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Critiques filtrées sur 4 étoiles  


Etat du Minnesota Aout 1942, la vie paisible dans une grande maison de vacances au bord d'un lac. En face un camp de prisonniers Allemands. Frankie le fils de famille et son ami Billy un jeune métis indien sont pressés de partir en Europe pour en découdre et défendre la démocratie contre la barbarie nazie.

Bien que tout frais émoulu de Princeton, Frankie se sent tellement plus proche de Félix, l'homme à tout faire de la propriété issu de la tribu Ojibwes, que de son père médecin notable à Chicago. Cet été signe la fin de l'innocence pour Frankie et Billy.

Tragique survivant de la première guerre mondiale, Félix voit tout, entend tout et se tait.

Un bon gros roman que l'on dirait fait de plusieurs nouvelles. Une grande histoire d'amour mais pas celle que l'on croit, plusieurs destins en miroir, un indien au bord du lac. David Treuer, élève de Toni Morrison, écrit et décrit un monde et des personnages avec compassion et empathie.

Récit éclaté en plusieurs points de vue, elliptique et réaliste, « Et la vie nous emportera » est un roman épatant sur ce qui fait l'Amérique.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Poursuivant mes explorations de cette rentrée littéraire 2016, voici une lecture appréciée, même si elle me laisse un goût d'inachevé.

Et la vie nous emportera est un bout d'histoire d'un coin retiré du Minnesota, entre la fin de la Seconde guerre mondiale et le début des années 50, dans un petit village où cohabitent tant bien que mal des Américains moyens de ces contrées profondes et perdues, des Amérindiens (clin d'oeil à Cronos) tentant de conserver leur place et leur histoire malgré le temps qui passe et de riches villégiataires venus des états voisins se poser le temps d'un été pour perpétuer une tradition familiale bien établie. Sans parler d'un camp de prisonniers allemands établi au bord du lac. Bref, un équilibre typiquement US, un équilibre typiquement fragile, qu'une étincelle peut suffire à faire exploser.

La conjonction de l'évasion d'un prisonnier allemand, d'un jeune fils de famille revenant profiter de l'été avec ses copains dans la propriété familiale, de la fugue désespérée de deux jeunes Amérindiennes désireuses de conserver leur seul lien familial restant, et de tant d'autres choses encore, vont apporter les éléments d'un drame qui bouleversera les vies de chacun.

Porté par un récit choral, David Treuer nous emmène dans ce roman dans une remarquable montée en puissance du drame, de ses conséquences, de ces - jeunes - destins brisés, de ces impasses de vie affligeantes autant que regrettables, d'une certaine interprétation du proverbe "Petite cause, grands effets". Dévastateurs effets ! L'écriture est un peu trop douce, simpliste, parfois naïve au début, pour monter en puissance dans la deuxième partie du livre et toucher à davantage de profondeur.

Mais dans une intrigue qui reste parfois confuse, il reste un sentiment d'inachevé, tellement Trauer aborde de thèmes différents, avec une sorte d'impression qu'il les survole tous sans jamais aller au bout de chacun d'entre eux. le drame, les destins brisés, l'homosexualité, la situation ambigüe des Amérindiens dans cette Amérique "moderne" de l'après-guerre, le destin tragique des jeunes GI's envoyés en Europe en 1944, l'ancien Nazi en fuite et retrouvé, le Juif descendant du train dans ce village paumé, la jeune Amérindienne sauvée par son mariage inespéré... et j'en passe... Cela fait beaucoup pour un seul livre.

L'ensemble reste plaisant mais aurait peut-être valu quelques angles de moins, ou quelques pages de plus.
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Une histoire d'une tristesse absolue. Que l'auteur, David Treuer, nous conte admirablement.

Le lecteur traverse dix années, de 1942 à 1952, et suit plusieurs personnages au contours flous, évoluant lentement vers des destins tragiques ou peu glorieux.

Il y a Emma et Jonathan, petits bourgeois traitant leur entourage avec condescendance et si peu d'empathie. Leur fils Frankie, à la personnalité effacée, Felix, un indien taiseux qui est à leur service, Billy, métis, et surtout Prudence, jeune indienne qui a elle seule donne toute sa puissance dramatique a cette oeuvre lourde de silence, de préjugés, d'indifférence et de secrets.

Tant de sujets abordés, comme la guerre, la condition des indiens, l'homosexualité , à peine développés et pourtant si prégnants.
On ne devine pas tout de suite le fond de l'histoire mais on y vient lentement, sans pour autant s'attacher à aucun des protagonistes, à part peut-être Prudence, tellement lucide quant à sa condition et celle de tous ceux qui l'entourent.

