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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Memorial Drive de Natasha Trethewey

Nous sommes aujourd'hui le 3 octobre 2021 : 88 femmes sont mortes en France, tuées par leur conjoint ou ex-conjoint. (source : noustoutes). Un décompte intolérable…
Le 5 juin 1985, Gwendolyn Ann Turnbough est assassinée chez elle, à Atlanta , sur Memorial drive, par son ex-mari. Plus de 30 ans après les faits, sa fille Natasha revient sur les lieux. Mémorial Drive. C'est le livre d'une vie.
C'est la tentative d'une fille de faire revivre sa mère.
Memorial Drive c'est une mémoire qui ne s'effacera plus.


Résumé :
Natasha est née en 1966 dans un État et une époque où les mariages interraciaux n'ont pas bonne presse. Son père canadien, a rencontré sa mère sur les bancs de l'université. Et c'est aussi simplement que leur histoire d'amour a commencé.
Dans les premiers chapitres ,Natasha explique cette double peau, cette double identité et comment selon qu'elle se promène avec son père blanc ou sa mère noire, la promenade se passera différemment. « Tu as le meilleur des deux » lui dit son père. .. Métisse dans les années 60, n'est quand même pas si simple. Mais Natasha dresse le portrait de femmes fortes , d'une famille unie et d'un père aimant, malgré un contexte qui devrait les désunir. Car en dehors du quartier, la menace rode.

La reprise des études de son père marque la fin du mariage et d'une période bénie. Divorce. Déménagement. Gwendolyne embarque sa fille. Une nouvelle ville, une nouvelle vie. Une relation fusionnelle entre la mère et la fille et puis soudain … un beau père « big Joe ».
Vétéran du Vietnam, sournois, manipulateur, effrayant. Dès qu'il arrive dans la vie de Natasha, tout change. L'heureuse fillette devient taciturne et la femme libérée, sous emprise. Face à cette force destructrice, Gwendolyn va résister, jusqu'au bout, comme elle le peut. Pour elle, pour ses enfants.

Mon avis :

Pour ce récit autobiographique, Natasha part à la recherche des souvenirs de sa mère mais aussi de la petite fille qu'elle a été.
On sent que les souvenirs ont été longtemps enfouis, certains mettent du temps à revenir des tréfonds de « l'oubli », d'autres sont plus soudains ; Tous éclatent, avec la violence d'un impact.
Pendant 7 ans, Natasha enquête sur sa mère, ne s'épargne pas.
En revenant sur ces vies, Natasha comprend aussi ce qui fera d'elle une poétesse, une écrivaine. L'amour des mots, de la lecture, des allégories, enseignait notamment par son père. L'amour de la liberté, par sa mère. Écrire pour lutter contre l'oubli. Écrire pour vivre pour la comprendre, lui rendre hommage. Pour lui redonner (une) vie. Pour en faire à jamais un mémorial : celui de la force et de la liberté !
C'est un ouvrage très, très bien écrit. Un sujet lourd, puissant, qui ne tombe jamais dans la voyeurisme ou le pathos. Mais qui fait comprendre comment un processus créatif, peut être cathartique. Je remercie , Léa, qui encore une fois m'a fait vivre des émotions très fortes grâce à son picaboriverbookclub. Ainsi que les éditions de L'olivier. C'est un grand livre, n'hesitez pas!!
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Ce livre est un acte de mémoire et l'hommage d'une fille envers sa mère. le rêve que l'auteure fait de sa mère, un trou dans le front et cette phrase qu'elle lui adresse : « Sais-tu ce que ça fait de porter une blessure qui ne guérit jamais ? » résume très bien ce livre. L'assassinat de sa mère est pour elle un abîme, une blessure dont ne guérit pas l'auteure. Sa douleur est portée par une plume poétique. le racisme et les violences conjugales dans le Mississipi des années 70 sont la toile de fond de ce récit à la fois poignant, déchirant et superbe.
L'auteure revient sur les faits qui ont mené à l'assassinat de sa mère en 1985. L'écriture est pour elle un acte de rédemption, elle plonge dans l'histoire de sa famille et remonte le fil des évènements heureux et douloureux, elle pose enfin des mots sur ce traumatisme et espère ainsi faire son deuil quelques trente ans après le drame.
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Qu'il est difficile de parler de ce livre sans amoindrir le raz de marée émotionnel qu'il a suscité chez moi !
Natasha Trethewey ,à la cinquantaine, fouille sa mémoire pour comprendre la destinée de sa mère, tuée 30 ans plus tôt d'une balle dans la tête par son mari. Car pour se construire, pour surmonter ce traumatisme, la jeune femme qu'elle était à l'époque a du enfouir la plupart des souvenirs de son adolescence.
Par petites touches, sans voyeurisme et en restant très factuel, Natasha Trethewey explique la violence conjugal, le feminicide dans un contexte bien particulier, dans l'amérique la moins sympathique et la plus raciste.
De très beaux textes sur ce livre chez @jiemde ,@plaisirsacultiver et @madame.tapioca , une belle présentation lors de l'émission @vleel_ de la rentrée littéraire ... bref lisez le !!😉

