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sur 1542 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Elle aurait pu gagner Top Chef ou Un dîner presque parfait. Sûr qu'elle y aurait fait des étincelles Fleur de Tonnerre, Hélène Jégado qu'elle s'appelait pour de vrai. A son actif, une bonne soixantaine de médailles recensées aux jeux olympiques de Plouhinec 1851, discipline repos éternel assisté par arsenic (tiens, ça sonnerait presque breton), record mondial du crime au féminin invaincu à ce jour...

Du lourd.

Ce nouvel opus de Jean Teulé effleure le profil psychologique singulier d'une tueuse en série, rendant celle-ci (presque) aimable. Conditionnée par le folklore des superstitions locales, légion à l'époque en ces contrées celtiques, Hélène Jégado apparait comme un esprit simple et dénué d'affect, persuadé d'être investi d'une « mission » et résolu à dispenser tout naturellement la mort pour conjurer les terreurs primaires qui l'obsèdent. Ceci n'excusant pas cela mais l'approche est intéressante.

Pourtant loin de s'attirer d'emblée les foudres de ses contemporains, Fleur-de-Tonnerre, ravissante et habile cuisinière, choyait son petit monde, le régalant de ses recettes inédites et changeant opportunément de secteur après chaque trépas malencontreux des membres de son entourage du moment. Une employée modèle qu'on vous dit, ne fut-ce un menu problème de main un peu lourde sur la mort-aux-rats mais personne n'est parfait et le choléra a bon dos. Morora, cholé-rats... difficile à l'époque de faire le distinguo.

Effarant oui, mais non. La petite Fleur dégomme à tout va et le lecteur se bidonne. Car Jean Teulé a toujours la verve intrépide et le verbe fleuri, aussi leste que la main de sa fâcheuse héroïne. le périple meurtrier de la belle Hélène à travers la Bretagne profonde se parcourt ainsi paradoxalement avec une gourmandise jubilatoire. Ça ironise, ça croustille, ça fume, ça gueule, ça dézingue et certaines âmes précieuses s'en offusqueront sans doute. Pourtant Teulé connait bien son affaire et sait jouer la subtilité jusque dans ses truculences outrancières que j'aime décidément toujours autant (j'ai dû être un mec dans une autre vie).

Bon et à part ça, qui c'est qui reprendra du kouign amann ?


Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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Changements subits de l'atmosphère.
Un bruit de tonnerre ébranle les airs
Soudain la nuit enveloppe la terre
et le vent soulève la mer (p55)

♫Ceci n'est pas un manifeste
Pas même un sermon, encore moins une messe
Mais il fallait bien qu'un jour je disparaisse
Doit-on toujours protéger l'espèce?
Tonnerre, tonnerre, tonnerre de Brest
Mais nom de Dieu, que la pluie cesse♫
Miossec- 2004 -
-----♪---♫---🌩---⚡---🌩---♫---♪---
Un Rayon de Lumière, un Eclair et une fleur de Tonnerre
Langue bretonne des fendues, fleur de vipère
Celle qui empoisonne comme par distraction
comme si elle lançait des graines aux pigeons
Elle se charge de l'énergie des menhirs, le surnaturel bétonne
et se baigne avec des Lys dans le clair obscur des légendes bretonnes
Toupie folle, papillon, fleur sans tige, hotte voltige
Sans mes recettes, je m'étiole, me fane,que dis-je !?
Comme une fleur sans eau
la chair qui s'y cuit et s'ensuit le gâteau
Qu'une ambition celle de vous nuire
Laissez-moi l'Espérance d'y parvenir
Les gens ont peur, rumeur d'orage
Trier le Vrai de la Faux pendant que l'Ankou Rage ...
Vilain nain, velu déguisé, laissez- moi Poulpiquet
C'est un fléau, Jean va encore faire un tollé Teulé ...


