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EAN : 9782490486007
272 pages
Editions Terhoma (21/06/2018)
4/5   4 notes
Résumé :
"Alors que des techniciens s’affairent dans son église à préparer la retransmission télévisuelle de sa cérémonie d’obsèques, l’abbé Duflot ne contrôle plus son stress. Dehors, sur la place de l’église une foule d’anonymes ne cesse de grossir ses rangs. Des hommes politiques et des personnalités du Monde entier sont attendus. La mort d’Achille a bouleversé l’humanité toute entière. Notre curé a beau lever les yeux vers le ciel, il doit seul faire face à ses angoisses... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Achille est un jeune adolescent que la vie n'épargne pas. Reclus dans une cité peu fréquentable, il doit faire face à la violence des uns et des autres et à la précarité de sa vie. Achille est pourtant différent, il comprend que la violence ne se gère pas par de la violence en retour. Il lit beaucoup et pense que les réponses et la force dont il a besoin pour affronter son monde se trouvent dans les livres.
Achille est aussi amoureux. Isabelle elle aussi, est différente. Ses yeux voient à la hauteur de son coeur. Elle laisse à Achille un carnet de poésie qui à l'aube d'une nouvelle épreuve pour Achille sera à la lumière de sa destinée.

J'ai apprécié dans ce roman, l'écriture fluide et belle de Stéphane Théri qui signe ici son premier roman. J'ai aimé les idées se rebellant contre la fatalité. J'ai aimé la force qui se dégage des personnages en particulier Achille. J'ai davantage moins adhéré aux champs d'action dans la seconde partie, un peu trop utopiste à mon goût. J'aurai préféré plus d'émotions et de concrétisations que les détails de l'élaboration des idées d'Achille.
Cela reste un premier roman agréable, parsemé de belle idées, où les rêves ont toute leur place dans une société endolorie et abîmée.

Je remercie Seabiscuit de m'avoir orienté vers cette lecture ainsi que les éditions Terhoma pour l'envoi gracieux de ce roman.
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Un roman invite à goûter les mots et la pensée d'un autre à travers les yeux de ses personnages.
A travers l'écriture de Stéphane Theri, j'ai senti la force et le message qui y résidaientt.
L'histoire qu'il nous invite à lire nous associe à Achille, adolescent précoce, atteint d'un handicap physique, relégué au second rang par son extraordinaire capacité de parole et de réflexion.
Le lecteur y suit l'évolution de ce personnage, et au sein des problématiques des cités banlieusardes, et de la violence et la misère qui en sont les quotidiens. Son intervention à ce sujet va l'amener à réaliser des projets solidaires avec les gens qui l'entourent et bien au-delà, permettant au lecteur de prendre conscience de l'importance d'agir pour des valeurs justes, en restant ouvert à l'amour.
Achille, bien qu'étant l'épicentre du roman est accompagné par des personnages tout aussi attachants et bienveillants. Sa rencontre avec le Père Duflot va l'ouvrir à davantage de bienveillance, son amour pour Isabelle lui permettra d'agir pour construire et non détruire, et sa rencontre avec son mécène, lui offrira un nouveau regard sur le monde.

Ce roman est comme un guide qui nous invite à oser, et nous autorise à être acteur au service de l'amour et de l'humanité. Un bien belle lecture qui engage nos émotions au service de notre coeur !
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Toute petite édition des Yvelines, les éditions Terhoma m'ont donné ce livre pour que je puisse donner un avis. Après la lecture, j'ai regardé le dessin de la couverture et j'ai dit : Pas mal du tout ! Je ne sais pas comment ni où classer ce livre, histoire d'amour, roman de société, drame, amitié, livre fantastique, utopie, rêve ? Nombreuses sont les pages bouleversantes et elles se lisent assez vite. Certaines sont denses et on sait tout de suite pourquoi. Achille, le personnage principal compense son handicap physique par une intelligence hors normes. La vie va lui retirer tout ce qu'il y a de plus beau et d'une façon si brutale qu'il va devoir revisiter toutes ses convictions. Il va, en quelques minutes seulement prendre la dimension que sa destinée avait prévu de lui offrir, malgré lui. Il y a dans ce livre tout ce que j'aime, des rires, des larmes et une part de rêve tellement forte qu'elle vous transporte. La fin est à l'image de tout ce que les pages recèlent et tout ce que dénonce l'auteur sur sa quatrième de couverture. La France tourne trop le dos à tous les talents cachés de ses banlieues dites défavorisées. Il y a, à coup sur, des milliers d'Achille qui se battent pour des jours meilleurs ou tout simplement pour exprimer leur talent, vivre une vie "normale", sortir de l'exclusion et servir la société.
