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En prologue du roman, l'auteur explique qu'il nous raconte une partie de l'histoire de sa grand-mère maternelle. Une histoire qu'il a du imaginer sur bases d'informations glanées ça et là, parce qu'elle n'a jamais levé le voile sur son passé, jusqu'à son nom qu'elle n'a jamais révélé.
Dans ce roman, elle est donc Gadis Pantais, la fille du rivage.

Le récit commence au début du 20e siècle, quand la jeune fille, alors âgée de 14 ans doit quitter son village de pêcheurs pour rejoindre la ville où elle est mariée au Bendoro. Mais quand on est une fille de peu, on n'est jamais l'épouse d'un noble, au mieux sa concubine officielle. C'est un choc des mondes que vit Gadis Pantai, sans en avoir les clés.
La lecture est très facile, voire très rapide, car la narration se rapproche régulièrement du style oral. Certains dialogues sembleraient même plus appropriés au genre théâtral antique. Sans doute le fait que ce roman soit d'abord paru sous forme de feuilleton dans un quotidien dans les années 60 n'est pas étranger à ce type de narration.
Je suis donc restée un peu en dehors, ne ressentant étrangement aucune émotion à la lecture alors que le sujet même pourrait se révéler plutôt tragique.
Le récit était intéressant pour l'aspect plutôt historique, sur une île de Java que je ne connais pas, et encore moins pour ses traditions ancestrales. Mais l'ensemble m'a paru assez léger, brossant une tendance, un plan d'ensemble assez dichotomique et sans nuance. On est donc plus dans l'esquisse que dans le tableau. le propos principal se focalise sur la dénonciation des mariages précoces et sur la relation vassalique entre la noblesse, oisive, et le peuple, travailleur.
Côté personnage, j'ai eu l'impression tout du long d'être face à des personnages issus d'une tragédie antique, là où les émotions sont feintes quand elles ne sont pas absentes.
C'est donc assez mitigée que je referme ce roman qui ne laissera pas vraiment de trace dans ma vie de lectrice.
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Dans le prologue, l'auteur nous présente une vielle femme pauvre et courageuse, et nous dit qu'il s'agit de sa grand-mère. Et qu'à la place du vêtement promis, il lui offre ce livre, ce récit de son histoire.
Avec une telle présentation, je m'attendais à traverser le siècle en suivant la vie de cette femme. Ce n'est pas ça. le récit se cantonne à une période d'une durée de 3 ans, celui où cette très jolie jeune fille, vivant dans un village de pêcheurs, plaît à un noble de la ville qui la prend comme concubine et l'enferme dans sa grande maison, où elle doit apprendre des codes sociaux qu'elle ignore totalement.
Le propos consiste essentiellement en l'opposition des deux modes de vie, antagonistes, insistant sur les notions de richesse, de liberté, de bonheur. Dans le village de pêcheurs, l'or est source de convoitise donc de malheur. L'auteur nous relate également l'étanchéité entre les classes sociales, qui fait que cette épouse non noble n'en sera jamais une, juste une servante de son mari et maître, épouse en trompe-l'oeil.
Avec ses dialogues étoffés et sa morale, le roman prend des allures de conte qui pourrait être adapté en pièce de théâtre. Dans le roman cela donne du réalisme, mais aussi quelques longueurs. Mais c'est indéniablement dépaysant et instructif.
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Voici un roman intéressant sur la condition de la femme en Indonésie. Nous sommes à Java au début du XX-ème siècle. le personnage principal, une gamine de 14 ans voit sa vie changer du jour au lendemain suite à la demande en mariage d'un riche aristocrate. Mais la richesse qu'il lui offre a ses propres inconvénients qu'elle ne tardera pas à découvrir. Malgré son intelligence et sa force de caractère, elle restera une femme dans un monde des hommes. Une femme qui par ses origines pauvres, ne trouvera jamais sa place.
J'ai aimé suivre le parcours de Gadis Pantai, j'ai aimé sa force et l'envie de s'en sortir, j'ai assisté impuissante à la suite des événements . le livre se lit sans difficulté, mais j'aurais aimé savoir plus sur le mari de Gadis Pantai, sur ses activités. Tout cela a été un peu flou.
Mais effectivement 'Gadis Pantai', n'est pas le meilleur roman de Pramoedya Ananta Toer. Pour connaître la puissance de son écriture, je vous conseille Buru Quartet, un vrai monument de la littérature.