Traduction : celine leroy
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C'est tout en sensibilité et émotion que Natasha Trethewey revient sur un évènement fondateur de sa vie : l'assassinat de sa mère Gwendolyn Ann Turnbough - par son beau-père Joel Grimmette - le 5 juin 1985 sur Memorial Drive.

L'auteure, qui n'avait que dix-neuf ans au moment du drame et pour qui le choc a été d'une violence inouïe, a choisi d'effacer de sa mémoire tous les souvenirs antérieurs au décès de sa mère.
Et cependant, ce qu'elle nous livre ici, c'est un journal de deuil dans lequel elle égrène les souvenirs recouvrés comme les jours, mois et années jusqu'au coup de feu fatal.

Parce qu'elle avait besoin de donner un sens à cette histoire qui n'en avait pas et de solder un passé dévasté par la violence, Natasha Trethewey s'est lancée dans la quête douloureuse de ses souvenirs.
Grâce à un long travail d'étude des dossiers d'archives de cette affaire judiciaire (7 ans !), de photos retrouvées et de lieux parcourus, l'écrivaine et poétesse a réussi à se remémorer une partie de son passé pour écrire ce mausolée à cette mère adorée, tout à la fois fragile et puissante.

Ce récit pourrait être noir et terrifiant, il est lumineux et poignant !
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Le récit très intime de la narratrice convoquant le passé et la destinée de sa mère est entrecoupé de passages plus directs, journal intime des émotions d'une femme affrontant la disparition tragique de sa mère. Dès les premières phrases, nous savons ce qui pèse, tourmente et anime la vie de Natasha, la mort par assassinat de sa mère. L'événement, malgré les années passées, la choque toujours, la bouleverse et est une raison de sa conception de la vie et de son art. Pour mieux comprendre la fin terrible de Gwendolyn, elle décide de remonter le fil, de recomposer le puzzle d'une vie. le parcours de cette femme balaye de nombreux questionnements sur les discriminations et les exclusions sociales. Ce roman parle autant de racisme que de sexisme, de patriarcat que de violences faites aux femmes. Nous découvrons alors trois portraits de femmes, la grand-mère, la mère et la fille. Natasha raconte l'héritage familial sans tomber dans le sentimentalisme ni le lyrisme.
L'autrice ouvre son roman sur l'absence d'un être cher, sur la violence qui a mené à sa disparition et sur le manque insupportable de la tendresse. Malgré le ton très intime de l'écriture, on pourrait oublier l'autobiographie qu'est ce texte. Natasha Trethewey le rappelle très intelligemment en évoquant son recours à l'écriture et sa nécessité d'écrire le monde pour mieux le vivre et y survivre. L'autrice parle autant de sa famille que de sa création. L'écriture lui a apporté de la tendresse, du réconfort et de la force pour imaginer le futur. On pourrait même dire que cela lui a permis de regarder son passé, de penser ses douleurs. le titre laisse suggérer un voyage mémoriel et c'est exactement le cas. Son roman remonte la route des souvenirs, animé par le besoin d'affronter les maux d'une société, porté par la sensibilité d'une femme meurtrie. C'est un roman puissant, maniant parfaitement le passage du macroscope au microscope, reliant les traumatismes intimes à la création sans jamais tomber dans l'explicatif pompeux et réducteur. L'autrice conserve tous les mystères, ceux de la vie, ceux de l'art, ceux qui nous ensorcellent et nous rongent de l'intérieur.
Lien : https://tourneurdepages.word..
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C'est l'histoire d'une fille qui n'a pas pu sauver sa mère.Trente ans après l'assassinat de cette dernière par un ex-mari violent, l'auteure se confronte enfin à cet épisode douloureux.
Elle utilise comme matériaux d'écriture quelques photographies qui n'ont pas été perdues ou détruites ainsi que les retranscriptions des conversations téléphoniques enregistrées par la police de sa mère avec son beau père. L'auteure a aussi recours à ses rêves et à ses souvenirs en se questionnant sur leur véracité : n'ont ils pas déformé la réalité avec le temps et l'impact du chagrin ?
Le sujet principal est celui d'un féminicide, une femme noire est morte tuée par balle «  on a tiré sur votre mère ». Par delà l'histoire personnelle l'auteure évoque aussi les violences faites aux femmes, aux enfants et aux afro-américains. Les pages sur la famille maternelle vivant dans les années 1950 dans un état du sud naguère secessionniste sont accablantes.
Ce très beau texte traite surtout de la perte d'un être cher, de la mémoire et du souvenir recréés ou modifiés par l'usure ou l'émotion. Nathasha Trethewey est poétesse et son écriture est précise, concise, sans pathos. L'émotion naît pourtant au fil des pages, chacun y trouvera un écho à sa propre histoire, ses deuils et ses pertes. Un roman bouleversant car il résonne en nous en touchant à l'intime et à l'universel.
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merci pour ce partenariat entre editions de l'Olivier et le Picabo River Book Club et merci leatouchbook d'être à l'origine de tout ça.

