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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'avais été très frappé par les différents musées balinais sur la période de la colonisation hollandaise
Ces 4 livres apportent une vision passionnante et passionnée de l'histoire indonésienne.
Nous sommes loin des romans exotiques, et les diverses sociétés cohabitant sur ces centaines d'îles, les enjeux et luttes entre les différents clans sont parfaitement décrites, les espoirs et les déceptions de Minke,personnage récurrent des 4 tomes savamment contées
Anciens maîtres de la tradition, colonisateurs, émancipateurs, puissances internationales tout le monde passe à la moulinette de cette épopée qu'on lit sans s'arrêter
Un bémol pour le 4ème tome
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Après de longs mois sur ce roman indonésien : le Monde des hommes de Pramoedya Ananta Toer.
S'inspirant de sa propre vie mêlée d'éléments fictifs qui vous verseront des larmes jusqu'à la toute de fin du livre.
Toutefois, ce roman n'a rien de léger. Il s'agit d'une lecture exigeante mais dépaysante sur l'histoire coloniale des Indes néerlandaises.
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Tout semble réussir au jeune Minke, étudiant brillant à l'HBS de Surubaya, en Indonésie, alors connues sous le nom d'Indes néerlandaises. Une rencontre singulière va cependant changer le cours de sa vie, lui faisant ouvrir les yeux sur sa condition d'indigène, insignifiante et fragile face à une puissance coloniale, en dépit de ses nombreux succès. Une lecture très intéressante, qui donne à réfléchir sur les discriminations et les situations ubuesques qu'elles entraînent.
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Le personnage principal, Minke, est un jeune homme ambitieux et intellectuellement doué. Issu d'une famille indigène javanaise, il est déterminé à briser les barrières sociales et à lutter pour la justice et l'égalité en dépit des préjugés raciaux et des contraintes coloniales.
Il s'éprend d'Annelies dont la mère, Nyai Ontosoroh, est une femme forte et résiliente, d'origine indigène javanaise mais a été élevée dans un milieu européen. Elle est une concubine d'un homme européen puissant et possède une entreprise prospère. Elle incarne le désir de réussite et d'indépendance face à l'oppression coloniale.

Ce premier tome de "Le Monde des Hommes" suit Minke, dans sa lutte pour briser les barrières sociales et s'opposer à l'injustice coloniale dans l'Indonésie du XIXe siècle. Il noue des amitiés avec des Européens progressistes et se lie donc d'affection avec Annelies et sa famille.
Minke est confronté à l'oppression coloniale, aux préjugés raciaux et aux conflits intérieurs tout en cherchant à réaliser son désir de justice et d'égalité.

Pramoedya Ananta Toer était un écrivain indonésien renommé et un fervent défenseur de la justice sociale. Il a vécu de 1925 à 2006 et a été témoin de plusieurs événements majeurs de l'histoire indonésienne, tels que la colonisation néerlandaise, la période de l'occupation japonaise et la lutte pour l'indépendance de l'Indonésie.

Le roman traite de divers thèmes sociaux et politiques, tels que le colonialisme, l'exploitation, l'injustice, les luttes pour l'indépendance, la discrimination raciale, les inégalités et les relations interpersonnelles. Pramoedya Ananta Toer explore également les aspirations des personnages pour un monde meilleur.

J'ai pris ce livre au hasard à la médiathèque sans m'apercevoir qu'il faisait partie d'une série : premier frein à sa lecture.
Puis j'ai trouvé l'histoire un peu niaise : deuxième frein à la lecture et envie de laisser tomber au bout de quelques dizaine de pages.
Mais Pramoedya Ananta Toer a un style d'écriture puissant et évocateur. Il utilise une narration réaliste et émotionnelle pour dépeindre les conditions de vie difficiles et les luttes des personnages. Et ... je me suis attaché à eux et j'ai fini ce livre avec plaisir et l'envie de poursuivre la lecture des autres tomes.

J'ai trouvé en cet auteur indonésien ce que j'apprécie chez Balzac et sa comédie humaine : les deux oeuvres sont des projets littéraires ambitieux qui tentent de dépeindre la société dans laquelle elles se situent.
Les deux auteurs se sont intéressé aux différentes strates de la société et aux relations entre les classes sociales.
Tous deux se penchent sur la psychologie de leurs personnages et explorent leurs motivations, leurs aspirations et leurs conflits intérieurs.

Bref un coup de coeur inattendu !

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1er tome d'une série de 4 livres écrit en prison et interdit en Indonésie jusqu'en 2005.

Merveilleux roman qui débute en 1880 sur l île de Java alors colonisé par les Néerlandais.

Un natif éduqué et journaliste prend conscience des injustices et méfaits de la colonisation et de l'illettrisme des populations locales.

Du souffle romanesque qui crée un attachement à ces personnages haut-en-couleur.

J'ai vraiment adoré et dévoré ce livre ! Hâte de lire la suite.
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Dépaysement total : Java, à la fin du 19e siècle.

