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sur 931 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Voici un roman de Jean Teulé un peu particulier. Entre biographie et interview fictive, il fait ici le récit de Catherine Nicolle, jeune femme qui a subi tout au long de sa vie les aléas vertigineux de l'existence. Rejetée par ses parents, des paysans se préoccupant plus de leurs deux garçons que de cette dernière bouche inutile à nourrir, la petite ne rêve que d'une chose : épouser un routier. Elle exècre l'agriculture, déteste le parfum des fleurs, au point d'en dessiner, telles des peintures rupestres, avec son sang menstruel sur les murs de sa chambre. Pourtant, Catherine aurait pu être heureuse : un couple sympathique, Chantal et Bernard Clément, tenant une boulangerie-pâtisserie, l'avait prise comme apprentie. Elle aurait pu avoir un bon métier. le fils Blandamour, Vincent, en était raide dingue, prêt à l'épouser. Mais tel Perceval et le Graal, celle qui voulait qu'on l'appelle Darling n'a pas su saisir sa chance. L'appel des camions était plus fort que tout et lorsqu'elle trouva son Roméo, Joël Épine, elle s'empressa de le suivre. Éternel recommencement, elle eut à subir avec lui le pire : coups, viol, perversions sexuelles etc... La pauvre Catherine devint la victime quotidienne de ce routier qui, très vite, arrêta de travailler et sombra dans l'alcool et la violence en découlant. Et même lorsqu'elle le quitta, lorsqu'elle retrouva l'amour, la chance lui passa à côté...

Âmes sensibles s'abstenir ! Ce texte est non seulement poignant mais violent. Il vous remue jusqu'aux tripes, ne vous laissant aucun répit. La vie de Catherine vous impose la nausée. Entre cruauté et perversion, la pauvre avait peu de chance de s'en tirer. Un troublant hommage à toutes celles qui vivent l'enfer au quotidien.
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Darling c'est le nom que s'est choisi cette femme à l'air hagard qui se confie à Jean Teulé.
Sa vie, c'est pas un roman à l'eau de rose... Enfant, elle est un peu grasse, et ses parents, paysans, ne sont pas tendres avec elle. Mais elle, elle rêve de grands espaces, de camionneurs qui l'emmèneraient à bord de leurs beaux camions vers des horizons inconnus... un peu plus loin, sur la nationale.
Alors elle se met à courir, sur cette route des camions, la Darling. Dans son short trop petit, qui lui donne des émotions au bas-ventre.
Et elle se trouve une "cibi", pour communiquer avec ses camionneurs chéris, et un jour, elle en attrape un. Et il l'enlève, comme dans ses rêves...
Alors ils se marient, ont des gosses, selon le schéma prévu. Mais ce qui n'était pas prévu c'est que le beau camionneur soit en fait un salaud, et qu'il se conduise comme tel.
Darling sera humiliée, battue, torturée même, devant les yeux de ses enfants.
Mais elle a la rage Darling, c'est une battante sous ses allures bovines.

Jean Teulé, écrivain et dessinateur de bd à la base, on commence à bien le connaitre, entre autres pour ses portraits de personnalités célèbres - Rimbaud, Verlaine, Villon, Montespan, Charles 9 - et ses quelques romans courts mais toujours étonnants et inventifs. Avec Darling, il signe là un court roman témoignage, proche du fait divers, mais avec beaucoup de finesse, à la première personne, et on s'immerge totalement dans la vie extraordinairement ordinaire de cette femme battue.
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4ième de couverture

Elle voulait qu'on l'appelle "Darling". Pour oublier les coups reçus depuis l'enfance, les rebuffades et les insultes, pour effacer les cicatrices et atténuer la morsure des cauchemars qui la hantent. Elle voulait que les autres entendent, au moins une fois dans leur existence, la voix de toutes les "Darlings" du monde. Elle a rencontré Jean Teulé. Il l'a écoutée et lui a écrit ce roman. Un livre unique.