Après la lecture, J'ai payé ce livre et j'attends le prochain livre de cet auteur avec impatience. A découvrir et partager, surtout avec les plus jeunes !
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L'Isaac Circus est une histoire très touchante. Certaines pages sont bouleversantes par leur vérité et la dureté de l'univers qu'elles dépeignent comme une toile sombre que l'on tisserait sur la vie de pauvres gens; Pourtant, les pages de ce livre se tourne comme un rêve se déroule. Certaines scènes semblent irréalistes et deux ou trois lignes plus loin une autre vous porte vers une vérité que l'auteur semble vouloir mettre en avant. La France laisse pourrir des quartiers entiers. Derrière des décors plantés par la misère ambiante se dégage pourtant des parts de rêve, des instants d'amour et d'amitié intenses. Achille, le personnage principal va vite et c'est un paradoxe puisqu'une légère infirmité l'empêche de marcher comme les autres mais, chacun de ses pas est lourd de sens. Il nous entraîne dans les méandres de ce que l'être humain a de plus cher, le sentiment, la volonté de vivre, d'exister aux yeux des autres. La fin, sans vous la raconter, exprime pleinement le message de l'auteur sur la violence subie et ce qu'elle peut avoir de déterminant dans une vie et sur les fantômes que certaines personnes peuvent porter en elle à leur insu. J'ai adoré ce livre . J'attends maintenant un autre livre de Stéphane Théri ou une adaptation au cinéma de cette histoire qui, à certaines pages, m'a donné le sentiment d'être un comte.
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Achille chercha ses mots et son nez se chargea d’eau, tout comme ses yeux. Il renifla un bon coup, comme pour s’empêcher de pleurer, et reprit le cours de sa révélation : .... Avant, ...avant notre arrivée dans le quartier, maman et mes frères se mettaient tous derrière la porte. Maman ne cessait de répéter que, si par malheur mon père réussissait à entrer, il pourrait bien tous nous tuer. Tu sais, j’étais tout petit. Je devais avoir cinq ou six ans. La plupart du temps, je dormais, et c’est le bruit des coups dans la porte et les cris qui me réveillaient. Je ne comprenais rien à la situation et je ne pouvais rien faire. Mes yeux étaient fixés sur les vis de la serrure et du verrou de la porte d’entrée de notre appartement. Je claquais des dents. Mes jambes tremblaient. A chaque coup de pied ou coup de poing, je voyais les vis du verrou bouger, c’était terrible ! Je regardais ma mère et je pleurais. J’avais peur pour elle. J’avais peur de tous ces cris, de tout ce bruit, sans trop savoir ce que cela voulait dire. Ma mère ne cessait de crier à mon père : « Va-t’en ! Laisse-nous tranquilles ! ». Le seul écho à ses demandes, la seule réponse à ses cris et aux pleurs de mes frères, c’était ces coups dans la porte. Chacune de ces nuits, cela pouvait durer quinze à vingt minutes.... C’était à peu près le temps qu’il fallait compter entre le moment où un voisin téléphonait à la police, et le temps nécessaire à l’arrivée de leur voiture. Il n’y avait que leur sirène pour arrêter ce cauchemar. Jusqu’à leur arrivée, et dès que je le pouvais, je fermais les yeux et je serrais la main de ma maman. Je la serrais très fort. Je concentrais toutes mes pensées sur sa main pour oublier le reste, pour oublier ce que mon père tentait de faire. Je serrais sa main pour ne pas penser au mal qu’il aurait pu nous faire. Je ne sais pas si tu l’as remarqué quand tu viens chez moi, mais je ferme la porte à clé et le verrou à chacune de mes entrées et sorties de la maison, même en pleine journée ! Je regarde toujours dans le judas avant d’ouvrir la porte ! Il m’a fallu des années pour être juste capable de regarder dans le judas de la porte...