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L'inspiration prise sur la vie de sa grand-mère est un bel hommage, une réussite, l'auteur crée une intimité entre elle et le lecteur. Il y a une bonne dynamique dans le roman même s'il y a des moments à vide.
Ce que j'aime avec ce que l'on nomme la littérature du monde, c'est que c'est un bon moyen pour en apprendre sut un tas de pays, celui-ci n'échappe pas à la règle. le paisible village de pêcheurs change du tout au tout quand les japonais viennent envahir le pays, il y règne une dictature terrible. Gadis Pantai, quasi-seule, devra apprendre à vivre en esclave, son jeune âge, sa religion, tout semble peser un poids énorme sur ses frêles épaules.
Le livre m'a plu sans pour autant me marquer, les pages se tournent sans problème, on a une intrigue simple mais efficace, on sait où l'auteur va nous amener mais cela ne pose aucun souci. Je n'ai pas grand-chose à dire sur ce roman si ce n'est que l'auteur écrit bien et cela fait toute la différence.
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Dans un village de pêcheurs d'Indonésie, des parents donnent leur fille en mariage à un homme riche et puissant, espèrent ainsi assurer l'avenir de leur enfant loin de la pauvreté.

L'assiette est pleine, les bracelets en or tintent à ses bras, elle apprend de nouveaux usages mais surtout elle vit recluse dans la maison , attendant le maître devant qui elle se prosterne à qui elle doit obéir aveuglément.

Le choc entre les deux mondes est difficile pour cette gamine qui s'appuie, heureusement, sur une vieille servante qui l'initie à cette nouvelle vie.

C'est un beau récit, pas très réjouissant mais très dépaysant et émouvant .
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Ma furieuse envie de voyages m'a fait opter pour un tour du monde littéraire, le seul à ma portée pour le moment.
Première étape : l'Indonésie  dont je n'ai jamais lu aucun auteur. L'Asie que je ne connais pas, différente de celle que j'ai visitée.

Je me doutais qu'en choisissant ce roman je risquais d'être bouleversée.
C'est une histoire de femmes, sur la condition des femmes à Java au début du XXème siècle.
Une enfant de quatorze ans qu'on donne en mariage à un homme, qui aura le droit de la répudier, si elle ne lui convient pas, après "usage", sans qu'elle le sache au départ et bien qu'elle redoute ce mariage dont elle ne veut pas.

Terrible société patriarcale où les femmes n'ont pas leur mot à dire, où leur degré de souffrance et de peur est proportionnel à leur degré d'insignifiance qui lui-même est régi par leur niveau de pauvreté et leur aspect physique.

J'ai trouvé cette histoire très dure. Les femmes n'existent que pour servir leurs maris et leur donner des fils. C'est le culte du MÂLE dans toute son horreur. C'est l'histoire de l'écoeurante suprématie des hommes, où les nobles n'ont de noble que le rang mais certainement pas l'âme.