Mon avis

En achetant ce livre je savais où je mettais les pieds, mais je ne m'attendais pas vraiment à ça! Jean Teulé, effectivement nous raconte une histoire plus que triste, comment ne pas être bouleversée par la vie misérable de Catherine-Darling? Mais voilà, comme sait si bien le faire Teulé, il y a un je ne sais quoi de "comique", du moins dans les premières pages! Probablement une façon de se protéger de l'horreur...?!

Et puis quel courage vous avez eu là Darling, raconter, ou plutôt dénoncer ce que vous et d'autres femmes ont vécu, vivent et vivront (Hélas!).. Certes je n'envie pas votre vie, mais j'envie votre Force, car nous pouvons dire qu'elle est à toute épreuve.

Maintenant, je suis curieuse de savoir comment vous vous êtes rencontrés tous les deux, mais une chose est sûre, celle de constater qu'au delà de votre cauchemar personnel, vous dénoncez plusieures choses, Maltraitance infantile, violences faites aux femmes, les trois petits singes que sont les voisins, ne rien voir, ne rien entendre et ne rien dire...

Darling, votre naïveté, votre force et votre courage vous rendent Belle.
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La belle plume pour du langage cru.
De la poésie pour décrire l'horreur. Oh Darling !, pourrions-nous chanter à la manière du titre des Beatles sorti sur Abbey Road. Sauf que cette darling-là aurait sûrement préféré se faire larguer par McCartney, plutôt que de vivre sa vie pleine de souffrance, de questions, de désirs, de choix ma foi... inopinés ! Ça fait pleurer, ça fait sourire, ça fait crier, ça fait se révolter. On a envie de lui dire à Darling : Mais arrête tes conneries, sauve-toi. Ouf, ce n'est qu'un roman, me voilà rassurée. Ah, en fait non... Des femmes comme cela, il y en a en vrai, qui triment, qui rament, confrontées à des choix de vie, enfin, des choix... Entre la peste et le choléra. Elles subissent Ebola. C'est ça qui rend la lecture de ce grand, très très grand Teulé, plus difficile. Allez les Darling, battez-vous, sauvez-vous, VIVEZ...
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Tout commence mal pour Catherine Nicolle. Enfant à naître dans le ventre de sa mère, elle est accusée de la débandade des boeufs lors d'une foire aux bestiaux normande en 1965. Et quand sa mère accouche, c'est le nez dans la chiasse que Catherine voit le jour. Ainsi sera sa vie, une suite d'emmerdements. Ses parents, Georges et Suzanne Nicolle, ne seront jamais tendres avec elle. Très vite, Catherine qui se sait laide et qui grossit à vue d'oeil, veut échapper à ce foyer qui ne sera jamais le sien. Apprentie dans une boulangerie, Catherine n'est attirée que par la nationale 13 qui passe sous ses fenêtres. Alors qu'un brave gars du coin, Vincent Blandamour désespère de lui plaire, Catherine ne rêve que de camions et de beaux routiers. Dans le mystère de sa chambre, celle qui ne plaît pas branche sa C.B. et devient Darling. « Catherine, Darling, en plus ça ressemble, tu ne trouves pas, Jean ? » (p. 113)
De sa belle voix, Darling guide les routiers et un soir, elle entend l'appel de Roméo. Folle d'amour, elle monte dans son camion et en route pour l'horreur. le Roméo s'appelle Joël Épine et il va griffer Darling au plus profond d'elle-même. Les coups et les viols ne sont qu'une parcelle du martyre de la jeune femme. Trois enfants naissent de cette violence – Kévin, Tom et Océane – et ils ne sont pas plus épargnés que leur mère.
Catherine/Darling raconte son histoire à Jean que l'on ne peut que reconnaître comme Jean Teulé. Les dialogues sont simples, un peu vachards, sans langue de bois. La vie de Darling est un drame incroyable, fait de violence et de brutalité inouïe. On ne peut que s'attacher à cette pauvre fille, pas jolie, pas riche, pas futée. « le premier roman que tu vas lire, c'est celui-ci qui raconte ta vie ? / Oui. / Tu vas voir, c'est l'histoire d'une fille. Elle en chie drôlement… / Puisque c'est un roman, est-ce que tu pourrais me faire belle ? » (p. 186) Cette simple requête crève la page : Darling est coquette ! Aussi grossière et blessée soit-elle, elle garde une puissance féminine inépuisable.
