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3,83

sur 267 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Le nom de Tolstoï évoque inévitablement ses oeuvres principales, ses romans fleuves, Guerre et paix ou Anna Karenine.

Pourtant il fut également l'auteur de courts romans, dont trois nous sont proposés ici par les éditions Folio : le bonheur conjugal, la sonate à Kreutzer et le Diable. Trois récits liés par un fil conducteur : le lien conjugal.

N'y voyez pas une célébration du mariage ou de l'amour, mais plutôt l'opportunité pour Tolstoï de développer des concepts qui lui sont chers.

Le tout étant très moralisateur : critique de la vie de débauche menée par les hommes avant le mariage, dénonciation de la recherche du plaisir à travers l'amour charnel… La Sonate à Kreutzer sera d'ailleurs considéré comme un écrit misogyne par la propre femme de l'auteur, Sophie, qui publiera un récit en réponse à celui de son mari.

Tolstoï étant Tolstoï, les récits sont magnifiquement écrits, les description (notamment dans le bonheur conjugal) retranscrivent à merveille la vie dans la campagne russe.

Bref, j'ai aimé la forme mais beaucoup moins le fond des trois récits.
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Au cours d'un long voyage en train, le narrateur fait la connaissance d'un homme étrange, au passé douloureux, qui lui raconte son histoire. Pozdnychev a épousé une jolie jeune femme sur le tard. Au bout de quelques années sa passion est intacte mais la jalousie, sentiment obsessionnel qui le ronge, le poussera à commettre un acte irréparable.
Un drame de la passion a priori bien banal, mais c'est sans compter l'immense talent de Tolstoï, et le contexte particulier de ce livre.

Le début met immédiatement mal à l'aise par la sordide description du voyage de noces, qui annonce donc le ton du roman et l'idée de Tolstoï. de même que la personnalité de Pozdnychev, indiscutablement déséquilibré, contradictoire et ambigu sur les femmes et le mariage, tour à tour misogyne, libertin et puritain.

En effet, à l'époque où Tolstoï rédige ce roman, il traverse une grave crise morale et mystique. Il décide de tenter d'atteindre l'idéal chrétien et se sert du roman pour montrer la voie à ses contemporains. L'abondance du courrier qu'il reçut l'obligera à ajouter une postface au roman, dans laquelle nous découvrons un Tolstoï torturé et exalté. Il veut lutter contre la débauche et la paresse, prône la chasteté (le mariage est source de tous les maux) et prodigue des conseils pour l'éducation des enfants qui feraient frémir les parents aujourd'hui.
A titre d'exemple, voici quelques unes de ses recommandations : "les enfants trop choyés, tout comme les animaux trop bien nourris, voient se développer prématurément en eux une sensualité anormale qui est à l'origine de souffrances terribles..." et de suggérer de supprimer lecture, danses, spectacles et friandises. Ou plus loin "...l'amour charnel, le mariage constituent un culte de soi-même et par conséquent forment un obstacle au service de Dieu et de l'humanité, donc, du point de vue chrétien, c'est une déchéance, un péché".
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« La Sonate à Kreutzer » est un roman de Léon Tolstoï publié en 1889. L'auteur a alors 61 ans. le titre fait référence à la « Sonate pour violon et piano n°9 » de Beethoven qui avait bouleversé Tolstoï. Elle symbolise d'abord « la puissance dépravante de la musique », mais évoque surtout le noeud dramatique du récit, son point d'orgue.

Quatre personnages se trouvent dans un train pour un voyage de plusieurs jours. le narrateur n'est pas présenté. Il joue le rôle de facilitateur. Un homme sans âge aux cheveux blancs se confie. Il s'appelle Pozdnychev et raconte sa tragédie conjugale. C'est la confession d'une brute, rongée par la jalousie, et qui a tué sa femme.
Pozdnychev entame alors un long monologue contre l'institution du mariage, sur les leurres de l'amour, contre les femmes et leur don de manipulation. Jeune il était dépravé et menait une existence dissolue. Devenu trentenaire, il a cherché un pur amour et s'est marié.
Le narrateur, tel un psy bienveillant, l'interrompt parfois brièvement pour mieux le relancer.

