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3,74

sur 1325 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un roman lu durant le lycée. C'est le récit autobiographique assez sombre de l'enfance difficile, miséreuse et martyrisée de l'auteur.
Jules Vallès raconte une société pétrie de misère affective et intellectuelle, une fin qui justifie les moyens, dont la dureté de l'éducation. Un XIXème siècle où l'enfant n'a pas de place reconnue, encore moins valorisée, dans lequel on se débat comme on peut et dont on peut se sortir parfois... Vraiment indemne ?
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Dans ce livre, l'auteur dénonce l'oppression subie dans sa jeunesse à cause d'une mère horrible qui rappelle le personnage de Poil de Carotte. Mais aussi à l'infantilisation et au pouvoir destructeur de l'école. Il considère effectivement que cet établissement n'est bonne qu'à apprendre le mensonge et la bassesse. Ainsi, à travers des anecdotes, des instantanés, ponctués d'ironie, d'exclamations et de sarcasmes, Vallès nous raconte ses déboires et ses plaisirs d'enfant. Une lecture qui nous fait souvent crier à l'injustice, rire parfois et à laquelle on se laisse porter.
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Le petit martyr…

Quelle enfance, que celle de Jules Vallès qu'il raconte dans son autobiographie "L'Enfant" qui constitue le premier tome d'une trilogie (L'Enfant, le Bachelier et l'insurgé) !

Entre une mère très violente qui le bat continuellement, sans raison, et un père soumis, irascible puis brutal, Jules s'invente le pseudonyme de Jacques Vingtras pour décrire cette enfance malheureuse.

Il écrira cette autobiographie en 1876, à 44 ans, alors qu'il est en exil à Londres, après une condamnation à mort prononcée par un Tribunal militaire pour sa participation à la Commune de 1871 et que sa fille Jeanne-Marie est morte l'année précédente, âgée de moins d'un an…

Ce roman paraîtra en feuilleton dans le journal le Siècle en 1878.

Il est très difficile pour moi d'écrire une chronique sur ce livre ; d'abord, parce qu'il est autobiographique et qu'il transpire de violences, d'ennui, de solitude.

Jules Vallès écrit un roman catharsis pour se libérer de ses souffrances. Mais le style est journalistique : ce n'est pas un beau roman, mais une suite de mésaventures vécues par le petit Jules racontées assez sèchement, comme si l'auteur voulait se détacher de cet enfant et de ses souvenirs de 3 à 16 ans…

Je ne sais pas si c'est par humour ou par résignation, que Jules Vallès en arrive à écrire que sa mère avait du courage car "elle se sacrifiait, elle étouffait ses blessures, elle tordait le cou au premier mouvement pour se livrer au second : au lieu de m'embrasser, elle me pinçait ; vous croyez que cela ne lui coûtait pas ! Il lui arrivait même de se casser les ongles. Elle me battait pour mon bien, voyez-vous. Sa main hésita plus d'une fois ; elle dut prendre son pied."

Alors que j'ai souffert avec l'enfant Vallès, j'ai pris peu de plaisir à lire ce roman.

Il est à noter, une préface signée Pascal Pia et une biographie détaillée en fin d'ouvrage.


Quelle vie triste mais acharné à survivre et à s'insurger, Jules Vallès dédit son roman "A tous ceux qui crevèrent d'ennui au Collège ou qu'on fit pleurer dans la famille, qui, pendant leur enfance furent tyrannisés par leur maîtres ou rossés par leurs parents, je dédie ce livre."

