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Citations sur Histoires bizarroïdes (35)

Je ne parvins à m’endormir qu’avec un somnifère qui me plongea à nouveau dans mon trou temporel bien-aimé, où mon corps et moi tombâmes comme dans un nid tapissé de duvet d’oiseaux. Depuis que ma maladie s’était déclarée, je m’entraînais ainsi chaque nuit à l’inexistence.
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Vint ensuite le tour des timbres. Un jour où il prenait son courrier dans la boîte aux lettres, monsieur B. se figea : tous les timbres étaient ronds. Avec des dents, en couleurs, de la taille d’une pièce d’un zloty. Il sentit le sang lui monter à la tête. Sans se préoccuper de son mal de genou, il grimpa rapidement l’escalier, ouvrit sa porte et, sans même ôter ses chaussures, il courut vers le meuble où il conservait ses lettres. Il fut pris de vertiges quand il vit que tous les timbres étaient ronds sur toutes les enveloppes, y compris les plus anciennes.
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... la communication du professeur traitait de l’influence de la consommation des protéines sur la vision des couleurs. Il y expliquait que le développement de la peinture hollandaise avait été en corrélation étroite avec l’accroissement de l’élevage du bétail et le bond fait par la consommation hautement protéinique des laitages, les acides aminés contenus dans le fromage activant le développement de certaines structures du cerveau liées à la vision des couleurs. 
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Le cognac était excellent. Le visage du professeur était caressé par un rai de soleil rouge, doux et agréable, légèrement chaud, qui, s’il avait été comestible, aurait eu un goût de liqueur d’aubépine. Après une brève hésitation, le professeur commanda encore un cognac et demanda un paquet de cigarettes – il ne fumait plus depuis longtemps, mais là, il avait l’impression d’avoir reculé dans le temps. Il lui semblait se trouver dans un étrange espace où ce que l’on fait est sans conséquence, aucune fin n’est précédée d’une cause et tout reste suspendu ; un de ces moments que seuls les plus grands poètes savent exprimer, que seuls les peintres les plus géniaux savent traduire par une teinte idoine. Lui ne savait pas, il était un homme banal, honnête, quoique plutôt très instruit. Il pouvait juste savourer ce moment, s’y plonger, apprécier cet immense sentiment de confiance difficile à imaginer.
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L’action entropique du temps, celle qui, par son effet destructeur, transforme les visages humains en têtes de mort et les corps en squelettes, ne dérangeait plus ces défunts. Bien au contraire, les chairs desséchées en voie d’effritement entrent dans une autre dimension, plus éthérée. Elles ne provoquent plus le dégoût que procurent les cadavres en décomposition, mais, en tant que momies, suscitent admiration et respect. 
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Nous savons aujourd'hui qu'à sa naissance l'homme est une bombe de potentialités diverses., et que, tandis qu'il grandit, il ne s'enrichit guère ni n'apprend, mais élimine plutôt des possibilités successives. Pour finir, la plante fournie et sauvage se transforme en une sorte de bonzaï nain, taillé de partout, miniature rigide du soi possible.
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Le monde sauvage. Sans êtres humains. Nous ne pouvons pas le voir car nous sommes des humains. Nous avons choisi de nous en distancier et, désormais, pour y revenir, nous devons changer. On ne peut pas voir ce dont on est exclu. Nous sommes prisonniers de nous-mêmes. C'est un paradoxe. Une perspective de recherche intéressante, mais également une erreur fatale de l'évolution : l'homme ne voit jamais que lui-même.
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... la vie sans aucune conscience de l’existence de Dieu pouvait être plus simple et libérée de questions aussi accablantes que celle-ci : « Pourquoi Dieu autorise-t-Il une si grande souffrance de toute la création, s’Il est bon, miséricordieux et tout-puissant ?  
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... il y a des choses pires que la mort, pires que de se faire sucer le sang par un vampire ou déchirer les entrailles par un loup-garou. Les enfants savent cela mieux que personne. On peut survivre à la mort en tant que telle. Le pire, c’est ce qui se répète, immuable, selon un rythme identique, toujours prévisible, imparable et contre quoi rien n’agit tandis que cela vous agrippe pour vous entraîner à sa suite. 
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Je disais que toute tentative pour prévoir l’avenir fascinait et, dans le même temps, suscitait une immense résistance irrationnelle. Provoquait une inquiétude panique qui est indéniablement identique à la crainte de la fatalité que l’humanité affronte depuis l’époque d’Œdipe. Au fond, les gens ne veulent pas connaître l’avenir. 
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