Le livre de Joe
Jonathan Troper
10/18
Histoire: Joe goffmann, jeune auteur en plein buzz litteraire (;)) ) est appelé au chevet de son père qui vient de faire un malaise cardiaque. Rien de drôle donc a priori sauf à savoir que dans son livre Joe a fait une peinture à l'acide de son village d'enfance (où vit encore son père) et de ses habitants.
Dire que Joe n'est pas le bienvenu chez lui n'est donc qu'un doux euphémisme.
Ou plutôt au contraire, beaucoup de gens veulent le revoir... mais pas pour l'accueillir.
Style: Livre traduit donc sujet à caution cependant en français le style nerveux et drôle est à l'exact croisement de l'acidité, de l'amertume, de la mélancolie et de la nostalgie que nous éprouvons pour notre enfance.
Oui: le livre est très drôle dans l'archétype du regard d'un intellectuel des grandes villes sur un petit village d'Amérique profonde. L'auteur tourne donc tout le long autour de la faille principale (pourquoi suis je aussi différend d'eux alors que j'ai grandit ici moi aussi?) en ayant le bon gout de ne jamais l'aborder de front et de nous épargner les prises de têtes... tout en explorant à fond son sujet. du fond et de la forme tonique, un remède absolu à tout ce qui sort en ce moment.
De plus, ce livre permet à tous les sociologues en herbe (dont je suis;)) de découvrir un peu plus cette nouvelle race étrange appelée les "hétéros fleurs bleue", ces nouveaux hommes qui doutent d'eux comme des pd tout en courant après les filles en rêvant de leur offrir des fleurs (?!?). En bonus, il présente de la sexualité une image rieuse, saine, sans conséquence, simple et simplement jouissive ce qui après des années de hard et de sida, parait totalement rafraichissante…
Non: Même si utiliser a bon escient les bonnes ficelles de la narration est une bonne chose, parfois certaines sont un peu dures à avaler et gâchent un peu le plaisir (si vous ne comprenez pas passé la page 5 ce qui va se passer sur les chutes d'eau (symbole de la renaissance (:0)) et ce qui va arriver à la voiture (symbole de la réussite frivole(:0:0)) c'est que vous dormez depuis un siècle au moins). Après il y a bien sur le happy ending... mais bon hein... bon.
Et du coup en le lisant je me suis dit que finalement les ficelles de narration dans un roman c'est un peu comme le sucre dans un café italien: trop peu c'est amer et imbuvable mais trop ça attaque les dents. le dosage doit être savant, adoucir sans être visible... Et puis en plus la sensibilité de chaque lecteur change alors...
Conclusion : Je ne vais pas me cacher plus longtemps derrière mon petit doigt, si j'ai aimé ce livre c'est avant tout parce que je me suis reconnu dans ce héros qui a quitté une petite ville de province ou les abrutis et le sport collectif sont rois (cqfd? ;)) pour vivre une vie d'intellectuel dans une grande ville. Comme le héros mes relations avec cette période ne sont pas (et ne seront jamais) claires; je hais ma ville natale et ses habitants, je fais tout pour l'oublier et pourtant j'en parle tout le temps...
... mais en fermant ce livre, je me demande finalement si ce paradoxe là n'est pas universel...
Oui ou non: OUI!!! Un très bon moment; même si ce livre ne restera pas dans la anales de la grande littérature internationale, on passe vraiment un très moment... Ce n'est pas un grand repas dans un trois étoile mais c'est un très bon petit café qui vous laisse un gout de sucre sur les lèvres et une trace d'amertume en bouche.
Et qui en plus n'énerve pas... ;)))
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