La Sonate à Kreutzer - Le bonheur conjugal - Le Diable.

Après avoir terminé les chefs-d'oeuvre de Tolstoï – un de mes auteurs préférés - j'en redemande encore et toujours car il a une plume tout simplement exceptionnel et inégalée. Nous voici devant trois nouvelles tournant sur un même thème : le bonheur conjugal.
Son style d'écriture, comme je l'ai dit précédemment, est splendide. Il me coupe le souffle avec ses descriptions, sa manière de transcrire avec un réalisme saisissant les états d'âme de chacun des personnages principaux.
L'auteur aborde surtout les désillusions rencontrés après le mariage : lorsque l'amour s'éteint ou change, comme celui de Macha, il ne reste que les apparences et les enfants qui maintiennent le couple. Cette nouvelle m'a bouleversée car on assiste à un amour merveilleux qui se fane à cause du quotidien, de l'égoïsme de chacun, des influences extérieures. J'avais envie de crier : non ! ça ne peut pas finir comme ça !
La passion peut aussi devenir redoutable, comme celui de Pozdnychev qui est possédé par la jalousie et ressent de la haine envers sa propre femme au point de l'assassiner ; ou bien Eugène qui est obsédé par le désir sexuel. Ces deux hommes me rappellent un peu ceux de Dostoïevski : des personnages tourmentés, fous et contradictoires, désespérés par leur vie.
Pourquoi je n'ai pas mis le 5ème coeur ? La Sonate à Kreutzer a un côté très moralisateur. L'auteur critique fortement la société russe avec ses carcans rigides, ses rencontres arrangées qui mettent la femme au rang d'objet, ses mariages conclus à la hâte, ses masques qui cachent la débauche des hommes. Sa conclusion est étonnante et même très décalée car il propose d'appliquer « son » idéal chrétien : l'amour charnel serait banni au profit de relations uniquement spirituels. Sans vouloir être rabat-joie, je pense que c'est un projet utopiste.
Quoiqu'il en soit, ce Tolstoï différent en vaut le détour !
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Le Bonheur conjugal :
Ayant perdu leur deux parents, deux soeurs partent vivrent à la campagne avec leur tutrice. Un ami de leur père vient leur rendre visite régulièrement, ayant une propriété dans les environs. Au fil du temps des liens se créént et cet ami épouse la plus agée des deux soeurs (avec néanmoins un important écart d'âge). La vie suit son cours, mais pensant qu'elle s'ennuit à la campagne, Serge fait découvrir la vie à la ville à sa jeune femme. Celle-ci y prend rapidement goût au point de créer une jalousie. Les époux finissent pas s'expliquer, l'amour initial qui les a lié s'est transformé en un amour différent mais toujours présent. Après un amour de femme, un amour de mère et d'épouse...

La Sonate à Kreutzer
Dans le compartiment d'un train, différentes personnes discutent du bonheur et de l'amour. L'un deux se différencie en disant que l'amour de toute une vie n'existe pas. Pour le prouver, toute une nuit de voyage, il va raconter son histoire et comment il en est venu à tuer sa femme...
L'amant de sa femme jouait la sonate à Kreutzer quand il eu des soupçons la première fois...

Le Diable
Eugène doit s'occuper de la ferme laissée en héritage pour pouvoir vivre aisément. Seul à la campagne, l'envie d'une femme se fait ressentir. On lui fait rencontrer une femme (mariée) avec laquelle il entame une relation( qu'il ne considère pas comme telle).
Il met fin à ces rencontrer furtives, et quelques temps après il se marie. Mais pour son malheur, il croise son ancienne maitresse qui participe au service. Il la congédie mais elle est du village et il peut la croiser à tout moment... car ces rencontres lui font penser à des choses...

Cette ouvrage est composé de trois oeuvres plutôt courtes de Tolstoï : le bonheur conjugal, la sonate à Kreutzer et le diable. On note ici l'obsession de l'écrivain pour les femmes, pour le mariage, le sexe ainsi que pour les aventures extra-conjugales. Tolstoï pose la question de savoir ce qu'est la débauche, et prône l'importance de s'en écarter au maximum pour vivre dans le bien.

Ces oeuvres me semblent profondément misogynes même en tenant compte de l'époque et le milieu dans lesquels se situe l'auteur lorsqu'il les écrit. Il n'est d'ailleurs pas étonnant de lire une oeuvre de Tolstoï marquée par la misogynie.

En revanche, cela mis à part, l'écriture est captivante, les psychologies des personnages sont complexes et les descriptions de la "nature" russe sont toujours un plaisir pour le lecteur.

Jamais trop tard pour un Tolstoi.
L'homme prisonnier de sa sexualité, comment peut-il être bon mari ?
Le bonheur conjugal, ou quand une jeune femme s'éprend d'un homme mûr, mariage magique qui rend femme belle, séduisante, puis le temps passant, les pièges évités, le mariage se transforme en raison.
La sonate à Kreutzer, où comment un mari, de temps qui passe, présente à son épouse un musicien dont elle semble s'éprendre. le mari devenant jaloux va sombrer dans la jalousie jusqu'à l'irréparable. Au passage, Tolstoi fustige les mondanités et leur côté foire à la séduction.
Le diable, ou comment un homme, qui, de ses années de garçon, connut jeune paysanne, se marie ensuite et, à son malheur retombe sur son ancienne paysanne au point que cela lui devient obsession jusqu'au suicide. .