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sur 285 notes
Reza est le jeune prince afghan dont parle si bien Émilie dans ce très beau roman. Reza a fui la guerre dans son pays comme des milliers d'autres, il a parcouru des kilomètres sur terre ou dans l'eau, risquant sa vie tous les jours juste pour l'espoir d'un petit monde en paix.
Émilie, son mari et ses deux enfants décident d'accueillir un de ces nombreux migrants parce que « ils sont des milliers à dormir dehors. Quelqu'un pourrait habiter chez nous, peut-être ? ». L'aventure commence avec l'arrivée de ce jeune afghan de vingt et un an, Reza rebaptisé Daniel lors de son baptême en Pologne.
Aventure tout en respect et en apprentissage de part et d'autre.

« Accueillir quelqu'un est un voyage joyeux. Être accueilli est une aventure sans repos ».

Émilie autant que Reza se montrent attentifs à ce que tout le monde trouve ses marques. Pudeur, échanges, complicité, joie, attentions, la maison d'Emilie se remplit de lumière jour après jour agrandissant son échelle humaine.
Reza est un jeune homme courageux, volontaire, qui brille tant par sa générosité que par sa soif d'insertion. Reza veille aussi aux petites choses afin qu'elles deviennent belles.

« Elle est si belle, cette façon silencieuse de veiller aux petites choses qui comptent. Précis et tissés de poésie, les gestes de Reza sont le nid de l'avenir ».

Le prince à la petite tasse est un récit d'une générosité incroyable sur fond d'expérience plus que réussie.
Renforcer l'humain afin qu'il ne se sente plus étranger ni rejeté. Oui renforcer l'humain, c'est tout cela que j'ai ressenti dans ce très beau récit. Une année pour sauver une âme, ne dit-on pas que celui qui sauve une âme sauve la terre entière...

À découvrir ! À méditer...
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Quelle superbe initiative a prise Émilie de Turckheim en accueillant à son domicile un réfugié ! C'est cette expérience, cette formidable aventure vécue par Émilie, son mari, Fabrice, leurs enfants, Marius et Noé, et ce jeune réfugié afghan de vingt-deux ans, Reza, de février à novembre 2017, que nous livre cette autrice.
Ce titre : le Prince à la petite tasse, a été pris, comme elle nous le dit, en référence au conte d'Andersen, La Princesse au petit pois qui demande l'asile dans un château.
Comme beaucoup, j'avais lu des récits, des témoignages sur ceux qui vivent l'exil. Dans ce roman-journal, c'est la vie de l'intérieur qui est racontée, ce qui en fait toute son originalité. Ce sont tous les détails, tous les petits faits quotidiens qui donnent à ce livre une véritable impression de vie.
Émilie de Turckheim nous met à la fois dans la peau de celui qui vit le drame et dans celle de celui qui tente de l'adoucir et espère le faire cesser. Elle nous retranscrit avec une émotion profonde toute la confiance qui a accompagné leur relation. Cet accueil est une aide inestimable pour Reza. Il aide également cette famille à grandir et notamment les enfants pour qui, en dehors d'une belle leçon de géographie, c'est aussi une formidable leçon de vie.
On ressent, à travers son écriture extrêmement poétique, toute la sincérité des sentiments qu'elle a vis-à-vis des migrants et son ouverture à l'autre. Elle a, par ailleurs, été, auparavant, visiteuse de prison.
En ces temps où la xénophobie, l'égoïsme et le repli sur soi sont malheureusement trop présents, c'est un livre extrêmement touchant qui fait énormément de bien, qui réchauffe le coeur, presque trop beau pour être vrai et qui devrait inciter chacun de nous à regarder l'autre différemment.
L'accueil de ce réfugié est une superbe manifestation de solidarité et de fraternité qui devrait nous servir d'exemple et inviter chacun d'entre nous à faire de même.
Le Prince à la petite tasse est un livre magnifique et lumineux que je recommande chaleureusement.

Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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Après avoir publié plusieurs romans, Émilie de Turckheim a délaissé ce genre pour un récit qu'elle a bien fait de nous livrer en ces temps où la tentation d'intolérance et de rejet de l'autre, de l'étranger grandit.
Dans le Prince à la petite tasse, titre inspiré par un conte, elle détaille ce que sa famille a fait pendant neuf mois : accueillir chez elle un migrant, lui accorder une confiance absolue pour lui permettre de reprendre pied dans la vie et de retrouver une dignité bien mise à mal par des épreuves inimaginables comme tant d'autres humains en subissent.
Si tout cela se passe à Paris, dans un milieu assez aisé, l'expérience n'en est pas moins édifiante et passionnante dans le détail qui en est fait par l'autrice qui nous informe en même temps de son travail d'écriture.
Reza, Afghan qui veut qu'on l'appelle Daniel, a un titre de séjour pour dix ans. Il trouve du travail même si son expérience dans le bâtiment révèle des pratiques proches de l'esclavage. Sa vie est détaillée, ses absences aussi. Les attitudes et les réflexions des deux enfants sont aussi intéressantes et touchantes.
« Accueillir, c'est cuisiner, c'est acheter des légumes, les couper, les faire longuement revenir à l'huile d'olive. Accueillir, c'est ne pas se dépêcher. Ne pas bâcler la cuisine. » Émilie de Turckheim, ainsi, reconnaît tout ce que cet accueil implique et bouleverse dans sa vie quotidienne et c'est d'autant plus méritoire.
Pour finir, Daniel-Reza retrouve la confiance et c'est une très belle histoire pleine de générosité, d'humanité qui ne gomme pas les difficultés, les doutes, les interrogations.
Soulager la misère humaine, réussir à redonner confiance à une personne qui a fui la guerre, la famine, la misère, c'est un bel et magnifique exemple !
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Fabrice, Emilie, Marius et Noé vivent à Paris dans un appartement de 73 mètres carré.
Chaque jour, ils passent devant les tentes des réfugiés et en parlent souvent.
L'idée leur vient de l'accueil : on déblaiera la salle de jeux, on achètera un lit, il faut qu'il joue aux cartes dit le plus petit, on aime ça nous.
Avec l'aide du Samu social, Reza, 21 ans , arrive chez eux en toute discrétion.
Il vient d'Afghanistan, a traversé de nombreux pays avant d'arriver en France, chassé de Norvège.
Emilie tient un journal de l'année que Reza va passer chez eux.
Il est plein de ressources ce garçon et les petits s'amusent à plier des origamis très élaborés avec lui.
Il cuisine d'étrange façon avec énormément d'huile, de sel et d'ail.
Il continue à voir des amis qui parlent la même langue que lui mais ne fait aucune économie car il leur apporte des tentes pour dormir dehors, de la nourriture...
Chaque page comporte un étonnement et l'auteure y écrit de très belles poésies provoquées par les situations vécues.
Reza a trouvé du travail de nettoyage dans une crèche et obtenu des papiers pour rester en France et un titre de voyage.
Un beau geste qu'a effectué la petite famille amorcé par la fibre sociale de la maman qui a été visiteuse de prison donc déjà très à l'écoute des difficultés que les êtres humains peuvent rencontrer.
Elle n'a pas abordé les difficultés qu'ils rencontraient lors de cet accueil car on se doute qu'ils en ont vécues mais les moments riches sont tellement nombreux qu'on comprend pourquoi elle s'est concentrée sur le côté positif de l'expérience.
Ce que j'ai préféré, c'est la naïveté très franche des enfants et les réponses de Reza comme il peut car le français est une langue de trop à apprendre pour lui malgré les cours qu'il suit.
Un très beau récit qui m'a plu du début à la fin.
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"Le prince à la petite tasse" est un roman témoignage qui fait sourire par moment mais qui est loin d'être aussi léger que ce qu'il peut paraître dans un premier temps. Reza, jeune afghan est accueilli chez Émilie, Frédérique et leur deux enfants. Certaines situations d'incompréhension, de quiproquos dus à la langue ou à des différences de cultures sont amusantes mais c'est surtout la personnalité de Reza qui montre de façon très discrète sa souffrance mais aussi sa volonté de s'intégrer que je retiendrai. A plusieurs occasions Reza m'a fait penser à un jeune homme de mon entourage proche qui se trouve dans le même genre de situation. J'ai retrouvé les sourires, les élans de générosité et de reconnaissance face à l'accueil, les habitudes alimentaires qui peuvent surprendre.
Ce livre ne montre pas tout le parcours, les démarches et les difficultés que rencontrent les migrants mais montre avec humour et beaucoup de tendresse certains aspects du quotidien. C'est un témoignage plein d'humanité qui met en valeur la générosité de la famille de Émile de Turckheim mais aussi celle de Reza. Beaucoup de pudeur et beaucoup d'amour dans ce récit que je pensais initialement être une fiction et non un témoignage.
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Le prince à la petite tasse d'Emilie de Turckheim chez Calmann Lévy aout 2018.
Reza est un jeune Afghan . Il a obtenu des papiers, un travail et trouvé où habiter quand Emilie de Turckheim, Fabrice et leurs deux enfants Marius et Noe lui offrent l'hospitalité. Un jeune homme attachant, toujours en mouvement , toujours sur le qui-vive, qui a du mal à s'exprimer en français mais qui n'en pense pas moins. Ce sont ces 9 mois passés ensemble qu'Emilie de Turckheim a décidé de nous relater. le ton est juste, l'humour et le rire chassent les larmes. Difficile de parler de soi, des siens, de ses"bonnes actions" sans tomber dans l'auto-satisfaction et l'auto-suffisance , le pari était risqué il est à mes yeux gagné et c'était une gageure..
Merci aux éditions Calmann Levy via netGalley pour ce partage #LePrinceàlaPetiteTasse #NetGalleyFrance
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J'ai un peu de mal à rédiger une critique sur ce livre.

