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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Qu'est-ce qui fait que la Sibérie, plus que la Russie en général, alimente les rayons de ma bibliothèque. Est-ce que la Vodka y est meilleure ? Est-ce que l'herbe à bison dans la bouteille de Vodka y est plus parfumée et plus verte ?

Colin Thubron, aventurier-écrivain et vice-versa, part donc à la rencontre de l'âme russe. Celle de la Sibérie, du grand vide et du grand froid. « En Sibérie » raconte donc ses rencontres là-bas, à l'autre bout du continent. Il la connait bien cette Sibérie, il n'en est pas à sa première pérégrination, il a déjà écrit sur le sujet. Mais avec les différents évènements politiques qui ont bouleversé la Russie, il a repris son baluchon, sa chapka et son Thermolactyl. le constat est amer. Ni négatif, ni positif. La pérestroïka est passée par là et avec, la corruption s'est instauré et la mafia a pris les commandes que le KGB et autres apparatchiks détenaient auparavant. le communisme est mort, non par idéologie ou philosophie mais par tous ces petits arrangements sous-jacents qui excluent le peuple du pouvoir. Oui, si le Rouge n'est plus la couleur de ralliement du peuple russe, c'est bien à cause de ces maisons fleurissant au bord de la mer Noire. le Rouge et le Noir, de Staline à Elstine.

La Sibérie est grande, immense, gigantesque mais une chose unie encore tous les peuples de cette contrée : la misère. Est-ce que Staline est haï et regretté, lui qui a tant fait pour le « développement » de la Sibérie en y instaurant de nombreux goulags, camps de déportations, de travail ou de rééducations. Des prisons à ciel ouvert pour observer le scintillement des étoiles. Des prisons sans barreaux ni barbelés perdues dans une immensité glacée construites de façon « fortuite » à coté des mines d'uranium, de diamants ou d'autres réserves géologiques intéressantes. Même pas… Staline n'est pas un héros, et qu'il ait tué deux cent milles hommes ou cinq cent milles, n'est plus vraiment un problème, juste une querelle de chiffre. Est-ce que l'époque totalitaire de Brejnev où pour une parole déplacée on vous envoyait dans ces mêmes goulags pendant cinq, dix, vingt ans est regrettée ? Même pas… Est-ce que Gorbatchev garde la même aura et le même prestige là-bas que dans nos pays occidentalisés ? Qui ? et que dire du premier promoteur de la vodka, j'ai nommé Boris Elstine ? Certes, les sibériens sont plus libres. Mais libre de quoi ? Libre de mendier surtout car la crise est passé par toute la Russie, Sibérie comprise, crise et mafia, cela va de pair et les maux sont tels que Brejnev pourrait passer pour un sauveur de l'âme russe. Car à cette époque, on mangeait mieux en prison qu'en liberté de nos jours. Voilà le constat terrible de cette Sibérie d'aujourd'hui.

Mais, oublions un instant cette géopolitique à la dramaturgie intense… L'âme russe passe aussi par quelques chansons populaires sur lesquelles se raccrocher, sur ces instants au coin du feu à s'ivrogner la gueule en vidant les fonds de bouteilles de Vodka glacée à l'herbe de bisons.

[...]
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Du plus loin que je me souvienne, la Sibérie m'a toujours fascinée. Je ne suis cependant pas assez téméraire pour entreprendre le voyage réalisé par Colin Thubron. Il a parcouru 24.000 kilomètres en train, en bus, en stop ou à pied. Il a appris le russe, c'est indispensable pour un tel périple.

« Qu'est-ce que je faisais là ? Mes yeux s'ouvrirent sur la nuit. J'essayais de trouver l'âme d'une Sibérie qui semblait n'en avoir aucune ; j'espérais être au moins le témoin momentané de son passage à travers les débris du communisme, afin d'entrevoir le vieux, l'inextinguible désir de croire… Car je ne pouvais imaginer la Russie sans foi. »

J'ai déjà lu des livres sur l'histoire de la Sibérie (dont L'épopée sibérienne d'Eric Hoesli) mais ici l'approche est différente. L'auteur va à la rencontre des habitants qui témoignent de leur quotidien, qui évoquent le passé.

Son écriture est fluide, agréable à lire et c'est richement documenté d'un point de vue historique. de l'Oural (Ekaterinburg) à l'Extrême-Orient (Magadan), Thubron m'a régalée de faits historiques.

