AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Mises à mort (9)

" Etre beau peut être un handicap, finalement, se dit-elle en le regardant se pencher vers elle. Il ne fait aucun effort de conquête, ne cherche pas à faire rire, à épater."
Lavot aurait dit à sa façon délicate : il donne un coup de pied dans l'arbre et trente minettes en dégringolent, la culotte à la main ...
Commenter  J’apprécie          90
- Qu'est-ce qu'ils ont dans la culotte, les toréadors ? demanda-t-il, les yeux rivés sur l'entrejambe des trois hommes.
- On ne dit pas "toréador", le corrigea la jeune femme, on n'est pas à l'opéra ! Elle rit :
Ils n'ont rien dans la culotte, comme vous dites !
- Seulement le service trois pièces ? Ils ont des slips Wonderbra, alors !
Commenter  J’apprécie          60
Le petit homme couché sur le côté dans ses excréments tentait, depuis qu'il avait partiellement refait surface, de se souvenir de son nom, de l'endroit où il était, du pourquoi et du comment de sa présence dans ce lieu nauséabond.
Commenter  J’apprécie          60
-Je comprends, marmonna Lavot, tout pâle. C'est un carnage votre...art. Enfin, heureusement, c'est pas toujours le taureau qui perd.
Commenter  J’apprécie          30
J’en arrive à une autre hypothèse : ces blessures ressemblent à une sorte d’exécution… rituelle. Vous avez noté la symétrie des blessures du dos dans les deux cas. Pour moi, elles ne sont pas le fait du hasard, de même que les mutilations qui, elles aussi, ont un sens. Ce que nous avons pris pour des maladresses ou de l’acharnement gratuit dans le cas de Manolito et l’œuvre des charognards et du feu sur celui des Landes procède en fait du même rite : on leur a coupé les oreilles, délibérément. On leur a planté des trucs dans le dos pour ensuite les arracher violemment. Ils ont dû souffrir terriblement avant d’être achevés d’un coup de rapière décisif.
— Je n’y connais rien, murmura Marion, mais ces blessures groupées par deux, ces mutilations et la mise à mort d’un coup de lame… Ça me fait penser à…
— La corrida, commissaire, la corrida.
Commenter  J’apprécie          00
Elle regarde Toine, silhouette élancée encore adolescente, demande pardon en silence, ses lèvres entrouvertes sur un gémissement avorté.
Mais Toine ne s’est aperçu de rien. Il fixe le taureau d’un regard ardent, halluciné, subjugué.
On dirait qu’il attend ce moment depuis longtemps. Il fait un pas en avant, excite l’animal d’un claquement de langue, s’immobilise avec grâce, amorce de sa main vide une passe parfaite. Toine sait jouer avec elle comme il joue avec le taureau.
— Ce n’est qu’un jeu, Luna, un simple jeu. Regarde. Regarde-moi.
Luna regarde, elle se déchire les yeux pour le voir. Elle frissonne.
Commenter  J’apprécie          00
Dans l’arène, l’excitation est à fleur de peau. Alors commence la danse subtile des banderilleros, étirés sur leurs pointes de pied comme des ballerines. Le toro râle dès la première paire de banderilles blanches, secoue la tête avec fureur. Le sang coule toujours de son morillo percé. La foule exulte sa joie plus fort que la bête blessée dont les babines s’ourlent de bave. De longs filets visqueux qui luisent dans la lumière rasante d’une fin de journée brûlante. La musique surmonte tant bien que mal les cris et les sifflets.
Le maestro est seul dans l’arène avec sa muleta rouge. Il s’offre au taureau. Leur jeu est un jeu de sexe et de mort. Sexe contre sexe, sang contre sang, mort contre mort. Rouge la muleta comme le sang du toro, rouge comme le voile qui obscurcit soudain le paysage et le regard de Luna quand survient l’estocade.
Commenter  J’apprécie          00
Comme pour se convaincre de la réalité de son intuition, elle murmura :
— Y a pas cinquante bonnes femmes qui ont disparu au cours des deux derniers mois de toute façon…
Comme frappée par un détail capital, Marion s’accroupit près du corps exposé au soleil et qui commençait à exhaler de suaves odeurs. En haut de la cuisse droite, presque au creux de l’aine, elle repéra le tatouage miraculeusement préservé des prédateurs. Sur trois centimètres de haut et deux de large, une tête de taureau exhibait ses cornes effilées et ses yeux rouges. Même le petit anneau d’or incrusté dans la peau de la jeune femme au niveau du mufle de l’animal avait résisté aux dommages de l’immersion.
— Eh oui, patron, soupira Talon, c’est bien elle. Maître Marie-Sola Lorca.
Commenter  J’apprécie          00
— Regarde ! Regarde-moi !
Ses paupières se soulevèrent avec peine sur son regard déjà voilé. Dans les mains de la comète, un long objet brillant accrocha la lumière. Paul Demora le reconnut sans peine. Il eut la vision brève d’enfants courant dans des prairies brûlées de soleil, d’une fillette aux longs cheveux pâles dansant sur un mur étroit. Son visage éclaboussé de sang se décalqua sur le mur blanc tandis que quelque part claquait une porte au milieu de cris affolés et d’insupportables beuglements. Puis le silence se fit, le noir aussi dans l’espace inconnu et le petit homme mourut sans comprendre.
Commenter  J’apprécie          00




    Lecteurs (168) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Quiz sur le livre "Dérapages" de Danielle Thiéry.

    Comment s'appelle le médecin légiste ?

    Jean-charles Annoux
    Olivier Martin
    Jean Theuret

    10 questions
    14 lecteurs ont répondu
    Thème : Dérapages de Danielle ThiéryCréer un quiz sur ce livre

    {* *}