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Je parcours mes livres et m'aperçois que je n'ai pas rédigé une critique pour "Fleur de Tonnerre". C'est très étonnant car j'ai pris des notes en long et en large au moment de ma lecture en 2013.
Hélène Jégado, née en Bretagne en 1803, est élevée sans douceur aucune. Cette brusquerie fait partie des habitudes campagnardes de son époque et elle écoute les légendes ancestrales hantées par l'Ankou, le dieu de la mort.
Elle cueille des herbes et très tôt, utilise le pouvoir maléfique de celles-ci pour mettre fin à la vie de tous ceux qu'elle croise sur son chemin en leur préparant sa fameuse soupe aux herbes, car malheureusement, cette charmante jeune fille exerce les fonctions de cuisinière.
A son procès, en 1852, les spécialistes criminels étudient son comportement par la phrénologie: une pseudoscience qui ne fera pas long feu mais qui laissera des traces dans notre langage familier.
La phrénologie étudie les bosses du crâne qui expliqueraient le caractère des humains. Ainsi disait-on encore il y a quelques années "avoir la bosse des maths" ou " avoir la bosse du commerce".
Toujours est-il que j'ai bien apprécié le roman de Jean Teulé à lire avec un peu de distance en savourant son humour noir et caustique.
Mon préféré de l'auteur reste "Le Montespan".
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Fleur de Tonnerre, c'est le surnom donné par sa mère à Hélène Jegado quand elle était petite fille. Dans la Basse Bretagne du XIXème siècle, l'enfant, bercée de légendes et de croyances celtiques, se prend pour l'Ankou, le voleur d'âmes. Se faisant embaucher comme cuisinière, elle parcourra la Bretagne tout au long de sa vie, un périple parsemé des cadavres arseniés.
Avec une verve chatoyante, Jean Teulé romance la vie de la plus grande empoisonneuse connue, de son enfance à son exécution en 1852. Sans chercher la moindre justification, il manie humour noir et ironie pour rendre cette histoire absolument jubilatoire. On pardonne les quelques longueurs de ce roman qui se lit avec un plaisir malicieux.
Un joli coup de coeur.
Lien : http://lafleurdesmots.fr/fle..
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Il est des écrivains qui comblent votre vie de moment unique, Jean Teulé est de ceux-là. Dès que j'ai appris la sortie de son dernier livre « Fleur de Tonnerre » je me suis précipitée… Je sais qu'à chaque fois son écriture éclatante va m'emporter. Il nous raconte cette fois un road movie à travers la Bretagne, celui d'une tueuse en série, Hélène Jégado, un personnage à la hauteur du talent de Teulé. Sa plume rabelaisienne et imagée décrit avec humour le périple de cette empoisonneuse qui ne sait pas que la Bretagne est en France et qui toute sa vie ne saura pas prononcer correctement le mot « arsenic » qui pourtant est son fidèle compagnon.
Dans la chaleur du logis parental, la blonde et jolie petite Hélène écoute les histoires terribles de l'Ankou qui avec sa faux tuent les gens qui croisent son chemin. Apeurée mais fascinée, son esprit fragile s'identifiant au personnage, elle oeuvrera plus de quarante ans, tuant une soixantaine de personnes à commencer par sa propre mère, sa soeur et sa marraine. Sacrée Hélène ! Jean Teulé nous livre un récit somptueux, parsemé d'anecdotes sur les croyances bretonnes comme l'église de Saint Yves, saint réputé fainéant, et que les pèlerins frappent pour l'obliger à accéder à leurs voeux. On suit Hélène, dans sa mission, préparant ses petits gâteaux et soupes aux herbes avec dévotion nourrissant consciencieusement, tuant, pour repartir une fois la maison décimée. Jean Teulé a l'art de rentrer dans ses personnages et nous offre un procès haut en couleur, foisonnant de protagonistes divers et variés. On s'attache à Hélène, au soir de sa vie, bourrue quand on l'interroge, rageuse de n'avoir pu faire manger à son dernier patron le ragout de petits pois funeste. Comme toujours avec Jean Teulé, en complément j'ai pris plaisir à écouter les émissions de radio ou il raconte lui-même sa tueuse, cet homme est un complément auditif à ses livres, il est un conteur exceptionnel, au langage généreux et passionné.
