Citations sur Les dames de Marlow enquêtent, tome 1 : Mort compte tri.. (84)
Judith évalua silencieusement la détective Malik. Personne efficace et même compétente, mais totalement dépourvue d'imagination. Le genre première de la classe, conclut-elle sans aménité. A sa décharge, il convient de préciser qu'adolescente Judith s'était fait virer du pensionnat très chic où ses parents l'avaient envoyée. Ainsi que du pensionnat beaucoup moins chic où on l'avait admise ensuite. Puis du pennsionnat suivant. Dans ces conditions, il va de soi que ses relations avec les fameuses premières de la classe n'avaient jamais été au beau fixe.
Après la disparition de sa tante, Judith avait adopté son rituel par fidélité : un verre de scotch chaque soir, c'était juste de la bonne éducation. Pour faire honneur à sa tante. (...)
Son trait de whisky du soir en main, elle bâtit son plan d'action. (...).
Elle but d'un trait, ce premier trait .
Elle s'en versa un autre. Ça l'aidait à penser.
La colère de Becks était surtout provoquée par une prise de conscience : ce manque d'autorité au sein de sa famille, elle le devait à elle-même au moins autant qu'à ses proches. À l'époque de ses fiançailles, elle avait hâte d'avoir la bague au doigt et de prendre le nom de son mari ; mais des années plus tard, dépouillée de tout jusqu'à son nom, elle se sentait larguée, à la dérive.
Si l'on ne faisait que des choses intelligentes, on n'irait pas loin , pas vrai?
Judith était installée dans son fauteuil à oreilles préféré, caressant un petit verre de whisky, quand la sonnette de la porte d'entrée retentit. Elle en fut très agacée. A quoi servait-il de vivre seule s'il fallait laisser entrer les gens chez soi ?
Vers 18 heures, elle eut une petite faim. Comme elle essayait, depuis quelques temps, de perdre un peu de poids, ce serait un oeuf poché sur un toast. Mais un seul oeuf, ce n'était tout de même pas sérieux, alors elle se fit deux oeufs sur deux toasts généreusement beurrés, Et quelques frites au four, pour boucher les trous, puisque le reste du repas avait été tellement diététique.
Qu'est-ce qui a foiré dans ma vie, et quand ? se demanda Becks. Pourtant, elle n'était pas malheureuse. Loin de là. Mais elle n'était pas heureuse non plus.
Judith pensait que malgré son âge, elle avait gardé une certaine beauté, mais que cette beauté était devenue un état d'esprit et avait cessé d'être une apparence.
Quand la police vient chez vous, ce n'est jamais pour vous demander l'heure.
Son plus grand bonheur était de vivre seule sans homme. Ainsi personne ne lui demandait chaque soir ce qu'il y avait à diner ni pourquoi elle sortait des qu'elle mettait le nez dehors.