Ce livre nous raconte le deuil, la perte de sa maman. Ce deuil impossible en temps normal, devenu pire selon les circonstances. Comment on devient adulte brutalement alors même que la vie s'effondre.

Natasha Trethewey, métisse née en 1966, époque où le mariage interracial était interdit dans vingt et un états, retrace l'histoire de sa mère, noire, et de son père, blanc, qui pensaient que l'amour peut vaincre tous les tabous, et de son statut, ni noire ni blanche et pourtant les deux.

Son enfance, qui paraît être idyllique est néanmoins émaillée de jugements racistes sur le couple que forment ses parents, par des blancs qui s'arrogent ce droit.

Un jour le couple parental se sépare, et plus tard un autre homme arrive, qui aura le visage de la mort.

C'est fascinant la façon dont l'autrice retrace ce passé qu'elle avait voulu gommer et que, du présent, elle ait cette impression que tout était déjà joué, que leur destin funeste les attendait alors que tous les signaux d'alarme étaient là pour empêcher la tragédie d'arriver.

À travers ses rêves et ses souvenirs enfouis, elle nous parle de sa mère et du coup de toutes les mamans, omniprésentes, qui nous tiennent la main tout au long de nos vies, encore bien après qu'elles aient dû nous laisser continuer le chemin sans elles... nous ne sommes jamais sans Elle.

C'est une histoire poignante, un long cri silencieux rempli de douleur. C'est révoltant et douloureux à lire. Ça nous raconte l'abus de certains hommes qui se croient détenteurs de la vie de leur compagne, c'est la chronique d'une mort annoncée et la chute dans un gouffre sans fond pour ceux qui restent.
Hélas, les uxoricides perdurent, donnant le sentiment que quelque chose échappe à la société qui ne parvient pas à juguler cette abomination.

Ce récit d'une mort qui semblait évitable mais ne l'a pas été m'a fait revenir en mémoire une phrase d'Arthur Rimbaud à sa soeur : J'irai sous la terre et toi tu marcheras dans le soleil.
La tristesse m'a submergée car une Maman c'est l'univers tout entier.
Les années et les décennies passent, le manque reste. C'est aussi ce que nous dit Natasha Trethewey.
Lien : https://mechantdobby.over-bl..
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Le difficile et douloureux retour de l'auteure sur la figure de sa mère, assassinée par un mari violent. Cet événement profondément traumatique, qu'elle a mis entre "deux serre-livres", comme elle le dit, pendant plus de 30 ans, la hante et la constitue. Dans Memorial Drive elle remonte à ses souvenirs, petite fille d'un mariage interracial interdit puis mal toléré (son père est blanc, sa mère noire, Atlanta fin des années 60), évoque sa relation à sa mère, le racisme ambiant, la violence de la société toute entière. On lit cette évocation d'une traite, c'est écrit tendu et serré, fait de souvenirs par flashs, de méditations sur l'oubli et la mémoire, d'une insondable tristesse, d'un sentiment aigü d'injustice, et on sent que l'exercice est douloureux, presque indicible (l'utilisation du "tu" pour parler d'elle-même dans les moments trops durs est le meilleur emploi que j'en ai lu). La trajectoire de Natasha Trethewey sera inverse : émancipée, intellectuelle reconnue, poète récompensée, "c'est ainsi que le passé s'insère dans le récit de nos vies, lui donne du sens et un but. La mort même de ma mère est rachetée dans l'histoire de ma vocation, lui donne un sens au lieu d'en faire quelque chose d'insensé. C'est l'histoire que je me raconte pour survivre." Magnifique et poignant.
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Memorial drive
Tasha Trethewey semble tout d'abord presque détachée de l'histoire qu'elle raconte, comme si ce n'était pas la sienne
Puis, elle plonge dans les souvenirs, qui la rapprochent du fatidique 5 juin 1985, jour du féminicide de sa maman, tuée par son ex-mari
Je ne sais pas comment on fait pour vivre sans une maman, je ne sais pas comment on surmonte cette douleur-là, je ne sais pas comment on surnage mais je sais comment l'autrice écrit pour survivre, comment elle affronte, comment son éducation à la métaphore lui a permis à la fois d'affronter et de fuir, étrange paradoxe
« She's dead, ma'am », as if dead were a place »
« To tell a trauma, One must be able to tell a story about it »

