AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,01

sur 286 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Pendant un an la famille de Turckheim a accueilli Reza, migrant afghan de vingt-deux ans. L'adaptation est délicate mais petit à petit Reza fait partie intégrante de la famille. Sans être envahissante et avec patience, Emilie apprend au fil des jours la vie de son hôte. Par petites touches, il raconte son périple jusqu'à Paris, sa vie en Afghanistan, la difficulté de son quotidien de clandestin. Mais tout cela est derrière lui, il vit maintenant au rythme de la famille, s'amuse avec les deux garçons, cuisine pour tout le monde... Tous les cinq vivent une année entre parenthèse, une expérience exceptionnelle, riche en découverte et ouverture.

Le prince à la petite tasse est un récit intéressant et touchant. Emilie de Turckheim montre la difficulté d'intégrer au sein de sa famille une personne à la culture totalement différente de la sienne. La difficulté de partager son quotidien et de faire confiance à l'autre en l'accueillant dans son intimité. On comprend aussi toutes les difficultés que rencontrent les migrants avant d'arriver en France, avant de pouvoir respirer et penser à l'avenir. Emilie de Turckheim montre aussi que tout est possible et que le résultat en est que plus beau.

Teinté de poésie, le style de l'auteur est simple, sans fioriture, sincère et agréable. J'ai beaucoup apprécié sa pudeur, autant dans sa relation avec Reza que dans son écriture. Par petites touches on en apprend autant sur elle que sur son hôte, chacun se dévoile lentement. J'ai adoré aussi les deux garçons qui font tout le contraire. Ils sont jeunes, insouciants, plein de vie et expressifs. Leur relation avec Reza est tout aussi simple, pleine de curiosité et lumineuse.
Lien : https://lesmotschocolat.word..
Commenter  J’apprécie          60
Emilie, Fabrice et leurs deux enfants Marius et Noé, décident un jour d'héberger un migrant dans leur appartement parisien. Il s'agit de Reza, un Afghan de vingt et un ans qui a fui son pays dix ans auparavant. Il a traversé plusieurs pays européens, s'est installé quelques années en Norvège pour finalement se retrouver en France. La petite famille bobo de la rue Monge et Reza l'Asiatique vont apprendre à se connaitre, apprendre les uns des autres et vivre une expérience mutuellement enrichissante.
C'est un récit touchant, gonflé d'espoir et de poésie, que nous transmet écrivaine Emilie de Turkheim. Une histoire qui convaincra le plus obtus des lecteurs qu'aider son prochain c'est aussi s'aider soi-même.
Lien : http://puchkinalit.tumblr.com/
Commenter  J’apprécie          40
Avec un titre aussi évocateur que « le Prince à la petite tasse », on peut s'attendre à un récit imprégné de merveilleux, à la découverte d'un royaume enchanté...Or, ce titre est trompeur car nous sommes bien loin des codes du conte, loin de « il était une fois ». Emilie de Turckheim nous plonge dès les premières pages, au coeur de Paris, dans son appartement où elle s'apprête à accueillir un réfugié Afghan, Reza. Au fil des jours, à la manière d'un journal personnel, nous suivons l'arrivée, l'installation progressive et tout ces moments du quotidien où vont se tisser des liens étroits entre Emilie, son mari, ses deux enfants et Reza, jusqu'à son départ trois mois plus tard. Plutôt que de parler de conte, on pourrait faire le parallèle avec une odyssée. D'une certaine manière Reza est
semblable à ces Princes qui ont traversé mille épreuves, rencontrer tant d'obstacles et qui tout le long sont restés dignes, courageux et d'un grand raffinement. Mais Reza n'est pas un personnage de conte, il est bien réel, l'auteur le décrit avec beaucoup de tendresse et d'humanité. Enfin, voici un
livre qui donne un sens positif, à un mot souvent mal connoté : migrant. Accueillir un étranger, devient sous la plume d'Emilie « un voyage joyeux » et poétique, bref un formidable remède à toute forme de xénophobie. J'approuve et je recommande à tous la lecture de cette belle ode à l'hospitalité et la fraternité.
Commenter  J’apprécie          20
« Toi qui t'inquiètes tant du sort des migrants, pourquoi tu n'en prends pas un chez toi ! ». Qui n'a jamais entendu une connaissance se lancer dans une de ces envolées démagogiques ? Emilie de Turckheim apporte la solution pour répondre à cette question : Elle et sa famille ont décidé d'accueillir un immigré au sein de leur foyer.

