AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,07

sur 162 notes
5
4 avis
4
4 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
0 avis
Henri Troyat, c'est pour moi ce que j'appelle "l'effet madeleine" : à première vue, ça ne donne pas très envie (bah oui, il n'y a même pas un morceau de chocolat !), mais une fois le nez dedans, pas moyen de s'arrêter. Henri Troyat, à chaque fois, c'est ça. Un auteur que je classe facilement dans les vieillots, dans une édition poche qui date de 1976 et qui trainait au fond d'un carton dans la cave de mes parents. Rien qui ne donne vraiment envie. Et pourtant, une fois que j'ai commencé, je ne peux que constater la qualité de l'écriture. C'est très loin d'être "vieillot", c'est une belle langue maniée avec beaucoup de justesse.
Pour moi qui aime de plus en plus la littérature contemporaine, j'y trouve mon compte. de la même manière que lorsque je lis Emile Zola. Pas d'ennui sur toute la lecture, des personnages auxquels on arrive à s'identifier alors que ça paraissait totalement improbable et cette impression d'ouvrir un livre d'Histoire. En effet, on apprend beaucoup au travers de ce type de saga.
Ici, Sophie a rejoint son mari au bagne de Sibérie. Et la vie s'organise entre les hommes condamnés et les femmes en partie libres. On apprend le statut particulier de ces prisonniers politiques, la volonté de leur laisser un peu de marge malgré les condamnations. On apprend aussi ce que sont les bagnes de Sibérie et aussi un peu la vie de la population locale.
Au milieu de ce pan d'Histoire, la vie et les drames de Sophie et Nicolas continuent, entre amour et trahison. Mais rien de tout cela n'est mièvre. C'est juste une histoire belle et dramatique, bousculée par L Histoire violente et implacable qui se déroule sous nos yeux de lecteur.
Sautez le pas de cette saga, vous ne le regretterez pas.
Lien : https://www.facebook.com/Les..
Commenter  J’apprécie          250
C'est en Sibérie que se déroule l'histoire du quatrième tome de la sage " La lumière des justes ", "les dames de Sibérie" .
Comme d'autres épouses de conjurés " décembristes", Sophie Ozareff a rejoint son époux au fin fond de la Sibérie ou il purge sa peine.
J'ai été assez surprise des conditions d'incarcération de ces conjurés, m'attendant à quelque chose de plus strict et terrible. Cependant, comme Henri Troyat le précise bien à la fin de ce tome, il s'est basé sur des faits historiques avérés. On ne peut d'ailleurs que se féliciter de cela et garder tout notre respect pour les épouses des prisonniers. Ces dernières ont souvent tout quitté ( famille, enfants ) pour se retrouver isolées avec les autres épouses face à l'administration russe qui est un poème à elle toute seule.
Un épisode intéressant, où l'on assiste à des remises de peine et où l 'on voit Sophie et Nicolas assignés à résidence dans un trou plus que perdu prés du lac Baïkal.
Commenter  J’apprécie          130
J'ai lu - que dis-je, dévoré ! - les 5 romans d'Henri Troyat en quelques jours, il y a plus de vingt-cinq ans de cela et je garde un souvenir impérissable des tribulations de Nicolas et Sophie Ozareff.
Ma fille de 16 ans vient de le lire à son tour et a été aussi conquise que je l'ai été !
Une saga inoubliable qui mêle intelligemment histoire, politique et romanesque et vous emporte dans la Russie des tsars, patrie chère à Troyat qui déploie sa plume avec talent : on voudrait bien que ça ne se termine pas... !!!
Commenter  J’apprécie          120
En ce 4e tome, Sophie et Nicolas se retrouvent à Tchita, en Sibérie, où Nicolas est enfermé dans le bagne avec les autres décembristes. Sophie loge chez l'habitant et ils ont le droit de se retrouver deux fois par semaine. Leurs relations s'effritent un peu, car Sophie est obcédée par le jeune moujik qui l'accompagnait et qui a été tué en essayant de la rejoindre à Tchita. La vie se normalise peu à peu dans cette petite ville. Les livres arrivent de Russie, des instruments de musique, dont un piano, des meubles....Des enfants naissent.... Les femmes des déportés organisent des soirées, elles se font les confidentes les unes des autres. Entretemps, les prisoniers devront changer de bagne et s'installer à Petrovsk. Ils partiront à pied, leurs femmes , enfants, servants, meubles et instruments de musique, en carrosse. Nicolas s'enfuit et Sophie est mise de côté. Enfin il est retrouvé, très malade avec la disenthérie, Sophie le soigne, et leur amour reprend la flamme. La description du voyage, de la maladie, de la vie à Tchita et à Pétrovsk, les discussions des femmes avec le commandant du bagne, est admirable! Vraiment, un roman qui se lit d'une traite, tant il est bien écrit, avec une finesse, une ironie subtile dans l'observation des moeurs... Ce qui m'a le plus impressionnée c'est qu' Henri Troyat s'est inspiré des souvenirs publiés par les décembristes, dont il livre une liste à la fin. Comme il l'affirme, "tout cela est conforme à la vérité historique. Seule l'aventure de Sophie et Nicolas a été inventée."


