Vendredi ou les limbes du Pacifique

Une pépite, un chef-d'oeuvre, lu plusieurs fois, à relire... même si on est allergique au classique qui l'a inspiré, le "Robinson" de Daniel Defoe.

Personnellement je relis très peu souvent les livres que j'ai déjà lu. Celui-ci est donc une exception. Pas tout à fait cependant car je découvre que Michel Tournier en a écrit deux versions dont une pour les enfants (que mon fils est en train de lire). Et je ne regrette pas cette "deuxième" lecture car les deux livres même s'ils parlent de la même histoire n'ont pas grand chose à voir. Dans "Vendredi ou les limbes du Pacifique", les descriptions du bateau sont incroyables de précisions, les états d'âmes de Robinson, perdu sur cette île déserte, si réalistes. Enfin l'arrivée de Vendredi et tous les bouleversement qu'elle provoque aurait pu mal finir tant elle le déstabilise. Mais non l'auteur est bien plus malin que cela, il nous montre comment son Robinson, anglais assez étriqué, se libère progressivement des règles inculquées durant son enfance pour un retour à la nature et une fin dont je ne me souvenais plus !

aahhh ce livre!! il m'a fait voyager dans le Pacifique!! j'ai adoré suivre le cheminement de cet homme seul sur son ile qui se résout à affronter la situation.. puisqu'il n'a pas d'autre choix. J'avais d'abord lu vendredi ou la vie sauvage qui est beaucoup plus simple puis je me suis lancé dans ce livre, qui est plus "philosophique" par la pensée, les reflexions que Robinson se fait. C'est un beau roman de Michel Tournier qui nous fait refléchir!

Excellent ouvrage que j'ai pris beaucoup de plaisir à lire, et pourtant j'aurais imaginé la vie d'un homme seul sur une île déserte (ou presque!) bien ennuyeuse. Tournier nous captive avec les aventures mais aussi et surtout les pensées de Robinson, leur évolution, sa relation à Vendredi... et ce que j'ai préféré, c'est la fin, très optimiste et pleine d'espoir, à laquelle je ne m'attendais pas. La vie qui redémarre, une fin très symbolique comme beaucoup de passages de ce récit, et ultime pirouette de l'auteur: "jeudi" est effectivement le jour de Jupiter, mais en estonien (j'ai eu la chance d'y habiter 3 ans), jeudi se dit... "Neljapaëv" (prononcer "néliapaève") :-)

Lu vers mes 14 ans, à cette âge où les lectures sont majeures, parce qu'elles laissent une empreinte impérissable. J'ai le souvenir d'un livre somptueux, singulier, violent aussi... comme un premier amour.

A relire

Mon prof de français de l'époque nous avait vanté les mérites de ce livre qui était pour lui, une bonne introduction à la philosophie, en le lisant quelques années après, sa remarque se confirma et différents thèmes philosophiques se révélèrent : soi-même, autrui.....

magnifiquement écrit, on se croit réellement sur une île déserte.

Jamais je n'aurai un avis plus subjectif sur un livre que sur celui-ci. Je me rappelle encore très bien l'avoir lu quand j'étais petit. J'adorais ça et ne comprenais pas toutes les implications et pourtant je sentais que quelque chose n'allait pas chez ce Robinson. L'apothéose pour moi c'est le passage de la folie dans la grotte. J'étais tout choqué et inquiet pour mon héros qui semblait avoir un sérieux grain. Ce livre est incontournable pour moi et pour chaque personne qui s'est toujours demandée ce qu'elle ferait sur une île déserte... Devenir fou tout simplement.

Excellente oeuvre qui nous fait voyager, nous fait traverser le Pacifique, mais aussi l'immensité de notre esprit. Robinson Crusoé fait naufrage sur une île déserte. On peut observer plusieurs étapes dans son comportement. D'abord il se laisse enliser dans la dépression, dans la souille. Et cherche à s'enfuir absolument. Il entame la construction de l'Évasion qui n'aboutit pas. Après avoir longtemps refusé sa situation, qu'il allait rester sur l'île un temps probablement très long et indéterminé, il accepte finalement son état. Pour échapper à la solitude, il entreprend de domestiquer l'île, avec pour modèle la Bible. Il se glisse dans la peau du premier Homme. Il considère alors l'île "Sperenza" comme une femme. Qui assouvira ses besoins humains les plus intenses. Puis il y aura l'intrusion de Vendredi, un indien qui se rendait sur l'île pour un rite de sa tribu. Mais il échappe à la mort et se retrouve avec Robinson. Pour ce dernier, on entrevoit une autre facette de sa personnalité. Égoïste et imprégné des moeurs occidentaux de son temps. Au fil des années, il changera. Et deviendra l'homme de la Nature, tout en gardant sa spiritualité. Alors qu'un navire accostait sur l'île 28ans après son naufrage, Robinson décide de rester sur l'île. Alors que Vendredi s'en va sur le bateau. Non prêt à affronter la solitude une seconde fois, il allait mettre fin à ses jours. Mais un jeune mousse du navire sort de sa cachette, et c'est une nouvelle aventure qui commence pour eux.
Un parcours très initiatique, liant corps, esprit, philosophie et nature.