C'est aussi le témoignage d'une enfant qui se sentira à jamais coupable, d'être toujours vivante quand l'autre n'est plus là, dont l'écriture effectue un passage au tu, comme pour s'excuser de n'avoir rien pu faire

Les dialogues qui précèdent la mort de Gwendolyn sont insoutenables, même si on ne fait qu'effleurer la terreur dans laquelle elle a dû vivre toutes ces années

Memorial drive est un livre intense, grave, un peu flou, écrit en sépia, comme si une ombre cachait la lumière du soleil, l'ombre d'un visage

Et toi tu l'as lu ? Tu as pensé quoi de ce prix Pulitzer ?

Mon amie Hélène en a eu lu l'édition française parue à l'Olivier et nous nous sommes posé les questions suivantes : le fait d'être noire a-t-il eu des conséquences sur la protection policière et l'assistance qui lui ont été offertes ou finalement est-ce un tragique destin de femme tuée « par amour » ? Existe-t-il un terme français pour désigner High yellow/Haut jaune ? La métaphore sert-elle comme le dit Robert Frost à maîtriser le monde et sa vie ou est-elle simplement là pour adoucir une réalité autrement insupportable ?
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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« Regarde-toi. Aujourd'hui encore tu crois que tu peux prendre tes distances avec cette petite fille par l'écriture, en recourant à la deuxième personne du singulier, comme si tu n'étais pas celle à qui tout cela est arrivé. » L'évènement, qui a bouleversé la vie de la poétesse Natasha Trethewey, est l'assassinat de sa mère Gwendolyn le 5 juin 1985 par son ex-mari.

« Memorial drive » est à la fois une enquête sur les causes de ce meurtre mais également un récit intime. L'ensemble est construit avec une remarquable intelligence et une infinie dignité. Natasha Trethewey réunit différents matériaux pour constituer son livre : ses rêves, des témoignages, des rapports de police, des retranscriptions d'enregistrement des menaces du meurtrier, le beau-père de l'autrice. Elle reconstitue sa propre mémoire, ses souvenirs qu'elle avait occultés pendant des années après le décès de sa mère. Ce qu'elle cherche à faire ici, c'est à la fois comprendre ce qui a conduit au meurtre et en quoi cet évènement a façonné sa vie de femme et d'écrivaine. Pendant très longtemps, Natasha Trethewey a été dans l'incapacité d'évoquer et d'écrire sur sa mère. le deuil était trop douloureux et la culpabilité envahissante. Mais seule la puissance cathartique de l'écriture pouvait l'aider. Les mots l'ont accompagné tout au long de sa vie : son père était poète et lors du second mariage de sa mère, elle débuta un journal. La nécessité d'écrire naît à ce moment-là.

« Memorial drive » est bien-sûr surtout un hommage à une femme d'exception : Gwendolyn Ann Turnbough qui toute sa vie s'est battue avec détermination pour être elle-même, pour être libre et indépendante. L'histoire de Gwen s'inscrit profondément dans celle des États-Unis. Natasha est une petite fille métisse née en 1966 dans le Mississippi. Quand ses parents se marient un an plus tôt, l'union interraciale est illégale dans vingt et un états dont le Mississippi. le Ku Klux Klan fait toujours régné la terreur dans le sud profond. le cocon familial (dont la merveilleuse grand-mère) tente de protéger Natasha du racisme ambiant. Quand le couple se sépare, Gwen et sa fille déménagent à Atlanta et c'est à un autre drame de l'Amérique qu'elles vont devoir affronter. Joel, le nouveau mari de Gwendolyn, est un vétéran du Vietnam, profondément traumatisé par ce qu'il a vécu et jamais suivi médicalement comme la majorité des soldats revenus de cette guerre. Gwendolyn, victime du contexte dans lequel elle est née et surtout victime d'un homme violent et possessif qu'elle avait pourtant réussi à quitter.

« Memorial drive » est un livre admirable, intense et bouleversant. Un texte exceptionnel à côté duquel il ne faut surtout pas passer.
Lien : https://plaisirsacultiver.com/
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