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Après une première tentative infructueuse, j'ai finalement repris courage et attaqué avec succès ce roman qui traînassait dans ma PAL depuis bien trop longtemps.
Effectivement, il m'en a fallu du courage, et je ne suis pas mécontent de ne pas avoir lâché une deuxième fois en cours de route. Comme souvent avec mes dernières lectures un peu décevantes, il y avait pourtant matière à faire un truc plutôt sympa.

Pas facile à résumer sans trop en dévoiler, précaution d'ailleurs inutile si vous avez déjà lu la description du livre de Babelio.
On démarre avec l'histoire d'un manuscrit inestimable, la Bulle de Pierre, au contenu potentiellement explosif, avant de se retrouver dans la partie principale du roman: dans un futur proche, après une pandémie dévastatrice, la population a été confinée (toute ressemblance ...) dans des gigantesques pyramides de containers individuels.

Voilà pour le décor. Sur le papier, ça a de la gueule. Je sens que je vais l'engloutir aussi, celui-là.
Raté.
Plus j'avançais, plus la lecture était compliquée. Mais il faut reconnaître que le début est lui même assez déroutant. En 70 pages, Truong nous fait suivre pêle-mêle Jésus et ses disciples, des moines nestoriens 600 ans plus tard, un ancien consul dans la Chine de l'entre-deux guerres, un dissident de la société dystopique citée un peu plus haut, une flopée d'inspecteurs confrontée à une série de meutres aussi étranges que macabres, et enfin notre personnage principal, Calvin, sa bande de potes virtuels et leurs palabres interminables...

J'ai accroché assez rapidement à quelques-uns de ces faux-départs, pour être aussitôt refroidi par une transition souvent improbable. Et la suite n'est, à mes yeux, guère mieux.
Les personnages, plus invraisemblables que mystérieux, ne parviennent pas à relever une intrigue pourtant prometteuse, mais qui, assez rapidement, va se révéler être tirée par les cheveux. Une plume quant à elle assez inégale, parfois très agréable, mais pouvant l'être également beaucoup moins.

Bien que le tout soit assez brouillon et laborieux, de nombreux axes de réflexion plutôt intéressants y sont développés. Comme dans nombre de dystopies et de romans post-apo, la psychologie et la sociologie occupent une place prépondérante. Les oppositions riches/pauvres, les réseaux sociaux et le Web en général (pour un bouquin de 98, il faut reconnaître que Truong a eu le nez creux), la guerre et les complots, la religion... autant de thème abordés sans fioritures par l'auteur.
Malheureusement, ca ne suffit pas à rattraper les carences de cet ouvrage, et ma seule satisfaction est d'avoir triomphé d'un des plus ancien vétéran de ma PAL.

Mauvaise pioche.
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Une lecture complexe qui pourtant se lit d'une traite.
Une perspective futuriste qui fait frémir tant son côté fiction n'est pas si loin de notre réalité.
Un thriller historique qui commence au Ier siècle de notre ère, en Judée, et nous promène du bassin méditerranéen aux confins de la Chine impériale ; de Jésus au très Saint Père en passant par Gengis Khan.
Une analyse approfondie de notre monde présent où le libéralisme à tous vents et le matérialisme exacerbé ont creusé un fossé de plus en plus grand entre une poignée de personnes très très riches et une masse populaire, de plus en plus pauvre, de plus en plus précaire.
Une hypothèse des plus sensées mais des plus inhumaines pour circonvenir une épidémie dans un monde surpeuplé ; solution déjà en voie d'acceptation d'une certaine façon ; quelle horreur !
Une approche de la Vérité de Dieu qui nous présente deux faces, une rigide d'égoïsme glacé, l'autre chaleureuse d'amour partagé, deux visages aux finalités opposées.
Un conte incessamment répété sous sa forme première, dans sa logique scientifique, dans sa version accusatrice.
Une Éthique morale enfin qui seule peut mener à l'espoir, qui est la porte de la « revivance ».
Une plume riche et colorée qui bouscule le lecteur et l'oblige à mener une réflexion sur le sens de la vie.

