Citations sur Les dames de Marlow enquêtent, tome 1 : Mort compte tri.. (84)
Judith aimait passionnément sa ville. Marlow ne lui paraissait ni trop grande ni trop petite, elle était juste à son goût. La ville parfaite pour une Boucle d'or comme elle.
Judith n'allait pas régulièrement à l'église. Elle faisait partie de ces gens qui aiment à dire qu'ils n'y vont qu'aux grandes occasions et aux fêtes de fin d'année, sans se rendre compte qu'ils n'y vont pas davantage ces jours là que les autres.
Que cette chambre fût jonchée de vieux vêtements , de repas à demi terminés, de piles de journaux et de magazines abandonnés ne la gênait nullement. Judith ne se souciait jamais du désordre et se laissait même envahir par lui comme elle se laissait étreindre par la Tamise lors de ses baignades rituelles...
Il n'y avait rien à faire : à son âge, quand une pensée s'échappait, elle était partie pour toujours.
C'est alors que Judith comprit.
Ce n'était pas une branche.
C'était un bras.
Il dépassait de l'eau, la main aussi pâle que du marbre. Scrutant les profondeurs de l'eau, Judith parvint à distinguer le corps.
Tanika prit son téléphone et très vite, avant de risquer de changer D'avis, composa un numéro.
- Allô ! Dit Judith. Il y a du nouveau ?
- On peut dire ça, répondit Tanika, un sourire dans la voix.
- Formidable ! Raconte !
Tanika prit une longue inspiration et lâcha une phrase qu'elle n'aurait jamais cru prononcer un jour :
- Judith Potts, à partir de maintenant, tu fais partie de l'équipe.
-Parce qu'elle pourrait bien être notre assassin.
-Mais ce n'est pas possible ! Elle fait du yoga !
Après avoir dîné devant le journal télévisé, elle posa son assiette et s’empara du dernier numéro de Puzzler.
Elle choisit un logigramme et commença à le décortiquer. D’ordinaire, elle prenait beaucoup de plaisir à réduire les indices en unités et en zéros mathématiques, mais ce soir-là, le cœur n’y était pas. Il faisait trop chaud pour se concentrer.
Je m'appelle Becks Starling, dit celle-ci, tendant la main. Mais vous pouvez m'appeler Becky. En général, on m'appelle Becks.
- Ah, vous êtes la femme du vicaire ? demanda Judith, ravie.
- J'en ai bien peur, répondit Becks avec un sourire timide. Il faut bien que quelqu'un se dévoue. Ca vous embête si je sors du placard ?
- Pas le moins du monde !
- Merci dit Becks en s'extrayant du placard.
Désormais face à face, elles se trouvent dans une impasse : il n'existe aucune règle de conversation communément acceptée pour deux femmes de la classe moyenne qui viennent de faire connaissance alors que l'une vient de sortir d'un placard.
- Mais ce n’est pas possible ! Elle fait du yoga !
Judith n’était pas sûre d’avoir bien entendu.
- Tu n’es tout de même pas en train de nous dire que les gens qui font du yoga ne tuent jamais personne !
- Si ! Absolument !