Citations sur Les choses humaines (414)
Le sexe et la tentation du saccage, le sexe et son impulsion sauvage, tyrannique, incoercible, Claire y avait cédé comme les autres, renversant quasiment sur un ‘coup de tête’, dans un élan irrésistible, tout ce qu’elle avait patiemment construit — une famille, une stabilité émotionnelle, un ancrage durable — pour un homme de son âge ...
On était souvent déçu par la vie, par soi, par les autres. On pouvait tenter d’être positif, quelqu’un finissait par vous cracher sa négativité au visage, ça s’annulait, on crevait de cet équilibre médiocre, mais lentement, par à-coups, avec des pauses lénifiantes qui proposaient une brève euphorie : une gratification quelconque, l’amour, le sexe – des fulgurances, l’assurance d’être vivant. C’était dans l’ordre des choses. On naissait, on mourait ; entre les deux, avec un peu de chance, on aimait, on était aimé, cela ne durait pas, tôt ou tard, on finissait par être remplacé. Il n’y avait pas à se révolter, c’était le cours invariable des choses humaines.
Elle avait aimé avec passion un homme qui incarnait tout ce qu'elle détestait humainement. C'était un mystère.
Elle avait échoué. Sa mère lui avait appris à se protéger des assauts des hommes, mais elle n'avait pas pu faire comprendre à son propre fils qu'un désir ne s'imposait pas par la force.
- Tu as tellement changé, Jean.
Dès qu'on a un peu de pouvoir, tu es déférent mais si l'on a plus rien à offrir, tu deviens méprisant. Tu as bien appliqué la règle qui t'a mené où tu es aujourd'hui : fort avec les faibles, faible avec les puissants.
On ne peut pas débattre avec quelqu'un comme vous. Vous êtes dans l'invective, vous êtes dans le jugement définitif. D'une certaine façon, vous êtes le produit de notre époque.
Ce qui s'exprimait dans les salles d'un tribunal, c'était le récit d'existences saccagées, c'était la violence, les blessures d'humiliation, la honte d'être à la mauvaise place, d'avoir cédé aux déterminismes, au désir, à l'orgueil ; d'avoir commis une faute, une erreur de jugement ; d'avoir été léger, cupide, manipulé, manipulable, impuissant, inconstant, injuste, d'avoir trop aimé le sexe, l'argent, les femmes, l'alcool, les drogues......
...la honte de dévoiler sa vie, son intimité....la honte d'avoir gâché chacune de ses chances, avec application.
Il n'y a pas de vérité, écrivait Nietzsche. Il n'y a que des perspectives sur la vérité.
Toute sa vie durant, elle n'avait fait qu'agir en contradiction avec les valeurs qu'elle prétendait publiquement défendre. C'était ça, la violence : le mensonge - une représentation falsifiée de son existence. Le déni : la voie qu'elle avait substituée au réel pour pouvoir le supporter.
(Editions Gallimard, 2019, p.250)
Le vrai problème, ce n'est pas l'origine ethnique, sociale ou religieuse, c'est la domination, c'est le patriarcat. Pas besoin d'être syrien ou maghrébin pour l'imposer. La violence sexuelle a toujours existé, elle n'a pas été importée par les migrants.