AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,79

sur 73 notes
5
3 avis
4
6 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis
Ayant envie de lectures courtes, j'ai opté pour un classique avec Tolstoï sur un thème qui ne pouvait que parler à la cavalière que je suis : le Cheval. C'est toujours délicat de lire un livre sur son thème de prédilection car on attend forcément beaucoup : retrouver nos propres sensations bien sûr, mais aussi un minimum de précision ou, en tous, cas, le moins possible d'approximations ou de faussetés sur le thème. Alors quand dès les premières pages j'ai vu qu'on allait parler des « pattes » du cheval durant 70 pages, je me suis un peu crispée. Mais l'auteur racontant si bien, je me suis finalement rapidement prise au jeu du récit qui, fidèle à son titre, nous place davantage du point de vue du cheval et de ses sensations que de celui des humains, pas fins qui plus est, qui l'entourent.
.
Ca demeure, certes, des pensées humaines prêtées à ce noble animal. Mais là encore le talent de conteur de l'auteur fait que, très vite, je suis parvenue à l'oublier pour apprécier les descriptions physiques du cheval dans la peau duquel il nous met, ou encore la morale qui ressort de cette histoire : une réflexion sur la bête aversion que peut susciter la différence et la mise à l'écart ou la différence de traitement qui en découle, sans raison. Qu'il s'agisse de couleur de peau ou de couleur de robe, ou encore de l'âge d'un être rejeté par les ignorants qui ne le comprennent pas. Avec un message d'espoir : il suffit parfois simplement de pouvoir se comprendre pour s'accepter. Et pour ça une main tendue, le dialogue ou la littérature font parfois des miracles et nous font découvrir que les êtres que nous rejetons, méprisons ou ignorons méritent finalement d'être écoutés, et aimés. Un joli conte pour cette période de fête, même si les animaux n'y sont pas toujours, à la fête…
Commenter  J’apprécie          8423
« Le cheval » (1866) est une excellente nouvelle dans laquelle un cheval – L'Arpenteur – raconte sa vie. J'ai trouvé ce récit émouvant et triste. La fin est un peu dure. Il y a du vrai dans ce qu'écrit Tolstoï mais il est inconcevable d'imaginer que l'on puisse


***

« Albert » (1858) est une nouvelle que j'avais déjà lue sous le titre « Un musicien déchu » mais dont je n'avais gardé aucun souvenir. Elle raconte l'histoire d'un violoniste virtuose qui a sombré dans l'alcool et le désespoir. Je n'ai toujours pas compris la fin.





Challenge musical 2022-2023
Challenge littérature slave orientale
Commenter  J’apprécie          291
Deux nouvelles de l'auteur russe qui a si bien décrit les passions qui nous animents et les désillusions. Ces nouvelles ne font pas exceptions, toutes deux offrent le portrait de créatures (un cheval et un violoniste) que l'on voit en pleine déchéance alors même qu'ils ont connu la gloire en leurs jeunes années.

Albert est donc en quelque sorte l'envers sombre du violoniste qu'on voit parfois dans les toiles de Chagall. Loin de l'insouciance des toiles du peintre, le personnage de Tolstoï a été dévoré et consummé par sa passion - on pourrait y voir un pendant d'Ivan Ilitch! - et pleure sur le temps du bonheur passé qui ne reviendra plus.

Pour ma part, c'est la nouvelle le cheval que j'ai trouvé la plus émouvante. La métaphore animale permet à l'auteur d'explorer plus en profondeur la mesquinerie et la cruauté de nos semblables et l'arrogance que le jugement donne à certain.
Et surtout, le brio avec lequel Tolstoï décrit la vanité humaine ; et en cela la mort rappelle à chacun ce que nous sommes et la manière dont nous nous sommes éloignés (à l'inverse des animaux) du sens "mystique" de la Création , vaut à elle seule la lecture de cette nouvelle.



Challenge solidaire 2019
Challenge Globe-trotteurs 2019
Commenter  J’apprécie          270
Le cheval et Albert sont les deux nouvelles qui constituent ce livre.

Le cheval, un hongre pie, n'est pas seulement vieux mais n'est plus beaucoup utile au haras. Bien que la robe pie soit magnifique, ce cheval est différent des autres chevaux qui n'hésitent pas à l'asticoter, à le harceler. Parmi ses maîtres successifs, un seul a apprécié ses qualités car ce cheval n'a pas toujours été vieux et sa vie fut longue et mouvementée.
D'emblée, on comprend que Tolstoï fait parler un cheval en lieu et place d'un être humain et amène le lecteur à s'interroger sur le harcèlement et la peur de la différence.
Un sujet très intéressant surtout pour l'époque, mais quelque chose m'a gênée. le fil reliant le cheval et la transposition chez l'humain ne m'est pas paru assez subtil et mon esprit allait toujours de l'un à l'autre. Je ne suis pas parvenue à me maintenir dans l'esprit du cheval.

J'ai plus apprécié la deuxième nouvelle. Albert est un musicien de génie et lorsque son violon entame les grands airs de musique, le silence se fait autour de lui dans les salons de la haute société pétersbourgeoise. Son visage et son sourire sont si charmants que tous lui pardonnent son excentricité et sa pauvreté. D'autant plus qu'il loge dans les appartements de la maîtresse de maison, Anna Ivanovna. C'est lors d'une fête donnée par cette dernière que Délessov voit et entend Albert pour la première fois. Empreint soudain d'un sentiment d'empathie et de ferveur religieuse, Délessov l'invite chez lui, espérant l'aider, le remettre sur le droit chemin et le débarrasser de ses mauvaises habitudes.
Y réussira-t-il ?
Dans cette nouvelle, j'ai sentie toutes les notions de jugement, d'ingérence dans la vie d'autrui, de différence également, comme dans la première nouvelle. Où s'arrête le bien ? Peut-on changer une personne contre son gré ?

