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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Rivages à l'horizon dans ma médiathèque municipale… impossible de dire non à une nouvelle traduction intégrale !

Au début des années 2010, François Guérif, dirigeant alors la collection Rivages/Noir, réussit à récupérer les droits des romans publiés dans la Série noire. Afin de faire renaître de nombreux chef d'oeuvre maltraités par leur traduction à l'époque, Guérif tente le pari de les rééditer dans des versions intégralement nouvelles et sous le titre original. Pourquoi faire simple quand d'autres ont fait compliqué ?

Il y a un an environ, au cours d'une conversation au sujet du « Démon dans ma peau » de Jim Thompson avec un bibliothécaire de ma commune, j'avais semé le doute dans la tête de mon interlocuteur au sujet des nouvelles traductions aux éditions Rivages.

Et voilà qu'un an plus tard, je récolte les fruits de ma plaidoirie en tombant nez à nez sur « L'échappée » de Jim Thompson, la réédition du « Lien conjugal ».

Et le moins qu'on puisse dire, c'est que ce nouveau titre va comme un gant à cette fuite en avant, à la vie à la mort, de ce couple intrigant, tantôt se repoussant, tantôt s'attirant, tel des aimants virevoltants changeant de face à chaque événement imprévu.

Et n'essayez pas de faire tomber le i des aimants car cet homme et cette femme sont déjà mariés ! D'ailleurs, je vous les présente…

Lui, Doc McCoy, croupit en prison pour seulement quelques jours encore car il va en sortir grâce à Jack Benyon, un juge influant, qui lui avance en prime une coquette somme d'argent pour obtenir sa libération. Bizarre, bizarre...

Elle, Carol, une femme plutôt jolie et plus jeune que McCoy, prépare déja le braquage d'une banque qui pourra définitivement changer leur vie d'escrocs de seconde zone (1).

Mais une fois le braquage commis sans encombre avec son mari et un certain Rudy, le plan millimétré élaboré pour la suite des opérations vole littéralement en éclats. Pour le bonheur du lecteur… et le malheur des pauvres individus qui tenteront de s'interposer sur la route de Doc et de Carol.

Après un début de roman pas forcément évident à comprendre, l'échappée devient palpitante sous la plume d'un Thompson impitoyable avec ses personnages. Dans un style intemporel, l'auteur américain nous conte la folle poursuite de ce couple de gangsters à travers les Etats-Unis.

Comparé aux grands romans de Thompson comme « Rage noire » ou « L'assassin qui est en moi », «L'échappée » se situe un ton en dessous mais reste un excellent cru pour les fans de l'auteur.

Une nouvelle traduction à découvrir sans modération…


(1) Jetez un coup d'oeil à la couverture et aux jambes de Carol pour vous donner une idée de son allure !
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Des noms claquants comle une menace, Carol et Doc Mc Coy, couple de hors la loi assumés, un minutieux braquage, la fuite à travers les States, la chasse par l'ex-complice rancunier, les morts qui s'accumulent , la galerie des personnages satellites atypiques, paumés, les grains de sables imprevus dans les rouages, les graines du doute...
Le tout, assemblé par l'immense Jim Thompson, un des père du roman noir américain, accouche d' un road trip sanglant, une fuite en avant désespérée où seule la survie, animale, guide les protagonistes. Un livre assez représentatif de son style.
Son écriture nerveuse, sèche, directe, plonge son encre dans l'Amérique des loosers, petits bourgeois et laissés pour comptes, anti-héros ordinaires veules ou violents, victimes ou bourreaux, et écrit une facette de son Amerique décrite avec une tendresse toute personnelle, sans jugements ni empathies excessives.
Tel Faulkner, Jim Thompson est un véritable sociologue de l'Amérique profonde en plus d'être un formidable conteur.
Duplicité à tous niveaux, complicité puis déterioration par petites touches au sein du couple Mc Coy rythment ce roman, jusqu'à une conclusion atypique, à la fois amorale et redoutable, l'illusion de la fin de la cavalcade effrénée ayant un prix financier et humain lourd...L'enfer c'est les autres ?

