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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je suis décidément et définitivement fan de Jim Thompson !
Ce livre que l'on trouve aussi sous le titre de "Deuil dans le coton" raconte l'histoire de Tom Carver, un jeune homme de 19 ans, fils de métayer à l'avenir tracé d'avance, il trimera dur toute sa vie et restera pauvre car dans ce coin d'Amérique les destins sont inéluctables et on doit l'accepter avec fatalité.
Tom Carver est un garçon docile et obéissant, et comme il a été adopté, il est également reconnaissant, malgré la grande sévérité de "Pa".
Cela dit Tom a de la chance car il fréquente Donna, une fille superbe, qui a tout de même un énorme "défaut", elle est la riche héritière du plus gros propriétaire terrien du comté qui se trouve être le plus proche voisin de Tom, cette relation est donc clandestine et doit le rester à tout prix.
Tom est un maelstrom d'émotion à cet instant de sa vie, il supporte de plus en plus difficilement l'injustice de son destin, l'injustice de "Pa", car il est peut-être un "paysan", mais il n'est pas dénué de sensibilité ni d'intelligence.
Jim Thompson nous offre ici un récit d'une grande force émotionnelle, sa lecture des rapports humains, de leurs interactions est d'une vérité et d'une précision saisissante, le scénario est pour tout dire passionnant et tout à fait imprévisible.
J'ai aimé tout ce que j'ai pu lire de cet auteur, et c'est pour l'instant le livre qui m'aura marqué le plus, une plongée en apnée dans les méandres de l'âme humaine, je remonte un peu secoué pour mon plus grand plaisir de lecteur.
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Années 50, Est de l'Oklahoma. Carver cultive du coton pour le compte d'un Amérindien, un comble pour cet homme bouffi de préjugés racistes. Le métayer supporte d'autant moins cette subordination que le propriétaire refuse de louer ses terres à une compagnie pétrolière. Le voilà donc privé de revenus opportuns et condamné à un labeur sans relâche.
Carver est un homme pieux et intransigeant qui traite durement ses deux enfants adoptifs, Thomas et Mary. Le garçon, âgé de dix-neuf ans, entretient une relation clandestine avec la fille du propriétaire, une métisse nommée Donna. Un jour, Thomas va se révolter et crever l'abcès d'années de soumission, de violence et de mensonges. le voilà pris dans un engrenage infernal qui va bouleverser son existence.

« La cabane du métayer » appartient au genre « rural noir ». Les personnages sont des paysans misérables dont les esprits bornés sont imprégnés de racisme et de fanatisme religieux. L'éducation se gère à grands coups de fouet.
L'auteur détaille le partage des terres de l'Oklahoma aux tribus indiennes chassées des Etats plus au nord. Mais les rapports entre les communautés sont conflictuels. La hiérarchie est ici inversée : les notables sont amérindiens (proviseur de lycée, juge, propriétaire terrien) ; les paysans sont des rednecks, et inutile de préciser qu'ils vivent assez mal ce renversement.
Comme souvent chez Jim Thompson, il est question d'inceste, d'imposture et d'injustice.
J'ai apprécié la partie judiciaire du roman animée par un avocat qui se situe entre Saul Goodman et Éric Dupond-Moretti.

J'ai aimé ce roman que beaucoup présentent comme secondaire dans l'oeuvre de Jim Thompson. Seule la fin est décevante mais il semble qu'elle ait été imposée par l'éditeur. Que ces lascars se gardent donc de toucher aux intrigues !
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Nouvelle incursion dans le monde obscur de Jim Thompson avec ce roman plus proche du roman social que du polar. Ça reste le plus noir que j'ai pu lire (je dis ça de mémoire) de cet écrivain.

Un jeune élevé à la dure par un père qui n'assume pas grand'chose de ses erreurs. Des Indiens intégré à la culture anglo-saxonne, mais garant encore bien des préceptes de leur culture passée. Des riches des pauvres, des a priori racistes, etc. Tout y est pour faire un roman bien noir, bien glauque.

Pourquoi plus un roman social qu'un polar ? Parce que le meurtre n'arrive qu'un peu avant la moitié du roman. Que le héros/narrateur n'en ni responsable, ni témoin.
Donc, pendant la première moitié nous découvrons un jeune paumé qui ne sait sur quel pied danser quand il interagi avec les adultes qui l'entourent. Ce qui l'amène à être accusé du meurtre... J'arrête. Vous allez m'accuser d'en dévoiler trop. :-)

En bref : Un grand roman noir qui risque de décevoir les amoureux des polars et autres thrillers bien sanguinolents. Mais à lire, pour l'ambiance au moins.
Lien : http://livres.gloubik.info/s..
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(Encore) une très belle découverte grâce au Picabo River Book Club. La découverte d'une très belle plume, dans mon genre de prédilection - le noir absolu - , avec un personnage très fort, le narrateur, Tommy Carver, jeune homme de 19 ans, fils d'un métayer blanc sans le sou, condamné à cultiver, sous la férule impitoyable de son père adoptif, les 5 hectares de terre dont ce dernier est propriétaire et les 20 ha du riche propriétaire terrien, Matthew Ontime.

