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L'odyssée d'Hakim retrace, pour ce premier tome, les périples d'un jeune homme, syrien, qui a dû fuir son pays, comme tant d'autres au moment de la guerre.
Fabien Toulmé, après nous avoir expliqué pourquoi il s'est intéressé à ce sujet, (préambule d'ors et déjà touchant et questionnant), nous permet de resituer le contexte du pays, à la fois dans le quotidien de la population, mais aussi au niveau historique et politique.
Dans ce premier tome, Hakim va donc quitter la Syrie pour le Liban, la Jordanie et ensuite la Turquie. Dans ces deux derniers pays, les syriens (ou les étrangers de manière générale) ne sont pas forcément les bienvenus, exploités, comme cela peut arriver finalement partout dans le monde.
Pourtant que demande Hakim? Etre un honnête homme, travailler, économiser pour pouvoir envoyer de l'argent à sa famille et plus tard se marier et avoir des enfants. Soit des projets ou rêves des plus classiques.
Par ce premier tome, Fabien Toulmé nous rappelle qu'un migrant, quel que soit son statut, est avant tout un être humain, qui veut simplement vivre dignement avant de retourner dans son pays dès que possible pour retrouver les siens, ses racines et sa culture.
Ce roman graphique est juste, touchant, d'autant plus qu'il s'agit de l'histoire vraie d'un jeune syrien, donc Fabien Toulmé tente en toute humilité de retranscrire le mieux possible la première partie de son périple.
J'ai à présent hâte de poursuivre la lecture avec les tomes 2 et 3, qui devraient être riches en émotions
.
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C'est l'histoire d'un homme, Hakim, syrien qui décide de quitter son pays...
C'est l'histoire d'un homme qui veut aider sa famille...
C'est l'histoire d'un homme qui espère revenir chez lui...
C'est l'histoire d'un homme qui veut survivre...

Par sa plume et son crayon, Fabien Toulmé nous raconte cette histoire. Sans aucune prétention, ce dessinateur (notamment connu pour sa propre autobiographie Ce n'est pas toi que j'attendais) veut nous parler des réfugiés, de ces personnes, comme vous et moi, qui cherchent à vivre mais qui ne peuvent malheureusement pas le faire dans leur pays.

Chaque année, des milliers de réfugiés sont tués et personne n'y fait plus attention. Alors Fabien Toulmé souhaite nous parler de Hakim.
Cet homme, trentenaire, a quitté sa Syrie natale en 2011 alors que la guerre éclatait. Il a dû laisser sa famille là-bas à Damas pour trouver du travail ailleurs, car, ce conflit lui a valu la perte de son entreprise, une pépinière. Il a été aussi torturé et son frère est porté disparu. Sa manière d'agir est alors de partir.

Dans ce premier tome (cette odyssée en comptera trois), on suit Hakim de la Syrie à la Turquie, en passant par la Libye.

