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Petite texte court, dense, précis...Le héros se retrouve en fauteuil roulant.. amnésique momentané ou pas... Plus rien à l'horizon, que la solitude, la mer et le ciel mais pour combien de temps?..
Le style est fluide, on se laisse porter comme sur les vagues...une parenthèse dans la vie de cet homme qui en devient spectateur, commence alors une lente introspection pour convoquer ses souvenirs...arrivera-t-il à remonter à la surface, à retrouver le cours de sa vie?
Roman qui envoûte par l'écriture de l'auteur.
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« La Disparition du paysage a été créé le 12 janvier 2021 au théâtre des Bouffes du Nord avec : Denis Podalidès, sociétaire de la Comédie-Française » trouve-t-on en exergue de ce magnifique texte de Jean-Philippe Toussaint. J'aurais aimé y être… Ce très bref récit de 48 pages (et il commence à la page 9), imprimé avec des marges et une police conséquentes, m'a entraînée dans un tourbillon d'émotions. Peut-être depuis des mois, un homme, convalescent, en fauteuil roulant, regarde par la fenêtre d'un appartement situé à Ostende. Il reçoit matin et soir la visite d'une aide-soignante qui ne parle pas français. Il ne sait pas ce qui lui est arrivé, il ne sait pas pour combien de temps il est là, il ne souffre pas, mais éprouve « un étonnement inébranlable » et perçoit le présent avec une acuité nouvelle. Voilà ce que nous apprend le premier paragraphe.
***
Je ne crois pas avoir lu quelque chose de Jean-Philippe Toussaint depuis La Salle de bain, roman qui, je l'avoue, ne m'avait pas conquise, alors que ce texte me bouleverse. Ce convalescent qui n'a pas complètement perdu la mémoire et qui cherche à rassembler des souvenirs qui lui échappent est un écrivain : il ne sait pas trop ce qui appartient au réel ou ce qui résulte d'un univers qu'il se construit en regardant par la fenêtre. C'est une odeur qui le transportera d'abord à Ostende, puis dans un autobus à Bruxelles, lui infligeant alors « une intrusion intolérable du réel dans [s]on univers personnel. » L'écriture est magnifique, précise, intense, bouleversante. Les trois dernière pages… à pleurer. Lisez-le, d'urgence !
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A Ostende, un homme se retrouve dans un fauteuil roulant dans une chambre avec vue sur la mer en ayant perdu le souvenir de l'accident qui le place dans cette situation inédite et inconfortable. Il évoque quelques bribes de son passé professionnel, son amnésie n'est donc pas totale, et il bénéficie des soins d'une infirmière et de la visite furtive de sa femme Madeleine. Son présent se résumant à l'observation de la plage est bientôt occulté par la surélévation du casino jouxtant sa fenêtre. Son paysage disparaît en même temps que les quelques visites dont il bénéficiait. Ce texte court très bien écrit est évocateur d'un enfermement qui s'installe.
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Un bijou littéraire. Une envolée qui m'a touchée au coeur - comme rarement. Un sujet qui me brûle toujours et m'émeut. Des mots qui affleurent à la lisière de mes propres souvenirs. Entamez, vous aussi, sa lecture dès cet instant, toutes affaires cessantes. Promis vous n'en sortirez pas indemne.
L'écriture pure et raffinée de Jean-Philippe Toussaint m'affecte et me trouble avec une vivacité unique. Certains passages m'évoquent des pensées si personnelles – qu'à la condition d'avoir le talent littéraire de l'auteur – je m'imagine les écrire moi-même…
Vous l'aurez compris ce petit livre est mon coup de foudre de ce début d'année.
Dans un autre style, j'avais adoré lire L'urgence et la patience de cet auteur. J'avais ressenti cette même adéquation avec ses mots. Une sensation si précieuse et si rare.

Lien : https://laparenthesedeceline..
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☁ « Ma conscience s'est éteinte. Cela fait des mois, peut-être des années, que je suis maintenant à Ostende. J'ai le sentiment que c'est toujours l'hiver. Je regarde devant moi par la fenêtre et je vois le brouillard qui semble ne jamais cesser, comme les mouettes immuables. »
(P.37)

☁ Une chambre dans un appartement à Ostende. On ne sait quelle période, on sait seulement la pièce carrée, fermée, la grande fenêtre pour seule évasion, la vue sur l'horizon éternellement beige et nébuleux, le brouillard aveuglant. On sait le drame aussi, l'immobilité et l'absence, encore et toujours l'absence, celle qui suit l'abandon, on sait l'oubli, les souvenirs évaporés, un autre genre de lumière, brûlante et incandescente, instantanée celle-ci ; un flash.

☁ Alors la fenêtre et l'horizon pour échappatoire, pour seul espoir. Sans plus personne, il n'y a rien à sauver, il n'y a que l'attente et la contemplation pour salut. Coup du sort ou triste hasard, devant cette fenêtre se construit un immeuble qui, petit à petit, efface l'horizon, efface la lumière, efface la clarté. Tout devient sombre, c'est une éclipse, l'ombre à tout jamais, il n'y a plus d'avant, plus d'après.

☁ Monologue intérieur d'un homme touché par un drame, La disparition du paysage est le récit d'un effacement, d'une chute lente et annoncée, inévitable. A travers l'immobilité physique et l'impasse du passé, l'auteur prouve l'importance d'une perspective, si possible infinie, à l'image du ciel et de la mer qui se frôlent toujours sans jamais s'unir. Et contempler le paysage, avant qu'il ne disparaisse.
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Un texte court qui ravira certainement les amateurs de Cap au pire de Beckett ou L'occupation des sols de Echenoz. Un homme dans une chambre d'hôpital à Ostende ne sait pas, ne sais plus, ne saura peut-être jamais... L'un des plus beau texte littéraire de cette rentrée 2021 fait à peine quarante pages et il est sublime. (il sera (peut-être) lu aux Bouffes du Nord par Podalydès le 12 janvier prochain)
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C'est si bref, trop bien entendu, moins de cinquante micro pages, mais si intelligent et profond, comme toujours avec Jean-Philippe Toussaint, précis et magnétique, un drôle d'objet au final, froid et beau, qu'on dépose près d'une fenêtre, avec vue sur la mer du Nord, à Ostende.
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Les quarante huit pages de la disparition du paysage se lisent très facilement , il est évident que ce qui fait l'atout de cet ouvrage est la plume de Jean-Philippe Toussaint.
L'histoire en elle-même est sensibilisante, j'aurais aimé qu'elle soit le prologue d'un roman, qu'elle aille plus loin. Mais peut être aurais-je été déçue ?
Donc pour faire court moi aussi, je dirais :
Très bien écrit.
Assez mélancolique.
Vraiment court.
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j'ai eu un coup de coeur pour ce court texte qui nous dit beaucoup en quelques pages sur le regard, le ressenti, l'isolement, le besoin d'ouverture sur le monde.
Beaucoup de métaphores qui donnent à réfléchir.
C'est le premier texte de Jean-Philipe Toussaint que je lis mais pas le dernier si l'écriture est aussi belle dans ses autres livres.
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50 pages écrites en police 14: un livre très vite lu et qui pourtant fait l'éloge de lenteur. Lenteur de celui qui ne sait plus, lenteur de celui qui ne veut plus. le texte est superbe, saisissant, presque angoissant. Un bémol : la quatrième de couverture est trop bavarde !
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