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Nous allons suivre dans ce livre quatorze histoires, avec en toile de fond, une île toute en couleurs et en contraste, Cuba. Une jeune fille de treize ans, discute avec un photographe, portugais ou espagnol, qui mitraille les quartiers délabrés de Cuba. Elle n’a pas froid aux yeux et lui livre le fond de sa pensée avec gouaille mais beaucoup de lucidité.

Quelques pages plus loin, on trouve Femelle, une femme seule, mariée très jeune et un jour, son mari est parti. Est-elle encore une femme ? Avec des plaisirs intellectuels ou physiques ?

On va rencontrer ainsi des personnages, le plus souvent des femmes, tous différents et attachants pour certains.


Ce que j’en pense :

C’est le deuxième roman de Zoé Valdès que je lis. Que je tente de lire serait une formulation mieux appropriée. J’ai lu, il y a quelques années « La douleur du dollar » qui m’a laissé un souvenir mitigé.

J’ai commencé « Trafiquants de beauté » en 2014 lors de mon premier challenge ABC. En fait, je voulais lire « Café Nostalgia » et je ne l’ai pas trouvé. Je l’ai transporté pendant ma cure cette année-là pour m’arrêter piteusement à la quarantième page.

J’ai donc recommencé entièrement ma lecture cet été et je me suis plus prise au jeu. Comme je l’ai dit, il s’agit d’un recueil de quatorze nouvelles, d’importance inégale (certaines comportent à peine deux ou trois pages) et d’intensité différente, que l’auteure a écrites entre 1988 et 1998, certaines à Cuba, d’autres en France.

J’ai réussi à terminer le livre, cette année, mais on ne peut quand même pas parler d’enthousiasme débordant. On côtoie La Havane, au jour le jour, entre les difficultés pour acheter de la nourriture, les clichés des touristes, qu’ils soient ou non photographes, sur la vie dans ce pays, l’absence de liberté, l’homophobie qui n’est jamais très loin, les jeunes filles qui ne songent qu’à partir, la télévision abrutissante, lobotomisante, avec ses deux chaînes, l’une pour retransmettre, non stop, les discours fleuves de Fidel Castro, l’autre qui diffuse, toujours en boucle, des séries.

Il y a la misère dont on ne parle pas, mais qui est là, avec son cortège de malnutrition, les bus qui sont toujours en retard et pas qu’un peu, cela se chiffre en heures, tout part à la dérive, personne n’est dupe malgré les discours de propagande. Les bars réservés aux touristes, mais interdits aux Cubains eux-mêmes. Les jolies filles qui ne désirent, pour certaines, le plus souvent, qu’une chose , sortir d’ici.

Ce qui frappe, plus que la liberté réduite, c’est le désespoir, plutôt l’absence d’espoir. La plage est belle, l’océan aussi, il y a des femmes en maillots de bain qui bronzent, mais l’image de carte postale de cette île paradisiaque qui vit ou plutôt survit, dans un autre temps, un autre siècle s’effrite très vite malgré la gouaille, le côté parfois lascif, ou les histoires de fesses qui font plus grincer des dents que vraiment sourire.

Le style est lapidaire tout en étant chantant, coloré, certaines phrases sont vraiment belles, avec des mots d’argots, les dracullars, les Frankensteins, la musique, les "cuba libre" et l’auteure montre l’envers du décor mais sans émouvoir vraiment.

Note : 6,5/10

challenge ABC
Callenge Destination PAL été 2015
Lien : http://eveyeshe.canalblog.co..
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Un jour, une femme, une île. du soleil, de la moiteur, de la sueur même dans les draps ou sur une plage. Des débats littéraires et des ébats. 14 nouvelles, taille variable, intérêt variable, comme le tour de poitrine des putes cubaines, ou le tour de taille des femmes de cette île. Des histoires écrites entre La Havane et Paris, pour cette exilée cubaine vivant dans notre contrée, loin de son soleil, de sa mer, de ses racines. Des histoires de femmes, de fesses et de politique. Totalement incorrectes et complètements cubaines. Les histoires et les fesses. Quand à la politique ? … Silencio ! El Commandante passe à la télévision entre deux soap-opéras à l'eau-de-rose. Écoutons-le avant de se faire emprisonner. Et interdiction de faire la sieste, même crapuleuse.

Qu'il est doux de se plonger dans cet océan bleuté, une eau si azurée qu'elle n'en parait irréelle. Cuba, comme un paradis artificiel. La beauté du ciel, des plages, des femmes. Mais autour de toutes ces beautés, règne un sentiment de nostalgie et de profonde tristesse. Parce que Cuba est une terre sans espoir, une île où la vie ne se projette pas, subissant les flots incessants des discours d'un chef au cigare arrogant. Il n'est plus question de vivre mais survivre. La carte postale idyllique faite de soleil et de palmiers avec une belle femme en bikini allongée sur une longue plage de sable fin devient une toile de fond où le désespoir se noie dans le regard sombre de cette cubaine.

