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Roman méconnu du grand public mais issu d'un génie littéraire, qui remet en question les valeurs de la société américaine conservatrice des années 40. Toole l'a écrit à l'âge de 16 ans, et on ne peut que s'incliner devant un tel talent et une si grande maturité !
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Voici un roman déstabilisant.

La Bible de néon, c'est l'histoire de David racontée par lui-même : jeune homme naïf et sensible, il grandit dans une famille pauvre du sud des États-Unis. le récit commence un peu avant la Seconde Guerre Mondiale et s'étend jusqu'à un peu après. Alors même que le roman est court, les thèmes abordés y sont nombreux : le racisme et le sexisme, la pauvreté, la religion, la méchanceté gratuite, la frustration et toujours en toile de fond cette injonction à l'uniformité que toute communauté fait peser sur ses membres ...

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Un vrai bijou et un grand coup de coeur pour cet auteur, qui n'a écrit que 2 romans : ce livre et La conjuration des imbéciles (Prix Pulitzer). Ce premier roman est particulièrement remarquable, surtout lorsque l'on sait que John Kennedy Toole l'a écrit à seulement 16 ans. Ecrivain maudit, il s'est suicidé à l'âge de 31 ans, très certainement car il ne trouvait pas de maisons d'éditions pour publier ces romans. C'est sa mère qui s'est acharnée à le faire publier et connaitre après sa mort.
J'ai retrouvé dans ce récit la même fraicheur et la même intensité que dans le roman "Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur" de Harper Lee. Ecrit à la première personne, on suit l'enfance et l'adolescence de David, enfant unique dans une petite ville des Etats-Unis dans les années 1940. Marqué très tôt par la pauvreté et l'isolement, il grandit pourtant dans l'harmonie et l'amour grâce à 2 femmes : sa maman et sa tante Mae, personnage artiste et fantasque. David devra faire face au puritanisme, aux personnes bien pensantes, au conservatisme et aux conséquences de la seconde guerre mondiale. Un peu rêveur et très sensible, David est un enfant solitaire, peu entourée par des enfants de son âge, et sera très tôt confronté à la difficulté d'être différent.
C'est merveilleusement bien écrit : très simplement écrit, parfois même naïvement, John Kennedy Toole parvient tout de même a évoqué des thèmes difficile comme la violence, le puritanisme, l'intolérance et le racisme latent. La vision par un jeune garçon permet au récit de conserver une certaine innocence et certaines situations, plus suggérées que réellement décrites, donnent à l'écriture une authenticité naïve. le style est fluide et la beauté de l'écriture rend poétique de nombreux passages. L'auteur décrit avec beaucoup de profondeur et de délicatesse les personnalités complexes des personnages principaux. Enfin, la description de la vie quotidienne d'une petite ville américaine est implacable dans sa cruauté et ses contradictions.
C'est vraiment un roman très agréable à lire, une belle découverte.
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Ce récit, écrit à la première personne, se déroule dans une petite ville du sud des des Etats-Unis au cours des années 40. Nous y suivons le jeune David, fils unique d' un très modeste foyer depuis son enfance jusqu' à son adolescence.La vie de cet enfant naïf, sensible et solitaire va être boulversée par l' arrivée de sa tante Maé, sexagénaire excentrique, par ailleurs ex-chanteuse dans des boîtes mal famées de la Nouvelle Orléans.Cette femme de caractère sera la seule à lui apporter soutien et affection pour affronter drames familiaux, misère quotidienne ainsi que les médisances d' une population semblant dévolue à la bigoterie la plus sectaire qui soit , sous la direction du pasteur évangéliste Watkins .
Avant tout roman d' apprentissage, cette oeuvre poignante, mélancolique mais non dénuée d' humour - lequel n' est pas sans rappeler parfois le style de René Goscinny dans les aventures du Petit Nicolas- possède une force et une maturité remarquables compte-tenu de la jeunesse de l' auteur lors de sa conception.Le seul point faible notable de cette histoire réside peut-être dans son dénouement précipité...
