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sur 4342 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Sylvain Tesson est insolent comme l'ermite, à trouver son bonheur là où les autres n'ont pas oser chercher, et à renier notre société.
Il retrace sous forme de carnet de bord son retrait dans une cabane au fin fond des forêts de Sibérie, sur les rives du lac Baïkal. Bourré d'aphorismes de ses pensées inspirées, de descriptions minutieuses de la nature glacée environnante, de ses contemplations statiques en cabane ou au contraire randonneuses, son essai relate surtout la tentative de renouer avec le temps, en prenant à contre-pied l'avidité commune à dévorer de nouveaux espaces, illusion de vie et fuite en avant.
"L'homme libre possède le temps. L'homme qui maîtrise l'espace est simplement puissant. En ville, les minutes, les heures, les années nous échappent. Elles coulent de la plaie du temps blessé. Dans la cabane, le temps se calme. Il se couche à vos pieds en vieux chien gentil et, soudain, on ne sait même plus qu'il est là. Je suis libre parce que mes jours le sont."
Une nature glacée et frémissante d'animaux, des pensées riches, des références littéraires et philosophiques, quelques humains (surtout russes), et une bonne dose de vodka : un cocktail détonnant et alléchant qui m'a surpris à rêver d'une retraite de la sorte, pour prendre le temps d'écouter les arbres pousser. Reste que cette issue n'est pas à ébruiter : avec trop d'humains candidats à l'ermitage, la planète serait vite étroite.
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Ces expériences extrêmes que l'on vit par procuration sont attractives. Même si accablés par la chaleur de l'été , il est difficile d'imaginer les sensations éprouvées par -30°, on apprécie par auteur interposé la douce chaleur de la cabane de rondins, seul rempart contre la morsure du froid intense. Ouvrage parfaitement adapté à une lecture estivale dans une ambiance caniculaire.

Plus que l'épreuve physique, et c'en est vraiment une, c'est l'isolement que recherchait Sylvain Tesson lorsqu'il entreprit cette parenthèse sibérienne. En finir pour un temps avec les échanges artificiels induits par son statut social, se convaincre de survivre dans un environnement minimaliste (livres, vodka) et à la façon des ermites , contempler ce qui est devant ses yeux.

L'aventure est appréciée, la balance penche en faveur d'une valeur ajoutée, que ce soit sur le corps (si l'on ne s'attarde pas sur un éventuel bilan hépatique) , ou sur l'esprit. L'expérience se réclame aussi du respect de la planète, en ou plaint l'énergie grise qui coute si cher et accentue notre oeuvre de destruction systématique de nos ressources. Certes les puristes y trouveront de limites (le matériel informatique n'est pas sorti des très percé dans la glace…).

L'isolement n'est pas total, les beuveries ne sont pas toujours solitaires, mas beaucoup de te=ps est consacré à la contemplation de l'environnement , dont la beauté fait oublier l'hostilité et force le respect (jusqu'à ne pas lui faire l'insulte de l'immortaliser dans le cimetière des souvenirs photographiques

L'écriture est travaillée, et le style fluide. Elle n'a pas l'authenticité d'un journal de bord écrit dans l'instant, mais n'en est pas moins extrêmement agréable à parcourir.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Sylvain Tesson nous livre ici son livre de bord écrit lors des 6 mois qu'il a passé en ermite en pleine Sibérie.

Je me languissais de lire mon premier Tesson que je ne connaissais jusqu'alors que par cette magnifique maxime à propos de nos Ipad, smartphones et autres écrans : « Éteignez tout et le monde s'allume ». Il vient pas ailleurs d'obtenir le prix Renaudot début novembre.

J'ai donc plongé dans cette retraite Sibérienne avec lui, presque prêt moi aussi a affronter les ours et les -30 degrés quasi permanent.

Qu'en ressort-il? Il est clair que son écriture poétique est remarquable, elle est courte et précise et comporte de très nombreuses références littéraires voir plus largement culturelles (comme le fait Frédéric begbeider dans ses romans), voir parfois trop de références (il y en a quasi une par page si ce n'est plusieurs). Certains passages sont absolument remarquables.