Mais mon avis ne pouvant être objectif rapport à l'écrivain, pour tout lecteur potentiel la consultation d'autres critiques plus neutres est recommandable avant lecture.
Je concéde que, certes, mon enthousiasme va plus à l'ensemble de l'oeuvre de l'auteur, que cet agréable récit n'est pas un roman thompsien majeur, mais qu'il a tout de même enfanté un classique du cinéma de Peckinpah ( "guet-apens").
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Poursuivant mon exploration de l'oeuvre de l'immense Jim Thompson, je referme L'échappée -traduit par Pierre Bondil- avec un tout petit peu moins d'enthousiasme que d'habitude, c'est-à-dire avec une légère nuance à ma satisfaction qui reste néanmoins intacte.

La trame est simple et classique : Doc McCoy, un gangster aguerri qui végète en taule, parvient par l'intermédiaire de sa femme, la belle Carol, à soudoyer le juge Beynon pour obtenir sa libération anticipée. Sitôt dehors, un braquage millimétré va lui permettre de restituer au magistrat le prix de sa corruption. Mais 2-3 péripéties et impondérables plus tard, soldés par autant de cadavres, et vient l'heure de la cavale à travers le sud des États-Unis.

Le rythme est soutenu, les dialogues gouailleurs à souhait et les portraits hauts en caractères, mais le sel de ce livre provient de l'approche psychologique du couple Doc / Carol, poussée assez loin par Thompson. Habitué à une totale maîtrise de leur vie et de leurs (mauvais) coups, ce couple fusionnel se fragilise peu à peu face à l'instabilité de la cavale, passant de la confiance absolue à la suspicion grandissante de l'un envers l'autre. Et vice-versa.

Tout cela fonctionne bien comme d'hab' chez Thompson, avec cependant une vague impression de redites lorsque Doc ou Carol s'interroge sur ses sentiments changeants, créant de fait quelques longueurs contreproductives dans cet opus à lire d'une seule traite. Mais redisons-le, je suis ici dans la nuance et ne tarderai pas à me jeter sur mon prochain Jim Thompson.
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Doc McCoy, sa femme Carol et leur complice Rudy organisent une attaque de banque dès la sortie de prison de Doc. Mais Doc n'a pas confiance en Rudy et lui règle son compte sitôt après.
Lui et Carol partent vers le nord espérant échapper à la police.
Tout ne se passe pas comme prévu. Ils sèment nombre de cadavre : un juge, un voleur de valise, un vrp… et se cachent dans des lieux improbables. Ils trouvent finalement le chemin vers le Mexique mais pas celui de la liberté.
J'ai eu du mal à entrer dans l'histoire jusqu'à la scène de la consigne de la gare. En lisant ce passage, j'ai mis des images sur la scène et un nom de film sur ces images. le lien conjugal a été adapté au cinéma par Sam Peckinpah dans Guet-apens avec Steve McQueen et Ali McGraw. C'est seulement à ce moment que ce roman a pris de l'intérêt pour moi et je préfère finalement l'adaptation au livre.
Jim Thompson analyse bien les caractères de tous les personnages. La question de la confiance est le fil d'Ariane de ce roman : envers sa femme, son mari mais aussi les complices ou les personnes qui les aident dans leur fuite surtout de la part de Carol.
La lecture de ce livre m'a donné envie de revoir le film qui est dans ma DVDthèque.
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Oui, c'est bien. C'est Jim Thompson donc c'est bien, sec, sans concession, violent, cruel, original, bien troussé, moraliste mais pas moralisateur, construit, pervers, dégénéré, implacable... bref, noir de chez noir. On aime ou pas. Quand on aime, c'est le meilleur, tout simplement. Alors ? Alors, comme toutes les drogues, et celle-là est particulièrement forte et addictive, les effets baissent avec le temps. Et le petit polar qui vous retournait le cerveau (et l'estomac) il y a vingt ans n'est plus qu'un bon moment vaguement écoeurant... C'est la vie, baby. ... jusqu'au dernier chapitre, où le cauchemar vous prend à revers, saisissant votre bras pour vous forcer à regarder par-delà la rambarde, dangereusement au-delà de la rambarde, les yeux dans le vide, dans le cru, dans l'horreur pur... et une nouvelle fois, le vieux Jim vous a eu sur toute la ligne...
Lien : https://www.tristan-pichard...
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Doc McCoy est un « cerveau » du crime organisé et un beau parleur doué pour gagner la confiance de tout le monde.
Embarqué avec sa femme et deux autres complices dans une affaire de braquage de banque, les événements dérapent et bientôt, le couple doit fuir à travers les Etats-unis, avec un de leurs anciens complices qu'ils ont trahi et les forces de police, à leurs trousses. Direction la frontière mexicaine où ils espèrent trouver un refuge.