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Premier roman d'un auteur génial, et roman bien meilleur que certains qui, en France, ont reçu le prix Goncourt.
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Certes, le meilleur livre de John Kennedy Toole est sans conteste "La conjuration des imbéciles" (personnellement, j'adore ce titre!), un des romans les plus hilarants que j'ai jamais lu. Pourtant "La bible de Néon" vaut la peine d'être lu et considéré pour ce qu'il est, c'est-à-dire un beau petit roman initiatique, mélange de tendresse et de cruauté, écrit par un adolescent à peine plus âgé que Dave, personnage principal qui grandit dans une petite ville du Sud dans les années 40. Si Dave est un enfant puis un jeune garçon très attachant (à peu près autant que les personnages de petites filles de Carson Mac Cullers), c'est la flamboyante tante Mae qui marque le plus le lecteur. C'est une chanteuse plus très jeune et dont la carrière est derrière elle mais qui ne se voit pas vieillir sous sa teinture blonde : elle suscite le désir des hommes, la médisance des femmes et la plus haute réprobation du pasteur et de sa femme, institutrice. On referme le livre en se demandant ce que va devenir Dave, en partance dans un train dont il ignore la destination...
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John Kennedy Toole (1938 – 1969) a écrit là un petit chef d'oeuvre. C'est d'autant plus remarquable qu'il avait alors seize ans ! Il n'aura malheureusement pas la joie de le voir publié, à la fin des années 80. Il s'est suicidé en 1969, à l'âge de 31 ans, sans doute déprimé par les refus successifs des éditeurs de publier La conjuration des imbéciles, cet autre chef-d'oeuvre écrit une dizaine d'années plus tard.
David, le narrateur, un jeune garçon de 6 ans, vit avec ses parents dans une petite ville du sud des Etats-Unis, peu avant la seconde guerre mondiale. Son père travaille à l'usine, et la famille fréquente régulièrement la paroisse. La tante de sa mère, Mae, une ancienne artiste de cabaret sur le retour, vient s'installer chez eux. La dame s'occupe du petit garçon, l'emmène souvent se promener dans des tenues provocantes qui font jaser les habitants de la petite ville bigote et conformiste. Une relation tendre et complice se noue entre eux.
Tout commence à basculer lorsque le père de David perd son emploi. La famille s'installe alors dans une maison vétuste et branlante sur l'une des collines d'argile qui dominent la ville. Elle ne fréquente plus l'église, faute de pouvoir payer la cotisation de membre. le père, désoeuvré, rumine son amertume, tandis que David fait ses premiers pas, difficiles, à l'école. Tout semble aller de travers, à l'image de la maison qui, lorsqu'il pleut sur la colline argileuse, s'enfonce de guingois dans la terre ramollie. Mais le jeune garçon est loin d'être au bout de ses peines, même si surgissent ça et là de rares moments de joie et de grâce.
« La bible de néon » est l'enseigne lumineuse qui orne la façade de l'église. David l'aperçoit de chez lui la nuit. Elle est le symbole de l'esprit puritain qui plane jour et nuit sur la communauté, et exclut tous ceux qui ne se conforment pas à ses dogmes. Pauvreté, maladie, vieillesse, singularité sont des fautes. « Si on était différent du reste des gens de la ville, on devait partir. C'était pour cela qu'ils se ressemblaient tous tellement. Leur façon de parler, ce qu'ils faisaient, ce qu'ils aimaient, ce qu'ils détestaient. […] A l'école, ils nous disaient qu'on devait penser par soi-même, mais dans la ville, il n'était pas question de faire ça. Vous deviez penser ce que votre père avait pensé toute sa vie, c'est-à-dire ce que toute le monde pensait ». Malgré son jeune âge, David sent qu'on est loin du véritable christianisme : « Je commençais à être fatigué de ce que le pasteur appelait « chrétien ». Tout ce qu'il faisait était chrétien, et les gens de son église le croyaient, en plus. […] il me semblait savoir ce que cela voulait dire de croire en Jésus-Christ, et cela n'avait rien à voir avec la moitié des choses que faisait le pasteur. Je considérais Tante Mae comme une bonne chrétienne, mais personne n'aurait été d'accord dans la vallée, parce qu'elle n'allait jamais à l'église ».