Première impression : bonne. J'ai admiré cette famille parisienne qui accueille un jeune migrant afghan pour l'aider à s'insérer dans notre pays (c'est loin d'être le cas de la majorité de nos concitoyens… et j'en fais partie, hélas). J'ai aimé voir que tout se passait bien, qu'enfants et parents intégraient plutôt facilement cet hôte discret, serviable, avide d'apprendre. J'ai été émue de voir Reza aider très largement ses frères de migration encore dans la rue, malgré ses faibles revenus.

Deuxième impression au fil de la lecture : tout cela paraît bien lisse… Une cohabitation de plusieurs mois n'entraîne-t-elle jamais d'ombres ou de malaises profonds ? Un tel choc de cultures et de langues (Reza parle à peine le français et le comprend très mal) n'a-t-il jamais généré de problèmes graves ? Peu à peu, j'avais l'impression qu'il s'agissait de la peinture d'une famille idéale qui reçoit le migrant idéal… et j'ai eu des doutes, non sur la véracité du récit, mais sur ce parti-pris apparent de ne relater que le meilleur.
D'un côté, une famille bobo du 5e arrondissement parisien ; de l'autre côté, un jeune homme qui a dû abandonner son pays après y avoir vécu le pire, qui vient de passer neuf ans (la totalité de son adolescence) à parcourir les routes, être pourchassé et vivre en paria, dans la misère et la clandestinité… et il s'intègre sans problèmes apparents dans la famille précitée ? Celle-ci trouve immédiatement ce qu'il faut faire pour réussir cette intégration ? Je suis persuadée qu'E. de Turckheim a édulcoré son récit ; et je le regrette.

Les situations qu'entraîne cette cohabitation inspirent des poésies à la narratrice : elle les écrit et en parsème son livre… Bref, on est loin d'une famille française lambda accueillant un migrant lambda. Si l'un des buts de ce livre est de témoigner pour entraîner d'autres familles françaises à pratiquer ce type d'accueil, je crains qu'il ne soit pas atteint ; car il est difficile de s'identifier à cette expérience apparemment idéale.
Il n'en reste pas moins que E. de Turckheim et sa famille ont eu un geste généreux que beaucoup d'entre nous devraient imiter… Une expérience certainement très enrichissante.
L'auteur parsème son récit de quelques réflexions que j'ai aimées ; j'en ai repris certaines dans les citations.