Ce n'est pas une lecture légère, un voile noir enveloppe tout ce petit monde enfermé dans ses doutes, ses peurs, ses incertitudes et ses mensonges.
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Août 1942. Avant de s'engager dans l'armée de l'air, Frankie rend une dernière visite à ses parents dans leur résidence d'été du Minnesota, accompagné d'amis. Il y retrouve Félix, un indien employé par ses parents et auprès duquel il a trouvé le réconfort et la solidité d'un père, ainsi que Billy, un jeune métis auquel il est très lié depuis son enfance. Quand Frankie arrive aux Pins, il apprend qu'un prisonnier allemand s'est évadé du camp tout proche. Il décide alors de le capturer et entraîne dans son choix Félix, Billy et ses amis. Or, la quête tourne au drame et scelle le destin de la famille et de toute une communauté…

« Et la vie nous emportera » est un superbe roman écrit par l'américain David Treuer. L'intrigue se déploie sur dix années, d'août 1942 à août 1952. Elle dépeint avec brio, tout en nuances et sans pathos excessif, le drame originel qui va faire voler en éclats une famille et une communauté, tandis que la seconde guerre mondiale, tantôt en toile de fond, tantôt au premier plan, rajoute son contrepoint d'ombres.
L'intrigue est envoûtante en ce qu'elle entrelace subtilement les temps narratifs, de multiples retours en arrière et voix narratives permettant de l'étoffer et d'enrichir la compréhension du drame nodal. L'auteur sait rendre humain et touchant chacun de ses protagonistes, quels que soient ses travers. Il restitue en chacun l'épaisseur et les valeurs qui le poussent à aller de l'avant, malgré toutes les ombres et les failles inhérentes à l'âme humaine. Cela est particulièrement touchant, voire déchirant, pour Frankie et Billy dont la relation est à l'origine du drame et du morcellement de leur destinée.
Malgré quelques longueurs liées au foisonnement des thématiques explorées et un sentiment d'inachèvement lorsqu'il parvient à son terme, ce roman nous emporte, au long des flots tumultueux de l'Histoire qui fraye avec l'histoire de quelques-uns au coeur du Minnesota. Sa puissance magnétique est rendue d'autant plus envoûtante grâce au style lyrique et à la beauté que l'auteur sait donner à la noirceur.
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1942, Minnesota, Emma prépare la maison pour le retour de son fils Frankie. Elle veut que tout soit parfait avant que celui-ci ne parte à la guerre. Une seule ombre au tableau : la battue qui s'organise pour retrouver le prisonnier allemand qui vient de s'échapper du camp voisin. Lors de cette chasse à l'homme, un drame survient et détruit à jamais Emma et sa famille. Un roman qui nous plonge dans les tourments de l'âme humaine. C'est à la fois captivant et bouleversant.
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"Ils sont nombreux ceux qui ont souffert ce jour-là. "

Dans une contrée retirée du Minnesota se côtoient Américains et Amérindiens. Nous sommes en 1942, Frankie Washburn débarque chez ses parents avec quelques amis avant de rejoindre son contingent dans l'armée de l'air.

"L'armée de l'air représentait en définitive la liberté. Il se sentait libéré de l'absurdité, libéré de sa nécessité de simuler, libéré d'une certaine forme d'humour, libéré des rapports sociaux, libéré des sentiments. "

Chez ses parents, il retrouvera Félix un vieil indien qui s'occupe de la propriété de ses parents et dont il est très proche, mais aussi Billy un jeune métis qui a grandit à ses cotés et duquel il est amoureux ...

"Assis à l'écart, il pensa à Billy. Il désirait embrasser Billy parce que ... eh bien parce que c'était comme ça."

À peine arrivé, un drame se produit qui changera à jamais le destin de chacun à l'image de l'hostilité qui dévaste le monde.

David Treuer, véritable conteur, nous livre cette fois un roman hybride d'une construction admirable où s'entremêlent mystère, amour et tragédie.

Malgré la puissance de l'écriture et l'émotion qui se dégage à travers ces pages, mon avis reste partagé, ce roman m'a plu mais pas autant que je l'espérais, un gout d'inachevé perdure, trop de survol et pas assez d'aboutissement sur certains sujets traités, ou sur certains personnages.

Un bon moment de lecture mais pas le coup de coeur attendu.

David Treuer est né de père autrichien et de mère indienne de la réserve ojibwé. Il est l'auteur de trois autres romans: Little, Comme un frère, le manuscrit du docteur Appelle et d'un récit: Indian Roads, tous publiés chez Albin Michel.
Lien : http://dealerdelignes.wordpr..
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