C'est un bel hommage que Pramoedya Ananta Toer rend à sa grand-mère. Il a voulu imaginer sa vie dont il ne savait rien, et par là il honore les femmes, toutes celles dont on fait peu de cas, les invisibles, les silencieuses, celles qui n'ont pas voix au chapitre.
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L'auteur raconte l'histoire de sa grand-mère, Gadis Pantai, née au début du 20ème siècle sur l'île de Java. Jeune fille de quatorze ans, élevée dans un village de pêcheurs, elle est amenée par ses parents à un Bendoro. Il est un homme riche, respecté, très pieux …. et il l'épouse en la violant !
Elle est plongée dans un isolement total du jour au lendemain, elle qui a grandi au bord de la mer. Non seulement elle est privée de liberté, mais on tente de lui changer sa personnalité. Une vieille servante la guide dans son nouveau rôle de maitresse. Gadis Pantai n'a pas le droit de s'exprimer, de contester et même de pleurer. On la console avec des parfums et des bijoux, cela lui est égal. Elle veut retrouver sa cabane au bord de la mer, les autres, la vie.
Le style est superbe, la lecture est fluide, imagée, on suit la jeune fille dans son malheur. Difficile à lâcher … car on voudrait comprendre ce qui se passe. En toile de fond, il y a la répression hollandaise et son régime colonial. Les autres n'ont pas dû faire mieux mais les Pays Bas ont occupé cette partie du monde pendant des siècles, affectant la société sur plusieurs générations.
A un moment, le Bendoro, le maître, dit à Gadis Pantai qu'elle est intelligente. Est-ce que cela pouvait la sauver de son destin de reproductrice ? Ou au contraire, lui nuire, car une femme intelligente est évidemment dangereuse et déstabilise l'ordre établi par le Bendoro, sous couvert d'appliquer les principes de la religion musulmane. Celle-ci fait partie de la vie, comme le soleil se lève et se couche. Voilà aussi un intérêt pour le roman car le lecteur peut mesurer l'ancrage social de la religion qui définit les places, les rôles de chacun dès sa naissance. Il ne peut y avoir de surprise dans cet univers ordonné par Dieu. Un siècle plus tard, comment cela se passe ?
Dès qu'elle s'est insurgée contre sa condition, Gadis Pantai est seule, sans qu'elle en soit consciente tout de suite. Ses parents ne l'ont pas préparée à ce destin, sans doute pour la préserver, aussi par fatalisme. Ils sont résignés parce qu'écrasés par ces règles impossibles.
La solitude de Gadis Pantai est semblable à celle de migrants, qui ont dû partir, rejetés de là où ils viennent et rejetés où qu'ils aillent. C'est un livre cruel car il raconte le malheur subi par des gens candides, ayant pour valeur la beauté de la nature, la gentillesse et la confiance envers les autres.
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Dans une Java du début du vingtième siècle, Gadis Pantai est la fille d'un pêcheur de la côte nord-est ; elle a passé son enfance dans un petit village d'une grande pauvreté. Un Bendoro – un riche aristocrate local – la demande en mariage, fasciné par sa beauté. Elle n'a que quatorze ans… du jour au lendemain, la jeune fille se retrouve enfermée et désoeuvrée dans l'immense demeure du Bendoro, avec des miroirs somptueux dans lesquels elle n'ose se regarder et des bijoux en or à ne savoir qu'en faire… La nature et la liberté lui manquent cruellement. Une vieille servante au triste passé se prend d'affection pour elle et lui offre une oreille attentive et des histoires pour s'endormir le soir. Jour après jour, Gadis Pantai apprend à vivre autrement, à servir le Bendoro, à prier, à sourire pour cacher ses émotions, tout en se sentant comme un oiseau en cage. Avec ce roman, je découvre la littérature indonésienne… Une beau portrait de femme, même s'il m'a manqué un je ne sais quoi pour m'attacher à l'héroïne. L'auteur nous raconte en fait l'histoire de sa grand-mère, mariée de force à l'âge de quatorze ans à un noble – passant brusquement d'un monde à un autre, de la pauvreté à la noblesse, de l'enfance à l'âge adulte, de la liberté à l'enfermement. Un roman-hommage qui nous dépeint sans fard la société javanaise féodale de ce début du XXème siècle.
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Comme vous le savez peut-être, je suis une grande amatrice de livres sur les destinées féminines et j'étais donc très curieuse de découvrir ce roman indonésien. Si je n'avais jamais entendu parler de l'auteur, j'ai pourtant appris qu'il était reconnu comme l'un des écrivains majeurs de son pays, autant pour la qualité de ses écrits que pour son insurrection politique. La Fille du Rivage s'inspire de la vie de la grand-mère de Pramoedya Ananta Toer et lui est dédié.

Le récit commence alors que l'héroïne, qui n'est jamais nommée, n'a que quatorze ans. Issue d'un pauvre village de pêcheurs, elle est mariée de force à un noble attiré par sa beauté. Les parents de la jeune fille pensent ainsi pouvoir la sauver d'une vie de labeur et de misère. Mais la fille du rivage comprend vite que son avenir s'annonce bien terne : enfermée dans une prison dorée, délaissée par un mari peu présent qui se contente de quelques visites nocturnes occasionnelles, elle s'ennuie. Humiliée dans un milieu dont elle ne maîtrise pas les codes, elle est contrainte d'attendre patiemment et se morfond, seule. Sa servante tente alors de la mettre en garde contre la terrible issue qui l'attend ; mais l'héroïne, naïve et trop jeune, ne semble pas saisir le message.

C'est une oeuvre très éclairante sur la condition des femmes indonésiennes en plein contexte de colonialisme hollandais. Elle illustre parfaitement la soumission de celles-ci, simplement relayées au rang d'épouses, sans personnalités propres. La protagoniste reste absolument passive pendant tout le roman, et le lecteur ne peut qu'assister impuissant à sa chute irrémédiable. Il s'agit aussi d'une oeuvre sur la lutte des classes et sur l'oppression exercée par les puissants. S'il m'a manqué un peu d'actions pour apprécier ce récit à sa juste valeur, j'ai aimé cette plongée à l'autre bout du monde, tout en étant horrifiée du traitement inhumain réservé à certains individus.
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