Il me fait passer du rire aux larmes, hurler de rire et de colère mais, plus que tout, il me fait me sentir vivante.
- Tu me donnes envie de m'engager. Tu me donnes envie de devenir meilleur. Je veux que tu me trouves digne de toi. Je veux que tu me veuilles autant que je te veux. Je veux me bagarrer avec toi, et même qu'on s'engueule jusqu'à ce que l'un de nous admette ses torts. Je veux te faire rire, et t'écouter disserter sur tes romans classiques. J'ai juste... besoin de toi. Je sais que je suis cruel parfois...enfin, tout le temps, mais c'est seulement parce que je sais pas être autrement.
- Tessa !
C'est Hardin qui m'appelle au moment où je m'avance vers la voiture. Comme je ne réponds pas, il crie plus fort.
- Tessa !
- Je n'ai plus rien à te dire, Hardin. J'en est marre de t'écouter déblatérer tes conneries Maintenant, fous-moi la paix, putain !
Je me retourne pour lui faire face Je suis consciente que tout le monde a les yeux braqués sur nous, mais j'en ai vraiment assez
- Je... Tessa... je...
- Tu quoi ? Tu quoi, Hardin ?
Je crie de plus en plus fort.
- Je... Je t'aime ! hurle-t-il.
- Es-ce qu'il y a un bus qui passe pas loin ?
- Ouais, à environs un pâté de maison.
- Tu peux me dire où c'est ?
- Bien sûr. À environs un pâté de maison.
- Tu te souviens quand tu m'as demandé qui j'aimais le plus au monde?
Ses lèvres ne sont plus qu'à quelques centimètres des miennes. Je hoche la tête bien que cela me semble si loin, et à l'époque je ne pensais même pas qu'il y avait fait attention.
- C'est toi. Tu es la personne que j'aime le plus au monde.
Je comprends que l'amour peut vous faire faire des choses hors-norme, comme de développer des obsessions ou de perdre un peu la tête.
J’aime ce salaud, endommagé, qui se déteste, je l’aime tellement que je crains que
cela ne me détruise.
Une fois de plus, Hardin me prend par le bras et m'entraine dans une petite ruelle entre deux batiments, loin des badauds.
- Tess, je...je ne sais pas où j'en suis. C'est toi qui m'as embrassé en premier.
- Ouais... mais tu ne m'as pas arrêté... Ca doit être épuisant?
- Qu'est-ce qui doit être épuisant?
- De faire comme si tu n'avais pas envie de moi, alors que nous savons toi et moi que c'est le contraire.
- Quoi? Moi? Je n'ai pas du tout envie de toi. J'ai un copain.
La véhémence avec laquelle ces mots sortent de ma bouche souligne leur absurdité et le fait sourire. Il vient plus près de moi.
- Un copain qui t'ennuie. Admet-le, Tess. Pas à moi, mais à toi-même. Il t'ennuie.
D'une voix plus basse et sensuelle, il ajoute:
- Est-ce qu'une fois il t'a fait ressentir la ùême chose que moi?
- Quoi bien sur que oui.
Ce qui n'est pas vrai.
- Non c'est faux. Je suis sur qu'on ne t'a jamais caressée... pour de vrai.
Ses mots font courir en moi une sensation de chaleur que je commence à connaître. Je recule, mais il fait trois pas vers moi.
- En quoi ça te regarde?
- Tu n'imagines pas ce que je pourrais te faire ressentir.
il tend le bras pour ramasser l'oreiller que je lui ai jeté à la figure un peu plus t^t, et il le met entre nous comme une barrière avec un sourire ironique.
- Voilà, maintenant tu peux dormir en toute sécurité.
Je lui souris, c'est plus fort que moi.
- Bonne nuit.
Je glousse.
- Bonne nuit, Tessa.
Il rit aussi et je me tourne sur le côté.
Et là, j'ai beau regarder fixement le mur, je n'ai plus sommeril du tout. J'espère que mon excitation va retomer et que je vais réussir à m'endormir.Enfin j'espère à moitié.
Quelque minutes plus tard, je sens l'oreiller bouger et Hardin entoure ma taille de ses bras et me tire contre sa poitrine. Je ne le repousse pas, je ne proteste pas. Je savoure trop la sensation pour cela.
- Tu m'as manqué aussi, murmure-t-il dans mes cheveux.
Je souris, sachant qu'il ne me voit pas.
Je regarde sa silhouette brouillée par mes larmes et lui demande simplement :
– Alors, pourquoi perdre ton temps avec moi ? Pourquoi m’as-tu suivie jusqu’ici, Hardin ? (Son silence est sa seule réponse.) C’est bien ce que je pensais. Tu croyais pouvoir venir t’excuser et que j’allais accepter de rester ton secret, ta petite amie ennuyeuse et cachée. Tu te trompes, tu as pris ma gentillesse pour de la faiblesse et là, tu t’es gravement trompé.
– Petite amie ? Tu pensais être ma petite amie, s’esclaffe-t-il.
La douleur dans ma poitrine est instantanément multipliée par mille et j’ai du mal à tenir debout.
– Non… je…
Je ne sais pas quoi dire.
– Tu ne croyais pas ça, quand même ? dit-il en riant.
– Tu sais bien… que si.
Il m’a déjà humiliée, alors au point où j’en suis, je n’ai plus rien à perdre.
– Tu m’as servi ton baratin, disant que tu voulais plus, et je t’ai cru. J’ai cru à toute cette merde que tu m’as racontée, toutes ces choses que tu prétendais n’avoir jamais dites à personne, mais je suis sûre que c’était des conneries, ça aussi. Je suis sûre que tu as tout inventé. Mais tu sais quoi ? Je ne suis même pas en colère contre toi. Je suis furieuse contre moi d’y avoir cru. Je savais qui tu étais avant de tomber amoureuse de toi. Je savais que tu allais me faire souffrir. C’était quoi, déjà, ton expression ? Tu me détruirais ? Non, démolirais, c’est ça, tu me démolirais. Eh bien, félicitations, Hardin, tu as gagné.
J’éclate en sanglots.Une expression douloureuse passe dans son regard… enfin quelque chose qui ressemble à de la douleur.
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