Le père de Tommy est haineux et aigri, dévoré par la rancune envers son patron, qui refuse de céder l'exploitation de ses terres à une compagnie pétrolière, ce qui serait synonyme d"argent facile pour lui. Ce qui complique les choses pour Tommy est qu'il entretient une liaison clandestine passionnée avec la sublime Donna, la fille de Matthew. La situation devient inextricable et le drame inévitable lorsque un crime est commis.

Bien plus que l'histoire et la résolution du meurtre, c'est l'atmosphère qui m'a séduite.
Un roman rural et rugueux, avec une plongée dans les profondeurs de l'Oklahoma, le partage des terres intervenu des dizaines d'années auparavant structure toujours la société et répartit définitivement riches et pauvres. le racisme est omniprésent, avec la rancoeur des blancs tels que le père de Tommy envers les Indiens et autres "sang-mêlé". Ce thème de la difficile cohabitation entre Blancs, Indiens et Noirs est très bien évoqué avec de très beaux passages sur la culture et les traditions indiennes, y compris des rites que j'ai découverts avec un immense intérêt.
Un roman intimiste et familial aussi, à travers le regard blessé de Tommy, sa peur puis sa rébellion contre son père adoptif qui est un vrai méchant, sans demi-mesure. Les liens sont très bien restitués sont complaisance ni facilité. Tommy déteste son père mais a, malgré lui, acquis sa manière de voir le monde et les rapports humains. C'est juste et complexe d'autant que Matthew, le patron, le père de Donna, n'est pas le méchant caricatural que l'on imagine.

J'ai été à une demi étoile du coup de coeur, il m'a manqué une dimension un peu plus immersive pour fusionner avec Tommy et vibrer avec lui, comme j'avais vibré avec, par exemple, les inoubliables Jacob dans Là où les lumières se perdent de David Joy ou Bill dans Wisconsin de Mary Relindes Ellis. Il m'aurait fallu moins de distance et davantage d'impétuosité pour que le coup de coeur soit là mais ce livre est très belle découverte de l'auteur qui écrit subitement. Je vais lire très vite Potsville, 1280 habitants.
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La cabane du métayer de Jim Thompson, traduction française de Hubert Tezenas, faisait partie de la sélection des poches du mois d'avril du #picaboriverbookclub et ce fut une très bonne lecture doublée d'une fantastique découverte d'un auteur américain au style ébouriffant. Merci Léa d'avoir encore une fois mis un super roman sur mon chemin littéraire.
Dans ce roman, on suit un jeune homme Tommy Carver. le père de Tommy, bien que travaillant en métayage, possède quelques terres à lui, et il aimerait bien rentabiliser tout ça en acceptant la proposition d'exploitation d'une société pétrolière, sauf que cela ne peut se faire sans l'engagement de son voisin Matthew Ontime, le plus grand propriétaire terrien local. Celui-ci ne veut pas céder à l'exploitation pétrolière, ce qui compromet fortement les plans du père Carver. Quand Matthew Ontime est assassiné, par un jeu de coïncidences abstraites tous les soupçons viennent s'écraser sur Tommy. Commence alors une vaste comédie de l'injustice sous la plume grinçante de Jim Thompson.
J'ai adoré ce roman qui d'une certaine façon se veut roman de formation puisque Tommy se cherche, hésite entre les études et le travail agricole pour aider son père adoptif, s'éprend de la fille de Matthew Ontime, Donna, sans savoir où cette histoire le mènera, lève le voile sur ses origines et sur des années de mensonges. Quête initiatique devenant quête de vérité, récit de la perversité et de l'injustice, entre les lignes transparaît une critique amère d'une société américaine qui condamne à la va-vite. Roman noir rural plein de bagou, il met en scène des personnages bruts parmi lesquels je retiendrai l'avocat de Tommy qui apparaît dans les derniers chapitres et qui possède un sens de la formule assez savoureux.
La cabane du métayer est un court roman vif et efficace qui m'a fait forte impression et me donne envie de lire d'autres romans de Jim Thompson.
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Thompson est incontestablement un maitre du roman noir et ce récit qui pourtant est considéré comme une oeuvre mineure de l'auteur en est une nouvelle preuve. Comme toujours ce récit nous plonge dans l'Amérique rurale celle des rednecks et comme toujours c'est un monde noir dans lequel la violence est omniprésente. On y trouve également une jolie galerie de personnages plus veules , lâches ou opportunistes les uns que les autres parmi lesquels Tommy le héros malheureux de cette histoire fait presque figure de saint malgré ses défauts . Un roman brutal et sans concession comme souvent chez Thompson .
Écrit en 1952 et déjà traduit une 1e fois en 1970 , cette version est beaucoup plus proche du texte original . Un excellent livre pour découvrir l'univers désenchanté et très sombre de cet auteur.
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🏚 La cabane du métayer - Jim Thompson 🏚
Traduction : Hubert Tézenas @editionsrivages

