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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Loin de chez moi, j'ai terminé ce livre qui m'a fait très chaud au coeur. Un livre coup de coeur.
J'ai épinglé des tas de passages que je vous partage plus bas. Sachez juste que ce livre, si vous traversez un deuil deviendra aux premières pages votre meilleur allié. L'auteure parle du deuil, du vide, de la tristesse avec des mots d'or, elle nous donne la permission (enfin) de pleurer et d'être triste. Et misère que ça fait du bien !

« Dites-moi au moins que je m'en sortirai. Peut-être. L'inconsolable est sans prophète ni tambour. Mais alors, à quoi bon ? Fausse route: l'insondable n'est pas un alibi. Il est la preuve que vous êtes bien en vie, et n'empêche pas la bonne humeur. »

« L'amour de mon père (ami/amoureux,…) est irremplaçable: cette qualité d'amour-la, je sais que je ne l'aurai plus. Elle ne continuera à exister que sous la forme du souvenir. Et pour l'instant, le souvenir, je n'en veux pas, je suis trop triste d'avoir perdu le présent pour trouver dans le souvenir la moindre consolation. Laissez-moi pleurer la perte de mon père (ami/amoureux) au présent avant de me moucher avec mes souvenirs. »

« Madame la tristesse, je rêve d'une tristesse qui soit aussi simple que : je suis triste, je pleure. Mais c'est toujours plus compliqué. Je suis triste, je me renferme, je ne réponds plus, je suis agressive, je ne trouve pas mes mots, j'en veux à la terre entière de ne pas voir ma tristesse que je porte malgré moi comme un secret. »

Tout dans ce livre est 𝘀𝗼𝘂𝗹𝗮𝗴𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁/𝗹𝗶𝗯𝗲𝗿𝘁é/𝗹𝗶𝗯é𝗿𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻 𝗲𝘁 𝗰𝗼𝗻𝘀𝗼𝗹𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻.
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Un livre magnifique, qui déplace des choses que l'on connaitra toutes, mais qui renouvelle ces banalités avec les mots de l'autrice. le style est impeccable, c'est assurément un grand livre sur l'amour de la vie, et en aucun cas sur la peur de la mort ! Coup de coeur absolu...
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Depuis l'enfance, certains êtres sont inconsolables. Plus qu'un sentiment, c'est une condition. Une tristesse déjà là, un manque initial, une souffrance structurelle, une mélancolie qui nous dépasse, une peine logée tout au fond de l'âme. On a beau l'oublier, l'ignorer, l'enfouir, on finit par prendre goût à son intensité lyrique : c'est “la tentation de la lamentation.”

Que faire lorsqu'à cet inconsolable s'ajoute une tristesse nouvelle ? La mort d'un père. Cette perte tellement banale. Aucun drame là-dedans, il faut bien que les pères meurent, mais c'est toujours un gouffre, une béance, “un mouvement vers le bas et une absence de terre ferme” qui réactivent l'inconsolable. “L'année ne fait que commencer, et je voudrais que rien ne s'arrête jamais, ni l'année, ni la neige, ni le bon sommeil de mon père.” La narratrice écrit à son père qui se meurt depuis deux ans. Son petit papa qui lui manque déjà, même encore là. C'est une tristesse anticipée, une tristesse préparatoire, un sursis qui laisse le temps à ses pensées de vagabonder. le tic-tac de l'horloge, la peur de la mort, l'inutilité d'un chat, les notes d'un piano, la cigarette. Et puis finalement le deuil : ce sentiment de perte qui persiste. Elle convoque dans ce livre d'autres inconsolés. Flaubert, pour qui le seul remède est la littérature, Ionesco et son Journal en miettes, d'autres écrivains ou philosophes, mais rien n'y fait. Enceinte et endeuillée, elle porte la vie, ostensiblement, mais elle porte aussi la mort, intimement, en plein coeur.

“Je sais que les mots ne pourront rien. Je sais qu'ils n'auront aucune action sur mon chagrin. Comme le reste de la littérature.” Si la littérature ne console pas, pourquoi ce livre ? Il y a tant d'écrits déjà sur la mort, la fin, le deuil. Tout a déjà été dit. Certes. Mais Adèle nous offre un livre pour dire merci à la tristesse. “Pleurer c'est être en vie plus que jamais.” Alors accueillons nos larmes, chérissons l'inconsolable, vivons avec, “en bonne entente, un peu comme avec un chat.”