Pozdnychev se lance dans une diatribe enflammée contre sa femme, contre la société, contre l'institution du mariage, avec des positions nihilistes et antinatalistes. Il cherche constamment à se défendre et à se justifier.
Il apparaît vite que ce couple était décalé. Deux êtres qui n'ont jamais pu synchroniser leurs aspirations, tant ils étaient dissemblables. Dans ses invectives, Pozdnychev se révèle misogyne, égoïste, tyrannique et ombrageux.

Arrive ce moment fatidique, inévitable, où il surprend sa femme en harmonie dans « la Sonate à Kreutzer » avec un autre homme, elle au piano, lui au violon. Persuadé d'être trompé et ne supportant pas de voir sa femme lui échapper, il commet son geste fatal.

Un livre très controversé dès sa parution. Tolstoï traverse une crise spirituelle et préconise la chasteté absolue comme seule voie vers le salut, comme idéal. Roman sur la séduction et la jalousie qui exprime une religiosité envahissante et pas mal de préjugés. Il assimile la femme à la tentation et la chair au vice. Il suffit de lire la postface qu'il a écrite en réponse aux nombreuses réactions pour s'en convaincre.
Il reste intéressant de lire ce qu'il se disait en 1889 en Russie tsariste sur le mariage arrangé, le mariage d'amour, sur les revendications féminines. Et cette lecture nous révèle que la mentalité n'a malheureusement pas beaucoup évolué en plus d'un siècle en matière de féminicide.

À noter aussi que Sophie Tolstoï, épouse de l'auteur et fidèle lectrice a répondu à ce qu'elle estimait être un violent réquisitoire contre l'amour charnel la visant directement en écrivant son propre roman « À qui la faute, roman d'une femme. » Celle qui vécut à l'ombre de l'écrivain avait néanmoins persuadé le tsar Alexandre 1er de ne pas interdire le roman de son mari.

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Au cours d'un long voyage en train, le narrateur fait la connaissance d'un homme étrange, au passé douloureux, qui lui raconte son histoire. Pozdnychev a épousé une jolie jeune femme sur le tard. Au bout de quelques années sa passion est intacte mais la jalousie, sentiment obsessionnel qui le ronge, le poussera à commettre un acte irréparable.
Un drame de la passion a priori bien banal, mais c'est sans compter l'immense talent de Tolstoï, et le contexte particulier de ce livre.

Le début met immédiatement mal à l'aise par la sordide description du voyage de noces, qui annonce donc le ton du roman et l'idée de Tolstoï. de même que la personnalité de Pozdnychev, indiscutablement déséquilibré, contradictoire et ambigu sur les femmes et le mariage, tour à tour misogyne, libertin et puritain.

En effet, à l'époque où Tolstoï rédige ce roman, il traverse une grave crise morale et mystique. Il décide de tenter d'atteindre l'idéal chrétien et se sert du roman pour montrer la voie à ses contemporains. L'abondance du courrier qu'il reçut l'obligera à ajouter une postface au roman, dans laquelle nous découvrons un Tolstoï torturé et exalté. Il veut lutter contre la débauche et la paresse, prône la chasteté (le mariage est source de tous les maux) et prodigue des conseils pour l'éducation des enfants qui feraient frémir les parents aujourd'hui.
A titre d'exemple, voici quelques uns de ses conseils : "les enfants trop choyés, tout comme les animaux trop bien nourris, voient se développer prématurément en eux une sensualité anormale qui est à l'origine de souffrances terribles..." et de suggérer de supprimer lecture, danses, spectacles et friandises. Ou plus loin "...l'amour charnel, le mariage constituent un culte de soi-même et par conséquent forment un obstacle au service de Dieu et de l'humanité, donc, du point de vue chrétien, c'est une déchéance, un péché".