Poche du mois du #picaboriverbookclub

Oklahoma, années 50. Carver est propriétaire de 5 hectares de terre qu'il cultive en plus de 20 autres comme métayer pour le compte de Ontime riche propriétaire terrien amérindien. Il semblerait que du pétrole attende bien sagement d'être exploité sous ses terres, or celles-ci étant encerclées par celles de Ontime, il ne peut signer aucun contrat avec les compagnies pétrolifères si ce dernier n'accepte pas que ses terres soient également forées ce qu'il refuse catégoriquement. Carver est fou de rage de voir cet argent facile lui passer sous le nez. Tommy son fils adoptif qu'il a élevé à la dure en le faisant trimer aux champs et en jouant de la ceinture ainsi que Mary, la fille qu'il a adopté pour s'occuper de Tommy bébé et qui le craint tellement qu'elle n'est que soumission, sont impuissants, ils ne peuvent l'empêcher d'aller chez Ontime pour s'expliquer. Pa demande à Tommy de l'accompagner. Tommy entretient une relation secrète et passionnée avec Donna la fille de Ontime, ils sont fous l'un de l'autre. Cependant quand la discussion va dégénérer et que son père va être bousculé, Tommy impulsif va s'en prendre physiquement à Ontime, prenant le risque de tout gâcher avec Donna... Et quelques jours plus tard Ontime est retrouvé mort et Tommy est accusé du meurtre.
Ce roman rural noir est une petite merveille. le récit est dense, aucun temps mort, les révélations et les rebondissements s'enchaînent entraînant Tommy dans une spirale infernale qui ne fait que s'accélérer et où il semble n'y avoir aucune issue. Les personnages sont forts, Tommy est extrêmement touchant et attachant, Mary est pitoyable, Pa est buté, perfide et lâche et l'avocat est drôle et manipulateur. L'histoire est écrite du point de vue de Tommy, c'est lui qui nous raconte, nous faisant ainsi ressentir l'injustice, la colère, l'impuissance, la douleur qui le submergent, le tout sous fond de pauvreté, de racisme et de violence.
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Peut-on échapper à son destin une fois qu'il vous a mis le grappin dessus et que tout est contre vous ? Lorsque l'on a affaire à une justice aveugle, sourde et bornée ? Telle est la question dans ce roman rural noir merveilleusement construit. Lentement, les pions sont posés, l'atmosphère se fait de plus en plus lourde et oppressante jusqu'à ce que l'orage éclate … encore un grand roman chargé d'émotion ! Merci Jim Thompson !
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Même un récit juste un peu moins génial de Jim Thompson reste du très haut niveau que peu sont capables d'approcher.

Tom Carver a 19 ans. Fils adoptif d'un métayer qui plante du coton sur les terres d'un riche propriétaire d'origine indienne Mathew Ontime, il supporte une vie de misère et de dur labeur, reconnaissant à ce père sévère et intransigeant de l'avoir pris en charge. Brillant élève, il est malgré tout renvoyé pour avoir volé un reste de sandwich. Sa relation avec Donna la riche héritière Ontime lui apporte l'espoir et quelques moments de bonheur.

Le seul espoir du père est de pouvoir revendre les 5 ha qui lui appartiennent aux prospecteurs de pétrole qui font main basse sur l'Oklahoma. Mais ces terres étant enclavées dans celles de Ontime, il ne peut rien vendre sans que celui-ci vendent aussi les siennes. Ontime ne veut pas en entendre parler. D'où la colère de Carver et les ennuis qui s'enchainent pour Tom.

Comme souvent l'injustice sociale en toile de fond et la noirceur misérable des humains pour ne pas s'en sortir… Tom regarde et comprend ce père différemment et la colère monte en lui, une colère noire.
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