Commenter  J’apprécie          110
plus sombre que les précédents,
avec quelques rebondissements.
le beau vernis craquelle et les vérités font surface.👍
Commenter  J’apprécie          110
Magnifique Henri Troyat qui déjoue si bien nos tentatives pour nous imaginer la Russie du dix-neuvième siècle. Condamné suite au coup d'état manqué de décembre 1825, Nicolas Ozareff part au bagne en Sibérie. Son épouse, l'impétueuse Sophie, remue ciel et terre pour le rejoindre. Etranges années...
Doté d'un sens du récit renversant, porté sur l'épique autant que sur le romantisme, Henri Troyat se révèle un grand portraitiste des moeurs et un historien consommé.
Superbe !
Commenter  J’apprécie          90
C'est le tome de la détention de Nicolas en Sibérie, que Sophie a laborieusement rejoint après sa condamnation. Ce quatrième volet se distingue particulièrement par sa dimension descriptive ; immobilité de la prison oblige, l'action est à peu près inexistante et se résume essentiellement à quelques anecdotes, de sorte qu'on a presque l'impression d'assister par endroits à un reportage qui suivrait un fil narratif. S'appuyant sur de nombreux témoignages de véritables décembristes déportés, l'auteur a respecté scrupuleusement la trame de leurs pérégrinations et des faits principaux qui ont marqué leur passage en Sibérie, jusqu'à reprendre textuellement leurs noms. C'est l'occasion pour lui de tordre le cou à beaucoup d'idées reçues de la part des grands esprits lyriques européens qui ont voulu voir dans les décembristes des martyrs de la liberté, soumis à des tortures physiques insoutenables, et dans leurs épouses des anges d'abnégation. Nous-mêmes, spontanément, en pensant « déportation en Sibérie », nous pensons « goulag », avec toutes les tragédies connues et inconnues qu'englobent ces six lettres et qui ont, elles, véritablement eu lieu. Or, il s'avère, à la lecture de ces mémoires dont l'auteur nous offre un condensé compatible avec sa fiction, que les travaux forcés en Sibérie étaient tout-à-fait supportables, voire confortables vers la fin. Pas de mauvais traitements, pas de gardiens tortionnaires, pas d'exécutions sommaires, pas de tortures, mais du temps libre, des loisirs, quelques travaux insignifiants pour passer le temps, des aménagements de cellule selon sa bourse, de bons repas, des visites galantes, des mariages, des naissances, … Tout ce que ces dames ont à regretter, c'est de ne pouvoir mener une vie aussi mondaine et fastueuse qu'à Saint-Pétersbourg, mais sur le plan pratique, il ne leur manque strictement rien à elles non plus. Ce qui ne les empêche pas d'en faire voir de toutes les couleurs au brave responsable de la détention des décembristes, l'un des personnages les plus attachants de la saga en dépit de ses abords austères, qui est un vieux militaire qui arrive difficilement à concilier son sens aigu du devoir et l'affection authentique qu'il finit par éprouver à l'égard de ses détenus. le roman est plus fécond en petits sous-entendus mesquins entre dames qu'en témoignages d'assistance mutuelle, indice que les priorités n'étaient manifestement pas celles que l'on pense. Ainsi, que l'on ne s'attende pas à un roman à la Soljenitsyne transplanté sur quelques décennies au milieu du XIXème siècle, on n'est pas du tout, mais alors pas du tout, dans le même niveau de douleur.