Fabien Toulmé réussit, à mon sens, un merveilleux et poignant roman graphique. Ses dessins retranscrivent très bien cette histoire. Les pages se lisent très facilement et on s'attache tout de suite à Hakim. C'est une belle biographie dont j'attends impatiemment la suite.
Un projet livresque plus qu'important à lire absolument et à faire lire autour de soi !
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J'avais beaucoup aimé du même auteur, « Ce n'est pas toi que j'attendais », sensible, délicat, beaucoup d'humour même pour traiter d'un sujet aussi complexe que le handicap.
Ici, Fabien Toulmé s'attaque également à une thématique d'actualité, celle de l'exil. Bouleversé par le naufrage d'un bateau qui coûta la vie à 400 migrants, l'auteur décide de raconter le parcours d'un jeune syrien. Il fait la connaissance d'Hakim et de sa petite famille et, au cours de longs entretiens, recueille les éléments qui vont lui permettre de retracer l'incroyable chemin qui a amené le jeune homme en France.
Du printemps arabe à la reprise en main totalitaire et violente du régime d'El Assad, Hakim décrit les événements qui l'ont conduit à quitter précipitamment son pays, alors même qu'il était un pépiniériste prospère et qu'il aimait sa vie, son pays. Avec la guerre civile s'installe la pauvreté et l'impossibilité d'aider ses parents. Sa famille le pousse à partir : ce sera d'abord la Jordanie, puis la Turquie… Partout Hakim se heurte aux mêmes difficultés économiques, à la suspicion aussi des autochtones qui voient d'un mauvais oeil débarquer en masse des migrants.
Ce premier tome est de grande qualité, très pédagogue car Fabien Toulmé, à l'aide de cartes, de tableaux, de brefs retours en arrière permet à des lecteurs peu férus d'Histoire de bien comprendre ce qu'il se passe en Syrie. Il montre aussi que le moteur de la migration est le désespoir (pour ceux qui en douteraient) - ce qui plaide pour un peu de solidarité et de bienveillance, cela ne semble pas inutile en ce moment.
Le dessin, les couleurs, le rythme et les dialogues - tout concourt à rendre vraiment très plaisante et enrichissante la lecture de cette BD.
Merci @pauste d'enrichir notre Centre de ressources documentaires avec d'aussi beaux ouvrages 😊.