John Kennedy Toole narre dans un style lumineux et sensible l'histoire d'un jeune garçon qui fait l'apprentissage d'une société intolérante et dure avec les faibles. Il ne fait pas bon être pauvre et sans défense dans l'Amérique puritaine des années 40 (comme des années 2000 d'ailleurs). Cette oeuvre est d'une maturité étonnante pour un si jeune auteur. On se demande, en vain, ce qu'aurait pu encore offrir à la littérature John Kennedy Toole, ce génie trop tôt disparu.

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The Neon Bible
Traduction : Sophie Mayoux

Selon la mère de John Kennedy Toole, celui-ci écrivit "La Bible de Néon" l'année de ses seize ans. Un an plus tôt, alors qu'il venait de décrocher son permis de conduire, il l'avait emmenée voir une étrange enseigne sur l'Airline Highway de la Nouvelle-Orléans, "une énorme enseigne au néon en forme de livre ouvert, portant sur une page les mots "Sainte Bible" et, sur l'autre, "Eglise Baptiste de Midcity." le fils et la mère avaient ri ensemble de cette horreur prétentieuse et Mrs Toole estimait que c'était probablement là que l'idée de ce premier roman était venue à John.
Beaucoup plus court que "La Conjuration ...", ce roman est une chronique douce-amère, qui vire à la fin au tragique faulknerien. le narrateur, David, un tout jeune homme, y raconte son enfance dans une petite ville écrasée de poussière et de préjugés du Sud des Etats-Unis. Fils de petits exploitants agricoles, il grandit entre un père un peu brutal qui ira finalement se faire tuer en Italie pendant la Seconde guerre mondiale et une mère plus douce, plus gaie qui, malheureusement, sombrera dans la folie à l'annonce du décès de son mari. Fort heureusement pour David, vit aussi avec eux la tante Mae, ex-chanteuse et danseuse de saloon, véritable symphonie de couleurs et d'anticonformisme au sein de toute cette grisaille, soigneusement entretenue par les prêches du pasteur et les fervents "chrétiens" qui, telle Mr et Mrs Watkins, empoisonnent le coin avec leurs idées d'un autre âge.
C'est avec cette férocité lucide, qu'il utilisera à son summum et avec infiniment plus de causticité dans "La Conjuration ...", que Toole, pourtant si jeune, dépeint tous ces vautours religieux qui, dès les premières pages, parce qu'ils estiment "Autant en emporte le vent" un livre "indécent", l'arrachent à la bibliothèque du coin pour en faire un feu de joie. le masochisme foncier et issu en droite ligne de deux mille ans de tradition judéo-chrétienne mal digérée qui constitue la faiblesse majeure des USA en même temps que l'inépuisable fonds de commerce des milliers de charlatans qui y pullulent s'y étale dans ses replis les plus crasseux et les plus inquiétants, d'autant que l'action se situe dans le Sud, ce Sud brisé et vivotant de sa gloire passée auquel Faulkner nous avait habitués.
Quinze ans avant de mettre fin à ses jours en s'asphyxiant au monoxyde de carbone dans sa voiture aux vitres verrouillées, John Kennedy Toole a déjà compris que, pour quiconque naît différent en ce monde, aucun espoir n'est permis. En tous cas, pas au milieu de ceux qui s'autoproclament "la norme." Ne lui restent donc plus que deux voies : où courber l'échine dans la boue, ou relever la tête et risquer de se la faire couper par "les bons croyants", toujours si bien intentionnés.
A moins qu'il ne choisisse de leur tirer une révérence ironique en se la coupant tout seul ... ;o)
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