J'ai été fascinée par la princesse de l'Altaï, la momie tatouée d'une femme du 5e siècle avant J.-C.

Je n'avais jamais entendu parler du soulèvement de Vorkouta en 1953. Il y a eu quelques révoltes dans les camps de travail après la mort de Staline.

J'ai toujours eu du mal à m'imaginer que le lac Baïkal soit plus grand que la Belgique (en superficie). Il est d'une richesse incroyable (point de vue biodiversité).

Bref, Colin Thubron m'a donné envie de fouiner… et j'adore cela.

À côté de cela, il y a tout l'aspect humain qui m'a touchée. Certaines communautés vivent dans une grande misère. Beaucoup ont été dépouillées de leur culture lors des années de la terreur et bien des années plus tard qu'est-ce qu'il en reste ? Pas grand chose parfois.

Je pense que je vais essayer de trouver d'autres livres de l'auteur. J'ai vu qu'il avait déjà réalisé plus tôt un voyage en Russie (à l'époque de Brejnev) mais aussi en Chine (L'Ombre de la Route de Soie me fait bien envie).

« Mes récits de voyage naissent de ma curiosité pour ces mondes que ma génération trouve menaçants : la Chine, la Russie, le monde islamique… (et peut-être avais-je aussi le désir de les rendre plus humains, de les comprendre). »

« Ses récits s'attachent (…) à montrer comment L Histoire peut façonner les peuples et les paysages. S'il est un arpenteur de mondes hors pairs, il est aussi l'explorateur des relations humaines, de la mémoire, et n'a de cesse de mesurer la distance qui sépare l'idéal du réel. » (https://www.etonnants-voyageurs.com/spip.php?article1140)

Ce livre a reçu le Prix Nicolas Bouvier en 2010. Une très belle découverte, un livre que j'ai reçu à l'occasion de mon anniversaire en octobre.



Challenge ATOUT PRIX 2020
Challenge livre historique 2020
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Il est de ces contrées sauvages, presque vierges, où le temps semble être plus lent que nulle part ailleurs. La Sibérie en fait partie. Un territoire immense, froid, au bout du monde. C'est là-bas que nous emmène Colin Thubron, nous faisant revivre son long périple, à la rencontre des habitants, de la nature et de l'Histoire.


Avant toute chose, il est utile de préciser que ce livre s'adresse à tous les curieux avides de découvrir ce vaste pays qu'est la Sibérie. Sans quoi, les 470 pages risquent de vous paraître bien longues. Pour les autres, attendez-vous à avoir un panel très complet sur cet état peu connu : l'auteur part à la rencontre de personnages typiques (femmes, hommes, jeunes, vieux, pauvres, aisés, etc.), nous conte des pans de l'Histoire (goulag, état juif du Birobidjan, chute du dernier tsar Nicolas II, etc.) et nous fait découvrir des paysages absolument sublimes, tels que le Lac Baïkal ou les abords du fleuve Ienisseï.

J'ai beaucoup aimé ce périple, que l'on a l'impression de vivre avec Colin Thubron, notamment du fait qu'il nous fait également partager ces voyages en train ; des trajets trop longs, traversant des paysages désertiques et gris.
Il y a aussi beaucoup de philosophie dans ce récit : on découvre un monde tout à fait différent du nôtre, où les mentalités sont souvent extrêmes ; soit révoltées, soit résignées. J'ai été touchée par ce sentiment de solitude qui se ressent à la fois chez les individus mais aussi dans la nature elle-même. Grâce à des descriptions très poussées, le lecteur peut se représenter une image précise de ce que l'auteur écrit.

Concernant le style littéraire, je n'ai rien à redire : une écriture simple mais approfondie, des descriptions maîtrisées et un vocabulaire riche.