Le rythme est parfaitement adapté à la situation : il est doux et lent comme le sont les journées de l'ermite en Sibérie. Il est même froid, voir mélancolique. En effet de la quasi tristesse s'exprime au travers des mots de Sylvain Tesson, alors que cette aventure, certes très particulière voir difficile, n'est pas obligatoirement lié à de la tristesse ou de la mélancolie, elle pourrait être passionnée ou exaltée mais il n'en est rien.

Je sors malgré tout un petit peu déçu de cette lecture qui offre beaucoup de réflexions et d'analyses là où je m'attendais à un peu plus d'aventures ou de surprises que je pensais être le lot d'une telle expédition. La sincérité totale de Sylvain Tesson dans ce récit est cependant très touchante. Je suis enfin ahuri
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Sur les 212 critiques publiées, qui ont récolté le plus de "likes" ou de "j'apprécie", on trouve quantité de billets d'humeur, bonne ou mauvaise, qui en disent plus sur le "ressenti" (et le niveau culturel) du lecteur, que sur le livre lui-même. Seules quelques critiques surnagent, rares, peu lues, peu "appréciées". Je n'ajouterai pas mon "ressenti" aux deux cents autres "coups de coeur ou de gueule," à la façon d'un vendeur de livres ou d'un journaliste. Ces "coups" sont des clichés répétés par des idiots. J'écrirai juste quelques remarques qui seront peut-être utiles.

D'abord, ce livre est un essai (il a obtenu un prix de l'essai). Malgré la forme adoptée, celle du journal intime, qui le rapproche du genre autobiographique, il y a de vraies réflexions dans l'ouvrage de Tesson, à commencer par une forme de désespoir politique et de méditation sur la décroissance et l'écologie. Malgré ce que certains en ont dit, un essai n'a rien à voir avec une dissertation ou un traité : c'est l'exposé d'une pensée qui émane de la vie personnelle de l'essayiste et de ses expériences, et l'essai ne propose pas de thèses définitives, mais des tentatives, des hypothèses, des pensées " à l'essai". C'est la démarche même de Montaigne, et celle de Tesson s'enracine profondément dans la réalité concrète de l'hiver et du printemps sibériens, et de la vie "en cabane", comme il dit.

Autre remarque, sur la solitude. L'auteur le signale à certains endroits : dès l'origine, les ermites et anachorètes en quête de solitude avec Dieu loin du monde, avaient toutes les peines du monde à rester seuls. On recherchait leur compagnie, leur expérience, leurs conseils, ce qui les contraignait à s'enfoncer toujours plus avant dans le désert, en vain. On ne peut reprocher à Tesson de recevoir des visites ou d'en rendre : c'est la sociabilité des solitaires, aussi inévitable (mais d'une autre nature) que celle des citadins. Comme l'auteur ne s'impose pas les contraintes de l'ascèse chrétienne, et qu'il vit en athée en Russie, l'alcool coule à flots. Pourquoi pas ? Il fait souvent observer le rituel de ces rencontres, qui implique la vodka et le partage de nourriture. On se tromperait en croyant qu'il fait semblant d'être seul. C'est confondre solitude et isolement.

En revanche, une critique m'a paru très pertinente : on a l'impression que privé de dimension spirituelle, Tesson joue à l'ermite, car sa démarche est informée, influencée par trop de livres. Cependant, ces livres sont excellents, en particulier "Le Traité du rebelle, ou le recours aux forêts" de Jünger, manuel de survie en milieu totalitaire. Il est vrai que la gauche condamne Jünger et glorifie le "tous-ensemble" grégaire, quand ce n'est pas le "vivre-ensemble" : ce livre est un manuel de dégrisement des utopies gauchistes parisiennes, ce qui déplaira.