Des extraits de journaux révèlent les torts de Darling et sont des taches indélébiles. Si ces faits divers sont lus par tous les lecteurs de Ouest France, alors Darling ne peut pas se cacher. Mais le veut-elle ? Même pas. Avec franchise, elle conte tout au narrateur. Et nous, petit lecteur, on se demande qui est cette femme, si elle existe et où l'auteur l'a rencontrée. Parce qu'enfin, ce n'est pas possible qu'une telle histoire sorte de l'imagination. Quand c'est si violent et si laid, c'est que c'est réel, non ? En fermant le livre, si j'avais pu, j'aurais pris dans mes bras l'auteur pour le remercier. de toute la mocheté de la vie de Catherine/Darling, il a fait un roman et un bon ! Un qui prend au coeur, qui fait frémir les paupières et qui fait tourner les pages avec brusquerie. Darling n'a pas besoin d'être plus secouée, mais on le sent, si cette histoire se raconte sous nos yeux, c'est que Darling s'en est sortie et on veut savoir comment.
Finalement, rien de plus émouvant que l'aveu de faiblesse du narrateur/auteur et son admiration non dissimulée au terme du texte : « Cette fille me file le tournis… Elle remonte les pentes à des vitesses fantastiques et moi je ne comprends pas où elle puise cette énergie-là. Où va-t-elle chercher cette rage d'être encore verticale ? Y aurait-il donc des gens dont la force de vie serait sans limite ? Moi, juste écrivant un roman à bord de cette jeune femme – chenille humaine pour montagne russe de fête foraine –, j'ai vécu de sacrés loopings et des doubles. Par moments, c'est moi qui étais effondré et elle qui me remontait. » (p. 241)
Darling ne se lit pas, il se contemple. C'est un tableau de Brueghel traversé par la nationale 13, une gabegie au son de Rock Voisine, une tragédie d'où les dieux ont foutu le camp. Darling, vous l'aimerez ou vous la plaindrez, mais finalement, je pense qu'elle n'a pas besoin de nous. Jean Teulé lui a tout donné avec ce roman-entretien. Petite chérie dans mon souvenir littéraire, elle restera longtemps à la belle place que lui a taillée l'auteur, sur un trône colossal pour une femme hors norme.
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Comme dans un interview fictif, Jean Teulé nous raconte un épisode la vie de Catherine Nicolle. La gamine a toujours été attirée par les camionneurs, elle voulait en épouser un, ce qui arriva étant adulte. Mais quelle vie alors : rien que de la misère, beaucoup de propos malsains, beaucoup de brutalité, de vulgarité aussi. Mais c'est la vie que beaucoup de femmes subissent chaque jour ; des femmes violées par leur mari, trompée, battues, amoindries jusqu'à l'extrême. Un court roman, mais quel concentré d'émotions, de tristesse, d'espoir, de déception, de misère. J'ai aimé, mais ne le conseillerai pas aux âmes sensibles ni aux lectrices vite choquées.
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Darling, un des meilleurs Teulé avec Je, François Villon. Quelle triste, triste, révoltante et impensable biographie !
Jean, regretté Jean Teulé, n'avait pas l'habitude d'épargner ses personnages historiques mais la, cette Catherine contemporaine, si vivante, si maltraitée, parce que femme, parce qu'enrobée, parce que victime désignée cette Catherine là nous émeut tant qu'on voudrait la sauver... avec ses rêves d'évasion et pouvoir l'extraire de son surnom abject qui lui colle aux basques "grosse futaille". Oui on voudrait claquer ses imbéciles de parents, son tortionnaire de mari et le hasard quel connard.
Mais au delà de l'étreinte émotive qui nous serre la gorge il s'agit du déterminisme affolant qui reproduit la misère de génération en chaque nouvelle vie de Normandie rurale jusqu'à qu'une Catherine veuille bien en briser le cercle racontant à son cousin écrivain l'impensable de sa vie. Pour ses enfants mais surtout pour sa fille, Catherine en herbe, Océane noyée d'avance.
Grâce à Jean et son incroyable style, mi terrible-mi poétique, voici Catherine réhabilitée en dignité et tout cet entourage infect dénoncé...enfin...
Regretté Jean Teulé, comme tu vas nous manquer.
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Darling, c'est l'histoire d'une femme qui était déjà détestée par ses parents avant sa naissance, qui est née dans la merde — au sens propre comme au sens figuré —, qui a subi les humiliations de sa mère et les coups de son père et qui, depuis sa plus tendre enfance, n'avait qu'un seul rêve : celui de se marier avec un routier qui l'emmènerait loin de cette ferme de Basse-Normandie et loin de cette violence sans nom.

