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3,73

sur 1297 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
L'enfant est un roman difficile, difficile à lire car long et sombre, mais surtout difficile pour les sentiments inédits et absolus de cet enfant qui déteste la société comme elle le déteste. Julles Valles est un révolté de l'enfance et on suit son parcours de souffrance sans complaisance, ni pour lui, ni pour le lecteur. On se révolte avec lui, sans savoir si cette autobiographie représente la vérité ou une réalité transformée pour les besoins de la cause. Pour ceux qui sont originaires de la région stéphanoise, comme moi, c'est un livre fondateur, militant et reconnaissable car il porte le message d'un peuple qui voulait simplement vivre en humain. La société pour cet enfant sera ce que Folcoche, la mère de Bazin, sera plus tard, dans ces romans qui ont su montrer une autre enfance, loin des poncifs habituels.
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Bien
J'ai bien aimé cette autobiographie, certains passages sont un peut long, mais c'était la vie d'avant. Un livre que certains parents devraient lire avec leurs enfants cela leur ferait prendre conscience de beaucoup de choses Peut être que pour l'enfant la vie était dur, mais au moins il avait une éducation et du respect car a l'heure actuelle on se demande s'il y en a encore.

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Eprouvante description d'une enfance et de sa misère affective. Non aimé, objet de toutes les pulsions sadiques et défouloir d'une mère bornée, il doit aussi se passer de père, le sien étant méprisé, humilié, et ne valant guère mieux, tout professeur qu'il soit, que son obtuse épouse. Que cet enfant ait pu grandir et se développer intellectuellement malgré le poids de bêtise de méchanceté et de mesquinerie posé sur sa tête pensante, c'est un premier miracle. Qu'il ait été en mesure d'en faire une oeuvre, c'est sûrement l'issue salvatrice qu'il a trouvée. Une résilience, en quelque sorte.
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Plongée dans la France provinciale de la fin du XIXème siècle. C'est le début de la fin de la France paysanne et l'avènement de l'industrie et de la petite bourgeoisie avec son obsession de la respectabilité et ses valeurs nauséabondes comme le mépris des plus faibles que soi, la soumission à l'autorité …

L'enfant, c'est d'abord la relation avec la mère. Dès le début, le décor est planté: l'enfant se fait fouetter par sa mère. Il accepte ce sort, trouvant des excuses à cette mère toxique et castratrice, et probablement aveuglé par l'amour qu'il lui porte, un amour inconditionnel. On est ici bien loin de la promesse de l'aube de Romain Gary.

Le père est totalement absent, soumis à l'autorité de la mère ou à celle de ses supérieurs, moqué par ses élèves et par ses collègues. Alors l'enfant va chercher ses modèles ailleurs, chez ses oncles ou dans les livres d'aventure.
L'enfant grandit tant bien que mal dans cet univers malsain, et peu à peu se tourne sur le monde qui l'entoure. C'est l'éveil d'une conscience politique, la naissance d'une aspiration à plus de justice sociale. J'aime cette époque où rien n'est encore joué, où tout est encore possible. Une époque où un vent d'insurrection souffle sur la France, sur l'Europe.

Le roman est loin d'être plombant, même si la situation n'est pas très réjouissante. Il regorge de scènes cocasses (mémorable distribution des prix, visite de la mère à Paris, démonstration de l'existence de Dieu à coup de bâtonnets de bois, …), de chutes, de collisions. Les caractères du père et de la mère sont magnifiquement croqués.

Un roman réaliste et savoureux à lire.
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Je réalise avec le recul ce que je dois à ce professeur ponot (du Puy en Velay) qui, par chauvinisme ou volonté d'inscrire la littérature dans son contexte local, me fit étudier ce libre plutôt que le "traditionnel" Vipère au Poing de Bazin.

Ce roman autobiographique sur l'enfance pauvre et malheureuse dans cette rude région ne m'avait pas marqué de prime abord, et Vipère au Poing, lu depuis, me semble narrativement plus intéressant et mieux écrit. Mais le travail inconscient a fait son oeuvre, et m'amena, de fil en aiguille, à lire les tomes 2 et 3 (Le Bachelier, L'insurgé) ; et aussi participa sans doute à ma prise de conscience de la nécessaIre lutte -encore aujourd'hui, en France-
pour les droits des enfants;
Avec le recul, je me rends compte aujourd'hui à quel point Jules Vallès m'a marqué. Comme il l'a dit lui-même : "ce qu'ils appellent mon talent n'est fait que de ma conviction".

