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Critique de Nina



Cette étude est passionnante parce qu'elle nous promène dans l'univers des écrivains tout en résonnance avec le monde. La littérature a un lien direct avec notre réalité, tout en lui apportant une vision différente. Le regard de l'écrivain, c'est celui qui repère ce qui est invisible aux yeux du "commun des mortels". 

Minh Tran Huy aborde en premier lieu les écrivains et les romans les plus célèbres de la littérature comme Gustave Flaubert, Jean Genet ou Marguerite Duras, Truman Capote.... qui se sont servis, nourris de faits divers comme matière première pour leur roman et nous rapporter ainsi toute la complexité du monde. Ensuite, son analyse nous propose différents angles de réflexion. La différence entre journalisme et littérature, les différentes époques qui vont rapporter les faits divers, les différents styles....

Les écrivains examinent le fait divers avec la liberté que leur donne la littérature. Ils vont pouvoir explorer tous les aspects de l'histoire, pénétrer les aspérités, utiliser leur imagination, rapporter et analyser les faits selon les époques, leur style et la façon dont ils appréhendent le fait divers. Les écrivains n'ont  pas les mêmes contraintes que les journalistes qui ont comme nous l'explique Minh Tran Huy à propos d'eux : "traitement manichéen des évènements, absence de recul, quête de spectaculaire bon marché, impératifs commerciaux, rythme effréné d'une actualité qui chasse l'autre... [extrait p. 260]

Si on fait référence aux deux livres qui ont défrayé la chronique des faits divers dernièrement : "Le consentement" le livre de Vanessa Springora  et "la familia Grande" celui de Camille Kouchner, l'histoire  est inversée. C'est la parution de ces livres, dont les auteurs sont les victimes et racontent leur propre histoire qui ont fait naitre le fait divers. Ce qui prouve que le lien du fait divers avec la littérature est intrinsèque. Ces deux histoires auraient pu être rapportées par d'autres écrivains que leurs protagonistes. Des romans récents ont traités des crimes similaires à ceux révélés par Vanessa Springora et Camille Kouchner avec la même problématique autour des crimes sexuels : la loi du silence. 

"Pour Danièle Sallenave comme Didier Decoin, il s'agit de sonder les non-dits et d'explorer la part obscure de l'humain en s'attachant moins au criminel proprement dit qu'à celui qui a vu et qui s'est tu". Tous deux usent également du fait divers comme d'un outil de décryptage du monde. "Viol" s'interroge sur l'inceste comme secret de famille autant que comme fait de société...  [extrait p.260] 
Si la bassesse des hommes et leur cruauté envers leurs semblables sont élevées au rang "d'oeuvre romanesque" l'écrivain est un témoin indispensable, et la littérature essentielle à la marche du monde. ​
Lien : http://ecriberte.over-blog.c..
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