On plonge dans ce livre comme la narratrice plonge dans sa tristesse et comme un gosse plonge dans une piscine. On s'y engouffre, on s'y noierait. Et pourtant, on en ressort. Avec peut-être un peu d'eau dans les yeux, mais plus vivants que jamais.
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L'autrice raconte la mort du père, l'extinction ultime, la disparition de la matière de l'amour.

Un roman sur les fins, le chagrin brut, la mélancolie abyssale.

J'ai eu l'impression qu'elle sortait certains mots de ma tête tant elle touche à l'universel. Les mots sont d'une beauté renversante.

Sublime et inoubliable, un véritable coup de coeur.
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La consolation ultime. Nous naissons avec un manque, une brisure, une faille. Nous ne trouverons pas la consolation ultime. L'éternité ne nous est pas accessible et cette fin nous provoque une mélancolie. L'absence de consolation est une chance, qui nous pousse à créer, à écrire. C'est un moteur.
Tension vers la consolation. Travail de deuil, complètement vide de sens, formule toute faite, insupportable. C'est la douleur très forte, très puissante.
Comment fait-on pour s'en sortir ? Les injonctions à la consolation se rapprochent du concept de résilience, merveilleusement décrit par Boris Cyrulnik qui ne veut plus rien dire à l'heure actuelle parce que complètement galvaudé. La tristesse nous apporte quelque chose.
J'ai beaucoup apprécié cette lecture, cette dichotomie des mots, cette recherche incessante de l'auteure pour échapper à la tristesse. Remettre tout en cause. On assiste à l'alternance entre ce qu'elle vit au quotidien et les questionnements sur la signification des mots que l'on utilise en pareil circonstance. L'héroïne donne la sensation de se complaire dans la mélancolie pour que son père ne lui échappe de peur qu'il ne reste que le souvenir. J'e note au delà de ce questionnement très philosophique l'évolution dans l'écriture. le style change au fur et à mesure que le temps passe pour elle et pour celui ou celle qui lit. le texte, témoigne de l'évolution des sentiments sans que cela soit dit. bravo.
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Un bijou ce livre , un vrai plaisir de lecture que j'ai dégusté chapitre après chapitre
La narratrice a perdu son papa et nous assistons à ses efforts pour comprendre et digérer cette annonce .
La réflexion , la justesse de l 'analyse , la description des sentiments tout est d'une sensibilité et d'une justesse incroyable .
L'analyse philosophique des faits associés à des anecdotes de la vie quotidienne , la grossesse , l'allaitement font de ce texte un ouvrage terriblement attachant car il raconte La Vie ....tout simplement
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C'est l'histoire d'Adèle.
Après de longs mois de maladie, son père meurt et son monde s'écroule...

Inconsolable est un livre magnifique... Sur l'impossibilité de faire le deuil d'un parent, la difficulté pour les vivants de vivre l'absence et sur tout ce qui accompagne l'impuissance face à la maladie et ce temps si précieux qui passe, décidément, bien trop vite.
Empoignant sa douleur avec force, l'auteure se livre de manière brute et parfois brutale sur son désespoir et sa douleur.
Ce roman douloureux finit évidemment, sur une note d'espoir pleine de promesses sur la possibilité de réussir à vivre l'absence de l'autre et sur la possibilité de s'autoriser à continuer.
Un livre sur le deuil, la douleur et l'après. Magnifique...
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Magnifique déclaration d'amour, magnifique livre sur le deuil d'une fille à son père.
La perte d'un être cher est un événement dont on ne se remet jamais vraiment. On apprend à vivre sans l'être aimé, il nous accompagne dans notre vie, et il nous aide à poursuivre notre chemin.
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Ce livre a su exprimer mes sentiments avec une exactitude qui m'a laissé sans voix.

C'est le type de journal intime qui nous accompagne le long d'un deuil, une sorte de disque de sauvegarde de nous-mêmes. Ils nous permettent de nous souvenir de toutes ces choses que la douleur nous fera vite oublier.

Merci beaucoup.
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