Java, c'est en Indonésie, mais c'était alors les Indes néerlandaises et la reine Wilhelmine venait de monter sur le trône. le narrateur et héros du roman, Minke, est un Javanais né le même jour que la souveraine et très amoureux de l'image inaccessible de sa reine. C'est un indigène favorisé, car il fréquente un collège néerlandais où il a d'excellents résultats scolaires. Il gagne sa vie en vendant des meubles qu'il fait fabriquer par un voisin français. Il réussira aussi à faire publier ses textes dans le journal.

Un collègue étudiant l'amène chez une « Nyai », la concubine d'un homme blanc. Les préjugés voudraient qu'il pénètre dans un lieu malfamé, mais la Nyai est au contraire une femme extrêmement cultivée, qui lit et parle néerlandais. Elle hébergera Minke qui deviendra l'amant de sa fille Annelies qui se rend malade tellement elle est amoureuse de lui.

Le roman présente une image de relations sociales complexes avec des « purs blancs », des métis et des indigènes. Pour Minke, instruit des valeurs néerlandaises, les choses qui semblaient aller de soi, comme de se mettre à genoux face contre terre devant un chef, ne lui semblent plus du tout normales. Il sait qu'il est aussi intelligent que les « purs blancs », même s'il n'a pas de nom de famille.

Un livre qui m'a fait réaliser à quel point je suis ignorante de cette partie du monde. Je l'avoue, je ne connaissais pas grand-chose de l'Indonésie à part son emplacement sur le globe terrestre. C'est pourtant le 4e pays le plus peuplé et selon Wikipédia, c'est une des plus importantes sources de biodiversité, mais aussi un pays pauvre et à majorité musulmane. C'est une société cosmopolite, le roman mentionne les Javanais, les Madurais, les Balinais, les Aceh, mais ce ne sont que quelques-uns de plus d'un millier de groupes ethniques recensés aujourd'hui…

Un livre étonnant et dépaysant, à savourer au son du gamelan : https://youtu.be/UEWCCSuHsuQ.

Le problème avec ce roman, c'est qu'il n'est que le premier d'une tétralogie et que j'ai vraiment envie de connaître la suite. Ma PAL va encore s'alourdir.
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Un excellent gros roman, qui inaugure une série de 4 volumes.
P. A. TOER, écrivain dont l'engagement politique lui a valu de nombreuses années en prison, dépeint une société coloniale : l'Indonésie, et plus particulièrement Java, sous domination néerlandaise.
L'origine raciale, la couleur de peau, le sexe, la religion se révèlent déterminants dans une société si inégalitaire qu'elle nous apparaît presque caricaturale. Malheureusement, l'auteur décrit une réalité de la fin du XIXème siècle, et elle est à hurler!
Minke (l'origine de son nom, que je vous laisse découvrir, donne déjà le ton) est au début du volume un adolescent autochtone, brillant élève d'un lycée réputé, où il côtoie enfants de colons et de métis.
Sa rencontre avec une jeune fille métisse, dont la mère est une femme d'affaires puissante et atypique, va l'entraîner dans une histoire d'amour et un mariage, que des règles raciales et une justice au service des blancs refuseront.
Parallèlement, Minke poursuit son éducation scolaire et politique. Un peintre d'origine française, une professeure engagée politiquement, le directeur d'un journal ainsi qu'une famille de colons participent de cet éveil.
La soumission des autochtones paraît aussi totale qu'incompréhensible, avant que l'on ne découvre que la société locale est elle-même régie par des règles très inégalitaires, et souvent humiliantes.
Un magnifique objet romanesque qui, en bonus, fait réfléchie sur la démocratie et l'humanité.
Le colonialisme, évidemment, n'en sort pas grandi!