Un bon roman donc, puissant et pathétique, à l'image de son auteur qui tenta de donner un autre sens à son existence.
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Après avoir lu Guerre et Paix, j'avoue avoir été déçu par ce petit roman. Tolstoï construit ses idées en écrivant ces livres (ou bien il écrit ses livres pour les diffuser). Ici, et c'est bien indiqué dans la préface, il décide de valoriser l'idée de chasteté dans la vie... et le mariage. Il faut élever l'homme et le faire sortir du rang de cochon pour tendre vers un idéal (sic). Qu'importe si l'humanité périt par suite de non reproduction, comme de toutes façons nous sommes condamnés à mourir, alors tôt ou tard...
Dans ce livre, nous sommes dans un compartiment dans un train et le narrateur qui au départ discourait tranquillement avec d'autres voyageurs sur le mariage, va voir un des passagers le prend à témoin et lui raconter sa vie où il a fini par tuer sa femme et être acquitté de son crime. Ces dernier, un homme caractériel, idéaliste et jaloux va finir par tuer sa femme après l'avoir poussé aux dernières extrémités. Une belle caricature de la vie conjugale ! Tolstoï confond vie conjugale et drame de la jalousie. Bien sûr, à l'époque, les hommes, et souvent les femmes, avaient une double, voire une triple vie (c'est toujours le cas maintenant, mais on divorce plus facilement). Ce roman date et m'a ennuyé.
Le titre n'a pas de rapport avec le sujet. En fait à un moment deux des protagonistes jouent cette sonate de Beethoven.
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Le Bonheur conjugal. Court roman qui aurait pu s'appeler « de l'inconstance d'être une femme », on trouve dans ce texte la chronique d'une adolescente devenant une femme, mariée, et le moins que je puisse dire, c'est que le caractère que Léon Tolstoï donne à son héroïne est un peu caricatural. Mais crédible à tout le moins. Admettons. L'auteur est roi avec ses personnages.

Dans un style très classique, Léon Tolstoï nous raconte les vicissitudes d'une classe aisée de l'Empire Russe. Sans vraiment d'intrigue, le Bonheur conjugal est une tranche de vie qui prend plus d'intérêt en regard des 2 autres romans qui composent ce recueil, tout d'abord…
La Sonate à Kreutzer. le Bonheur conjugal est un peu misogyne, La Sonate à Kreutzer dresse le portrait de l'homme russe, de ses vices, des sa turpitude et Léon Tolstoï développe une thèse, autour d'une narration un peu plus romanesque, une thèse assez originale sur la position de la femme dans la société et surtout, par opposition, les devoirs de l'homme envers elle, homme responsable de tous les maux. Thèse discutable, extrémiste en un sens, mais La Sonate à Kreutzer a le mérite de donner un tableau de meurs extrêmement cru de l'Empire Russe. Et cette thèse est complétée par le dernier roman court, à la même thématique…
La suite sur le blog…
Lien : http://livrepoche.fr/la-sona..
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Tchoutchou ! le train de la Sonate à Kreutzer avance ! C'est la locomotive Tolstoi ! Elle défonce tout ce qui bouge ! Tout le monde en prend pour son grade ! A commencer par les femmes de type Armide, les ensorceleuses qui mangent les hommes à travers leur terrible sort : le mariage ! Vient ensuite les hommes ! Dès qu'ils se mêlent de sexe, tout est perdu ! Mais aussi le capitalisme ! La science, la médecine, la religion organisée, bref tout le monde. Fin de l'Histoire ! La locomotive continue ! Elle ne s'arrête pas… Pozdnychev, le « héros »… L'ancêtre du Swann de Proust… Mais plus malsain… Swann crève d'un cancer, après avoir été trompé des centaines de fois par sa chère femme, Odette, dont il fut tombé amoureux… Pozdnychev, il est tombé amoureux d'une femme, lui aussi, un mariage comme Swann… Il devient jaloux aussi… Mais contrairement à Swann qui avait arrêté de se faire des illusions après le mariage, Pozdnychev n'accepte pas la possibilité que sa femme puisse le tromper… Il n'aime pas que sa femme fasse de la musique avec un homme… Dès lors, rongé par la jalousie, il entretient une scénographie de l'imaginaire sur tout ce que fait sa femme, sans lui… Il n'en peut plus. Que fait t'il ? Il la tue ! Et il a raison selon lui ! La faute à qui ? A la société ! A la débauche ! A bas le sexe ! L'abstinence avant tout ! (Ce cher Tolstoï sait de quoi il parle avec ses 13 enfants, hé !). Bref, la locomotive tient bon mais Pozdnychev sombre dans la folie avec Sa vérité… Enfin, Pozdnychev a juste découvert le XIXème siècle en retard ! Comme tout bon russe qui se respecte ! Et on l'ingurgite ce siècle là à la vitesse de cette locomotive. Mais bon, c'est bien écrit et on se laisse porter par le récit. C'est déjà ça.
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Le bonheur conjugal :
Nouvelle assez ambiguë. Un homme raconte au passager d'un train l'horreur de la vie conjugale qui a commencé pour lui (mais pour tous également dit-il) de façon idyllique. Il a ensuite eu la "révélation de l'abîme" qui le séparait de sa femme. Tout cela s'est mué en haine absolue et en drame de la jalousie. Portraits assez savoureux, souvent grotesques des époux.
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Cet ouvrage est composé de trois courts romans de Tolstoï: "Le Bonheur conjugal", "La Sonate de Kreutzer", et "Le Diable".