Un avis court mais un livre que je recommande à tous ceux qui sont curieux et intéressés par cette partie du monde méconnue, qui attire autant qu'elle intimide.
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La Sibérie: « Une austère beauté, une peur indélibile » Voilà les premiers mots de de récit de voyage qui conduit Colin Thubron d' Iekaterinbourg, où furent exécutés les derniers Romanov dans la maison Ipatiev, aux confins de la Kolyma où périrent des millions d'hommes.
C'est ce gigantisme qui l'attire, les étendues blanches et glacées, les fleuves parmi les plus grands du monde, un pays « ayant toujours servi de poubelle pour les criminels »
En pérégrin expérimenté il utilise tous les moyens de transport, du Transibérien aux avions brinquebalants, et lorsque l'essence manque il paie de sa personne et erre à pieds sac au dos et profite de la liberté offerte par la chute du communisme (on est en 1999) « C'était la première fois dans l'histoire de la Russie qu'un étranger pouvait se balader en Sibérie à son gré. »
Quelques noms égrenés au fil du voyage : Omsk où « Un siècle après Dostoïevski, Soljenitsyne était passé » , Novosibirsk sur la route qui relie l'Oural au Pacifique où « Il plut nuit et jour quand Tchekhov fit le long voyage de Sakhaline »
Akademgorod qui fut un temps la capitale des cerveaux scientifiques de l'Union Soviétique et d'autres lieux où Colin Thubron nous invite grâce à sa connaissance de l'histoire de la Russie : la vallée de Pazyryk dans l'Altaï, haut lieu de la civilisation Scythes, ce mystérieux peuple chanté par Hérodote.
Kyzyl où s'élève un obélisque marquant le coeur de l'Asie, Krasnoïarsk la cité admirée par Tchekhov que traverse l'Ienisseï et de là tout droit vers Doudinka et l'Arctique à bord d'un vapeur « Nous entrons dans un vide doré. Je me dis : voilà la Sibérie originelle — insaisissable, infinie — celle qui s'attarda au fond des yeux des premiers voyageurs, tel un inconscient géographique. Son apparente vacuité était une page blanche offerte à l'écriture »
Au gré de ses rencontres il pénètre dans la taïga avec un chasseur de bernaches et de rennes « de jour j'avais trouvé la taïga silencieuse, baignant dans une lumière verdâtre et une paix de cathédrale. Mais ce vide n'était qu'une absence d'humains. La forêt bruissait de toute la vie inquiète qui la peuplait : des lynx, des cerfs, des renards. »
Le Baïkal aux allures d'océan, Irkoustk où l'on suit la trace de Iekaterina Troubetskaïa et Maria Volkonskaïa, princesses qui choisirent de suivre leurs maris exilés par le Tsar.
S'enfonçant toujours plus profondément, Colin Thubron atteint le Pacifique, la frontière avec la Chine, le fleuve Amour et Iakoutsk pour terminer à Magadan, confins géographiques et humains de la Kolyma terre de désespoir où le froid est tel que « votre haleine gèle aussitôt, elle forme des cristaux qui tintent en touchant le sol avec un léger bruit surnommé le murmure des étoiles »
Là s'achève le voyage de Colin Thubron, une terre de douleur pour des millions d'hommes et dont il dit magnifiquement « Comment supporter ne serait-ce que la pensée des plaintes qui pourraient s'élever de cette terre »