Alors, soyons vigilant, soyons bien conscient que :
« Le Web ne relie pas, il disloque. Il ne rapproche pas, il démembre. Il n'unit pas, il isole. le Web, c'est le contraire de la vie. »
Et si, un jour, on vous propose une société ZéroContact, pour vous protéger, pour vous préserver, alors fuyez, c'est un mensonge !
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Achevé d'écrire en 1998, il reste d'une grande actualité et tout à fait surprenant par sa description du monde. Côté technologique, c'est une débauche de découvertes et je ne vous révèle pas le futur qui nous a été promis par l'auteur. Un ou deux éléments sont dépassés mais ça ne pose pas de problème (on évoque des PABX - mini centraux téléphoniques - pour faire passer de l'Internet).

Je le répète : pour une époque à laquelle la majorité de la population Française n'avait jamais surfé sur le Web, c'est une prouesse.

Sur le plan humain il y a une énorme dénonciation de l'exploitation des foules par une minorité, que ce soit en Chine, en Amérique ou en Europe. Des considérations (un peu simplistes) sur l'économie et sur une pandémie comme moyen de disposer des libertés physiques des humains. Très fort sur ce point aussi. D'une actualité brûlante en ce moment.

La deuxième moitié commence à paraître longuette et les révélations, dont certaines cousues de fil blanc, n'impressionnent pas vraiment. Un peu comme lorsqu'on colle les dernières pièces dans un puzzle, satisfaction du lecteur mais l'émerveillement du début est retombé. On a parfois l'impression qu'il s'agit d'un livre un peu simpliste (easy-reading à la Da Vinci Code, voir plus bas).

Il y a plusieurs intermèdes scientifiques bien amenés et cohérents, faciles à comprendre. L'auteur sait évidemment de quoi il parle.
Les 100 dernières pages ouvrent de nouveaux horizons et il était temps (je pense qu'on pourrait dégraisser le livre de 100 pages.)

Quant à l'histoire à la "Da Vinci Code" dans laquelle nous sommes immergés au début, qui revient par flashs un peu légers, on se demande longtemps quelle est son utilité. L'exposé d'un mystère au sein de l'Eglise et plus particulièrement concernant le Christ est passionnant mais dérive à l'étalage historique. le soufflé retombe, pour enfin revenir, gonflé de modernisme, à la fin du roman, qui tient promesse et justifie la bonne note finale : enfin le passé et le futur dystopique se rejoignent et je ne peux qu'aimer, lorsque religion et technologie se rejoignent !
Lien : https://www.patricedefreminv..
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Notre cerveau n'est-il pas sans le savoir en train de déménager sa boutique de données sur un nouveau support matière constitué d'une mosaïque destinée à ne garnir qu'une seule entité?

Chaque fois que l'on écrit un programme destiné à n'importe quel élément de notre quotidien on entretient sans le savoir le développement d'un esprit machine dont le but est d'emmagasiner dans tous ses registres l'intégralité de ses possibilités.

Une sorte de fosse de Babel dont la source n'est qu'un seul visage projetant sa diaspora tout azimut.

Une créature sécurisante ou intolérante dont le but est de dérouler dans un soft monocorde l'intégralité de la disparité de ses instructions.

Le basculement de nos neurones vers un byte insensible que nous avons nous mêmes crée avec comme conséquence l'entretien d'un système ne fonctionnant plus que par la procédure.

Un nouveau pouvoir capable de maîtriser un environnement humain devenu le combustible de la sécurité, de l'avertissement, de la relance et de la sanction numérisée.

Une créature capable d'exécuter sa thématique sans jamais s'en lasser mais surtout de raisonner, de se percevoir et d'améliorer ses circuits en communiquant avec ses différents partenaires le tout ne devenant plus qu'un seul réseau.