Le film de Peckinpah (« Guet-Apens ») était remarquable, mais il est permis de penser que l'adaptation surpassait le roman original, proposé ici pour la première fois, dans son intégralité.
Car si ce livre étrange mélange habilement polar et drame psychologique, sa fin sous forme de conte philosophico-horrifique détone et déçoit un peu.

Le roman propose en effet, une approche passionnante avec notamment, au-delà de la cavale somme toute relativement classique mais sans temps mort, une plongée dans la paranoïa qui va fracasser le couple. Plus étonnant encore, certaines scènes sont proches de susciter la plus affolante des claustrophobies.

Dommage que Doc, ne soit au fond qu'un tueur sans scrupules suscitant peu d'empathie, là où on aurait apprécié sans doute davantage un gentleman cambrioleur. Sa femme, ex-bibliothécaire ayant basculé dans le crime par amour, n'en attire guère plus. Des Bonnie et Clyde détestables.

Dommage également que certaines invraisemblances (un personnage échappe à la mort parce que la balle a ricoché sur une boucle!) plombent un peu le récit.

Dommage enfin que la fin, emporte le roman dans une autre direction, quasi onirique, mais un peu ennuyeuse.

Une découverte, mais pas assez aboutie pour ce qui me concerne. A noter quand même une étrangeté : ce roman n'expose pas au grand jour le caractère souvent grotesque du genre humain, pourtant une des caractéristiques des romans de Thompson.
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Impression mitigée bien que globalement positive.
Ce qui m'a le plus marqué, ce n'est pas tant la supposée suspicion naissante entre les deux époux mais bien la manière de raconter cette course folle, cette fuite en avant, dont on ne mesure jamais vraiment le sens, avec des morceaux de bravoure: passages de la gare et du train, confrontation avec Rudy, meurtres des gardes-côtes (mais aussi la rencontre de Rudy avec le couple de vétos).
Au contraire, la relation entre les époux, même mise à mal, est le seul moment d'humanité (avec la loyauté de Mémé Santis).
Ce sont, assurément, des criminels sans scrupules mais, malgré la distance de narration, on a hâte de savoir jusqu'où l'aventure va les mener.
Le final est très déroutant mais non décevant, presque autre chose, comme le début d'un autre livre (genre le Prisonnier).
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Mon premier Jim Thompson.

Je ne savais pas à quoi m'attendre de sa part n'ayant même pas vu un seul des films tirés des romans. Ce qui aurait très bien pu ne rien m'apprendre de toute façon, les adaptations cinématographiques étant un autre univers, souvent à des années-lumière de l'oeuvre originale.
Alors, quoi de neuf ? le récit de bandits en fuite, un classique du genre à l'heure actuelle. En fait, le livre à son lot d'étrangeté derrière la cavalcade criminelle qu'on attend tous et c'est certainement ce qui le fait sortir du lot. La narration, son humour, ses exagérations glauques qui sentent l'eau croupie, la matière fécale et les mouches… cette fin bizarre. Je crois que je n'ai pas vraiment compris où je débarquai avec ce dernier chapitre. Un film d'horreur ? C'est quelque chose de grotesque, comme le visage de Rudy, la psychopathie de Doc McCoy le nice guy, la garce d'épouse du vétérinaire. Voilà du noir.

Bien mal acquis ne profite jamais, à ce qui se dit.
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C'est mon second livre de cet auteur. Il est aussi facile à lire que le 1er mais contrairement à 1275 âmes, l'humour n'est pas au rdv. L'histoire nous parle d'une sorte de couple à la Bonnie and Clyde sans foi ni loi. Bien évidemment, leur cupidité les perdra.
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