Pendant quelques mois, elle a tenu un journal où elle a retranscrit toutes les interactions concernant Reza, leur invité. Jour par jour, le lecteur découvre donc ce personnage qui apparaît comme atypique par ses différences. Il est issu d'un autre pays, d'une autre culture et ne parle pas la même langue. Son comportement, ses idées et ses échanges avec la famille génèrent des situations tour à tour décalées et dérangeantes. Les dialogues sont souvent cocasses, surtout lorsqu'ils ont lieu avec les enfants. Leur naïveté entraîne des interrogations qui ouvrent sur des réflexions intéressantes concernant notre société.

Au final, tous ces moments passés ensemble vont permettre aux deux parties d'évoluer dans leur rapport à l'autre. Ce récit ouvre aussi les portes de notre esprit en faisant la démonstration, par l'exemple, de l'importance de la communication. Cela peut permettre de désamorcer la peur légitime de ce qui nous est inconnu et agrandir le champ des possibles.

Sans fioriture et en toute simplicité, Emilie de Turckheim nous livre un court récit d'une grande générosité. Avec une écriture sobre et agréable, elle ne cherche à aucun moment à donner des leçons ou à être moralisatrice. Elle veut juste nous montrer le quotidien singulier qu'elle a vécu durant ces semaines et qui a changé sa vie. Je ne connaissais pas les romans de cette autrice et cela ne saurait tarder. Mais j'ai beaucoup aimé ce petit traité de bienveillance qui peut, à sa petite échelle, faire évoluer les mentalités et redonner aux étrangers une part d'humanité.

Lien : https://leslivresdek79.wordp..
Commenter  J’apprécie          150
D'Émilie de Turckheim, j'aime la puissance d'imagination, son originalité, sa perception sensuelle. Avec le Prince à la petite tasse, je découvre la personne. Son ouverture d'esprit, sa générosité, sa passion des livres et ses talents de poète.

Pendant neuf mois, Émilie de Turckheim, son mari et leurs deux enfants ont accueilli dans leur appartement parisien, Reza, un migrant afghan. Avec ce témoignage, pas de scènes choc des violences vécues sous le joug des Talibans, pas de longs récits des heures pénibles d'exode à travers les différents pays d'Europe. le passé se lit surtout dans le comportement, le regard, les silences de Reza.

« Comme souvent avec Reza, j'entrevois sa vie par le trou d'une anecdote. »

Bien écrit, sincère, émouvant, il n'a pas cette dimension fantasque des romans de fiction typiques de l'auteur. Mais il éveille les consciences. Avec une grande simplicité, face à la naïveté des enfants encore ignorants des difficultés du monde ou celle de Reza qui découvre un autre univers où la langue est la première barrière, l'auteure montre toute la richesse humaine de cette rencontre.

« Accueillir quelqu'un est un voyage joyeux. Être accueilli est un voyage sans repos. »

Pendant ce temps partagé, Reza se reconstruit grâce à la confiance, l'intérêt que cette famille lui apporte. Même si l'intégration reste fragile, il peut compter sur l'aide et la compréhension de ses hôtes. Entre lui et Émilie naît une belle connivence.

J'ai découvert et apprécié les goûts de l'auteure. Je la connaissais bonne romancière. Elle est aussi poète, passionnée de lecture et d'art. Pour son anniversaire, elle offre à Reza «l'éblouissant balbutiant » un livre d'estampes de son peintre préféré, Hiroshige. Je me retrouve dans ses passions.

« La lecture est une sorte de course d'endurance : au début, c'est difficile, ennuyeux et décourageant. Et puis, à force d'essayer, à force de mettre un pied devant l'autre, à force de pousser ses yeux de mot en mot le long des lignes, quelque chose jaillit. le monde se rue à l'intérieur de soi. Et tout apparaît. Et toutes les voix s'élèvent. Et tout palpite. Tout tremble. »