Dans "Le Bonheur conjugal", l'héroïne, Macha, s'éprend du meilleur ami de son défunt père. Elle se marie assez rapidement avec lui. Leurs premiers mois ensemble sont très heureux, jusqu'à ce qu'elle désire découvrir la vie mondaine. Leur relation va alors changer, leur couple mis à l'épreuve. Ce récit a pour thèmes le sentiment amoureux, l'amour, la passion. Ce roman pose la question du bonheur conjugal, de son évolution, etc. J'ai assez apprécié ce roman, qui se lit rapidement et facilement.

J'ai eu beaucoup plus de mal avec "La Sonate de Kreutzer". Lors d'un voyage, un homme raconte pourquoi et comment il en est arrivé à tuer sa femme. Selon les personnages, ces derniers ont des propos plus ou moins misogynes (mais c'est aussi le reflet de l'époque). Ce texte aborde les thèmes de l'amour, de la passion, et surtout de la jalousie. C'est un texte trop moralisateur, avec des propos, des idées d'un autre temps. J'au eu beaucoup de mal à lire ce récit. Je n'ai pas du tout accroché à l'histoire. C'est beaucoup trop moralisateur pour moi.

Enfin, "Le Diable" raconte l'histoire d'un homme célibataire, ayant repris les terres de son père. Celui-ci habite loin de la ville, mais a besoin de sa dose de sexe pour se sentir bien. Il fait donc appel à une jeune paysanne, mais celle-ci le trouble de plus en plus. le jour où il décide de se marier, il rompt avec elle. Il apprend quelques mois plus tard qu'elle a eu un enfant. Il ne la revoit pas pendant plus d'un an, jusqu'au jour où son épouse fait appel à elle pour du ménage. le trouble le reprend alors. Va-t-il y céder? Que doit-il faire? Ce texte abord les thèmes de l'amour, du sexe, et surtout de l'adultère. Une nouvelle fois c'est un texte assez moralisateur, mais c'est assez justifié vu le thème principal du roman. J'ai eu plus de facilité à lire cette histoire que le précédent récit. Pour autant, je n'ai pas été enthousiasmé plus que ça.

Dans l'ensemble, j'ai un avis assez mitigé sur ces trois textes. Seul "Le Bonheur conjugal" m'a assez plu.
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Le titre est La Mort d'Ivan Illitch suivi de Maître et serviteur et de Trois morts
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