Chute de Saigon en 1975. Un homme de 28 ans tente de fuir pour échapper au communisme. À peine parti, il est rattrapé par les autorités et enfermés dans un camp de rééducation. C'est là qu'il rencontre Ly, cet homme qu'il aime plus que tout au monde et qui lui donnera de l'espoir pour survivre trois ans et demi dans ce camp de concentration.
Camp De concentration, le mot est lâché. Oui, plus de trente ans après la révélation des horreurs faites dans les camps nazis, la même chose se produit à l'autre bout du monde, sur cette péninsule de terre sur laquelle les regards ont tous été tournés entre 1964 et 1973, avant que les Américains ne fuient le pays et que d'autres informations ne prennent le relai : choc pétrolier, affaire du Watergate… Mais on l'on ne dit rien. Peur de savoir que le départ des Américains n'a mené à rien ? Ou pire, que la liberté des Vietnamiens, spoliée par le colonialiste et l'invasion américaine a été vendue à un régime totalitaire ?
C'est ce quotidien dans les camps qui est raconté, à la façon d'un
Primo Levi ou d'un
Jacques Tardi. On découvre l'horreur, comme les Conex, mais aussi les rares moments de joie qui transpercent dans cet enfer.
Lucien Trong nous fait entrer dans l'âge du communisme, sa réalité pour les habitants : faim, délation, mise à l'index des anciens proches du pouvoir « impérialiste »… en un mot : l'enfer rouge.
Ce livre est magnifique, un chef d'oeuvre plaint de douleur, de malheur et de beauté qui surgit de l'horreur.