Je ne fais pas de vague, j’acquiesce, je souris, je me tais. Je respecte l’autorité, je me soumets au destin, j’accepte mon sort. Après tout, si c’est écrit, à quoi bon me rebeller contre ce qui m’arrive ?
Ce doit être une histoire de karma. J’ai dû être dictateur dans une autre vie. Ou pire, Mère supérieure dans un pensionnat de jeunes filles ! Ou encore mante religieuse zigouilleuse en série. Je ne vois pas d’autres explications. Et me voici propulsée dans cette vie où rien ne se passe vraiment comme je l’espère. J’avoue que ça aurait pu être pire. J’aurais pu me réincarner dans le corps d’une mante religieuse mâle.
Tu sais, on traverse tous des événements douloureux, on a tous un passé fait de drames plus ou moins grands. Et nous avons tous le même choix face à ce passé : en rester victime tout le reste de notre vie ou nous en servir pour évoluer. C’est aussi simple que ça.
Et je me suis sans doute servie de cet événement pour me convaincre que je n’étais pas capable d’être mère, pas capable de faire certaines choses, pas capable de m’engager sur le long terme… parce que, finalement, cela me convenait, d’une certaine façon. Cela me dispensait de prendre des risques. C’était plus confortable pour… moi. Oh, mon Dieu, c’est horrible… — Ce n’est pas horrible, juste humain. Dis-toi que nous agissons tous ainsi pour des motifs dont nous n’avons pas conscience. Toi, tu viens de comprendre ton mode de fonctionnement, c’est déjà énorme. La plupart des gens n’y parviennent jamais. À toi de voir si tu veux continuer comme ça ou pas… — Je réalise que, même si c’était plus confortable, cela ne m’a rien apporté de bon, au final. Alors, je devrais essayer de changer… Ça me paraît tellement compliqué… — Soit tu considères que c’est compliqué… — Soit qu’il s’agit d’un défi à relever… J’ai compris la logique !
Ne laisse pas la peur guider tes décisions ...
-- OK ... Alors, je dirais que cette période m'a tellement marquée que je me laisse plus jamais sombrer dans la mélancolie ou l'abattement. J'en ai trop peur. Je préfère partir, me retirer d'une situation, renoncer à une relation ou à un emploi s'ils sont sources de souffrance, plutôt que de m'exposer à une nouvelle dépression. Je suppose que cela m'a rendue plus forte...
-- C'est vrai, c'est cette appréhension qui t'encourage à régler tes problèmes, même si la fuite n'est pas toujours le meilleur moyen.
-- C'est le seul que j'ai trouvé jusqu'à présent, pour ne pas risquer d'être rejetée ou abandonnée ...
Il n'y a pas de "mais". C'est la vérité. Tu sais, nous traversons tous des événements douloureux, nous avons tous un passé marqué par les drames plus ou moins grands. et nous avons tous le même choix devant ce passé : en rester victimes tout le reste de notre vie ou nous en servir pour évoluer. C'est aussi simple que cela.
-- Je t'avoue que je n'en sais rien. Mais maintenant, j'ai une folle envie de le découvrir. Je crois que, comme toi, je suis passée de l'autre côté de mes peurs, et notamment de ma peur de la vie... Ça doit te sembler bizarre d'entendre une adulte parler comme ça, non ?
-- Pourquoi ? Parce que les adultes ne devraient plus avoir peur de rien ? Je sais bien que c'est faux. C'est juste qu'ils n'osent plus l'avouer ...
Patty m'a rapporté les résultats d'une étude menée auprès de personnes au crépuscule de leur vie. Une infirmière avait demandé à ses patients quels étaient leurs plus grands regrets. La réponse qui revenait le plus souvent n'était pas d'avoir manqué d'argent ou de conquêtes amoureuses, mais de ne pas avoir eu le courage de réaliser ses rêves.
Quand on prend conscience de la fragilité de la vie, on a envie d'en célébrer chaque seconde.
-- Cette image que tu as peinte et dont je rêve, ça vient de notre inconscient !
-- Notre inconscient à tous les deux ?
-- Oui, ou plutôt de l'inconscient collectif. nous sommes tous reliés les uns aux autres et partageons parfois les mêmes inspirations, les mêmes messages de l'univers, même si l'explication nous échappe