Bien que j'ai apprécié ce livre qui m'a fait découvrir une autre facette de l'écriture de Tolstoï, j'aime beaucoup mieux ses romans.
Commenter  J’apprécie          226
Albert (1857) ou le Musicien déchu
Tolstoï

Déjà signé une critique en 2020 sous le titre le Musicien déchu. En relisant cette nouvelle écrite en 1857, qui a quelque chose à voir avec Lucerne comme deux frères presque jumeaux, sauf que cette dernière, je n'ai pas aimé (c'est pratiquement le seul texte de Tolstoï que je n'ai pas aimé). Un point d'intérêt toutefois à mes yeux, j'ai cherché à savoir quel passé ils avaient eu les deux musiciens foutraques, protagonistes des deux nouvelles ou si tout simplement Tolstoï L évoque : eh ben presque rien. deux, trois mots. Tolstoï ne s'étend pas sur leur passé, il les prend comme ils sont dans leur brutal désarroi du moment. Peut-être que fouiller dans leur passé voudrait dire à celui qui s'attache à, ces deux malheureux qu'il faille s'attarder sur leur passé pour les comprendre. Tolstoî refuse cela, il s'attache avant tout à leur déchéance présente qui s'impose à tout le reste, et il relie cette déchéance à la société dans laquelle ils vivent, société nantie : elle passe au laminoir puisqu'elle ignore le malheur de ces deux pauvres bougres qui sont trop faibles pour lui résister.

Des jeunes gens du beau monde se regroupent pour une soirée et le musicien se retrouve mêlé à cela, ils ne comprennent pas ce qui lui arrive et ont-ils envie de le comprendre ? Seul Délessev prend sous son aile l'artiste. et va vivre comme pour lui l'humiliation qu'ils vont lui faire subir.

L'effet narratif en fait est comme si le narrateur découvrait le pauvre homme en même temps que le lecteur. Et comme personne donc ne semble connaître rien de lui, eh bien son seul bagage, c'est son violon et il va le faire vibrer de façon prodigieuse et tout le monde va être scotché.:

"Tout le monde suivait en silence, avec le frémissement de l'espoir, le développement de la mélodie"

C'était un autre Albert, il n'était plus ni grotesque, ni étrange, et non seulement c'était un autre Albert, mais c'était lui qui avait le pouvoir en cet instant devant un aréopage de gens hébétés.. Il prenait sa revanche, mais c'était bien tard, c'était son seul bonheur, bonheur qu'il était en train de vivre qui se consumait là tragiquement..

Alors, quelques jours plus tard, son protecteur qui devint son ami lui posa la question : "il vous est arrivé d'être amoureux ?
On eut l'impression qu'on lui fendit le coeur.. Et la suite ma foi, il faut la lire ..
Commenter  J’apprécie          150
Le narrateur de cette nouvelle est un cheval (un hongre pie pour être précise).
Il est déjà âgé et se fait régulièrement « harcelé » par les jeunes pousses de son troupeau.
Il retrouve une « amie d'enfance » et commence à raconter sa vie : une vie de cheval bien rude (l'action se passe au 19eme siècle)
Il passera de maître en maître (l'homme ne sort pas grandi de cette nouvelle) : il est surexploité, mal traité…du fait de sa couleur pie particulièrement.
La fin est assez éprouvante…de réalisme….
Commenter  J’apprécie          121
Un cheval triste et malheureux nous raconte sa vie avec ses congénères et les hommes depuis sa naissance.
Je suis tombée sur ce livre complètement par hasard (je n'avais même jamais lu cet auteur) mais aucun regret. On se lie vraiment d'amitié pour ce cheval pie.
Ce sera sans doute ma plus belle découverte de cette fin d'année. Une très belle oeuvre!
Commenter  J’apprécie          50
Première expèrience avec Tolstoï, et je dois dire que je ne suis pas déçue.

L'écriture est vraiment prenante, c'est un de ces classiques qu'on aime lire!
Par contre, que de tristesse dans ces deux nouvelles. Et en même temps, il y a une sorte d'apaisement dans chacune d'elle, comme une acceptation du mauvais coté de la vie...

Je renouvellerai certainement la lecture de cet auteur avec d'autres oeuvres !
Commenter  J’apprécie          30
Quand les passions et les folies des Russes sont racontées du point de vue d'un cheval extraordinaire que la nature a malheureusement doté d'une robe pie...Le narrateur équin fait preuve d'une humilité qui pourrait être un exemple pour ses propriétaires bien trop humains !
Commenter  J’apprécie          30
Dans cette nouvelle, nous sommes littéralement plongés dans la peau du cheval et le regard qu'il porte sur le monde. Nous sommes cheval, nous pensons cheval, nous vivons cheval, l'homme est un personnage secondaire qui semble avoir bien du mal à comprendre cet animal.

Les descriptions des chevaux et relations entre eux sont si justes qu'il est facile de se représenter les scènes décrites. Les amoureux des chevaux et ceux notamment qui ont pris le temps de les observer en liberté dans la nature ne pourront qu'affirmer ces dires.
Lien : https://qaloetlolotte.com/20..
Commenter  J’apprécie          31




Lecteurs (171) Voir plus



Quiz Voir plus

Anna Karénine

Qui est l'auteur de ce livre ? (C'est facile, c'est écrit dans le thème ;))

Nikolai Gogol
Fédor Mikhaïlovitch Dostoïevski
Léon Tolstoï
Alexandre Pouchkine

20 questions
155 lecteurs ont répondu
Thème : Anna Karénine de Léon TolstoïCréer un quiz sur ce livre

{* *}