La voix d’Achille devint tremblotante et il sembla comme transporté dans le temps par son récit. Mébarek se tut pour laisser cours au récit de son ami.
...Méb...une nuit, une de ces putains de nuit, les flics ont tardé à venir. Cette nuit-là, Charles était en Angleterre avec sa classe. Le verrou a sauté, Méb ! Le verrou a lâché et mon père a réussi à entrer.... Il s’est jeté sur ma mère et l’a rouée de coups. Il était complètement ivre. Mon père est ensuite allé dans la cuisine pour, certainement, s’emparer d’un couteau. Sur le sol du salon traînait l’épée avec laquelle j’avais joué un peu plus tôt dans la soirée... Alors, Méb, j’ai ramassé mon épée, la même épée que celle de Du Guesclin, une épée de chevalier. Je n’avais aucune idée de ce que j’allais faire. J’avais ramassé l’épée par instinct. Les sirènes de la police ont commencé à se faire entendre. Mon père est sorti de la cuisine. Il s’est approché de moi et m’a arraché l’épée des mains. Elle était en mousse, Méb, l’épée était en mousse. J’étais tétanisé ! Je n’arrivais plus à bouger ! Je ne sentais plus mon corps. Mon père a tordu l’épée en deux et a éclaté de rire. Il m’a ensuite soulevé, a collé son visage sur le mien et m’a dit : « T’es qui toi ? ...Et puis merde, qu’est-ce que ça peut foutre qui tu es !... » Et il m’a laissé tomber par terre.... J’ai senti une source de chaleur humide envahir mes jambes et j’ai fermé les yeux pour ne plus rien voir. Je n’ai rien fait, Méb, rien fait ! J’avais trop peur ! C’est un voisin qui a saisi mon père et l’a neutralisé jusqu’à ce que la police arrive. Je croyais que ma mère était morte. Elle ne bougeait plus. Et moi, je n’ai rien fait ! Rien ! Je n’ai rien pu faire, Méb ! J’avais trop peur !
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Achille leva les yeux pour plonger son regard dans les yeux du vieux monsieur, alors inondés de tout l’amour qui les rendait si proches. Ils se serrèrent un long moment dans leurs bras, avant de rejoindre la bibliothèque où Achille se retrouva planté devant des milliers de livres. Il n’en cru tout simplement pas ses yeux. Du sol au plafond, de toutes tailles et aux couvertures de multiples couleurs, les livres tapissaient les quatre murs de l’immense pièce. La hauteur sous plafond était telle qu’une échelle à roulettes y avait été installée. Sans elle, il eût été impossible d’accéder aux dernières étagères. Il n’avait jamais rien vu de semblable. Bien sûr, la Bibliothèque Municipale lui offrait, elle aussi, une quantité impressionnante de livres. Mais la salle n’avait rien de comparable avec la beauté et l’ambiance de celle-ci. C’était tout simplement magique. Il y régnait une atmosphère indicible, qui forçait le respect. Même au risque de passer pour un crétin, il se décida à interroger le vieil homme sur cette sensation :
- Puis-je vous demander quelque chose, s’il vous plaît ?
- Oui, bien sûr !
Achille cherchait ses mots, et tardait à poser sa question quand le vieil homme le relança :
- Allez-y ! N’ayez pas peur d’être ridicule. Si, de façon indéniable, les livres que nous ouvrons nous parlent à tous, sachez que, fermés, ils ne peuvent qu’entendre ce que nous disons mais sans pouvoir le répéter. Personne d’autre que moi ne peut se moquer de vous, et je ne crois pas en avoir envie.
- Et bien, je voulais savoir si, comme moi, vous avez le sentiment étrange que tous ces livres nous surveillent. Ma question est idiote, non ?