Et elle a réalisé son rêve. Roméo, qu'il se faisait appeler sur les ondes de la CB. Roméo et Darling… Ça démarrait comme un conte de fées. Sauf que…

Sauf que ce mariage a marqué le début de la fin, époque bien pire que tout ce qu'elle avait vécu jusqu'alors, ce qui n'est pas peu dire. Roméo, pauvre type violent et alcoolique, joueur de poker qui n'hésite pas à jouer sa femme quand il n'a plus d'argent, qui n'hésite pas à donner sa femme en pâture à ses ignobles camarades de jeu… Roméo qui frappe sur sa femme à coups de fer à repasser brûlant histoire de se détendre et de tenter de la faire avorter… Roméo qui prend une maîtresse qui vient habiter au domicile conjugal et qui se révèle être une tortionnaire à la hauteur de son compagnon de jeux sexuels… Une vie de merde toujours plus ignoble… Mais Darling est une normande, elle est rude et courageuse, elle se relève, toujours…

Alors, à la lecture de tout ça, on pourrait penser que c'est un énième roman sur une femme battue et violée… mais c'est sans compter sur la poésie et l'espoir de Darling, et sur le talent de narrateur de Jean Teulé. le texte est parsemé d'extraits de dialogues entre l'auteur et Darling, et on découvre une femme forte et fataliste qui n'arrive pas à pleurer sur son sort. On reste médusé devant une telle accumulation de malheurs, de violences et de traumatismes. Il parait tout simplement incroyable que la vie d'une seule personne puisse contenir tant d'horreurs. Si un auteur avait pondu une fiction contenant toutes ces atrocités, il aurait forcément reçu de vilaines critiques : son récit aurait été bien trop improbable.

Et le plus étrange dans tout ça, c'est que je me suis surprise à rire en lisant… parce que Darling est drôle dans sa façon de raconter ses horreurs. Elle est attendrissante, elle a une façon très singulière de relater sa vie et trouve toujours de belles images de comparaison qui atténuent son récit. Il arrive bien évidemment un moment où on ne peut plus rire et où on a envie de crier avec elle… C'est une lecture électrochoc, une lecture traumatisante, une lecture qui reste imprimée dans la chair, qui me hante. Jean Teulé a su rester en retrait de cette histoire tout en la rendant « lisible ». Il a redonné à cette femme un visage humain qu'elle n'arrive elle-même plus à voir. Il l'a rendue belle, et c'est tout ce qu'elle demandait.
Lien : http://www.petitchap.com/en-..
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Un très bon roman de Jean Teulé, que j'ai longtemps voulu lire étant un amateur de cet auteur. Et je suis ravi de l'avoir lus, même si je l'ai acheté la veille de son décès, je m'y suis plongé avec nostalgie, moi qui l'ai découvert jeune lors de mes premières lecture, avec "le magasin des suicides" et "Le Montespan", et tout ceux qui on suivi, et qui étaient un point de temporalité, tous les ans avec la sortie d'un nouveau roman loufoque, passionnant et joyeux malgré tout.
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N° 1554 - Juin 2021
DarlingJean Teulé - Éditions Juillard.