'est un voyage extraordinaire, mais tout l'art de Thubron est de savoir, non seulement nous décrire cette démesure, ces paysages splendides dans un style d'une très grande élégance, mais surtout de savoir à merveille parler de ses rencontres, des personnages qui traversent ce livre : Un descendant de Raspoutine, le gardien d'un musée totalement vide, des fonctionnaires attendant un salaire qui ne vient pas, un archéologue oublié de tous, des vieux croyants Ermites dans la Taïga, les derniers juifs d'une communauté installée par le Stalinisme et aujourd'hui disparue.
Ses interviews très vivants, parfois très émouvants sont le fruit d'une culture immense, d'une chaude empathie qui lui permettent de nous porter à la rencontre de ces hommes et femmes, héros ou victimes tous en attente d'un avenir très incertain.
C'est mon troisième voyage organisé par Colin Thubron, j'avais il y a des années exploré la Chine avec lui et son récit Derrière la Grande Muraille montrait un don pour l'interview, pour les rencontres et l'observation qui m'avait séduite.
Ce voyage en Sibérie tient toutes ses promesses.
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Sur ce bout du monde qui ressemble à la face cachée de la terre, l'écrivain-voyageur Colin Thubron est allé à la rencontre de personnages hantés, minés par la solitude et prisonniers des contrées polluées et abandonnées par le pouvoir central. Moscou (années 90, époque de Boris Eltsine) a souvent des mois de retard dans la paie des salaires. le passé stalinien et les millions de morts du goulag flottent comme des fantômes.
Il y a ce vieux fou dans son arbre qui partage sa nourriture, il y a ce sosie de Raspoutine qui promène le voyageur dans son village, il y a des ivrognes partout , des bus déglingués, des Antonov fatigués, des bâteaux-vapeur. Seul les trains semblent sécurisants.
Il y a cette vieille femme qui pleure sur sa vie gaspillée, cette autre qui a les photos de ses enfants morts sur les murs de sa maison. La rencontre avec le scientifique fou Sacha à Akademgorod qui le fait entrer dans une machine de son invention, même si à la fin, il ne voit plus "qu'un vieil homme en pantalon de survêtement et en chaussettes élimées qui déraille." Il y a ce vieux faux chaman qui joue son rôle de "vieux croyant" et ses livres volés qui tombent en ruine. Il y a Sergueï et Galina, ce couple qu'on croirait sortis d'un conte russe, et qui entasse les denrées alimentaires dans leur cave creusée juste au-dessus du niveau du permafrost. L'hiver peut durer jusqu'en mai et le jugement dernier peut arriver à tout moment.
Il y a cet homme dont la figure porte l'empreinte d'une défaite tandis que sa vieille maman est hypnotisée par la télévision et Santa Barbara (à Skovorodino). Il y a cet archéologue qui vit dans l'illusion d'avoir trouvé une civilisation plus vieille que l'homme d'Afrique...Il est passé par Novossibirsk, la ville rêvée pour un claustrophobe, descendant dans la plus grande gare de Sibérie. Il est peut-être le seul Anglais à être resté à Potalovo, un village sombré dans la barbarie où les gens boivent du lubrifiant mécanique quand ils n'ont plus de vodka.
Colin Thubron décrit ce monde dans un style sobre et évocateur . Il ne parle pas ou peu de ses états d'âmes, ni des fatigues qu'un tel voyage doit engendrer. Il avance, c'est tout. le sujet, c'est la Sibérie, sa toundra, son permafrost, sa neige, ses mélèzes, ses météos...Un long texte d'une très grande force qui laisse des images dans la tête.
Lien : http://killing-ego.blogspot...
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Un écrivain britannique nous fait part de ses observations au cours de son périple de six mois à travers la Sibérie à la fin des années 1990. Il rend compte de ses visites de sites archéologiques, de musées, d'usines et de camps abandonnés. Il évoque ses rencontres variées avec une population dont la vie est bouleversée par les changements politiques récents, pour le meilleur (libertés nouvelles) et pour le pire (inflation, corruption, alcoolisme...).
Le trajet d'ouest en est de l'auteur est le fil conducteur du récit. Au gré des lieux et des rencontres, on découvre ainsi la géographie et l'Histoire du pays : assassinat de la famille impériale, Raspoutine, schisme de l'Eglise orthodoxe suite à sa réforme, goulags, expansion russe vers l'est, relations avec la Chine, guerre d'Afghanistan. Les cadres et modes de vie des populations côtoyées sont décrits par des aspects variés. le fait religieux occupe nénamoins une grande place dans le livre, sans doute parce que Thubron y a été particulièrement attentif. C'est surtout la diversité des croyances présentées qui m'a surpris : chamanisme boudhiste, Eglise melchite, vieux croyants, néo-païens Yakoutes. L'auteur semble y voir une conséquence des bouleversements politiques récents.
Ce livre passionnant, très riche, est instructif et donne envie de voyager.
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Immersion sur cette immense territoire qu' est la Sibérie. Ses paysages hallucinants, ses conditions climatiques extrêmes (-72,1 degrés relevé ) mais surtout ces témoignages qui ponctuent le voyage de l auteur. La Sibérie est un monde à lui seul. Entre le choc des cultures, la chute du communisme, les habitants survivent sans véritables espoirs d une vie nouvelle. La Vodka est un principe. Dans un village oriental, des gamins sont alcoolisés dès 12 ans et sirotent des fluides mécaniques si l alcool vient à manquer (de fait, les qq véhicules alentours sont immobilisés). Sentiment de solitude, de vie restée en l état depuis des années, d acceptation aussi. On sourit rarement durant les presque 500 pages. La mélancolie vous prend, la beauté des paysages et des âmes vivants dans cet extrême vous emporte. Difficile d imaginer des conditions de vie aussi rudes. Ce livre est un grand voyage géographique, météorologique, mais ce sont les rencontres qui laissent au lecteur que je suis une impression de beauté tragique.
Très bien documenté, je préfère cependant le style d Olivier rollin dans cet exercice de document de voyage. Enfin, je le dis, je suis prêt à payer mon livre plus cher si il le faut, mais merci de penser à insérer une carte de la région concernée (!!)
un voyage qui laisse des traces, assurément.
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J'en aurai mis , du temps , pour finir ce bouquin ...