- Non Achille ! Moi aussi, je ressens toujours une sensation quand je m’installe ici pour lire. Je dirais que ce qui m’imprègne ressemble, non pas à une surveillance, mais à une attente. Peut-être est-ce leur désir commun de ne pas être oubliés, d’être à nouveau ouverts. En ce qui me concerne, je crois que toutes les pages que j’ai pu lire et tourner dans cette pièce ont libéré leurs âmes ou celles de leurs auteurs. En tout cas, il me plaît de le penser.
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Le gamin était perdu. La finesse qu’il prêtait aux propos d’Isabelle le conduisit à s’interroger sur ce qui était, peut-être, une déclaration d’amour et sur ce qu’elle pouvait être réellement à ses yeux. Il ne put s’empêcher de penser que, dans l’éventualité où elle l’aimerait, il avait été, dès leur première rencontre, assez bête pour ne jamais s’apercevoir de rien, jusqu’à cet après-midi-là et jusqu’à cette phrase empreinte, selon lui, d’un léger voile de pudeur mêlé à une habile moquerie. La gamine le sortit une nouvelle fois de ses réflexions intimes.
- …et parce que tu n’es pas comme les autres.
- C’est gentil de dire ça.
- Non, ce n’est pas gentil, c’est vrai !
Achille et sa fausse modestie ne dupèrent en rien Isabelle. Elle avait, depuis longtemps, pris la mesure de l’individu. Son attitude donnait l’impression qu’elle guettait une faille dans leur conversation, pour y glisser le reste du message qu’elle avait commencé à lui faire passer.
- Bon, dès que j’ai tout lu, je te le dis et on en discute ensemble.
- Non !
- Tu ne veux pas savoir ce que j’en pense ?
- Non !
- Mais alors, pourquoi veux-tu que je les lise ?
- Quand tu les auras tous lus, et plusieurs fois, tu comprendras.
- Pourquoi plusieurs fois ?
- Je te l’ai dit, Achille. Tu es une tête de lard ! Tu n’écoutes pas et tu es borné ! C’est comme l’anglais et Baudelaire. Chiant ou pas, il faudra bien, un jour ou l’autre, que tu acceptes de discuter avec les gens plutôt que de te confronter à eux. Mais, tu ne le feras peut-être pas pour ce que tu penses. Enfin, je ne suis pas ton prof. J’attends autre chose de toi !
Achille était un peu perdu. Il ne savait plus quoi penser, dire ou faire ! Qu’est-ce qu’Isabelle voulait dire ou promettre ? Sa répartie n’égalait en rien ni la finesse d’esprit, ni la justesse avec laquelle Isabelle l’adressait. Cent mille rêves passèrent à la vitesse de la lumière dans la tête d’Achille. Il n’avait qu’une hâte : retrouver Mébarek, récupérer le mot, l’enveloppe et dévorer les textes d’Isabelle. Après, il saurait quoi penser, dire ou faire. Peut-être que l’un d’entre eux parlait de son amour. C’était sans doute pour cela qu’elle le lui donnait ! En plus d’être belle, elle était romantique, poète, et pour lui, décidément, le bout de ce boulevard était le commencement de la vie !
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Même qu’un jour, je volerai très haut dans le ciel.
Mais moi, je ne volerai pas comme les avions, qui vont toujours tout droit.
Je volerai comme les oiseaux, dans tous les sens.
Je volerai au-dessus de maman, pour la protéger.
Je volerai tellement haut qu’elle ne pourra même pas me voir, et je la suivrai, juste pour la regarder marcher jusqu’à son travail.
Des fois, les oiseaux, eh bien, ils font caca sur les gens, et ça me fait bien rigoler. Quand je volerai, je ferai caca sur les gens qui sont méchants avec maman.
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Une fois sa révélation terminée, Achille s’essuya les yeux. Mébarek resta un long moment muet. En fait, il ne trouvait pas ses mots. Il n’y en avait, de toute façon, pas, ou alors de trop faibles, pour dépeindre l’indicible horreur de ce sentiment devant lequel aucun être humain, et surtout aucun enfant, ne devrait se retrouver. Après un long silence, il se décida quand-même à se lâcher :
- Achille, je suis de tout cœur avec toi. Pour tout. Dis-moi ce que tu veux que je fasse et je le ferais. De toute façon, je t’ai toujours suivi !
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