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J'ai lu cet album de Fabien Toulmé, il y a déjà un certain temps, deux ans plus exactement. Comme je dois épurer ma bibliothèque ainsi que mon disque dur cérébral, j'ai décidé d'en faire un mini retour, question de ne jamais oublié et de tourner pour une dernière fois les pages de cet album tant apprécié.
Ce tome 1 offre une mise en bouche, un préambule significatif sur la genèse de ce projet. L'auteur s'ouvre sur son envie de faire un livre sur les migrants qui traversent la Méditerranée. Sur sa réflexion de qui ils sont et du pourquoi de l'abandon d'un pays, d'une vie, pour l'inconnu.
Tout d'abord il présente un rappel de l'origine du conflit syrien et continue avec sa recherche d'une personne prête à témoigner de son histoire.
Octobre 2016, il rencontre Hakim.
Celui-ci raconte sa Syrie d'avant 2011. Son enfance, son adolescence, sa vraie vie, celle d'avant. Son attachement à ce pays où il a l'impression de tout avoir: la met, le soleil, la montagne!
Ensuite, c'est l'oppression, la façon dont le pays est gouverné. Un pays où les murs ont des oreilles. Hakim cherche les oreilles pour finalement comprendre que ce sont des hommes, les moukhabarats, qui persécutent d'autres hommes.
Hakim raconte les élections, les différentes communautés, les inégalités, l'escalade de la violence.
Parallèlement, on voit les rencontres entre l'auteur et Hakim. Il fait part de sa vie actuelle, son fils, son état d'esprit. Hakim raconte, ça lui fait du bien. Il raconte l'épisode de la prison et son début d'odyssée. Damas en 2012, Beyrouth, Amman et Antalya en 2013.
C'est du lourd cette bande dessinée. Ça pogne aux tripes. L'auteur nous fait vivre réellement l'histoire d'Hakim avec des dessins très parlant et des textes clairs et précis. On n'est pas dans l'onirisme, mais dans la réalité brute.
J'adore la dernière partie avec la rencontre de sa future femme Najmeh. Hakim trouve l'amour dans une vie si particulière. C'est rassurant!
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Il faut encore et encore des livres comme celui-ci non seulement pour comprendre le parcours des migrants mais aussi pour développer l'empathie envers eux.
Hakim est un réfugié parmi tant d'autres, avec une histoire toute personnelle, unique, même si elle s'inscrit dans une histoire d'émigration universelle. Il a accepté de témoigner pour l'auteur Fabien Toulmé des raisons de son départ de la Syrie et de son arrivée en France.
Tout commence par une prise de conscience de Toulmé, comme on peut tous en avoir face à un événement donné, sauf que Toulmé en a fait quelque chose, et ce quelque chose est tout simplement grandiose. Tout commence, donc, lorsque comme tous les Européens, l'auteur est bouleversé par ce crash d'avion en 2015 dans les Alpes, entraînant la mort de 150 personnes, qui auraient pu être un frère, une tante, des amis. C'est le déséquilibre tragique de la médiatisation de ce drame unique face aux naufrages quasi-quotidiens de migrants dans la Méditerranée, tout aussi tragiques et mille fois répétés, qui le choque, évidemment, car on s'y habitue, car ce ne sont pas des personnes que l'on risque de connaître. Il a donc décidé de rencontrer l'un d'eux, de donner un visage à ces tragédies, un visage et une histoire.
Ce visage, c'est celui d'Hakim, un Syrien d'une trentaine d'années, marié, deux enfants, ayant acquis le statut de réfugié et se battant maintenant avec la langue française, car son parcours n'est pas terminé et il espère, un jour, retourner dans son pays avec sa famille, retrouver sa pépinière et une vie normale.
Car Hakim n'a jamais vraiment voulu venir en France. Car Hakim avait une vie agréable avant les émeutes, leurs répressions et le début de la guerre civile. Il avait créé sa pépinière, ça marchait bien, il avait pu s'acheter un appartement qu'il venait de meubler, prêt à accueillir une future mariée. Mais voilà, il avait soigné un manifestant blessé dans la rue, ce qui lui avait valu une semaine d'emprisonnement et de tortures. L'un de ses frères avait disparu lors d'une émeute. La ville avait été bombardée et son appartement avait disparu dans les décombres. Il avait alors préféré s'enfuir dans le pays voisin pour y travailler le temps que la paix revienne.
On connait tous la suite: la Syrie est petit-à-petit devenu un champ de ruines et les Syriens ont commencé à fuir en masse les bombardements et l'oppression, les plus riches du moins, ceux qui en avaient les moyens. Car fuir un pays, migrer même illégalement se paie au prix fort, dans tous les sens du terme.
Ce premier tome montre les débuts de l'engrenage qu'est cette migration, ce déplacement qui ne cesse pas, ce no man's land de la vie qui, de provisoire, devient permanent.
Pas plus que nous, Hakim n'était préparé à cette lutte pour survivre, il n'est pas né dedans, il n'aurait sans doute jamais pu imaginer qu'il aurait à vivre ça un jour.
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Il fallait une bande dessinée sur le thème des migrants et de la Syrie. C'est le premier volet du témoignage d'un de ces réfugiés. Les propos sont recueillis et mis en image par Fabien Toulmé. le récit est linéaire, simple, le graphisme est aussi simple, mais il n'en fallait surtout pas plus pour raconter un tel récit. Ce qui compte ici, c'est le témoignage, pour ce qu'il est, il présente la situation d'un individu embarqué dans une suite d'évènements qu'il subit. C'est édifiant, dur et malheureusement, totalement réel. C'est une lecture nécessaire, qui devrait même être obligatoire, devant toutes les conneries qu'on peut entendre sur le sujet, il y a peut-être un remède : lisez l'odyssée d'Hakim.
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Gros pavé pour seulement 268 pages, la qualité du papier, c'est un livre relié pas un poche ! La lecture est addictive, comme un bon roman !!
En 2011, le printemps arabe a laissé entrevoir aux Syriens la possibilité d'accéder à un peu de liberté, davantage de démocratie pour leur pays. Ils pensaient sans doute que l'opinion internationale... et c'est la guerre en Syrie, toujours.
A ce moment là, la vie souriait à Hakim, son entreprise lui permettait de vivre très correctement, et puis tout a basculé. Il s'est vu contraint de prendre une décision grave, il va fuir son pays.
Fabien Toulmé a rencontré Hakim, installé en France, il lui a raconté son odyssée, le mot est juste, ses déconvenues, le rejet dont il a été victime, ses frustrations mais aussi ses quelques moments de bonheur.
Le dessin est simple, une économie de couleurs, les expressions des émotions sont clairement montrées, malgré tout.
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Fabien Toulmé se penche sur le destin de Hakim, jeune immigré Syrien.
Conscient que la majorité des Occidentaux résument les immigrés à cette seule donnée, il décide de se pencher en profondeur sur les circonstances, les faits, la dynamique qui pousse un jeune homme bien dans sa peau, dans sa famille et dans sa profession à quitter tout ce qu'il a pour partir vers ailleurs.
Pourquoi? Comment quitte-t-on une terre qu'on aime.
Au delà de ce statut d'immigrant, de demandeur d'asile, qui sont les gens qui arrivent sur le contient européen ou ailleurs?
Le destin de Hakim a croisé la route de Toulmé, c'est une vie, c'est une histoire...mais chacun à la sienne et chacune est unique.
Cette BD tente de nous ouvrir les yeux.
Et c'est déjà pas mal.
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Hakim est syrien, il tient une pépinière et vient d'acheter son premier appartement. Mais la situation politique en Syrie est en train de tourner au vinaigre… il décide donc d'aller dans le pays voisin, le Liban, afin de retrouver du travail et d'aider ses parents en envoyant de l'argent. Mais au Liban, tout n'est pas tout rose non plus, alors il passe en Jordanie, puis en Turquie… C'est pour lui le début d'un périple qu'il n'aurait pas imaginé comme ça ! Entre les petits boulots difficiles qu'il parvient à trouver, et la violence de l'accueil qui lui est réservé… il rencontre tout de même sa femme et fait beaucoup de rencontres.
~
J'ai beaucoup aimé cette le premier tome de cette BD !! Non seulement l'auteur s'est très bien documenté et explique l'origine du conflit, mais il propose également des réflexions humaines intéressantes qui apportent beaucoup. Les dessins simples et les quelques tonalités employées suffisent à rendre les pages très agréables !