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"Mais  il y a une autre forme de colonisation, c'est celle qui s'adapte aux  peuples qui ont, ou bien un excédent de capitaux, ou bien un excédent de  produits. Les colonies sont pour les pays riches un placement de  capitaux des plus avantageux. Dans la crise que traversent toutes les  industries européennes, la fondation d'une colonie, c'est la création  d'un débouché. " Ainsi s'exprimait notre grand Jules Ferry, devant les députés le 28 juillet 1885 .
Oui, la colonisation était un moyen de se développer et de s'enrichir, en France comme aux Pays-Bas.
Pramoedya Ananta Toer, Pram nous raconte une autre histoire, une histoire ayant pour cadre l'une de ces iles des Indes Hollandaises.
Minke, rencontre Annelies Mellema et sa mère Ontosoroh. Toutes deux apprécient le jeune homme, "un indigène qui a reçu une éducation européenne".
Ontosoroh est "la nyai", la concubine de Hermann Mellema et donc sa propriété. Mellema est un riche colon hollandais. Ontosoroh est la concubine originaire de l'île, c'est elle qui dirige le domaine quand  le maître est absent. Elle est la mère d'Annelies, la fille qu'elle eut avec lui.
Bien qu'il soit indigène, Minke est étudiant dans une école renommée réservée aux Blancs venus des Pays-Bas et également accessible aux métis.
Hiérachie des couleurs de peau, hiérarchie des valeurs. On distingue : Les "pur blancs", les métis, les indigènes...une hiérarchie de valeurs à respecter en toutes occasions
Minke est son surnom, un surnom qui lui fut donné parce qu'un professeur, un "pur blanc", l'avait appelé Monkey!
Tous rampent plus ou moins selon leur couleur de peau devant ces colons et rares sont les indigènes instruits. Les relations entre colons, indigènes et métis sont à la fois codifiées et complexes. le colon des Indes Néerlandaises a besoin d'une classe intermédiaire, celle des métis,  pour diriger les indigènes au bas de l'échelle. Ceux-ci doivent adopter "la démarche servile qu'imposaient les maîtres indigènes à leurs serviteurs, assortie de courbettes incessantes pour réaffirmer leur insignifiance". Une violence insidieuse inscrite dans les relations humaines
Cette hiérarchie des classes ne permet pas, ou alors c'est exceptionnel, l'assimilation des indigènes. Jamais le maître ne s'adressera directement à un indigène travaillant sur son domaine.
La phrase terrible prononcée par Jules Ferry, homme politique connu et reconnu pour avoir promu l'école publique laïque, gratuite et obligatoire, homme politique dont on ne peut ignorer les sentiments républicains, prend tout son sens avec cette lecture.
Qu'importent la langue, et le pays colonisateur. le colonisateur est là pour faire fortune ! Cela fait partie de la normalité de l'époque !
"Les rôles changent d'une génération à l'autre, d'une nation à l'autre. Des hommes de couleur, les Mongols par exemple, ont commencé par conquérir des hommes à peau blanche. Maintenant, ce sont les hommes blancs qui conquièrent les hommes de couleur."
Ces colons n'étaient pas d'origine française, mais leurs motivations restaient identiques à celle de tous les colons. Cette colonisation était dans la nature des choses et ne choquait, alors, que de rares consciences.
Pramoedya Ananta Toer, Pram fut emprisonné de 1947 à 1949 sur l'île de Buru. Là pour distraire ses compagnons, il racontait des histoires, qu'il écrivit une fois libéré...des histoires dont Minke, jeune journaliste, en est le personnage principal.
Pram, opposant politique fut encore emprisonné jusqu'en 1979, et resta soumis à un contrôle judiciaire jusqu'en 1992.
Tous ses lives ne sont pas traduits en Français.
J'avais été séduit par "Une empreinte sur la terre", j'avais alors fait la connaissance de Minke.Ce livre fait partie d'un cycle "Buru Quartet" comprenant, dans l'ordre
- le Monde des hommes
- Enfant de toutes les nations
- Une empreinte sur la terre
- La Maison de verre
Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Surabaya, fin du XIX siècle. Quand Minke fait la connaissance d'Annelies, il ne sait pas encore que les soucis ne font que commencer. Brillant étudiant dans une école réputée des Indes Néerlandaises, ce jeune indigène fait aussi le métier de journaliste. Grâce à l'attirance qui s'exerce entre lui et la belle métisse, Annelies, il s'approche un peu plus de sa famille.
C'est de cette manière que Minke fera la connaissance de nyai Onstosoroh, la mère d'Annelies. C'est une indigène qui a été donnée de force à un blanc très riche. Malgré que sa position sociale est celle d'une concubine, elle gère tout, en femme cultivée et courageuse.
Minke s'installe dans cette maison, mais tout cela n'est pas bien vu par les gens jaloux qui préfèrent juger avant de connaître quelqu'un. Et la couleur de peau n'arrange rien…
Quelle belle écriture toute en douceur ! J'ai beaucoup aimé ce premier tome de la tétralogie.
Impatiente de commencer la suite.

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Le monde des hommes était le premier roman de Pramoedya Ananta Toer que je lus. D'ailleurs, cet homme a été pressenti plusieurs fois pour le prix Nobel, et au terme de cette lecture je ne peux que comprendre et approuver.

Le monde des hommes est un roman indonésien, se déroulant à la fin du 19e siècle, dans les Indes Néerlandaises. Il met en scène Minke, un indigène, qui tombe amoureux d'une métisse, Annelies. Pas besoin d'en savoir plus, il faut se plonger dans ce roman-fleuve, se laisser embarquer dans ce premier tome de la quadrilogie du Buru Quartet !

Dans ce premier tome, de nombreux sujets ont le temps d'être abordés : le racisme, la condition de la femme, la colonisation, les rêves, l'adolescence, les déceptions, les interdits selon la classe sociale, les injustices, la politique, le pouvoir, etc.

C'est complet, incroyablement bien mené, bien écrit. C'est aussi original ! Et j'ai déjà hâte de me plonger dans le second tome !
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