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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Après avoir fait partie du public lors d'une conférence d'Olga Tokarczuk je me devais (quand même) de lire un de ses ouvrages, mais le Livre de Jakob me semblait trop engageant.

Cette courte nouvelle a tout pour séduire les amateurs d'Histoire (le divertissement est aussi prétexte à un peu d'érudition). Par exemple, j'ignorais tout de la plique polonaise (rassurons-nous, malgré la charmante extravagance de ses coiffes, l'écrivaine n'en est bien sûr pas atteinte…).

La romancière polonaise, Prix Nobel de Littérature, recrée une atmosphère particulière au moyen de la culture encyclopédique qui est la sienne, au sens des Lumières, par la curiosité, la variété des touches historiques qui composent le tableau d'ensemble.

Avec un héros écossais, médecin du roi de France et désormais au service de celui de Pologne assiégé par les Suédois, les Tatares et les Moscovites, Takarczuk aime à nous montrer un continent en mouvement, où les échanges, les mythes et les particularismes régionaux ont façonné un destin européen commun qui ne date pas d'hier.

Si le décor est merveilleusement planté, la promesse d'une intrigue à la hauteur de la culture yourcenarienne de l'écrivaine polonaise n'est pas véritablement tenue, l'histoire de ces enfants verts n'étant (subjectivement) pas véritablement accrocheuse.

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Cette nouvelle s'inspire d'événements réels (ou d'une vieille légende locale ; les historiens ne s'entendent pas sur la véracité des faits) : au 12e siècle, deux enfants à la peau verte auraient été découverts dans la forêt, près d'un petit village anglais. Leur origine serait demeurée mystérieuse. Dans ce livre, l'autrice transpose l'anecdote en Pologne et s'en sert surtout pour parler de guerre et de politique, d'histoire de la science et de la médecine, et du rapport qu'entretiennent les humains avec le monde et la nature qui les entourent.

Je m'attendais à ce que l'histoire des enfants soit un peu plus développée, mais finalement, leur présence demeure assez accessoire dans le récit. Ce n'était donc pas tout à fait ce à quoi je m'attendais, mais tout de même un petit livre intéressant. J'y ai appris toutes sortes de choses!
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J'ai beaucoup aimé ce joli récit surnaturel et philosophique.
On y retrouve les thèmes chers à l'auteur, notamment la relation aux autres cultures et à l'étranger.
Nous sommes au milieu de 18 ème siècle : un médecin écossais, William Davisson, par ailleurs célèbre botaniste, est appelé à la cour du roi de Pologne, Jean II Casimir dont la santé chancelle : syphilis, goutte, neurasthénie attaquent le corps du roi tandis que russes, suédois, famines et peste noire s'en prennent à la Pologne elle-même. Pour ce familier des cours européennes qu'est notre médecin herboriste, ce pays ravagé par les guerres, glacial et torturé, ressemble à l'antichambre de l'enfer : les étranges coiffures sales des autochtones, leurs rites incompréhensibles, leur crasse, le gel, la boue omniprésente, les incursions des brigands et des cosaques l'en persuadent jour après jour un peu plus.
Il conçoit alors une étrange théorie selon laquelle le centre du monde, situé en Europe de L'ouest, serait le coeur de la raison et de la civilisation. Des cercles concentriques formés autour de ce point central, éloigneraient de plus en plus de la civilisation ceux qui s'y aventureraient. C'est précisément dans l'ultime cercle, le cloaque du monde, que se trouverait selon lui la Pologne où il a la mauvaise fortune d'être retenu.
Une partie de chasse lui fait rencontrer deux petits sauvages, représentants d'un très discret peuple dont la peau et la chevelure présentent des reflets verts. Ces pacifiques habitants des forêts, communiquent avec les animaux, avec la lune et se nourrissent de baies. Ils ne connaissent pas la guerre et considèrent leur corps comme un fruit qu'ils offrent au moment de leur mort aux rapaces et autres oiseaux dans un ultime hommage aux lois de la nature. Quoi d'étonnant que d'aussi paisibles créatures semblent aussi étrangères à William Davisson qu'à nous les "petits hommes verts" ?
Au coeur du monde "civilisé" bien des vertus, mais aussi suffisance et égocentrisme ; au coeur de l'inconnu bien des périls, mais aussi d'autres manières d'être au monde.
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Je n'ai pas réussi à rentrer dans cette histoire trop courte où le héros est un botaniste qui a aussi pour mission de soigner le roi de ses maux divers . Dans un pays en guerre et dangereux , il va rencontrer deux enfants verts et recouverts d une sorte de mousse qui semblent différents. Mais qui sont ils et pourquoi sont ils ainsi ?...
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Mi-XVIIe siècle... William Davisson, médecin originaire d'Ecosse mais amoureux de la France où il a vécu de nombreuses années, a accepté d'accompagner le roi Jean II Casimir dans un périple reliant la Lituanie à Lvov, dans le sud de la Pologne, avec pour mission de soulager les crises de goutte et les accès de mélancolie du monarque.

