans doute trop poussé et je n'ai pas eu d'affinités avec cet inspecteur aussi génial que fou, bien que, à la fin, j'ai tout de même ressentit des choses pour lui.
C'est sa perception à "voir" les choses dans tout leur ensemble qui m'a un peu déroutée au départ. Bien que sa prodigieuse mémoire soit tout à fait possible, un dénommé
Daniel Tammet en est la preuve vivante.
Niveau "méchant", le serial killer a été agrémenté au petits oignons, il est magnifique d'ingéniosité. Super !
Ce polar/thriller m'a tenu en haleine tant le récit était bien construit, ne se dévoilant qu'au fur et à mesure, comme une effeuilleuse qui aurait envie de ne pas tout vous dévoiler du premier coup.
Taclée, uppercutée, KO debout, la bouche ouverte, silencieuse je suis restée en repassant tout le livre dans ma tête, une fois la dernière ligne dévorée.
Bref, l'auteur est un beau salaud (ceci est un compliment, dans ce cas-ci !) car il a joué avec mes nerfs et avec ces petites choses que je ne possède pas puisque je suis une femme. Et j'aime quand les auteurs jouent avec ce que je n'ai pas.
Laissez-vous tenter par cette équation aux multiples inconnues. C'est enlevé, addictif, bien pensé et le final est anthologique.
Dire qu'on laisse dans la nature des auteurs capables d'autant de perversité envers ses pauvres lecteurs...
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