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Coup de coeur pour ce récit d'une délicatesse incroyable et dont j'aurais pu mettre cent lignes en citation !
Je découvre cette auteure avec ce livre et tout m'a enthousiasmé : le récit en lui-même, l'écriture de l'auteure, le vocabulaire si juste, la pointe d'humour. Et le don d'amour, joyeux, qui se dégage de ce récit.
Un sujet sensible traité avec retenue, sensibilité et humilité.
L'auteure nous parle avec de si beaux mots, de confiance, de famille, de compréhension, de langue maternelle, d'hôtes, elle redonne un visage aux exilés.
Une vraie poésie.
Rien de plus à dire, lisez cette très belle voix qui s'élève dans cette rentrée, joyeuse et sans pathos, pour nous rappeler, sans leçon de morale, qu'on peut agir à notre échelle.
"Accueillir quelqu'un est un voyage joyeux. Être accueilli est une aventure sans repos".
Merci aux éditions et à NetGalley pour la découverte de ce livre et de cette auteure.
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Ce témoignage est celui d'une écrivaine qui a hébergé chez elle, avec son mari et ses enfants, un Afghan, un migrant.
Pendant plusieurs mois, sous la tutelle du Samu social, ils ont vécu ensemble, appris les uns des autres, ont développé un attachement « non contractuel ».
Le début de la lecture a été intellectuellement pénible. Je trouvais facile pour cette famille que l'on pourrait qualifiée de « bobo », vivant dans le 5ème arrondissement de Paris avec vue sur le Panthéon, de se montrer généreux et donneur de leçons. J'ai vite compris que ce sont mes propres préjugés qui se sont confrontés à la réalité. Loin de l'idée et du coeur de cette famille de se faire valoir par une action humanitaire. Non, cet accueil, avec toute l'humilité qu'il a demandée aux cinq protagonistes, est en parfaite cohérence avec les valeurs véhiculées et inculquées par ce couple. La narratrice n'élude pas les difficultés qu'elle a rencontrées et la remise en cause qu'elle avait toujours au bord des lèvres, soucieuse de respecter l'intégrité de son hôte tout en en prenant soin.
C'est au final une belle leçon de vie qui est racontée dans ces presque 200 pages, une chance que ce sont donnée cette famille et ce jeune homme, une rencontre improbable dont les plus belles pages restent à écrire.
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Ce petit livre est une caresse. Au risque de passer pour une fleur bleue je dirais que dans ces pages c'est le coeur qui parle et non l'intellect. Cela m'a amené plusieurs fois les larmes aux yeux, non de tristesse mais par une profonde émotion qui affluait sans prévenir, à la surface. Ce qui ressort avant tout et que je reçois bien plus comme un cadeau qu'une morale, c'est qu'il n'y a aucune assymétrie dans la relation de cette famille et de Reza/Daniel, jeune migrant afgan qu'elle accueille. C'est une rencontre mutuelle, un partage.Tout est spontanné,naturel. Il y a, bien sûr, de la pudeur. Une pudeur parfois douloureuse qui a résonné avec ma propre expérience: avoir une question qui brûle en permanence et qu'on n'ose pas poser tant elle pourrait être dévastatrice, mais peut-être plus égoistement parce qu'on ne se sent pas prêt à entendre la réponse: " as tu des nouvelles de tes parents?"...
Dans ce récit auto-biographique, on devine par petites touches, comme cela se passe dans la réalité, que le chemin de Reza pour arriver jusqu'à Emilie et sa famille a été un parcours du combattant...Dans cette situation pourtant, Reza est accepté en tant que demandeur d'asile,il peut travailler,dispose d'une relative sécurité. Pour de nombreux migrants il y a ce protocole de Dublin, que je ne vais pas décrire ici mais qui me fait rougir tant il représente une honte quant au mépris de la dignité dont chaque être vivant devrait avoir droit!
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