« ... On apprend la vie secrète
Des angoissés d'la bébête
Ou de ceux qui trouvent dégourdi
De montrer leur bigoudi... »
Pierre Perret le zizi.
L'angoissé, c'est
Jean-Louis Tripp. Il ne se trouve pas dégourdi
Jean-Louis...il tâtonne, il cherche.
Sans pudibonderie et hors de toute convention sociale,
Jean-Louis Tripp retrace son cheminement sexuel comme la quête mythique d'un graal intime, depuis son plus jeune âge et ses premiers émois, sa vie lycéenne, son voyage linguistique dans la perfide Albion... jusqu'à ses premières expériences transgressives et libertines d'adolescent puis de jeune adulte.
Tripp est lycéen : il étudie consciencieusement, presque scientifiquement, la chose sexuelle a défaut de porter son attention sur les matières plus académiques. le contexte familial est également planté : parents et grands-parents, soeur et frère, le décès dramatique de ce dernier...
Sans lubricité, grivoiserie et arrière-pensée malsaine ou sexiste, des personnages candides accompagnent ces gauloiseries par moment transgressives. le sujet est licencieux, le ton polisson.
Les personnages ingénus à la tête ronde, aux yeux légèrement globuleux au nez à la forme accentuée en trompette ou arquebusé, aux lèvres pulpeuses et aux joues charnues sont profondément bienveillants et attachants.
Si ces « extases » confèrent la béatitude aux protagonistes, elles donnent assurément le vertige à ses lecteurs. Bravo pour ce récit intimiste : il fallait oser.