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Citations sur La Guerre et la paix : Intégrale (93)

Toute réforme imposée par la violence ne corrigera nullement le mal : la sagesse n'a pas besoin de la violence.

Tel que relevé pour "Les fils de la pensée" https://filsdelapensee.ch/
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La marche des choses de ce monde est arrêtée d’avance, elle est subordonnée au concours de tous les libres arbitres des personnes qui y prennent part, et les Napoléon n’ont sur elle qu’une influence extérieure et apparente.

(Livre troisième, Deuxième partie, Chapitre XXVIII)
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-Natacha, je parle sérieusement…
Sans la laisser achever, Natacha attira à elle la grosse main de la comtesse, la baisa sur le plat puis sur la paume, et l’ayant encore une fois retournée, mit un baiser sur la jointure d’un doigt, puis sur l’intervalle entre ce doigt et le suivant, puis sur la jointure de celui-ci en comptant : -janvier, février, mars, avril, mai… Allons, parlez, maman, pourquoi vous taisez-vous ? Parlez… Elle interrogea de l’œil sa mère qui la caressait d’un regard tendre et semblait dans cette contemplation avoir oublié tout ce qu’elle voulait dire.

Livre deuxième, Troisième partie, Chapitre XIII.
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L’homme ne saurait décider du juste et de l’injuste ; c’est là le point sur lequel il s’est toujours le plus trompé, et il en sera toujours de même.

Livre deuxième, Deuxième partie, Chapitre XI.
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Il regardait les Français s’approcher de lui qui, quelques instants auparavant, brulait de les atteindre et de les sabrer, trouvait maintenant leur approche si effrayante qu’il n’en croyait pas ses yeux. […] "Voudraient ils me tuer ? ... Me tuer, moi, que tout le monde aime tant ? ... " En songeant à l’affection que lui témoignait sa mère, sa famille, ses amis, il lui parut impossible que les ennemis voulussent le tuer. "Et pourtant, si telle était leur intention ?" Il resta plus de dix secondes immobile, sans se rendre compte de la situation. Le Français de tête, au nez crochu, était déjà si près que Rostov pouvait distinguer ses traits. La physionomie exaspérée de cet homme qui, baïonnette croisée, se précipitait sur lui, épouvanta Rostov. Il saisit son pistolet, mais au lieu de tirer, le lança vers le Français et s’enfuit à toutes jambes vers les broussailles, comme un lièvre poursuivi par les chiens. Il n’était plus animé, comme au pont de l’Enns, par un désir de lutte, mêlée à une vague inquiétude ; la terreur de perdre la vie, cette vie si jeune, si joyeuse, dominait maintenant tout son être. Il courait à travers champs, bondissait par-dessus les fossés, avec la même fougue que s’il jouait aux barres ; il se retournait de temps à autre, son bon visage juvénile couvert d’une pâleur mortelle et un frisson d’effroi lui parcourait le dos.

Livre premier, Deuxième partie, Chapitre XIX.
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C’est étonnant que j’aie pu ne pas voir jusqu’à ce jour cette vérité indéniable. Derrière ce monde, derrière notre vie dans ce monde, il est quelqu’un, quelque chose qui sait pourquoi ce monde existe, tandis que nous, telles des bulles dans l’eau bouillante, montons à la surface, éclatons et disparaissons.
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Les parenthèses de bonheur ne sont pas si nombreuses dans La Guerre et la paix pour que l'envie d'y regoûter me prenne parfois souvent à l'approche de Noël (Je me réfère ici pour les citations à l'édition de la Pléiade). L’hiver 1806 par exemple tel que raconté dans le roman est un moment de grâce dans l’épopée somptueuse et tourmentée de Tolstoï, oubliées tout d'un coup les pages dévolues aux stratégies militaires des Koutouzov, Bilibine et autre Bagration...

La bataille d'Austerlitz vient de faire rage et bien qu'une nouvelle guerre avec Napoléon soit déjà envisagée l’écriture de Tolstoï déborde d’une légèreté et d’une gaité communicative innondant encore les pages d’aujourd’hui. Chez les Rostov à Moscou où le temps semble s'être suspendu jeunes gens et jeunes filles se sont retrouvés : Nicolas, son ami Denissov, Dolokhov avec qui il est également lié, Vera, Sonia et Natacha.