Et en effet, dans L'enfant, je n'ai pas été touché extérieurement par une sentiment d'empathie et de commisération, mais saisi, par identification, d'un sentiment de révolte et par l'ardent désir d'affirmer qui je suis, ce que je pense, ce que je crois, au mépris des interdits.
C'est cette même force de résistance à l'oppression qui portera ensuite Jacques Vingtras / Jules Vallès a dénoncer Napoléon III, manquant d'être interné comme aliéné alors qu'il s'oppose au coup d'Etat, et à dédier le Bachelier à « ceux qui nourris de grec et de latin sont morts de faim. » On y voit monter les frustations qui nourriront demain sa volonté de combat.

Enfin, L'Insurgé , qui raconte son implication corps et âme dans l'aventure désespérée de la Commune, aura été mon préféré, apothéose du travail de résilience entamé dans l'enfance, poursuivi dans les tumultes incertains de l'adolescence, et qui s'achève dans l'accomplissement mature de la révolte communarde.
Accomplissement, cette folie des plus pauvres, excessive et sanglante ?
Oui, car si L Histoire et la loi du plus fort ont voulu que la République bourgeoise triomphe et écrase dans le sang les barricades parisiennes, cette rare et éphémère expérience de démocratie populaire et directe, s'élargissant notamment pour la première fois aux femmes, fut.
L'utopie au pouvoir se révéla certes dangereuse dans ses excès, et on peut craindre qu'avec plus de succès elle eût pu sombrer dans les mêmes travers que la Terreur ou la Révolution bolchevique ; mais elle n'en demeur (-rait ?) pas moins un rappel à la république bourgeoise que lorsque les "exclus" (pour reprendre un terme actuel) d'un système se font trop nombreux et trop éloignés des élites au pouvoir, celui-ci peut voir sa fin toute proche...

Au-delà de cette dimension politique (incontournable à mon sens du roman autobiographique de Jules Vallès), et que l'on adhère ou pas aux thèse anarchistes (pas, en ce qui me concerne), on ne peut, à mon sens, que s'enthousiasmer pour la force de conviction de cet homme, qui transcende ses souffrances dans la lutte pour ses idéaux et nous rappelle l'importance de dire NON, simplement pour ses valeurs, et ne serait-ce que dans sa vie personnelle.

Vallès est donc pour moi, dans sa trilogie autobiographique, l'incarnation même de ce Temps des Cerises, aussi dramatique que marquant, approfondie depuis dans différents ouvrages plus historiques ; et Jacques / Jules, malgré ses excès, est comme un grand frère un peu tête brûlée, qui rappellerait à son cadet sage et rangé l'importance de conserver et entretenir toujours sa force de rébellion... au cas où...

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La quatrième de couverture indique : "L'histoire de Jacques Vingtras fut écrite en 1875 et c'est celle des mal-aimés de tous les temps !" On ne saurait mieux dire.
Ce pauvre Jacques n'a pas dix ans au début du roman. Il s'agit d'un enfant battu. Sa mère distribue généreusement gifles et taloches, et a la main bien légère avec le fouet. Face à cette furie, le père, professeur méprisé, est au départ en retrait mais se mettra lui aussi à rosser allégrement son fils, afin de se soulager d'une aventure amoureuse ratée.
Tout au long de l'oeuvre, c'est Vallès qui parle par la bouche de Jacques. Il explique ainsi : "Je défendrai les droits de l'enfant, comme d'autres défendent les droits de l'homme."

J'avais acheté ce roman un peu par hasard, avec le souvenir d'un passage étudié en cours de français : celui où Jacques, puni injustement une fois de plus, est enfermé toute une nuit dans une salle d'étude, avec comme seule compagnie Robinson Crusoé. Cette première rencontre avec Vallès m'a beaucoup plu !
Ce livre est tout d'abord écrit dans un français très accessible, même pour des gens n'ayant pas l'habitude des romans du XIXème. C'est non sans un sourire que j'y ai retrouvé nombre de mots que les adolescents d'aujourd'hui croient modernes d'utiliser (bahut, pour le collège, par exemple).
D'autre part, Jacques, malgré sa douloureuse situation, ne se départit jamais de son humour et de son ironie. La lucidité de cet enfant rend le récit encore plus dramatique, tout en rendant la lecture plus agréable.
En un mot : je recommande vivement ce roman à quiconque ne l'aurait pas encore lu !

