AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Histoires bizarroïdes (35)

Dans la Montagne de Tous-les-saints :

Je disais que toute tentative pour prévoir l'avenir fascinait et dans le même temps, suscitait une immense résistance irrationnelle. Provoquait une inquiétude panique qui est indéniablement identique à la crainte de la fatalité que l'humanité affronte depuis l'époque d'Oedipe. Au fond, les gens ne veulent pas connaître l'avenir.
Je leur disais aussi qu'un bon outil psychométrique rappelait un piège génialement bien construit. Une fois que le psychisme s'y laisse prendre, plus il se débat, plus il sème de traces derrière lui. Nous savons aujourd'hui qu'à sa naissance l'homme est une bombe de potentialités diverses, et que, tandis qu'il grandit, il ne s'enrichit guère ni n'apprend, mais élimine plutôt des possibilités successives. Pour finir, la plante fournie et sauvage se transforme en une sorte de bonsaï nain, taillé de partout, miniature rigide du soi possible. Mon test diffère des autres en ce qu'il ne mesure pas ce que nous gagnons dans notre évolution, mais ce que nous perdons. Nos possibilités se restreignent, mais, de ce fait, il est plus aisé de prévoir qui nous deviendrons.
Au long de ma carrière scientifique, on a toujours cherché à me ridiculiser, à me déprécier, on m'a soupçonnée de faire de la parapsychologie et même d'avoir falsifié les résultats. Sans doute est-ce la raison pour laquelle je suis devenue aussi méfiante et toujours sur la défensive [...] Ce qui me met le plus en colère , c'est que l'on m'accuse d'être irrationnelle. Au début , les découvertes scientifiques semblent toujours peu rationnelles, car c'est le rationnel qui détermine les limites de la connaissance. Pour les franchir, il faut souvent mettre de côté l'élément rationnel afin de plonger dans les sombres remous de ce qui est insondé, précisément afin de le rendre rationnel et compréhensible étape par étape.
Commenter  J’apprécie          80
Nous savons aujourd'hui qu'à sa naissance l'homme est une bombe de potentialités, diverses et que, tandis qu'il grandit, il ne s'enrichit guère ni n'apprend, mais élimine plutôt des possibilités successives. Pour finir, la plante fournie et sauvage se transforme en une sorte de bonsaï nain, taillé de partout, miniature rigide du soi possible.
Commenter  J’apprécie          80
Je lui répondis que la seule conscience qu'un monde pire que celui qui était le nôtre pouvait exister avait déjà une fonction thérapeutique.
Commenter  J’apprécie          60
Il y a des choses pires que la mort, pires que de se faire sucer le sang par un vampire ou déchirer les entrailles par un loup-garou. Les enfants savent cela mieux que personne. On peut survivre à la mort en tant que telle. Le pire, c’est ce qui se répète, immuable, selon un rythme identique, toujours prévisible, imparable et contre quoi rien n’agit tandis que cela vous agrippe pour vous entraîner à sa suite.
Commenter  J’apprécie          40
Monsieur M. ressentait une étrange sensation d'immobilité comme au temps de l'enfance où l'espace autour de soi n'est pas encore chargé de significations et où tout événement semble unique, impossible à répéter.

Page 81
Commenter  J’apprécie          40
Les gens oubliaient certains mots, et lorsqu’ils faisaient défaut on ne pouvait pas s’en servir, ni donc écrire telle ou telle part du monde, qui tombait alors dans le néant. Et puisqu’il était impossible de la décrire, on ne pensait plus à elle. Comme on ne pensait plus à elle, on l’oubliait. Simple exercice d’inexistence.
Commenter  J’apprécie          30
L'Europe se trouve là où la raison est à l'oeuvre.
Commenter  J’apprécie          30
Le chagrin est une émotion étrange, totalement irrationnelle. Il ne change rien. N'annule rien. Il appartient à ces sentiments vains, futiles, qui ne sont d'aucune utilité.
Commenter  J’apprécie          20
Les émotions sont toujours authentiques : leur cause peut ne pas l'être.
Commenter  J’apprécie          20
Monodikos était arrivé quand tous avaient le plus grand besoin de lui, quand la catastrophe du plastique avait détruit non seulement les maisons, les usines et les hôpitaux, mais aussi remis en cause certaines conceptions. La guerre avait ensuite complété l’œuvre de destruction. Quand les satellites tombaient, ils étaient comme des obus, des poignards lancés sur la Terre. Les gens oubliaient certains mots, et lorsqu’ils faisaient défaut, on ne pouvait pas s’en servir, ni donc décrire telle ou telle part du monde, qui sombrait alors dans le néant. Et puisqu’il était impossible de la décrire, on ne pensait plus à elle. Comme on ne pensait pas à elle, on l’oubliait. Simple exercice d’inexistence.
Commenter  J’apprécie          20






    Lecteurs (309) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Les plus grands classiques de la science-fiction

    Qui a écrit 1984

    George Orwell
    Aldous Huxley
    H.G. Wells
    Pierre Boulle

    10 questions
    4891 lecteurs ont répondu
    Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

    {* *}