Elle a bien dû naître sous une mauvaise étoile la petite Catherine Nicolle, comme on dit quand on affectionne les euphémismes. Elle est d'abord considérée seulement comme une « bouche à nourrir » par ses parents qui ainsi la rejettent et l'humilient, des paysans normands qui n'avaient d'yeux que pour leurs deux garçons. C'est vrai que dans une ferme, un garçon ça travaille puis plus tard, quand il se marie, il transmets le nom… Mais, dans le cas de cette famille, c'est une autre histoire. D'ailleurs, Catherine, ça lui est égal, elle n'aime pas la campagne et rêve d'épouser … un routier parce que la maison est au bord d'une route où passent des camions ! Elle n'aime pas non plus l'école alors oui, c'est vraiment mal parti pour elle qui déteste aussi son enfance et qui insiste pour travailler comme vendeuse parce que ainsi elle peut se donner l'illusion d'être grande. Et puis surtout elle peut partir de chez ses parents. Pour partir, elle est effectivement partie, et avec un routier rencontré grâce à la C.B. (Darling est son surnom de cibiste,), et elle l‘a même épousé, mais loin de l'histoire romantique que pourrait laisser à penser ce prénom, la pauvre Catherine qui croyait au bonheur a encore une fois été déçue, et bien déçue, un véritable chemin de croix que sa vie !
A travers cette bien triste histoire qu'on ne rencontre pas uniquement dans les romans puisque c'est celle, authentique, de la propre cousine de l'auteur, ça m'évoque les cohortes de ceux qui voient leurs rêves trahis, parce qu'ils ont cru, ou fait semblant de croire, que la vie leur faisait des promesses simplement parce qu'ils avaient pour eux de l'imagination qu'autrement on appelle illusions ou « rêves de gosse ». On peut y croire, s'entretenir dans cette chimère, mais les évènements prennent vite le dessus. On peut appeler cela le destin, la malchance, le hasard, le mauvais sort, on peut en accuser une divinité quelconque à laquelle on a voué sa confiance et sa foi, où y voir une épreuve qu'elle nous envoie, parfois en forme de rédemption d'une éventuelle faute ... le malheur leur colle à la peau, ils se disent, comme pour se rassurer ou s'excuser « qu'ils ne sont pas chanceux », que chacun sur terre a droit au bonheur, alors pourquoi pas eux ? Mais ils l'attendent toute leur vie et ne seront délivrés de cet état que par la mort. Dans le même temps ils voient les autres, pourtant à leurs yeux moins méritants, être comblés par la chance. Qui a jamais prétendu que la justice immanente existe ? Et puis, pour parler comme un ancien président de de République, « Les emmerdes ça vole toujours en escadrilles ». Pire peut-être mais bien réel quand même, à la question traditionnelle « Qu'est ce que tu veux faire quand tu seras grand ?» qu'on nous a tous posée, nous avons souvent énuméré une liste de métiers qui nous faisaient rêver à cette époque mais qui pourtant ont bien dû se passer de nous… Ce que nous ne disions pas, que nous gardions pour nous, était la liste de ce que nous ne voulions assurément pas faire, soit par principe, soit parce que nous en connaissions les inconvénients, en nous promettant bien de tout faire pour les éviter. Au final, il s'avère que, bien souvent, c'est vers eux que nous nous sommes orientés volontairement, en remerciant le ciel d'y trouver un emploi. Puis on se dit que cette poisse ne peut pas durer, on attend, on attend, en vain, et finalement avec l'âge on devient fataliste.
Ça commence souvent dès l'enfance, on patiente pendant l'adolescence souvent perturbée puis, pour oublier tout cela, on se marie, souvent jeune, en se disant que c'est un nouveau départ, qu'il faut tourner la page, que l'amour existe et qu'il peut tout, malheureusement c'est souvent pire, d'une manière parfois différente, mais pire. Là non plus tout ce qu'on avait imaginé ne tient pas la route et l'amour se révèle être un mirage, la famille se disloque, les projets s'envolent… et se sont les enfants qui, bien souvent, en font les frais.
A lire ce témoignage, on a un peu de mal à y croire bien que les feux de l'actualité braquent les projecteurs sur les femmes battues et les « féminicides », pourtant elle illustre ce dont l'espèce humaine est capable, le pire comme le meilleur, mais bien souvent le pire, et dans l'horreur. Jean Teulé, avec le talent qu'on lui connaît, entre empathie et réalisme, nous entraîne dans cette histoire sordide où , heureusement, l'instinct de vie est le plus fort.
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