Une dernière observation : les paysages décrits sont splendides, les descriptions le sont aussi quand le langage en est simple. Hélas, il arrive à Tesson de "faire du style" comme d'autres font du genre, et de forcer les métaphores : ce défaut d'écriture n'enlève rien à la force évocatoire de sa vie dans la nature mais affaiblit le livre.
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Quel bonheur de retrouver Sylvain Tesson. J'adore son écriture, sa culture, sa verve , et son ironie sous jacente.
Mais voilà, depuis deux trois livres, je prends ma claque les 50 premières pages , je retrouve ce que j'adore dans cette écriture... Et puis je me lasse . Non pas forcément de l'écriture mais on tourne en rond et on remplit des pages.
Ici , notre trublion décide de s'exiler seul dans une cabane au bord du lac Baïkal. Seul, six mois , début en Février . de quoi bien se ressourcer dans une nature hostile mais sincère.
Il a emporté l'équivalent d'une bibliothèque de village et chaque jour , il lit et nous fait part de ses lectures, de ce que lui inspire le combo lecture , hostilité de la nature.
Il va rencontrer quelques russes et sans doute que le principal intérêt du roman pour moi est ces rencontres où l'on découvre l'âme russe que l'auteur décrit si bien.
On se surprend à sauter un jour , on aura raté le commentaire sur une lecture et quelques grammes de vodka évaporés au fond des panses.
Puis la recherche de la parité ne me suffit plus , je saute des semaines et j'ai l'impression de lire toujours la même chose , même si peu à peu la nature va se métamorphoser avec la magie du printemps.
Le bateau du retour vient d'accoster, j'y monte avec célérité . Un mois m'aurait suffit, certes je n'aurais pas vu la nature changer et les ours débouler, mais je serais rester sur la magie que Sylvain Tesson possède pour assembler les mots.
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Sylvain Tesson se définit comme un ermite, je le vois davantage comme un voyageur-né, un aventurier écrivain, un poète baroudeur, un rêveur philosophe qui aspire à un monde plus simple et plus respectueux de son environnement.
Après plus de cinq cents chroniques sur ce récit de voyage, il est difficile d'être original. Je vais tout de même tenter de coucher mon ressenti, mes émotions de lectrice.

*
Faire un pas de côté.
S'évader, changer de vie.
Choisir la solitude à la compagnie,
l'immensité à la promiscuité,
l'importance de l'instant à la futilité.
Poser un regard différent sur le monde, sur soi.
Faire la paix avec le temps, avec soi.
Vivre un interlude de six mois,
loin des hommes, loin du bruit,
au rythme de la nature,
pour étancher sa soif de liberté,
pour mieux se retrouver.

« Il suffisait de demander à l'immobilité
ce que le voyage ne m'apportait plus : la paix. »

Pour cela, Sylvain Tesson a choisi de quitter le monde des hommes, de s'isoler loin de tout, dans une petite cabane en bois perdue dans l'immensité de la taïga sibérienne, au bord du lac Baïkal.
De février à juillet 2010, l'auteur a tenu un journal de bord dans lequel il relate cette vie d'aventures, d'expériences insolites et extrêmes, de rencontres. Il y partage aussi son goût pour la littérature.

« Quand on se méfie de la pauvreté de sa vie intérieure, il faut emporter de bons livres… »

De cette vie solitaire, naissent de nombreuses réflexions sur la vie, la liberté, la nature humaine, la mondialisation, la modernisation de notre société.

« L'homme est un enfant capricieux qui croit que la Terre est sa chambre, les bêtes ses jouets, les arbres ses hochets. »

Il en découle de beaux passages :

« Pour parvenir au sentiment de liberté intérieure, il faut de l'espace à profusion et de la solitude. Il faut ajouter la maîtrise du temps, le silence total, l'âpreté de la vie et le côtoiement de la splendeur géographique. L'équation de ces conquêtes mène en cabane. »

« Les lynx, les loups, les renards et les visons circulent dans la nuit. La tragédie sauvage se lit dans les empreintes. Certaines sont perlées de sang. Elles sont les paroles de la forêt. »

*
Même si j'ai parfois ressenti le poids de la solitude, des regrets ou du chagrin, je retiens avant tout le calme, le bonheur de vivre simplement, en harmonie avec la nature, avec ses idées.
C'est une lecture que j'ai trouvé très apaisante. J'y ai puisé de la force, retrouvé la sérénité dans la magie des lieux et la plume poétique de Sylvain Tesson. Mon esprit s'est mis au diapason de cet espace lacustre cristallisé par la glace. Il a cheminé dans ce monde tout de blanc vêtu, figé dans l'instantané et le froid. Il s'est reposé, délassé, lové dans ce silence cotonneux et douillet baigné de lumière.