Le pays connaît alors des temps troublés, pris en étau entre les armées suédoises à l'Ouest et les troupes russes à l'est. le but de cette expédition est d'aller prier la Vierge Marie dans la ville où le culte qui lui est voué lui confère une grande puissance, afin qu'elle intercède auprès de Dieu en faveur du peuple polonais.

C'est par ailleurs l'occasion pour notre médecin d'étudier la "plique polonaise", phénomène local qui le fascine, qui se traduit par des touffes de cheveux formant d'inextricables noeuds, et auquel s'attachent de nombreuses superstitions à connotations maléfiques comme bénéfiques.

La routine qui entoure la progression du roi et de sa suite est bientôt troublée par la capture, à l'occasion d'une partie de chasse, d'un curieux gibier : deux enfants au teint étrangement verdâtre, couverts de feuilles et de boue. Les captifs, habitants de la forêt et des marécages, suscitent, par leur sauvagerie et leur mutisme, à la fois crainte et curiosité.

Blessé lors d'une chute, le narrateur se voit contraint d'interrompre son voyage, hébergé par le seigneur du domaine près duquel ont été trouvés les deux petits êtres. Se familiarisant peu à peu avec ces derniers, il entrevoit à leur contact les arcanes d'un monde fondé sur l'osmose avec le milieu naturel, une société secrète dont les habitants cohabitent en toute liberté et égalité, un havre de paix dissimulé aux yeux des hommes, préservé de leurs guerres et de leur barbarie...

J'ai apprécié la tonalité de ce conte qui mêle fantastique et réalité historique, l'auteure laissant planer le mystère quant à la véritable nature de ses enfants verts. J'ai regretté en revanche que ce texte n'ait pas été accompagné d'autres nouvelles, car sa lecture rapide m'a laissé un "goût de trop peu" !

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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William Davisson, botaniste et médecin, se retrouve bien malgré lui coincé dans la campagne polonaise, en pleine guerre russo-polonaise (1654-1667). Un jour, les soldats du roi découvrent deux enfants à la peau verdâtre avec les cheveux comme du lichen. Curiosité, bizarrerie, tout le monde a de la peine à les considérer comme des êtres à part entière. Petite nouvelle qui permet une réflexion autour de la différence et de l'acceptation de l'autre… qui aurait pu être, à mon avis, un peu plus approfondie.
Lien : https://redheadwithabrain.ch..
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Ce très court récit rapporte comment, au XVIIème siècle, le médecin particulier du roi polonais fit la rencontre de deux enfants à la peau légèrement verte et aux cheveux moussus.

A la fois rapport d'un botaniste devenu médecin, conte moral et philosophique ou nouvelle inquiétante, ce texte prometteur m'a pourtant laissée sur ma faim. L'idée était fertile et je me demande pourquoi l'auteure la présente au lecteur sans la développer. Peut-être pour nous laisser réfléchir/imaginer plus?
En tout cas, cela m'a fait repenser à l'excellent "Une république lumineuse" d'Andrés Barba sur un thème identique et qui continue de me hanter...
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