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EAN : 9782847243277
354 pages
Jacob-Duvernet (22/03/2011)
4.05/5   11 notes
Résumé :

L'histoire véridique de Daniel Tibi qui a passé à tort deux ans et demi dans une prison équatorienne.

Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
A Guayaquil (Equateur), alors qu'il s'apprête à embarquer dans un avion pour Paris, Daniel Tibi, jeune négociant en pierres précieuses, est arrêté par la police qui le soupçonne de faire partie d'un cartel de narco-traficants colombiens. Il subi un interrogatoire « musclé » mais n'avoue rien car il est innocent et simplement victime d'un coup monté par un ancien ami, concurrent envieux de sa réussite et désireux de se venger de l'inconstance de son amie. Daniel Tibi est incarcéré dans la « quarantaine » de la monstrueuse prison de la ville. Un véritable enfer où la vie d'un homme n'a pas le moindre prix, où voleurs, tueurs et autres drogués font la loi. Il lui faudra payer pour tout : repas, protection, simple accès à la promenade. Il sera battu, agressé, volé, torturé par la police à plusieurs reprises. Un calvaire qui durera 848 jours et 848 nuits (de septembre 1995 à janvier 1998), le laissant aux frontières de la mort et de la folie. Malade, blessé gravement et ne pesant plus que 46 kg, il devra subir plusieurs opérations et une longue convalescence lors de son retour en France. Il mettra 12 ans avant d'arriver à se décider à écrire ce livre.
Témoignage aussi poignant qu'émouvant, digne des récits des prisonniers du Goulag russe ou du Lao Gaï chinois avec cette injustice supplémentaire d'être emprisonné pour rien, sans raison et cette impression d'être la victime d'une administration kafkaïenne, arbitraire (Tibi n'a jamais été interrogé par un juge d'instruction, il n'a pas eu l'aide d'un avocat et tous ses droits ont été bafoués) et totalement corrompue (sa voiture ainsi qu'une mallette pleine de pierres précieuses lui ont été dérobées par la police et à chaque niveau, on lui a toujours demandé de l'argent pour tout). Dans ce dernier cercle de l'enfer, sa survie n'a tenu qu'à un fil. Il lui a fallu une rage de vivre exceptionnelle pour en réchapper. Il se surprend d'ailleurs lui-même par certaines de ses réactions d'une violence quasi insensée . Il doit se battre comme un fauve pour s'emparer d'une cellule, pour ne pas se faire détrousser et même pour respirer autre chose que du crack. Un document hallucinant qui montre que l'homme peut vraiment être un loup pour l'homme et que dans l'univers carcéral il existe bien des degrés dans l'horreur. A déconseiller aux âmes sensibles.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Un choc électrique et la douleur fulgurante qui explose dans mon cerveau, je suis pris de convulsions. Ils m'ont branché des électrodes sur les testicules. Quand la douleur qui monte de mon bas-ventre rencontre celle qui descend de mon cerveau, tout mon corps se tend et se tord, je sens mon coeur remonter jusque dans ma gorge. Je voudrais crier mais je n'en ai plus la force. Il n'y a qu'un tout petit râle qui sort de ma bouche. Et puis c'est le noir complet.
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Et me voilà la tête dans l'eau. Je ne m'attendais pas à ça, je n'ai pas accumulé d'air dans mes poumons et je bois la tasse presque instantanément. Je suis pris d'une quinte de toux, j'ai les poumons en feu, je me débats... Je voudrais m'évanouir. Mais ça dure. Et ça dure encore. Ca n'en finit pas. Je vais crever. Je suis au bout là, au bout de ce qu'un homme peut endurer... Ca y est ! Je sens que je remonte, que l'on me ramène vers la surface, que mon supplice va connaître une interruption, bientôt je vais enfin pouvoir respirer à nouveau. (…) Parce qu'une chose est certaine : pour ces gars-là, il ne s'agit pas d'une première. On sent qu'ils ont du métier ; ils ne vous remontent qu'à l'instant précis où vous allez mourir, au moment précis où vous avez déjà accepté de rendre l'âme.
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Quelques secondes plus tard, une douleur intolérable me projette sur le côté alors que je sens monter à mes narines une odeur de chair brûlée ; ils viennent de me brûler la jambe à l'aide de je ne sais quoi. Ma réaction a été si violente que je suis tombé avec la chaise. Mon épaule me fait souffrir comme un damné et la méchante brûlure qu'ils m'ont infligée me vrille encore le cerveau. Je m'efforce de ne pas hurler et prends de longues inspirations pour ralentir mon rythme cardiaque. Ils redressent la chaise – et moi dessus.
La voix douce, toujours :
_ Tu es sûr de ne pas vouloir signer ? Parce que ça peut continuer encore longtemps, tu sais... 
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Le salaud approche de ma cheville, là où la peau est plus fine, ce que je reconnais être une cigarette à l'odeur de la fumée qui passe sous mes narines. Je sens l'extrémité incandescente de la cigarette s'approcher de ma chair, la brûlure est de plus en plus forte, la douleur culmine au-delà de l'entendement, je pousse un hurlement, mon cerveau décroche et je perds connaissance.
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Il y a une chose que je ne pardonnerai jamais : m'avoir contraint à puiser au fond de mon être les instincts les plus bestiaux, d'avoir fait de moi un animal sans pitié, parce qu'il me fallait vivre, parce qu'il me fallait survivre. 
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