L'individu devient l'esclave de sa propre progéniture dont la numérisation de plus en plus consciente de ses opportunités n'est plus qu'un verbe synthétique répétant inlassablement dans la froideur la plus extrême ce que nous lui avons appris tout en prenant de l'envergure.
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Voilà un roman qui devrait réjouir à la fois les amateurs de thriller et de science-fiction. Mais gare à eux, il convient ici d'être très attentif, car si le livre de Jean-Michel Truong est tout à fait abordable, n'a rien d'abscons, il demande à son lecteur un effort conséquent pour suivre une intrigue montée de main de maître (l'ouvrage a gagné par ailleurs le Grand prix de l'imaginaire en 2000).
Tout est construit autour de la Bulle de Pierre et l'on va passer d'une époque à l'autre, des environs de l'an 30 à 628, puis à 1927 pour se retrouver durant la majeure partie du roman en 2032, autrement dit dans un futur proche, qui a vu l'humanité en partie confinée dans d'immenses pyramides, appelées "unités de survie", à la suite de catastrophes écologiques.
Dans cette société où les rapports des hommes et femmes enfermés dans ces unités ne se font plus que de manière virtuelle, un jeune homme, Calvin, va, à partir des relations qu'il entretien à distance avec un groupe d'amis, reconstituer son passé, retrouver ses origines et surtout découvrir un secret des plus fascinants puisqu'il annonce le destin de l'humanité.
Jean-Michel Truong mêle théologie et intelligence artificielle au sein d'un canevas remarquable.
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Terre, 2032. Pour survivre aux attaques de la grande peste qui a décimé un tiers de l'humanité, les gouvernements de la plupart des pays de la planète ont conclu le pacte de Davos. Les citoyens de ces pays sont terrés dans des containers stériles empilés en pyramides vertigineuses, et ne communiquent que par le Web afin qu'il y ait «zéro contact» entre eux. Surdoué de l'informatique, Calvin vit plus ou moins heureux dans l'un de ces cocons jusqu'au jour où se révèlent à lui les dessous du pacte de Davos et la raison d'être de cette manière de vivre.

Thriller, en effet, et d'autant plus effrayant qu'on y entre totalement ! de plus en plus de choses passent actuellement par le web et de plus en plus de personnes passent la moitié de leur temps devant leur ordinateur dans les réseaux sociaux… L'auteur sait captiver notre attention et sa vision de l'avenir a des accents prophétiques.

Pour moi, un des meilleurs romans de SF Anticipation ( attention ! paru en 1999, il n'a pas pris une ride), l'auteur a su prévoir l'importance croissante du web dans nos vies et y ajouter un questionnement philosophique.

Ocyaran
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Je me suis un peu raté sur ce livre.
Habituellement je lis ce type de roman en trois ou quatre séances mais une lecture exceptionnellement trop hachée a sans doute altéré ma capacité à l'appréhender pleinement.
La construction narrative, le foisonnement des concepts abordés et le nombre de personnages nécessitent un minimum de concentration qui m'a fait défaut à certains moments.
La quête historico-religieuse est passionnante mais n'est qu'habillage.
Car le sujet véritable ici c'est l'inexorable et implacable moteur de l'histoire et de la vie, la sélection naturelle chère à Darwin et son pendant économique, la recherche du profit.
Au passage, considérant la date de parution 1999, l'auteur a plutôt bien anticipé certains développements technologiques (décidément ça devient mon dada).
Détail amusant, l'organisme assurant la production industrielle d'enfants porte quasiment le même nom que son homologue dans "Mallworld" de S. P. Somtow lu récemment.

Sans spolier, lecture adaptée à la période de confinement.