Ce livre reste une autobiographie qui raconte les souffrances d'un enfant et une approche de ce XIXe siècle si riche d'auteurs par ailleurs...
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Jacques Vingtras, initiales J-V comme Jules Vallès est l'enfant d'un professeur d'abord pion mal considéré et d'un paysanne qui fait ses débuts à la ville.
Les deux parents sont convaincus que pour donner une bonne éducation à un enfant, il faut le battre.
C'est ainsi que chaque jour Jacques reçoit une volée de coups. Ses deux parents semblent au bord de la folie.
J'avais lu le roman à 16 ans au lycée et je ne m'étais pas rendu compte de la pitié que Jules Vallès savait créer chez le lecteur.
Pourtant certaines scènes sont empreintes d'humour noir, certains chapitres aussi . Quand la voisine promet à la mère de Jacques de finir de le battre et qu'elle fait semblant de donner des coups relève du tragi-comique. le chapitre sur l'argent est tout empreint d'humour noir quand la mère dit à Jacques qui revient avec son pantalon ensanglanté suite à une bagarre : " La prochaine fois, mets un vieux pantalon".
La scène à l'auberge est excellente aussi quand la mère refuse qu'ils mangent le soir et ils attendent le matin avec les intestins qui les réveillent tellement ils ont faim. Là, on est dans l'humour noir, l'humour torture.
À l'âge où je l'ai lu pour la première fois, je ne savais pas que l'enfant faisait partie d'une trilogie.
Le roman est paru en 1879. J'avais le souvenir d'une autre écriture et j'ai redécouvert un style qui ne fait pas dans la dentelle ni dans le détail quoique certains portraits donnent des traits vraiment truculent comme celui de la tante Agnès et bien d'autres.
Jules Vallès va droit au but. Il me semble fort différent des écrivains de l'époque .
Je n'ai pas pu m'empêcher de repenser à "Poil de Carotte" et à Madame Lepic mais celui-là, je l'avais lu en première année du secondaire, à 13 ans. le contexte était différent mais l'enfant était bien maltraité aussi.
J'ai été un peu sévère dans les étoiles. J'aurais dû en donner quatre.
"L'enfant" fait partie des classiques dont un extrait sera lu lors de la finale de lecture à voix haute de la grande librairie ce jeudi.




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Il me semble avoir toujours vu ce livre dans la bibliothèque familiale. Et je ne sais pourquoi, j'ai toujours eu de l'appréhension à le lire. Je craignais sans doute de m'ennuyer en ouvrant un "classique du XIXème suranné" relatant une enfance malheureuse. Certes, L'enfant retrace l'enfance martyre, la scolarité du petit Jacques jusqu'à l'âge adulte. Mais au-delà, l'auteur dresse un portrait de la société dans de petites villes de province, et les relations parents-enfants de l'époque dans ce milieu de classes intermédiaires. Jules Valles réussit la prouesse de provoquer l'empathie pour l'enfant sans caricaturer les parents. Comme nous les appréhendons via le prisme de leur fils, notre regard sur eux évolue peu à peu lorsque Jacques grandit et les analyse de plus en plus finement. de méchants et cruels, ils deviennent faibles, peureux, ridicules. J'ai trouvé cet ouvrage tour à tour instructif, émouvant… Mais j'ai trouvé que la lecture manquait de fluidité de part la structure en chapitres-épisodes sans toujours de relation les uns avec les autres.
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Un ton ironique et regorgeant d'humour noir pour une histoire triste mais que l'on suit avec plaisir, d'anecdote en anecdote, suivant le fil chronologique des évènements, et découvrant des personnages d'un tempérament rude. L'enfance du narrateur y est décrite et les brimades ne manquent pas. C'est une souffrance au quotidien qui inspire la pitié, mais le style théâtral, voire même comique, apporte une touche de légèreté à cette tragédie.
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J'ai lu Vallès car Michel Ragon, écrivain et historien de la littérature prolétarienne, l'a comparé à Céline. C'est vrai que parfois les styles se ressemblent. Mais quand même, on s'ennuie moins avec Céline.
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L'Enfant est le premier tome de la trilogie autobiographique Jacques Vingtras où Jules Vallès dépeint sa triste vie dans les moindres détails. Dans ce premier tome au titre parlant, il sera question de l'enfance de l'auteur ; ses années de formations scolaires, son évolution sociale, ses liens avec ses parents... le tout dans un contexte de pauvreté extrême. Un roman difficile à lire, assez sombre, très bouleversant.