Si douleur il y a, il concerne plutôt les soupçons qui se font jour au sein du couple de Nicolas et Sophie, dont l'inclination mal dissimulée mais parfaitement innocente pour un jeune serf de son domaine, qui la plonge dans la mélancolie par son absence, pousse Nicolas dans la jalousie. Cette mésentente, faite d'affrontements et de phases de mutisme sous l'oeil avide de la petite communauté, atteint son paroxysme dans une scène véritablement pénible à lire, qui décrit une action dont on ne croyait pas le personnage concerné capable, qui transforme définitivement le regard que l'on porte sur lui, et qui, à mon sens, n'était pas indispensable. Cela ne concerne que quelques paragraphes, donc je n'en tiens pas rigueur à l'oeuvre globale, mais tout de même, cela mérite d'être signalé. Les liens finissent toutefois par se renouer par l'intermédiaire d'un long épisode de difficile convalescence qui n'est pas des plus ragoûtants à suivre, mais qui a au moins le mérite de remettre les héros sur les rails. Les véritables difficultés ne commencent, en réalité, qu'après les travaux forcés. Sans que la saga s'arrête là, l'existence misérable, laborieuse mais pas entièrement malheureuse qui, paradoxalement, marque le retour à la liberté (toute relative, bien sûr), où les héros font de nouveau les frais des petites confrontations administratives des fonctionnaires du tsar, amène de façon tragique et imprévue la conclusion de l'histoire commune de Nicolas et Sophie.

Très descriptif et factuel sur la période d'exil sibérien des décembristes, ce tome bat en brèche un certain nombre de légendes à leur sujet, tout en donnant à contempler, dans les faits historiques comme dans la fiction, les obstacles que doit surmonter la fidélité, et les sacrifices qu'elle doit consentir.
Commenter  J’apprécie          60
Un ecrivain passionné qui nous offre un livre sur son sujet de predilection la Russie des tsars et son monde qui nous apparait aujourd'hui venu d'un autre temps.Cdlivre a une portee historique car c'est un vrai documentaire sur ka vie dd cette époque et une saga passionnante dont on attend la suite avec impatience.
Commenter  J’apprécie          40
Une épouse, française, rejoint son mari, russe, bagnard en Sibérie avec ses compagnons pour avoir participé à une révolution de palais ratée. Dans le cours du voyage, elle semble avoir eu des sentiments pour un moujik, mais essaie de rester fidèle à son mari. On apprend des choses intéressantes sur le bagne, mais les relations interpersonnelles sont également bien rendues: le mari exilé et sa femme étrangère, les jalousies entre les bagnards qui ont une femme et ceux qui n'en ont pas, la communauté de femmes d'exilés ou encore le chef de la prison et ses administrés. La fin, abrupte, est aussi cruelle qu'inattendue. J'ai lu par erreur le tome 4 en premier, mais ça ne m'a pas du tout gêné.
Commenter  J’apprécie          30
1669
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (478) Voir plus



Quiz Voir plus

Henri Troyat

Né Lev Aslanovitch Tarassov en ...

1891
1901
1911
1921

12 questions
80 lecteurs ont répondu
Thème : Henri TroyatCréer un quiz sur ce livre

{* *}