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Roman où plusieurs intrigues s'entremêlent, les personnages principaux ne se rencontrent pas tous. D'un autre côté, c'est logique, le gros de la population occidentale vivant enfermé dans des containers appelés cocons depuis la "Grande Peste" du début du XXIe siècle...
Ce récit est glaçant par la perspective qu'il donne de l'évolution conjointe des machines et logiciels avec celle du libéralisme et de la comédie de la démocratie. le rôle de la Bulle de Pierre, objet du prologue, met du temps à se dévoiler, sa quête occupant pourtant de nombreuses personnes...
C'est un livre qui fait réfléchir sur le rôle actuel d'Internet et des connexions qui font oublier les relations en chair et en os, autant que sur les dérives de ceux qui sont au pouvoir.
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Encore une fois Jean-Michel Truong décrit un monde "post apocalyptique" angoissant au possible.
L'histoire commence bien loin dans le passé. L'église catholique telle que nous la connaissons aujourd'hui est en train d'apparaître au profit d'autres théories chrétiennes qui sont, parfois par la force, détruites ou cachées… Des hommes se sacrifient pour des manuscrits appelés « la bulle de Pierre », mais que contiennent-ils ? Il s'agirait des derniers mots que Jésus aurait dits à son disciple Pierre : ce serait la réponse faite par Jésus à l'affirmation du "prince des Apôtres" : "Tu es le Christ, le fils du Dieu vivant". Cette Bulle remettrait en cause de par sa nature et son contenu l'autorité de l'Église de Rome, et expliquerait les grands événements ayant influencé l'histoire des humaine...
Le temps a passé, nous nous retrouvons en 2032, le monde a bien changé, il (surtout l'Europe et l'Amérique) a subit une vague d'attaques terroristes sous forme de virus, des accidents nucléaires, sans oublier la pollution. Une partie de la population en est morte. Les dirigeants de ces pays ont alors pris la décision de s'isoler, ce fut le début de la loi « Zéro contact ». Tout le monde vit dans une sorte de « capsule » de quelques mètres carrés, la reproduction se fait « in vitro » et l'enfant vit ses premières années avec sa mère, puis dès qu'il est considéré comme autonome, il est séparée d'elle pour ne plus jamais la revoir (du moins physiquement). Internet a ici une grande importance, puisqu'il est devenu le seul moyen pour les personnes de communiquer entre elles. Les gens se créent des espaces privés et s'invitent (par l'intermédiaire d'avatars) comme nous le faisons aujourd'hui « ‘chez toi / chez moi) mais « virtuellement ».
Nous suivons ici les aventures d'un jeune génie en informatique, Calvin, nous découvrons sa manière de vivre, ses 5 amis (internautes comme lui, et dispersés sur plusieurs continents), qui vont l'aider à résoudre le mystère qui semble entourer sa mère et celui encore plus important de la bulle de Pierre et de la créature dont elle parle... Je ne vous en dirai pas beaucoup plus. Nous apprenons également que la loi « Zéro contact » a été très controversée et que beaucoup de personnes se sont cachées afin de ne pas être obligées de vivre enfermées. Malheureusement elles sont depuis considérées comme des insectes nuisibles à exterminer…
Au tout début, j'avoue, j'ai eu du mal à accrocher, je ne comprenais pas ce que venait faire ce prologue avec le reste de l'histoire. J'avais du mal à croire à cette histoire de « Zéro contact » à cette civilisation tellement inhumaine, et froide. Ce roman fut le plus dur à suivre des 3 que j'ai lu de cet auteur. Mais à mesure que j'avançais dans la lecture des chapitres, la tension montait, le malaise aussi… en effet en plus d'être totalement isolés physiquement, nous avons également une société de l'argent et du profit avec un complot des élites politiques et financières (Imbus) visant à éliminer une bonne partie de la population (les larves). En effet seules un certain nombre de larves sont utiles à la production et à la vie des Imbus. le reste est inutile….
Les « imbus » veulent également obliger les rares pays n'ayant pas suivi le « Zéro contact » à commercer avec eux… et ce par tous les moyens…
Un monde franchement angoissant, ou la démocratie comme nous l'entendons n'existe plus, et plus personne ne s'en aperçoit. Où les gens peuvent être tués « légalement » car ils ne sont plus productifs (normal on ne leur donne plus de travail) sans que personne ne s'en aperçoive (le droit au suicide a été légalisé et l'Etat « aide » les personnes à mourir…).
Et puis cet espoir à la fin, espoir ténu certes, mais espoir tout de même sur l'évolution de l'être humain et le fait que peut-être il ne disparaitrait pas…
Nous avons ici un roman non seulement d'anticipation, mais aussi de philosophie, philosophie religieuse, sociale, et même virtuelle…
Cette histoire a été tout de même la plus difficile à lire et surtout à comprendre.
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Mon plus grand coup de coeur depuis... que je sais livre. le livre tout en un : à la fois essai et thriller, roman historique et d'anticipation. Pluralité des thèmes abordés : sociologie, religion, philosophie, informatique, intelligence artificielle, robotique, environnement, politique, économique... Et tout ça passe sans effort. Ce n'est jamais lourd ni pesant, c'est juste passionnant, édifiant, terrifiant, et visionnaire.
Un chef d'oeuvre qui devrait avoir sa place dans toutes les bibliothèques (publiques ou privées)
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