L'endroit que l'auteur a choisi pour sa retraite offre une magnifique scène de spectacle à ciel ouvert.
La nature y est reine, une artiste qui se réinvente sans cesse, qui dévoile sa beauté froide et éthérée. La forêt de cèdres et ses habitants, le lac de glace, le gémissement du vent, les saisons se mélangent dans une sorte de kaléidoscope, défilé de couleurs, de blanc, de lumières, de parfums, de sensations et d'émotions.

*
C'est aussi un récit qui se joue des extrêmes et des contrastes.

Aux empressements, aux agressions et aux bruits de la vie moderne, se substituent l'immobilité de la vie, le calme, le silence, la beauté et la contemplation. L'hostilité du monde ne vient pas de la nature, mais des hommes.

Le monde sauvage renferme autant de puissance que de fragilité. Sa froidure est apaisée par la chaleur du poêle, le renouveau du printemps. Sa beauté voile sa rigueur, sa rudesse.

« Les failles du lac, comme les crevasses des glaciers, donnent des baisers mortels aux hommes trop confiants. »

Le temps a une signification différente, il se tamise, s'attendrit, trouvant un tempo et un rythme plus lent pour s'accorder aux décors et au besoin de repos.

*
Je retiendrai de cette aventure de magnifiques images d'une beauté simple et touchante : les flocons de neige, la coloration du ciel, la démarche placide et puissante des ours, la présence rassurante et réconfortante des chiens.

« Aïka et Bêk enlacés dessinent dans la nuit sibérienne le symbole du yin et du yang. »

Je garderai également en mémoire certains moments doux, amusants, ou cruels qui étreignent le coeur :

- la visite d'une petite mésange à tête noire qui frappe au carreau pour demander quelques graines.

« La visite du petit animal m'enchante. Elle illumine l'après-midi. En quelques jours, j'ai réussi à me contenter d'un spectacle pareil. Prodigieux comme on se déshabitue vite du barnum de la vie urbaine… Et voilà que je reste gâteux devant l'oiseau. La vie de cabane est peut-être une régression. Mais s'il y avait progrès dans cette régression ? »

- le spectacle bouleversant des papillons morts, flottant à la surface du lac.

« Certains trouvent encore la force de se débattre. Je transforme mon kayak en patrouilleur de sauvetage et recueille délicatement les insectes, un à un. Pauvres fleurs du ciel tombées au champ d'honneur. Bientôt, trente papillons décorent d'étoiles molles mon embarcation bleue. Je suis le pilote d'une arche pour hyménoptères. »

- la cane qui pleure ses petits dans la lumière du matin.

« La vie consiste à tenir le coup entre la mort des êtres chers.
Il a suffi des coups de dents machinaux d'une petite carnassière pour qu'une immense clarté de solitude s'abatte sur les Cèdres du Nord. »

- l'image du cheval mourant face au lac

« Les entrailles fument dans le froid, des geais se postent au sommet des pins, les tripes s'écoulent dans un froissement, parfaitement imbriquées, soyeuses. le soir tombe sur ces épanchements. »

*
Pour conclure, ce récit de vie a coïncidé avec mon humeur du moment, mon envie d'une lecture qui calme la frénésie de ma vie.
Une jolie parenthèse.

« Je suis venu ici sans savoir si j'aurais la force de rester, je repars en sachant que je reviendrai. »
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C'est un long poème sur la solitude et le son que fait le temps quand il passe.

On voyage immobile, comme le lac Baïkal emprisonné par la glace regarde se refléter à sa surface le ciel infini. Dans le silence, les pensées se dégagent de l'ombre du bruit, elles s'illuminent. Comme la glace qui craque sous l'effet du printemps. C'est un regard au plus profond de soi au milieu d'une nature presque vierge, pour l'instant.