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La petit Hélène pénètre dans la chapelle des Caqueux pour s'approcher de la statue de l'Ankou qui trône sur l'autel. Sa mâchoire inférieure pend, ses orbites sont vides, son nez manque. Le squelette tient dans ses mains une grande faux. Hélène l'imagine rôdant avec sa charrette sur les routes de Bretagne pour y faire sa moisson d'âmes innocentes. L'exergue nous avait prévenus : "Chaque pays a sa folie. La Bretagne les a toutes." Et ces folies Hélène Jegado va les faire siennes. Dans son roman, Jean Teulé explique qu'enfant, elle aurait eu tellement peur de l'Ankou qu'elle aurait décidé de devenir elle-même l'archange de la mort, tuant sans raisons ni remords. Pour accomplir cette sinistre mission, elle mijote de petits plats à l'arsenic. Sa soupe aux herbes est excellente mais ceux qui la goûtent souffrent peu après de terribles crampes d'estomac. Elle offre ses préparations à tout son entourage, sans discrimination, du nourrisson à l'agonisant. le "modus operandi" de Fleur de tonnerre ne change jamais, la liste des victimes s'allonge et le récit se fait naturellement répétitif. Jean Teulé sait allier judicieusement la folie, le burlesque et la mythologie bretonne. Les esprits sont alors marqués par les légendes et les superstitions. Lors des veillées, chacun a son histoire, la Bretagne semble peuplée d'ombres, de korrigans et de fées. L'auteur sait manier l'humour pour adoucir l'horreur. Et il nous offre des scènes d'un grand lyrisme. "Fleur de tonnerre" n'est ni une analyse psychologique d'une tueuse en série, ni le récit documenté de ses crimes. C'est un conte remarquable qui mêle le macabre et le fantastique. Un bel hommage au folklore breton.
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Il y a quelques jours, je me suis immiscé dans un débat entre lectrices, autour d'un roman que l'une d'elles venait de terminer avec difficulté avouait-elle.
Elle s'en expliquait auprès d'autres lecteurs et les arguments pros et antis, fusaient de toutes parts.
J'en devins donc curieux et comme ce livre dormait depuis trop longtemps, dans l'immensité d'une PAL poussiéreuse, au fond de mon garage, je décidais d'y consacrer quelques heures de lectures.
Je referme donc, à l'instant, Fleur de tonnerre de Jean Teulé.
J'étais parti, au vu des échanges précédemment entendus, avec certains préjugés. J'avais tort.
J'ai aimé.
Le destin tragique d'Hélène Jégado (la fameuse Fleur de tonnerre), qui sillonna la Bretagne dans la première partie du XIXÈME siècle,  semant la mort sur son passage, comme le paysan sème son blé  est édifiant.
Pendant près de quarante ans, elle trucida, à coup de bonnes soupes aux herbes et autres gâteaux de sa conception, tous les gens qui lui ouvraient leur maison, voire leur lit.
Vieillards ou enfants, hommes ou femmes, sans distinction.
Employée-modèle à qui l'on donne le bon Dieu sans confession... d'ailleurs les hommes d'Église en seront, eux aussi, pour leurs frais.
Comme à son habitude, Teulé s'empare de ce personnage pour nous en conter le tragique périple.
Dans son langage fleuri, sans fioriture et de sa plume acide.
Mais pas de scènes trash, ici, pas d'effet sanguinolent, pas d'excès de râles ni d'agonies.
L'auteur expedie ad-patres, petits et grands sans effusions de larmes, il relate froidement le parcours de l'empoisonneuse.
Et pour nous distraire de ce noir dessein ?
Il glisse les mésaventures comico-dramatiques de deux braves perruquiers Normands, histoire d'alléger un peu son récit, sans doute.
Pour moi, la soupe de Jean Teulé était digeste, pas de maux de ventre, ni de brûlures d'estomac.
J'en reprendrais bien une louche.