Alors que tu sois lolita ou pute, trafiquant d'armes ou de beautés, laisse de coté ton cigare pour d'autres jeux, décapsule una cerveza muy fresca y FUERTE et respire cet air chaud, moite et humide de Cuba. L'atmosphère de ces nouvelles apporte le soupçon d'exotisme qui te fera troquer tes santiags contre une paire de tongs. Car, ce sont les doigts de pieds en éventail qu'une sublime brune, au sang chaud et passionnée, viendra t'apporter cette bière cubaine. Sur un air de rumba. Deliciosa. Hasta Siempre. Hasta la muerte, Commandante.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Je ne pouvais pas partir en vacances à Cuba sans amener un livre d'une autrice cubaine dans mes bagages... Mon choix s'est tourné vers ce recueil de 14 nouvelles... Des nouvelles hautes en couleur, vives, comme le ciel bleu, le sable blanc, des nouvelles qui remuent par le style cru, comme cette mer qui nous berce... Malheureusement, les nouvelles sont inégales, à mon sens. Certaines longues, certaines courtes, certaines intenses, certaines qui laissent un peu indifférentes... Mais toujours, ce soleil qui brille, cette musicalité et cette critique parfois très ironique de cette île...
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Des nouvelles courtes pour brosser des portraits de personnages hauts en couleur, étranges, attachants, pétillants, sensibles. Des portraits de femmes essentiellement.
Des nouvelles inégales, tant au niveau du format qu'au niveau de l'intérêt.J'ai une préférence pour le personnage de Béatriz, ses doutes, sa vulnérabilité, amoureuse de "Rimbaud".
Dans ce recueil, on retrouve bien le style de Zoé Valdès, direct, libre et énergique. Un langage peu châtié, souvent cru.
Des nouvelles sensuelles, charnelles mais parfois dures.
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L'écrivain cubaine en exil Zoé Valdès nous livre ici un recueil de nouvelles qui est une galerie de portraits de femmes, les uns simplement esquissés, les autres plus approfondis. de la gamine de treize ans qui harangue un touriste appâté par le pittoresque havanais, à la « cousine de Flora », tourbillon de vie et de fantaisie, de « Juana la folle » qui arpente la cité cubaine en quête d'une simple photographie et y perdra la vie, à Beatriz qui noue une curieuse idylle avec le fantôme bisexuel d'un poète français trafiquant d'armes du XIXe - on aura reconnu Rimbaud - , l'auteur fait l ‘éloge de la vitalité, de la fantaisie, du non conformisme, du rêve et de la révolte, mais aussi du pouvoir magique des mots pour lutter aussi bien contre la misère et la propagande que contre la nostalgie des exilés, qui se remémorent les rythmes, les musiques, les lieux et les coutumes de cette grande île « là-bas », qu'ils ne peuvent oublier.
Une incroyable virtuosité dans l'écriture, une invention verbale, une verve constamment renouvelées s'alimentent aux sources de la nostalgie et tentent de surmonter le fossé qui sépare l'Europe froide et opulente de ce lointain Cuba misérable et débordant de vie.
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Ce livre est une compilation de quatorze textes écrits en 1988 et 1998, très disparates quant à leurs thèmes, leurs longueurs et, quant qu'à moi, leur intérêt. D'ailleurs n'eut été la prose particulière de Valdés, savant dosage de différents niveaux de langage, allant des propos les plus crus aux élans poétiques en passant par l'ironie, j'aurais sans doute refermer le bouquin après les trois ou quatre premières histoires qui ne me semblaient mener à rien. Merci persévérance car les histoires m'ont paru gagner en consistance et les propos se révéler plus aisément. Ainsi le message percutant de « Danse du ventre et haut-le-coeur » est bien amené, suit plus loin un très touchant texte sur l'exil et un délire total entourant Noël... « Roses dans l'amer » est un des conte philosophique qui m ' a aussi impressionné. La critique sur Cuba est acerbe, constante au fil des histoires, sans toutefois tomber dans l'obsession. Une auteure à explorer...
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Recueil de nouvelles qui fait voyager, nous racontant un peu Cuba, les cubains, l'envie d'autre chose, l'envie de rentrer au pays ou pas, mais aussi les désirs les plus profonds d'hommes et de femmes pendant une période compliquée pour le pays...J'ai appris pas mal de choses qui leur était interdites, notamment le fait de célébrer Noël. Intéressant, avec de jolies choses dans chaque histoire. J'ai aimé les descriptions de paysages et des gens de Cuba ou la Havane.
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