Challenge ABC 2014/2015
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Cela fait longtemps que je voulais lire ce célèbre roman autobiographique de Jules Vallès (1829-1881), homme politique qui a fait beaucoup parler de lui avant, pendant et après la Commune de Paris. "L'enfant" est le premier volume d'une trilogie qui a attiré l'attention de ceux qui s'intéressent aux conditions de vie des Français au XIXème siècle. S'il s'écarte un peu de la vie que Vallès a réellement vécue quand il était jeune, le récit semble très réaliste.

Un père qui (en apparence) a raté sa vie, une mère féroce qui éduque son fils "à la dure" en le fouettant à tout bout de champ (pour éviter d'en faire un enfant gâté !), la pauvreté, une médiocrité et une pingrerie extrêmes dans la famille, cette ambiance affreusement déprimante de l'école, parfois la menace de l'intervention manu militari de terribles gendarmes… le petit Jacques Vingtras n'est pas un privilégié ! Il supporte toutes les avanies sans se plaindre. Il tente vainement de contenter ses parents, étudie sans plaisir, se heurte aux réalités du monde, suit ses parents dans ses déménagements, part étudier à Paris, échoue au baccalauréat et revient - révolté - chez ses parents. A la fin du récit, il se bat en duel pour défendre l'honneur de son père détesté, avant de le quitter définitivement.

Ce livre est assez gros, mais facile à lire. le style, allègre, est étonnant pour une oeuvre du XIXème siècle. Jules Vallès ne veut surtout pas de pathos et arrive à prendre de la distance en utilisant une forme d'humour, par exemple. Il a le sens de la formule et certaines de ses phrases bien senties font mouche. En conclusion: un témoignage que je ne regrette pas d'avoir lu – bien tardivement.
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« À tous ceux qui crevèrent d'ennui au collège ou qu'on fit pleurer dans la famille qui, pendant leur enfance, furent tyrannisés par leurs maîtres ou rossés par leurs parents, je dédie ce livre. » Ce sont les mots de Jules Vallès qui débutent ainsi ce roman à saveur autobiographique. Une incursion dans l'enfance malmenée de l'auteur ainsi que dans la vie quotidienne des petits bourgeois et des paysans du milieu du XIXe siècle dans la région auvergnate. À parcourir ce premier volet d'une trilogie qui comprend aussi le Bachelier et L'Insurgé, on sent l'urgence d'écrire et le soin apporté aux détails des souvenirs qui remontent à la surface. Dans l'édition de poche que j'avais entre les mains, se trouvait également un supplément historique à la lecture, bien utile à la compréhension contextuelle. Paru en 1874, le texte n'a pas vieilli, mais les méthodes d'éducation, si, heureusement. Je m'apprête à continuer avec les deux autres tomes et cet auteur, enfant unique d'un couple sévère, adolescent aux aspirations étouffées, communard, un peu anarchiste, m'a touchée profondément.
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Bien sûr, il n'y a pas dans ce livre l'addiction à une histoire ou à un personnage ainsi que l'on peut les retrouver dans certains livres d'aventures ou d'amour. Mais c'est une remarquable peinture de ce que pouvait être le quotidien de tant de Français au XIXème siècle.
Passionnant.
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Premier volet de Jacques Vingtras, c'est aussi l'oeuvre la moins politique des trois. Même s'il a été écrit de son exil suisse en 1872 après la participation de l'auteur à la Commune, ce n'est pas une oeuvre politique ni même une véritable autobiographie mais plutôt d'épisodes d'enfance de Jacques Vingtras qui ressemble en bien des points à Jules Vallès (mêmes initiales, mêmes lieux de vie).
Enfance auprès d'une mère harpie, violente, bornée, ridicule et d'un père médiocre professeur effacé et intransigeant. Tous deux font tout pour oublier leurs origines paysannes alors que leur vie est médiocre, étriquée et faite d'humiliations. Ils veulent que leur fils étudie mais l'enfant ne se sent bien qu'au milieu des gens simples, ouvriers et paysans. Il découvre la pauvreté, l'injustice et l'humiliation contre lesquelles il se battra toute sa vie. Un de ses grands combats sera également la défense des enfants contre les violences des professeurs et surtout des parents qui avaient droit de vie et de mort sur eux au XIXème siècle. Tableau peu flatteur de la petite bourgeoisie de province et de la stupidité des méthodes d'enseignement dans les collèges qui n'apprennent pas la réflexion.
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