Fleur de tonnerre... Un bien joli surnom, évocateur et empreint de poésie, pour une empoisonneuse ayant sévi en Bretagne au cours du XIXème siècle ; une lecture parfaite pour mes vacances dans cette magnifique région au caractère affirmé et aux multiples légendes. Enfin, c'est ce que j'espérais car cela n'a pas vraiment été le cas....
Si j'ai fortement apprécié l'humour de l'auteur ainsi que l'atmosphère dans laquelle il nous plonge ; on a vraiment l'impression de se retrouver dans cette lointaine Bretagne, isolée et superstitieuse ; je n'ai absolument pas accroché au schéma narratif extrêmement répétitif et sans surprise.
Hélène Jégado, tel est le véritable nom de notre meurtrière, cuisinière, excellente de surcroît, débarque, empoisonne sans distinction aucune tous ceux qui ont l'occasion de goûter aux mets qu'elle prépare, hommes, femmes, enfants, parents, connaissances ou inconnus puis s'en va sévir ailleurs. Et les décès, plus d'une soixantaine, s'enchaînent ainsi jusqu'à son arrestation. Plutôt lassant ! On sait ce qu'il va se passer et peu ou prou de quelle manière.
C'est seulement dans les dernières pages du roman, après le procès de
Fleur de tonnerre, que
Jean Teulé choisit de brosser le profil psychologique de la tueuse ; profil bien trop succinct à mon avis et qui aurait conféré de la force à l'intrigue s'il avait été développé au fil des assassinats. Pénétrer progressivement dans la folie de la Bretonne aurait, en effet, pu s'avérer captivant et aurait certainement rendu cette dernière un tant soit peu plus humaine à nos yeux.
L'écrivain, en outre, insère dans sa narration deux personnages récurrents, des perruquiers normands malchanceux, victimes d'un certain nombre de péripéties malencontreuses. Censé faire rire, ce duo, à mon sens, présent un peu comme un cheveu sur la soupe et par conséquent sans grand intérêt, m'a, au contraire, agacée au plus haut point.
Une lecture qui m'a ravie de par son sujet et son ambiance mais relativement déçue par les choix narratifs de l'auteur.