Un Gentleman à Moscou fait partie des nominés pour le Prix du Jury Audiolib 2019 et c'est dans ce cadre que j'ai eu la chance de découvrir ce livre audio lu par
Thibault de Montalembert. Je remercie beaucoup Audiolib!
On ne vous a jamais dit qu'il fallait se méfier des livres avec une belle couverture ? Je dois avouer que quand j'ai vu la magnifique couverture d'
Un Gentleman à Moscou, je ne me suis pas méfiée une seconde. Dès le début, le récit nous promet une édifiante fresque romanesque de la Russie stalinienne : un aristocrate reclus pendant 30 ans dans un hôtel de luxe, un huis-clos où va se jouer de passionnantes intrigues… On s'imagine déjà dans une ambiance digne du Grand Budapest Hotel de
Wes Anderson! Puis la lecture avance, et c'est la désillusion!
La magie de Noël est telle quand vous êtes enfant, songea le comte avec une pointe de nostalgie, qu'un seul cadeau peut vous procurer des heures et des heures d'aventure sans même avoir besoin de sortir de chez vous.
Des heures et des heures d'aventures sans sortir de chez soi ? Dans le cas de ce roman, il s'agit plutôt d'heures d'ennui. Quand on me dit « fresque romanesque », j'imagine une suite d'intrigues captivantes et dramatiques autour de personnages truculents, des passions tragiques et des bouleversants historiques digne de Tolstoï qui se jouent derrière les portes closes des suites luxueuses. Au lieu de quoi, l'auteur se contente de nous livrer une succession d'anecdotes sans réelle intrigue de fond pour maintenir l'intérêt du lecteur. J'ai patiemment attendu que l'intrigue décolle, en vain. le plus fou dans tout cela, c'est que le comte lui ne s'ennuie pas une minute.
D'ailleurs, ses nombreuses rencontres, avec Nina notamment, la fillette en robe jaune et son passe-partout, ouvraient pourtant la porte à de nombreuses possibilités que l'auteur s'est refusé à explorer. Dès qu'un personnage éveille un semblant d'intérêt, il disparait tout simplement et l'auteur coupe court à toute intrigue. le contexte historique est quant à lui à peine effleuré, tout se passe en périphérie de l'hôtel. Les longueurs se multiplient et l'ennui s'installe. Alors imaginez une minute que ce récit de 30 ans de captivité s'étale sur 500 pages (16 heures d'écoute), vous aurez la définition parfaite de l'ennui total.
Heureusement que la lecture de Thibault de Montalembert est là pour faire oublier l'ennui et rendre les choses un peu plus agréable. Personnellement je me lasse jamais d'écouter sa voix douce et envoutante. Son ton est juste, il incarne parfaitement le personnage et le rend d'autant plus attachant et sympathique. Cela ferait presque oublier les manquements de l'intrigue. En tout cas, si vous cherchez une écoute pour vous endormir, celle-ci est parfaite!
Si l'on met de côté l'intrigue plate, le manque de rythme et un goût prononcé pour les longueurs (
Dostoïevski ne fait pas mieux), le style de l'auteur est agréable et les personnages attachants, c'est loin d'être un mauvais roman et je pense qu'il pourra plaire à beaucoup si vos attentes sont différentes. Ce roman manque à mon sens d'aboutissement et je trouve dommage de voir un si grand potentiel inexploité.
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