Un récit lumineux où « l'espoir est plus précieux que la réalité ».
Lien : https://surlaroutedejostein...
Commenter  J’apprécie          61
J'ai passé un très bon moment avec cette lecture, pleine d'espoir dans la capacité de tout un chacun à participer pour changer les choses. Un livre qui montre sans fard ce qu'est le quotidien d'une famille qui accueille et de l'accueilli, des petits bonheurs, des difficultés parfois, mais surtout de l'enrichissement que cet échange et cette courte vie commune ont apportés à tous les protagonistes. Je ne lis pas souvent de récits de vie contemporains, mais celui-là m'a apporté de l'espoir, et ça fait tout simplement du bien...
Lien : https://leslecturesdesophieb..
Commenter  J’apprécie          60
LIVRE 47

LE PRINCE A LA PETITE TASSE D'EMILIE DE TURCKEIM 196 PAGES EDITIONS CALMANN LEVY 16 AOUT 2018

UN EXCELLENT RECIT.

Résumé :

Un jour, j'ai dit : « Ils sont des milliers à dormir dehors. Quelqu'un pourrait habiter chez nous, peut-être ? » Et Fabrice a dit : « Oui, il faudra juste acheter un lit. » Et notre fils Marius a dit : « Faudra apprendre sa langue avant qu'il arrive. » Et son petit frère Noé a ajouté : « Faudra surtout lui apprendre à jouer aux cartes, parce qu'on adore jouer aux cartes, nous ! »
Pendant neuf mois, Émilie, Fabrice et leurs deux enfants ont accueilli dans leur appartement parisien Reza, un jeune Afghan qui a fui son pays en guerre à l'âge de douze ans. Ce journal lumineux retrace la formidable aventure de ces mois passés à se découvrir et à retrouver ce qu'on avait égaré en chemin : l'espoir et la fraternité.

Mon avis :

L'auteure vit à Paris dans un 73m2 avec son mari et ses deux enfants. Toute la famille est d'accord pour accueillir une cinquième personne, Reza, réfugié Afghan de 21 ans. Combien de personnes ouvrent-elles spontanément leur porte à un inconnu et étranger ? Je pense que j'hésiterais à le faire surtout pour plusieurs mois, ce n'est pas une nuit ou deux…

Ce récit est rempli d'émotions. Pas à pas, nous suivons l'évolution de ce jeune homme. Les cinq membres qui cohabitent ensemble, donnent de leur patience, de leur amour, de leur temps, de leur intimité. Il en résulte une merveilleuse aventure pour Emilie au travers de ses mots.

Elle aurait pu tomber sur un être : voleur, méchant, jaloux, etc… Elle a pris des risques. Je lui dis « chapeau bas » pour cet acte humanitaire si chaleureux, si désintéressé financièrement.

Je sais que ce prince reviendra régulièrement prendre sa petite tasse de thé avec cette famille. Un lien très fort les unit tous et c'est une belle leçon de vie.

Je recommande fortement ce récit.

Courez, volez, chez votre libraire.
Commenter  J’apprécie          41
Ce n'est pas un roman que nous propose Emilie de Turckheim mais le récit des quelques mois pendant lesquels, elle et sa famille, ont accueilli Reza un jeune Afghan dans leur petit appartement parisien. Au fil des jours elle nous exprime ses sentiments face à ce jeune homme dont elle ignore tout mais avec lequel il faut partager son quotidien et même sa salle de bain. Il faut s'apprivoiser, les façons de vivre sont si différentes et le parcours de Reza si dur. Elle n'ose pas l'interroger mais pense souvent (en mère qu'elle est) à la mère Afghane qui ne sait plus rien de son fils. C'est beau, émouvant, plein de pudeur.
Peut-être un peu trop beau car je ne suis pas certaine qu'un telle expérience aurait aussi bien réussie avec un autre migrant.
Bravo à Émilie et sa famille pour ce magnifique acte de générosité et espérons que ce court texte encouragera d'autres familles à faire le pas pour ouvrir leur maison et apprendre à connaître l'autre. Je suis d'autant plus admirative que je suis bien incapable de faire la même chose.
Un bémol: les poèmes d'Emilie de Turckheim égrainés au fil des pages ne m'ont absolument pas touché et n'apportent rien au texte.
Ce livre m'a bien évidemment rappelé le très beau «Ce soir, on regardera les étoiles» de l'Afghan Ali Ehsani édité en Français par le Cercle Belfond, un de mes coups de coeur précédent.
#LePrinceàlaPetiteTasse #NetGalleyFrance
Commenter  J’apprécie          70




Lecteurs (530) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1754 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}