S'exiler six mois dans une cabane au fond du lac Baïkal pour y trouver la paix, s'entourer de la présence de livres, du silence, du murmure de ses pensées. Les transcrire pour qu'elles se posent en images, qu'elles atteignent le lecteur et le fassent rêver. Sylvain Tesson nous offre ainsi un beau voyage. Ses mots sont tellement lumineux et légers comme des flocons de neige, qu'on voudrait tout noter, tout retenir, pour qu'ils ne s'envolent pas. Les attacher au bout d'une ficelle et les laisser fleurir le ciel comme des ballons de rêve (de sagesse).

Mais l'homme n'est pas fait pour vivre seul. Même la solitude n'a de valeur que si elle est partagée, au moins un peu.
"Rien ne vaut la solitude. Pour être parfaitement heureux, il me manque quelqu'un à qui l'expliquer."
Il faut partager ce qui est beau, ce qui est secret, ce qui est silence. Les mots peuvent le faire sans briser l'harmonie.
Un récit de voyage immobile à partager.
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A lire au coin du feu. Le récit d'une retraite loin du monde, écrit avec sensibilité et d'humour. Une jolie découverte.
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Sylvain Tesson avait déjà vu cette cabane au bord du lac Baïkal en pleine pampa sibérienne, pardon taïga sibérienne. Il s'était promis d'y revenir avant ses quarante ans. C'est fait, il a trente-huit ans et il va passer six mois dans un isolement complet, dans un paysage sauvage et sublime où il fait -40°degrés en plein hiver et les seuls voisins sont des animaux pas vraiment domestiques. Il voulait du silence, ne plus répondre à son courrier, vivre nu, ne plus répondre à son téléphone et vivre comme Robinson. Elle est superbe la théorie du futur ermite, mais l'histoire est un peu différente.

Il arrive dans sa petite cabane de 9m2 avec ses provisions, des vivres, de la vodka et des dolipranes pour lutter contre les effets de la vodka, une petite centaine de livres et tout le nécessaire à sa survie. Il s'installe et commence la corvée qui revient le plus souvent : couper du bois en quantité suffisante pour se chauffer et s'alimenter. Il ne pense pas à chasser et pêcher puisqu'il a des provisions.

La Sibérie n'est pas si inhabitée que ça et les visites sont quand même assez nombreuses et quand la solitude est trop pesante Sylvain n'hésite pas à faire plusieurs jours de marche pour rendre une visite de courtoisie à ses plus proches voisins. Bref, il n'est pas si seul. Entre deux livres et une bouteille de vodka, il nous livre ses pensées sur cette vie hors norme.

J'avoue : j'ai beaucoup ri au fil de cette aventure. Imaginer Sylvain patiner sur le lac en guise de loisir était source de gaieté pour moi, mais il faut être honnête, j'ai ri car j'ai eu la même envie que Sylvain à un moment de ma vie et j'ai vécu dix-sept mois au fin fond de la pampa lozérienne avec des températures à -30° l'hiver, le vent glacial, le bois à couper, les alentours de la maison à déneiger. Je suis même certaine que j'avais moins de visites des voisins que Sylvain.

Vu que Sylvain Tesson a une vision de la vie aussi compliquée que la mienne je vais continuer à explorer son univers, sans la vodka.

J'ai adoré ce récit.
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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De tous les livres de Sylvain Tesson que j'ai pu lire, celui-là est mon préféré.
L'aventurier écrivain s'est isolé dans une cabane au bord du lac Baïkal pendant six mois. Il a vécu au rythme des saisons et de ce que lui offrait la nature.
Il nous livre un journal de bord de ce temps suspendu en pleine nature, et il y mêle ses réflexions politico-philosophiques à son observation de la nature. La solitude accompagne ces longues journées entrecoupées par les visites des autochtones avec qui il descend moult litres de vodka.
J'ai été impressionnée par ce désir profond de l'auteur à vivre coupé du monde et dans des conditions extrêmes. Cela donne le frisson

Entre les passages empreints de poésie, pointent les réflexions écologiques. Bon, on peut se poser les mêmes questions en s'isolant dans la campagne française, mais ce n'est plus vraiment de l'aventure… et c'est bien cette vie aventureuse au bout du monde dans des conditions extrêmes qui attire notre écrivain baroudeur et on l'aime pour ça.
Une belle leçon d'humanité et un dépaysement garanti
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