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Petit voyage dans la Bretagne du 19ème siècle avec le périple macabre d'une cuisinière au caractère piquant et aux plats épicés d'une drôle de manière.
Je ne connaissais Jean Teulé que de nom, eh bien, je peux dire que j'ai plutôt apprécié ce premier aperçu de son univers. le style est plutôt crissant, l'humour est noir comme j'aime. Ce personnage est assez charismatique. J'ai aussi particulièrement aimé le duo de trublions, perruquiers normands malchanceux au possible, drôles à souhait.
Le seul bémol de ce récit c'est l'aspect un brin répétitif des scènes au fil du roman, car une fois Fleur de Tonnerre entrée dans la vie de nouveaux personnages, on sait très bien comment cela va se terminer. Défilé les pieds devant à n'en plus finir jusqu'à la fin aux aspects de légende celtique.
Une lecture bien agréable et qui donne envie de découvrir d'autres romans de cet auteur.
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"Fleur de Tonnerre", ou l'histoire incroyable mais VRAIE d'une des plus grandes tueuses en série de tous les temps!
Je suis bretonne pure souche et pourtant jamais je n'avais entendu parler de cette histoire. La faute à Louis-Napoléon Bonaparte qui a accaparé la presse au moment des faits et qui a fait que cette histoire a été vite oubliée!
Mais Jean Teulé, lui, la fait revivre sous sa plume grinçante. Il suit Hélène Jégado, allias Fleur de Tonnerre, dans toutes ses pérégrinations au travers de cette Bretagne mystique de la 1ère moitié du XIXème siècle. Nous assistons, impuissants, à tous les meurtres que cette femme commet, espérant chaque fois qu'elle y renonce, qu'une once d'humanité l'empêche d'accomplir son acte, mais sachant que ce moment n'arrivera jamais.
J'en suis encore toute abasourdie, jamais une telle chose ne pourrait arriver de nos jours, j'entends par là que le poison est quelque chose de facilement décelable par notre médecine actuelle et qu'une autopsie des corps aurait bien vite désigné la coupable, quand partout où elle a servi les familles ont été décimées!
J'ai beaucoup aimé ce livre pour la fabuleuse découverte d'une horrifiante histoire, et pour ce petit "je-ne-sais quoi de dérangeant" propre à la plume de Teulé.
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J'ai d'abord choisi ce livre parce que j'ai adoré les deux précédent Jean Teulé que j'ai lu qui sont le magasin des suicides et Charly 9, ensuite je l'ai choisi pour la pochette car j'adore les menhirs, dolmen, mégalithes et leurs légendes associées, de toute façon un J. Teulé en Bretagne avec une histoire de tueur en série, pour un Breton ça ne se rate pas !

J'ai trouvé que Fleur de tonnerre était un bon roman, il a tout de même quelques défauts mais ceux ci sont vite oubliés quand on accroche à l'histoire elle même.

Ce que je n'ai pas trop apprécié, en tant que Breton, ce sont les énormes clichés au début du livre, comme les crêpes, le far, les fez noz, les phrases bretonnes les plus connus des touriste, les sabots, les chapeaux ronds etc...
Alors c'est vrai que ces choses sont de chez nous mais il n'y a pas que cela et c'est ce qui est mis en avant pour implanter l'histoire, en tant que Breton le début me fait penser à une brochure pour touristes...enfin vous voyez !

L'histoire elle même est par contre excellente, ce personnage complètement barge qu'est Fleur de Tonnerre mais tenu en haleine de bout en bout par son cynisme et la façon nonchalante qu'elle a pour n'importe quel acte qu'elle commet.
De plus c'est une histoire vrai, c'est fou non ? Comme quoi la nature humaine parfois est bien mystérieuse.
Le livre se lit vite et on ne s'ennuie pas, un bon roman de Teulé (encore), c'est décidément un auteur qui me correspond !
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