Non pas qu'il soit nul , car bien au contraire c'est une lecture à la fois dépaysante et riche d'anecdotes/informations intéressantes, mais simplement qu' au fil du temps j'ai été agacée par certaines tournures de phrases de l'auteur ...

... Notamment lorsqu'il évoque certaines femmes à propos desquelles il se croit obligé de donner quasi systématiquement son opinion quant à leur beauté ou leur absence de beauté ou leur presque-beauté-si-elles-n-étaient-pas-attiffées-ainsi bref rhhhhhhha : purée on s'en care de ton avis mon vieux Colin Thubron ( d'ailleurs je me suis demandée si c'était lui le gars dans le train sur la couverture , ou non ... faudra que j'aille vérifier sur internet histoire de donner mon avis sur la tronche qu'il a et s'il est beau ou pas ... ça n'intéressera sans doute personne tout comme ses remarques à ce sujet dans son bouquin...), sans compter que ça frôlait parfois le racisme ( à force de discourir à ce point sur la beauté ou la laideur des traits physiques de telle ou telle ethnie ... cf extrait noté plus bas * ).

... Bon je pinaille car 99% de son bouquin est vraiment super, mais il y a ce ton, parfois ... je ne sais pas si on peut dire condescendant , car ce n'est pas cela, mais ... même s'il partage le quotidien de ces différents êtres humains il semble se positionner "au dessus" (genre "lui", Colin Thubron, il a du recul, il peut analyser et juger la situation, mais eux , ces êtres, ils sont pris dans leur/s Histoire/s -les deux celle avec un petit h et celle avec un grand H- et pour la plupart n'ont pas de recul, etc...) et ça m'a parfois gênée ce regard critique et sa façon d'imaginer ce que pensent (alors que la plupart du temps il n'en sait clairement rien ) ou ne pensent pas ses interlocuteurs ou faire de la psychologie à deux balles (...genre pour lui une femme qui se teint les cheveux renie systématiquement ses origines ... ok ...détail insignifiant, certes mais quand ça revient plein de fois... pfffff) (bref bref bref...).

Pour le reste ce livre est vraiment très bien (j'ai d'ailleurs flanqué un 4 étoiles hein, alors bon ... ). Sur le plan culturel/historique c'est intéressant. Moi qui suis nulle en tout (culturellement parlant, entre autres...) j'ai découvert/appris plein de choses sur l'histoire de la Russie (et notamment de la Sibérie, BIEN SUR , ah! ) et ses (souvent dramatiques) répercussions dans le présent de ces individus croisés par l'auteur.

Petit point négatif : purée mais il manque VRAIMENT une carte (géographique) avec des petits pointillés qui suivraient le trajet de l'auteur !! Tout le monde n'a pas la carte de la Russie en tête et on ne peut pas toujours se balader avec un atlas dans la poche quand on lit un livre ... Bref il existe peut-être des éditions enrichies de cette carte mais pas la mienne (folio-poche), dommage.


(* exemple d'extrait où l'auteur m'a saoulée avec ses remarques sur la beauté-ou-non limite raciste à force : " Certaines étaient belles. Les nez aplatis et les lèvres resserrées ne dérangeaient pas la large étendue des joues et des fronts ..." etc ... )
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Si vous voulez apprendre des tonnes d'information pertinentes sur la Sibérie ce livre est fait pour vous. Il s'agit de la Sibérie post soviétique, le voyage est émaillé de rencontres réalistes, parfois noires mais qui décrivent l'état d'esprit des russes de Sibérie quand ils se sont retrouvés livrés à eux-même après la chute du communisme. Le style du livre est suffisamment alerte et rapide pour éviter d'ennuyer le lecteur. C'est certainement un bon livre pour ceux qui s'intéressent au sujet.
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Une plongée dans les confins orientaux de l'URSS alors que cette dernière finit d'agoniser ; une vision sans concession des ravages de la gangrène soviétique sur les paysages et sur les coeurs même si, ça et là, des ilots de liberté ont tenu bon. de très belles descriptions. Une attitude, de temps en temps, un peu " supérieure" qui agace. mais l'ensemble est superbe et plein d'humanité.
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