Jacques Vingtras - ou plutôt Jules Vallès - est un jeune enfant d'apparence normale, à la maturité déjà très prononcée. Malgré la pauvreté ambiante dans laquelle il vit, loin de se montrer malheureux, il positivise à longueur de journée, apportant de l'espoir tout autour de lui. Pourtant, sa vie est loin d'être gaie. Depuis son plus jeune âge, sa mère le bat sans aucune raison. Elle l'humilie publiquement - par exemple en le forçant à porter des haillons défraîchis pour ne pas user les piètres économies de la famille -, ou le rabaisse constamment. Jacques est une sorte de fardeau pour sa famille. Fils de professeur, ses parents l'obligent à apprendre le grec et le latin pour suivre les traces de son père. Or, le jeune garçon s'épanouit bien plus aux côtés des petites gens qui exercent des activités manuelles. Un choix que se parents ne peuvent concevoir.

Jules Vallès nous fait l'honneur d'ouvrir sa mémoire aux souvenirs dévastateurs. Grâce à de nombreuses descriptions très réalistes, il dresse un portrait très complet de la misère sociale de son époque et des différences de classes qui existent dans la société. Avec des airs de Victor Hugo ou d'Emile Zola, il met en avant les valeurs humaines, le savoir-vivre et le respect d'autrui, en surpassant les dommages et obstacles du quotidien.

Les aventures narrées par l'auteur semblent souvent irréalistes - fouetter son enfant par pur égoïsme, ne jamais lui prouver son amour, lui faire clairement comprendre la place et la multitudes de dépenses qu'il occasionne dans la famille -, mais c'est bien là un fait avéré. Malgré que tous et tout tournait le dos à Jacques, le jeune homme a sût faire profil bas et avancer coûte que coûte, sans jamais baisser les bras. de ce fait, grâce à l'espoir nourrit, il réussit à intégrer de grandes écoles parisiennes, il s'engage politiquement et se fait entendre, il arrive à rendre fiers ses parents et même à faire changer littéralement d'attitude sa mère et son père vis-à-vis de sa personne. Il offre donc à tous l'espoir d'un futur meilleur, plus lumineux que tous les présents obscures que nous aurions à traverser.

Un roman à fendre l'âme. Un style léger, avec une narration à la première personne du singulier, qui rend plus vivant encore l'histoire. Une voix enfantine naïve, pleine d'espoir et de lucidité ; un personnage attachant, bien que bouleversant. Certains passages du livre - dont deux passages qui m'ont le plus frappés, que j'ai cité plus haut dans les extraits -, sont tellement incisifs et brutaux que le lecteur ne sait pas s'il doit ressentir de la tristesse vis-à-vis de l'enfant ou de la colère vis-à-vis des parents. C'est bien écrit, c'est agréable à lire. Même si quelques longueurs se faisaient sentir, elles ne duraient pas longtemps. Les péripéties de Jacques étaient si nombreuses que je n'ai pas pu m'ennuyer un seul instant.

Se soumettre ou protester, voilà là une difficile question que se pose notre très cher auteur/protagoniste. Une lecture dramatique, une enfance gâchée, rythmée au son de la violence et de beaucoup de misère...
Lien : http://addictbooks.skyrock.c..
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J'ai aimé savoir ce que peut ressentir un enfant battu, même si je pense que ces enfants n'ont pas tous le même avis que Jacques Vingtras. Celui-ci pense qu'il mérite de souffrir et que ses parents ont raison de le battre. Un point de vue que je ne partage pas mais qui est tout de même intéressant.
Je n'ai pas trop aimé le fait de ne pas comprendre les sentiments des parents de Jacques à l'égard de celui-ci. Tout au long du livre, la mère et le père de Jacques lui font vivre un enfer en le rouant de coups ou en l'humiliant, ce qui laisse à penser qu'ils ne l'aiment pas. Cependant il y a des moments où l'on peut penser qu'ils l'affectionnent et à la fin du livre, ils déclarent tous les deux qu'ils l'aiment. Je n'ai pas bien compris ces revirements de situation.

S.T
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J'ai repris ce livre qui m'avait beaucoup marquée et émue, adolescente. Que de misère, d'obscurantisme et de maltraitance envers des enfants qui comptaient si peu, à l'exact opposé de notre société actuelle occidentale, du moins pour ceux qui échappent à la misère. Il garde la tête haute et manie même volontiers l'humour cet enfant. La révolte ne gronde pas encore et il accepte les châtiments comme une chose normale et méritée. Je n'ai pas pu l'apprécier aujourd'hui : trop triste, sombre et injuste.
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