La vie d'Hakim, mais aussi toutes les vies qu'il rencontre, permettent un regard plus intime sur les conflits en Syrie et la situation de tous ceux contraints de quitter leurs pays. C'est une BD porteuse d'une voix qui doit se faire entendre !

Bref, j'ai aimé cette Odyssée parce qu'elle m'a éclairée sur la situation des migrants/réfugiés et leurs combats quotients ! C'est vraiment à lire par le plus de monde possible !!
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Comment ne pas commencer cette chronique par le même constat que celui fait par l'auteur, @Fabien Toulmé, en préambule de son ouvrage ?
Faire ce constat douloureux, amer, honteux même, qu'on finit par s'habituer à tout, même au pire ... et que notre indignation est bien souvent sélective, suivant que nous nous sentons en empathie avec les victimes ...

Aucun jugement dans ces mots, et aucun jugement non plus dans @L'Odyssée d'Hakim. L'auteur veut simplement essayer de comprendre. Même pas d'expliquer, de trouver des vérités universelles, qui pourraient s'appliquer en tout temps et en tout lieu.

Non, @Fabien Toulmé est un passeur. Il nous livre le témoignage d'un réfugié syrien, Hakim.
Passeur parce qu'il ne porte pas de jugement, ne sombre pas dans un pathos excessif.
Passeur parce qu'il ne se veut en aucun cas donneur de leçon(s).

Simplement, il donne à voir ce qu'est la vie d'un de ces migrants qui nous restent si lointains. Les espoirs sans cesse déçus de Hakim, qui fuit son pays et ce qu'il y avait construit, et qui ne sera plus chez lui nulle part ... Ni au Liban, ni en Jordanie, ni en Turquie. C'est à Antalya que s'achève la première partie de cette Odyssée.

Et comme dans les ouvrages de @Guy Delisle chez le même éditeur - Delcourt -, @Chroniques birmanes et @Chroniques de Jérusalem, on porte un regard à hauteur d'humain et non pas d'experts ou de politiques sur une des crises majeurs du XXIème siècle.
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Thème : L'Odyssée d'Hakim, tome 1 : De la Syrie à la Turquie de Fabien ToulméCréer un quiz sur ce livre

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