« L’automne venu, les Rostov regagnèrent Moscou. Au début de l’hiver, Denissov y revint également et descendit chez eux. Cet hiver de 1806, le premier que Nicolas Rostov passât à Moscou, fut l’un des plus gais, l’un des plus heureux que cette famille eût connus. » (p. 422).

Arrivent les fêtes de noël, occasions pendant plusieurs jours, de bals, de rencontres et de festivités. Extraits :

« La maison des Rostov était imprégnée à ce moment de cette atmosphère amoureuse particulière aux maisons où il y a de très jeunes et très jolies filles. » (p. 423)

Un peu plus loin encore :

« Le troisième jour des fêtes de noël […] Jamais encore chez les Rostov l’air n’avait été à ce point saturé d’amour. » (p. 425)

Enfin, point d’orgue de ces fêtes, le bal chez Iogel :

« A peine entrée dans la salle Natacha céda à son penchant amoureux. Sans distinguer personne en particulier, elle s’éprit de tout le monde à la fois… » (p. 428)

... Et vient sa mazurka endiablée avec Denissov (p. 430) :

« Il sortit de la rangée des chaises, saisit vigoureusement la main de sa danseuse, redressa la tête et tendit la jambe, attendant la mesure. En deux occasions seulement – quand il était à cheval et quand il dansait la mazurka – la médiocrité de sa taille passait inaperçue, et Denissov devenait pleinement le rude et beau gaillard qu’il voulait être. Quand son tour fut venu, il coula vers sa danseuse un regard à la fois plaisant et vainqueur, fit un brusque appel du pied et bondit comme une balle élastique, entraînant Natacha dans la danse. Il parcourut ainsi sur un seul pied la moitié du salon, sans faire le moindre bruit, sans paraître voir les chaises placées devant lui ; il allait, croyait-on, s’y heurter quand soudain, jambes écartées, éperons sonnants, il s’arrêta un instant sur ses talons, en multipliant les appels de pied fit une volte rapide, et rejoignit la chaîne des danseurs le pied droit battant sans cesse contre le gauche. Natacha devinait chacune de ses intentions et s’y abandonnait inconsciemment. Tantôt il la faisait pirouetter par la main droite ou par la main gauche ; tantôt se mettant à genoux, il lui faisait décrire un cercle autour de lui, puis, soudain redressé, il reprenait sa course furieuse comme s’il voulait d’un seul élan parcourir toutes les salles ; tantôt il s’arrêtait inopinément pour exécuter une figure imprévue. Quand, après une magistrale virevolte, il immobilisa sa danseuse juste devant sa place et s’inclina dans un dernier tintement d’éperons, Natacha n’eut même pas la présence d’esprit de lui faire la révérence. Elle fixait sur lui ses yeux souriants, étonnés et paraissait ne pas le reconnaître. »

Pour ce noël délicieux de 1806, sa jeunesse, le plaisir d’une danse : Livre 2, 1ère partie, chapitre 10, 11, 12, p. 422 et suivantes.
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Aimer d'un amour humain, c'est pouvoir passer de l'amour à la haine, tandis que l'amour divin est immuable.

Tel que relevé pour "Les fils de la pensée" https://filsdelapensee.ch/
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Admettre que la vie de l’humanité puisse être dirigée par la raison, c’est nier toute possibilité de vie.

(Epilogue, Première Partie, Chapitre I)
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Napoléon tira une fois de plus sa tabatière et fit quelques pas sans mot dire, puis tout à coup, il fonça sur Balachev, et, d’un mouvement sûr, prompt, simple, comme s’il accomplissait un acte important et flatteur, il leva la main vers le visage de ce général russe de quarante ans et lui tira légèrement l’oreille, tout en esquissant un sourire.
Avoir l’oreille tirée par l’empereur passait à la cour de France pour un très grand honneur, pour une faveur suprême.

(Livre troisième, Première partie, Chapitre VII)
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